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Citations de Bernard Maris (195)


Bernard Maris
Le capitalisme s'adresse à des enfants dont l'insatiabilité, le désir de consommer sans trêve vont de pair avec la négation de la mort. C'est pourquoi il est morbide. Le désir fou d'argent, qui n'est qu'un désir d'allonger le temps, est enfantin et nuisible. Il nous fait oublier le vrai désir, le seul désir adorable, le désir d'amour.
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Bernard Maris
Et si l'inutilité, la gratuité, le don, l'insouciance, le plaisir, la recherche désintéressée, la poésie, la création hasardeuse engendraient de la valeur ? Et si les marchands dépendaient - ô combien ! - des poètes ? Et si la fourmi n'était rien sans la cigale ? Voici venu le temps d'affirmer, contre les économistes, que l'inutile crée de l'utilité, que la gratuité crée de la richesse, que l'intérêt ne peut exister sans le désintéressement.
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Les bobos sont joyeux. Ils ont pu se constituer un patrimoine en virant les pauvres et en transformant d'anciens ateliers en loft. Ça s'appelle la « gentrification ». Les bobos sont de haute qualification, volontiers voyageurs, volontiers « couples mixtes », écolos ; ils mangent bio et aiment les animaux ; ils participent de l'internationale bobo ; qui habitent les centres-villes partout dans le monde (sauf à Marseille, encore populaire, mais pas pour longtemps). Ils roulent autant que faire se peut à vélo. Sinon, ils prennent de zélés TGV pour traverser rapidement les précédentes zones périurbaines sur lesquelles ils ferment pudiquement les yeux. Ils ne sont pas racistes. Ils font de gros efforts pour que leur nounou mauricienne obtienne la nationalité française. Ils votent évidemment à gauche (la preuve, Paris). Ils sont tolérants et communautaristes (même s'ils ne répugnent pas au double digicode, comme l'explique Alain Finkielkraut ; « les bobos typiques célèbrent le métissage et vivent dans des forteresses »). Ils sont la « mondialisation heureuse ». « L'immigré est mondialisé par le bas, le bobo par le haut. » Le bobo est plus altermondialiste que mondialiste (quoique...). Il est pour le mariage homo, les fringues vintages, l'éducation des enfants à l'étranger, les associations de riverains, les débats politiques, la culture (il protège les intermittents, souvent bobos eux-mêmes, travaillant dans la com', la prod' ou le journalisme), il est pour la libre entreprise, mais aussi le service public. L’État-providence ne lui fait pas peur, il aime le durable, le recyclable, les droits de l'homme, etc., en bref, c'est l'anti-beauf, l'anti-pavillonnaire et l'anti-versaillais. Il ne va pas à la messe, et la « Manif pour tous » le fait rigoler. Il est haï de la droite.
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Charlie massacré.
Le 7 janvier 2015, la rédaction de Charlie Hebdo est attaquée par deux terroristes se revendiquant d’Al-Qaïda afin de venger la publication des caricatures de Mahomet, neuf ans plus tôt. On dénombre ce jour-là douze personnes tuées, dont dix dans les locaux du journal, et quatre gravement blessées.
Le 8 janvier, une policière municipale est tuée et le 9, un magasin casher est attaqué par un autre terroriste, faisant quatre victimes de confession juive. En trois jours, dix-sept personnes perdent la vie, victimes de terroristes islamistes. Pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, des femmes et des hommes sont massacrés en France par une idéologie totalitaire, à cause de leur conviction et de leur usage de la liberté d’expression.
(page 290)
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Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours. Si l’adage est flatteur pour les dessinateurs, reste encore à en démontrer la pertinence. Dès sa création, Charlie Hebdo a pris le parti de donner au dessin une place aussi importante qu’à l’écrit. Avec pour objectif de diffuser des caricatures qu’ailleurs on n’oserait pas publier, prenant le contrepied des clichés souvent reproduits par le dessin de presse traditionnel.
(page 172)
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Il n’y a pas de mauvaise censure ni de bonne censure. Il n’y a que la censure, avec un C majuscule, arrogante, bornée, jamais rassasiée.
On croit s’en être débarrassé, mais elle continue de surveiller le cinéma, la littérature ou la musique, remise en selle par de nouvelles générations de censeurs aussi moralisateurs que ceux qui les avaient précédés, espérant peut-être la rendre éternelle.
(page 24)
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Charlie et la grande presse.
Pourquoi créer un hebdomadaire comme Charlie Hebdo quand on a la chance de disposer d’autant de journaux de qualité comme Le Monde, Libération, Le Figaro, Le Parisien, Le Nouvel Obs ou Paris-Match ?
La grande presse, la presse sérieuse, pilier de la liberté d’expression, Charlie Hebdo n’a jamais cessé de la lire, de l’observer et parfois de la moquer.
(page 60)
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L'économiste est celui qui est toujours capable d'expliquer ex post pourquoi il s'est, une fois de plus, trompé.

Prologue
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Entassés dans des cellules payables en dix, quinze ou vingt ans avec une amende mensuelle pour délit de pauvreté sous forme d'intérêts, les condamnés à la consommation perpétuelle seront autorisés à une promenade quotidienne devant la télévision.
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Charlie et le droit au blasphème.
Traditionnellement athée et anticlérical, Charlie Hebdo a toujours critiqué les dogmes religieux et la place parfois envahissante des religions dans la société. Malgré les menaces et les poursuites judiciaires, Charlie Hebdo n’a jamais cessé d’affirmer ses convictions à l’égard de toutes les religions, y compris de l’islam et plus encore de l’islamisme. Le procès intenté au journal en 2006 pour avoir publié les caricatures danoises de Mahomet allait décider si le droit à la caricature pouvait s’appliquer à toutes les religions.
(page 234)
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La censure s’affiche partout.
Au détour d’une affiche pour un festival ou pour une exposition, la censure en embuscade surgit quand on l’a oubliée. Dès qu’il faut interdire, cacher ou dissimuler, elle sait faire preuve d’une inventivité aussi tordue qu’obscène.
(page 39)
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Charlie toujours vivant.
Encore sous le choc de l’attentat, les dessinateurs et les journalistes de Charlie Hebdo décident de continuer à publier leur journal coûte que coûte. Bien décidé à tenir en échec les terroristes qui voulaient l’anéantir, Charlie Hebdo retrouve les kiosques le 14 février 2015, entamant sa lente reconstruction, malgré les difficultés innombrables et le traumatisme profond qui a frappé toute sa rédaction.
(page 316)
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Bernard Maris
Mort aux cons, In God We Trust, Dieu et mon droit, Gott mit uns ; je choisis la première devise, celle du plus grand dessinateur humoristique français, fils naturel d'un reître allemand : Reiser.

Repris dans CHARLIE Hebdo n°1433 du 7 janvier 2020, choisi par Gabrielle et Raphaël, ses enfants.
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Malgré toutes les garanties qu’une démocratie donne à la liberté d’expression, son exercice n’est pas sans risque. L’incendie criminel du 1er novembre 2011 et l’attentat du 7 janvier 2015, qui fit plus de dix morts dans les locaux de Charlie Hebdo, rappelèrent avec une brutalité inouïe que les valeurs démocratiques ne font pas l’unanimité.
(Riss)
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Charlie et son équipe, ses engueulades, ses départs.
Cavanna, le professeur Choron, Cabu, Wolinski, Gébé, Fournier, Delfeil de Ton, Reiser, Willem… À ses débuts, l’équipe de Charlie Hebdo n’était composée que d’une poignée de dessinateurs et de rédacteurs.
Avec les années, l’équipe s’est étoffée et en cinquante ans, de très nombreuses signatures se sont succédé dans les pages du journal. Certains collaborateurs ont quitté le journal, emportés par l’âge ou la maladie, d’autres sont partis, parfois en bons, parfois en mauvais termes.
Le journal n’a cessé de s’ouvrir aux plumes et aux crayons qui avaient quelque chose à dire qu’ils ne pouvaient pas exprimer ailleurs, et qui partageaient la même vision des soubresauts du monde, pour y réfléchir mais aussi pour en rire.
(page 216)
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Existe-t-il un humour universel, compréhensible et acceptable par tous ?
(page 198)
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L'économiste est celui qui est toujours capable d'expliquer ex post pourquoi, il s'est, une fois de plus, trompé.
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On doit donner au salarié un peu plus que ce qui lui permet de vivre, afin qu’il puisse se perpétuer et fabriquer de nouveaux petits salariés. Etymologiquement, le prolétaire est celui qui n’a de richesse que sa progéniture.

[Définition du concept de minimum vital social de Malthus]
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Quand Charlie Hebdo paraît de nouveau en 1992, il y a alors 36 000 points de vente en France. En 2020, il n’en reste plus que 22 000. Sans les kiosquiers, les maisons de la presse et les marchands de journaux, un pan de la liberté d’expression disparaîtrait.
Dans les années 2000, les journaux gratuits entièrement financés par la publicité ont distillé le poison de la gratuité et fait croire au public qu’un média ne coûte rien. Alors qu’en réalité, si un journal ne coûte rien à acheter, c’est peut-être qu’il ne vaut pas beaucoup plus.
(page 150)
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Au départ était un simple journal de 12 pages. Cinquante ans plus tard, bien malgré lui, ce journal est devenu un symbole, celui de la liberté d’expression.
(Riss)
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