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Citations de Bernard Clavel (752)


Bernard Clavel
J'en suis à me demander aujourd'hui si une œuvre est jamais terminée. Et c'est une raison de me réjouir en pensant avec Ernst Jünger : « Aussi longtemps que nous restons des apprentis, nous n'avons pas le droit de vieillir. »
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Il sait que le temps est le seul allié de ceux qui ont une plaie au cœur.
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"- Enfin, faut bien se rendre service. Le jour où plus personne ne voudra rien donner, le monde ne sera pas loin de crever !"
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page 51 [...] Robert s'étira et se frotta les yeux. Il était cinq heures et, avant de partir pour la carrière, son père l'avait réveillé. Il l'entendit gonfler son vélo puis le sortir du couloir. Depuis la porte, avant de fermer, le père Paillot cria :
- Te rendors pas, Robert !
Sans bouger, Robert lança :
- Ouais !
Les souliers ferrés du père grincèrent sur le seuil, la porte claqua et Robert n'entendit plus qu'un bruit étouffé de pas dans la rue et des voix qui semblaient venir de très loin.
Un jour gris rampait sur la vitre. Hésitant à entrer, il salissait à peine les deux murs les plus proches de la lucarne. Le reste demeurait dans l'ombre. Une ombre plus terne, plus moite que celle de la nuit.
Robert avait la bouche pâteuse et la gorge sêche. Il se tourna sur le côté, le dos au mur, les yeux ouverts. Imperceptiblement, les objets sortaient de l'ombre. Sur le plancher, chaque lame se dessinait. Sous une chaise, il y avait quelque chose que Robert ne parvenait pas à identifier. Il regarda un moment la lucarne. La vitre sale ne permettait pas de voir le ciel, mais il jugea pourtant qu'il devait être couvert. Il souleva la tête pour mieux écouter. Un coup de vent venait de siffler en longeant le chéneau. Juste au-dessus de lui, entre les voliges et les tuiles, des rats se mirent à courir. Le vent passa encore puis il y eut, au fond de l'impasse, le bruit d'un portail battant contre un mur et un moteur de voiture se mit en marche. Longtemps, il couvrit tous les autres bruits du matin.
Robert imagina le fils Corneloup, le charcutier, sortant la camionnette pour le marché. Le moteur s'éloigna et Robert se retrouva seul. Les rats ne couraient plus. Le vent était trop faible, trop intermittent pour meubler le silence.
Alors, d'un coup, Robert se leva et s'habilla. [...]
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Comme dit mon père : de nos jours, c'est l'horloge qui mène le monde, les aiguilles tournent plus vite qu'autrefois.
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On peut accepter la misère pour soi. La préférer à l'opulence si telle vous parait la voie qui vous conduira au but, car ce ne sont pas toujours les routes les plus faciles qui mènent où on veut aller.
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Dans toute la vallée, la vie du jour s’était endormie et celle de la nuit s’éveillait lentement.
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Mais les âges de l’homme ne sont rien en regard des millénaires du sol.
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Bernard, écoute...
Mais si c'est trop dur à écouter, alors contente-toi d'entendre. Cela passera à travers ensuite.
Car, maintenant, tu vas les entendre. Parce que c'est du fond de l'abîme que j'en appelle à toi, Bernard. Puisque tu es le verbe de ceux dont nous tentons d'être l'épée.
Du fond des charniers du Viêt-nam, du fond de la grande nuit africaine aux enfants morts ou près de l'être, et qui crient ou meurent dans un silence encore plus inexpiable que leur hurlement. Inexpiable - pour nous.
Bernard, Bernard, j'en appelle à toi. (pge 83)
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C'était un matin de janvier. Un de ces beaux matins blancs et secs pareils à ces vieux montagnards qui ont du givre à leurs moustaches et des yeux pétillants de soleil.
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En tout cas, rappela Raoul, vous savez ce que je vous ai dit : pour la nuit, faudra que les provisions soient couvertes, et le plus près possible de la tente. Les ours, ça craint ni Dieu ni diable et ça ravage tout ce qu’on laisse traîner. C’est des bêtes qui sont juste là pour t’apprendre à avoir de l’ordre.
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Une hirondelle sur deux parmi celles qui volaient n’atteindrait pas le terme du voyage, mais sans ce départ, toutes seraient mortes.
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Les instants coulaient entre eux. Isabelle le regardait toujours, et il sentait qu'elle ne l'avait pas regardé ainsi depuis de longues années. Elle pénétrait en lui, comme si elle eût aimé ajouter à tout ce qu'elle avait déjà dit, un message que nul mot ne pouvait exprimer.
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Pour moi, il reste l'image d'un grand vieillard bougon, sec et dur comme le vent d'hiver, mais qui avait, dans sa façon de vous regarder ou de vous empoigner la main, une de ces choses mystérieuses et précieuses, qui font partie de ce qu'un homme conserve éternellement parmi les trésors de son enfance. »
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Il sait que le temps est le seul allié de ceux qui ont une plaie au cœur.
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Le fleuve a tracé sur cette terre jamais stable des itinéraires qu'il transforme de saison en saison. Il s'y attarde.
Il explore le sous-bois.
Il s'arrête sous les voûtes épaisses des branchages où bourdonnent des millions de moustiques et de mouches.
Pour celui qui ne connaît pas, c'est la jungle.
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Bien entendu, il y avait les lois de la guerre. Pas le droit de mordre un adversaire blessé, interdit de faire du mal aux captifs, pas question de s'en prendre aux bébés loups ni aux enfants renards. Inutile de préciser que, bien souvent, ces lois n'étaient pas respectées. Les mères et les épouses avaient beau pleurer, les combattants ivres de rage ne les écoutaient pas.
Si on leur reprochait leur cruauté, les chefs répondaient invariablement :
- La guerre, c'est la guerre. Ou bien on la fait, ou bien on ne la fait pas. Mais si on la fait, il faut que cela soit du sérieux.
Et, en effet, c'était du sérieux !
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Nous sommes ici pour attendre l’heure où le Grand Esprit viendra nous chercher. Mon seul souci à moi, chef Mestakoshi, c’est de savoir ce qu’il adviendra du dernier d’entre nous. Qui donc saura que son âme vient de quitter son enveloppe de chair ? Qui donc viendra, pendant que son corps sera encore tiède et souple, le serrer dans les courroies de cuir de manière que son menton repose sur ses genoux ? Qui fera en sorte qu’il entre dans le ventre de sa mère la terre tel qu’il était avant son éveil dans le ventre de sa mère la femme de son père ? Qui l’enveloppera de la plus belle peau d’orignal ? Qui creusera le trou rond où ses os dormiront pour l’éternité ? Qui fermera le trou après y avoir mis ce dont il a besoin pour le grand voyage ?
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J’ai été le premier des Wabamahigans à posséder un ski-doo. Le premier à acheter un moteur de bateau. Avec ça je me croyais un homme supérieur aux autres. J’étais fier. Je me croyais plus fort.
Il marque un temps. On dirait soudain que les mots passent moins facilement sa gorge. Il contemple tout le monde avant de poursuivre :
J’ai eu tort. Les chiens ne boivent pas de pétrole. Ils ne tombent pas en panne. Dans la tempête, ils savent retrouver le chemin du village. Les pagaies sont moins lourdes qu’un moteur.
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Les meubles et tous les objets étaient lourds. Le silence aussi était lourd.
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