5 minutes avec Bernard Debré, Député UMP de Paris, chef du service urologie à l'hôpital Cochin et auteur d'un rapport avec le professeur Even sur la réforme du système du médicament est linvité de Pascale Clark dans le 7/9 de France Inter (7h50 9 mai 2011).
Mais tandis que la médecine réalise des miracles, les maladies prospèrent pour nous rappeler la fragilité de la condition humaine. Les virus se révoltent, les bactéries entrent en résistance. H5N1, la grippe aviaire, ressemble à celle de 1920 qui a tué plus de 20 millions d’hommes et de femmes en Europe. Le sida, dont on oublie de dire qu’il n’est pas vaincu, décime toujours des millions d’hommes et de femmes, souvent parmi les plus jeunes.
Une compétition sans merci se joue pour décider si l’homme va vaincre les maladies et bénéficier des avancées spectaculaires de la médecine, ou s’il va succomber aux maladies les plus classiques, virales en particulier, associées à une dégradation terrible de l’écosystème qui l’a vu naître.
Pour ma part, je pense que l'éthique peut être considérée comme le cadre philosophique large dans lequel évolueraient les morales. (p.98).
Si j'ai des convictions chevillées au corps, ce n'est pas pour autant que j'accuse ceux qui sont pour ce type de lois [sur l'euthanasie] d'être des criminels. Une société a besoin de repères, de limites, sans quoi elle est déboussolée et tout devient possible. (p.77).
On est digne quand ceux qui nous entourent, nous soignent, nous aident, nous accueillent et décident que vous êtes digne par le regard qu'ils posent sur vous, par l'affection ou l'amour qu'ils vous portent. (p.86).
Pour qu’un homme complet existe, il lui faut obéir, consciemment ou non, à un ordre qui le dépasse, sinon il n’y aurait plus d’éthique, plus de morale, simplement des règles de vie en société régies par la loi du plus fort.
Ensuite et surtout parce que la science moderne – et en son sein la médecine, dont les progrès touchent à la structure même du vivant grâce, notamment, à la connaissance du génome et au cortège d’innovations qu’elle a engendrées, de la simple thérapie génique au clonage – rapproche à nouveau le savoir de l’imaginaire religieux.
La fraude scientifique a toujours existé. Elle correspond à des facteurs multiples, la malhonnêteté parfois, mais aussi la volonté de bien faire, d’anticiper une intuition, d’accélérer le cours de l’histoire en tablant sur l’hypothèse que l’annonce, même prématurée, d’un résultat pourra favoriser la reconnaissance définitive de nombreuses années ou de toute une vie de travail.
Le clonage thérapeutique est balbutiant mais il va peut-être permettre de s’autoréparer. L’euthanasie est à la mode, acte d’une telle ambiguïté qu’il attire et choque à la fois. L’homme veut être maître de sa fécondation, de sa procréation, de sa vie et de sa mort.
La médecine contemporaine est à la fois terrifiante et merveilleuse. Elle est, à l'image de l'homme, ce génie diabolique qui au début voulait vivre mieux et plus longtemps et qui tutoie désormais l'immortalité. (p.34).
L'homme est devenu homme le jour où il a compris qu'il allait mourir. (p.11).