Fin des années 50, dans une bourgade du Sud-Ouest, les Croquard règne sur un petit paradis de boustifaille et cochonnaille diverses et variées; spécialité, les pieds de cochon.
"Toque blanche, casaque bleu ciel, gilet bleu ardoise, parfois, Croquart était plus rond que gros, de fait presque aussi large que haut. Plus précisément rond et carré à la fois, une quadrature du cercle."
Pendant que Monsieur orchestre, découpant, soupesant, conseillant ses clientes, toutes en admiration devant le ballet excécuté par le maître-boucher, entre grâce et dextérité, arabesques des grands coutelas et doux chuintements du papier d'emballage, Madame, née Paupier, dans ses blouses fantaisie, cheveux et ongles impeccables, trône comme il se doit derrière la caisse tout en consultant des catalogues de vente par correspondance. Au gré des saisons, elle s'exerce à l'art en décorant la vitrine et, en cachette, elle s'essaie même à la littérature à ses moments perdus sous l'oeil énamouré de son faux caniche nain. "Divinité Civa Ardhanari, sur tabouret, de la caisse et du hors d'oeuvre cuisiné, elle était comme affligée par instants, indéchiffrables pour la plupart, d'une sorte de gêne mêlée d'inquiétude."
A l'arrière et en coulisses officient un timide commis boucher et un laborantin "[qui] semblait toujours préoccupé, avait l'air taciturne et fatigué, affichait une peau d'alcoolique léger-gros fumeur en instance de divorce."
Les Croquart ont le loisir modeste. Quelques soirées entre amis autour des rings pour assister à des combats de catch, quelques virées à bord du break id 19, bref une petite vie tranquille et bien huilée.
Jusqu'au jour où deux événements vont venir gripper la machine.
D'abord la mort d'un vieil ami de Monsieur Croquart, le célèbre Merlin, "abatteur aux abattoirs" , qui ne se remettra jamais de la modernisation de son métier !
Puis dans la foulée, sans doute pour oublier sa peine, la décision de Monsieur Croquart d'étendre son activité aux marchés de la région, histoire d'investir et de s'enivrer du doux sentiment de liberté que lui procure la conduite de son fourgon réfrigéré dans les petits matins frisquets.
A partir de là, tout dérape. Et c'est le grand pétage de plomb, tant aux abattoirs que sur les marchés, et à la boutique... peut-être bien que ça va saigner aussi !
Grandeur et décadence de la maison Croquart... Un drôle de premier roman où les "morceaux" remplacent les chapitres, des personnages hauts en couleur, deux scènes d'anthologie, l'ambiance années 60 en filigrane et une chute surprenante.
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Vers les années 1950 à Monsac, la boucherie-charcuterie Croquard a pour spécialités les pieds de cochon.
Richard s'active derrière son présentoir tandis que son épouse Mariette écrit en secret un roman sous le regard de Troubadour, son caniche nain. Bientôt pourtant, ce petit monde apparemment lisse et clos bascule dans le tragique.
Un court roman, drôle, mais je suis restée sur ma faim, ce qui est un comble dans une histoire de boucherie !
Certains personnages sont à peine mentionnés, les particularités de certains ne sont pas exploitées… (La femme qui écrit un livre par ex.)
La fin parait inachevée…
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Dans un village du Puy de Dôme, Richard Croquard et sa femme tiennent la boucherie familiale. Jusqu'au jour où la femme, son chien et l'ouvrier disparaissent. Un histoire qui se déroule dans un village plutôt tranquille, du coup, on ne voit pas du tout arriver la fin qui prend le lecteur au dépourvu. Très bien.
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J'ai adoré ce livre, on ne peut plus étrange !
l'histoire se passe dans une boucherie, avec des personnages on ne peut plus ordinaires !
si ce n'est le dénouement dans les dix dernières pages, a lire absolument !
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Bernard et son fils sont en route pour aller assister aux obsèques d'une très jeune fille décédée dans son village natal, loin, au bout du bout du bout d'une route étroite et sinueuse dans le Cantal, dont on ne repart qu'en faisant demi-tour. Plus de la moitié du livre est consacré au trajet en voiture et aux souvenirs que le paysage convoque chez l'auteur. C'est dense, touffus, foisonnant et peu compréhensible pour le lecteur. On dirait presque une posture, un parti pris mais pourquoi ? Pourquoi ce langage hermétique ? Pour avoir l'air de dire quelque chose là où il n'y a rien à dire ?
Vient ensuite une courte partie consacrée aux retrouvailles avec la famille de là-haut, entre silences et pudeurs puis les obsèques qui sont narrés de l'extérieur, en quelques lignes à peine. Vient ensuite le départ, le retour vers la ville où l'auteur a fait sa vie.
J'avais eu du mal à lire Pays perdu de Pierre Jourde, lui aussi peu compréhensible, bouillonnant de mots et de gestes dont le sens m'avait échappé et auquel ce Pays éperdu répond, plus soft, plus mesuré, encore plus soporifique. Sans doute ne suis-je pas réceptive à la manière dont toute cette nostalgie est transmise ?
Quel dommage que l'action se situe dans le Cantal, un chouette département qui mérite mieux !
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Le héros est un fumeur invétéré et sans complexe. Né dans une famille dont le père fume il veut, à son tour fumer dès le plus jeune âge, passant en revue toutes les marques de cigarettes puis de cigares. Beaucoup moins drôle que le précédent romand e l'auteur.
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