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3.94/5 (sur 25 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Chelles , le 27/07/1920
Mort(e) : 1997
Biographie :

Bernard Pierre est un écrivain, explorateur, alpiniste et conférencier.

Il a dirigé d’importantes expéditions dans l’Himalaya et la cordillère des Andes (1952) ainsi qu’en Afrique.

Historien, géographe, économiste, ce voyageur passionné, après le Nil, le Mississippi et le Danube, qu’il assimile à des êtres vivants, nous offre avec "Le roman du Gange" (1991) le dernier volet d’une tétralogie unique en son genre qui le consacre romancier des fleuves.

Docteur en droit, il est également auteur d'ouvrages d'économie.


Source : http://www.plon.fr
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Bibliographie de Bernard Pierre   (15)Voir plus

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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je ne suis pas près d'oublier le jour où une secrétaire de l'ambassade des Indes me téléphona : « Les visas vous attendent. » Je sautai dans ma voiture et naturellement je brûlai un feu rouge. Coup de sifflet, je stoppe, un agent vient me demander mes papiers et je lui raconte l'histoire.
Le projet d'escalader un haut sommet du Cachemire m'autorisait-il à faire fi des règlements en vigueur sur la colline de Chaillot ? Je n'en était pas trop sûr, mais le digne représentant de la force publique se montra tout acquis à cette façon de voir :
− Si vous allez à l'Himalaya, c'est autre chose.
Nous avons bavardé quelques instants et il m'a confié :
− Avec ma femme et mes deux garçons, on s'intéresse aux « explorateurs ». Nous allons même aux conférences. On vous suivra. Bonne chance !
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Ang Tharkay est l'objet de soins attentifs de la part des sherpas. Ceux-ci s'étonnent que le toubib fasse à leur sirdar une piqure de morphine dans la fesse, alors que ce sont ses côtes qui le font souffrir
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Edison affirme que dans toute invention il y a dix pour cent d'inspiration et quatre-vingt-dix pour cent de transpiration. Il n'en va pas autrement d'une expédition à l'Himalaya.
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Nous déambulons d'un pas de flâneur, pour mieux jouir de ce retour sur terre. L'air est doux. Nous ne sommes plus qu'à 5 000 mètres, maintenant. Ici, il ne neige plus. Quand nous atteignons la moraine, où, 500 mètres plus bas, se cache le camp de base, le soleil perce timidement les nuages. Du coup, les couleurs se ravivent : voici des bruns, des terres de Sienne, des ocres, des gris-vert, des bleu-noir. Cette délicate symphonie de tons est un délice pour des yeux qui n'ont connu que du blanc, encore du blanc, toujours du blanc. Nous nous arrêtons, ici et là, pour cueillir des fleurettes qui se cachent derrière les cailloux. Comme c'est bon de mâchonner des brins de pousses sauvages et de humer le parfum de la terre !
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La tente s'entrouvre... Pemba nous tend le thé et deux assiettes de porridge.
Ingurgiter du porridge à 6 000 mètres est un véritable triomphe de l'esprit sur la matière. Il faut se persuader d'abord que cet aliment a d'immenses qualités nutritives et qu'en comparaison un bifteck-pommes frites n'est rien (sauf pour le goût). Quoi qu'il en soit, on éprouve, en l'avalant, de sérieux « maux de cœur » et on se demande avec anxiété si l'estomac ne va pas prendre la chose au tragique. D'autant que la position que l'on doit adopter pour manger n'est pas très recommandée : assis sur son séant et courbé en deux afin d'éviter que la tête ne donne dans le toit. Aussi faut-il, pour se reposer, s'allonger un instant. L'estomac, qui n'est plus comprimé, revient à de meilleures dispositions. mais, pendant ce temps, le porridge en profite hypocritement pour se refroidir, et alors la situation devient quasi désespérée, car il faut deux fois plus de courage pour engouffrer le reste.
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Quittant promptement nos vêtements de montagnards, nous allons faire notre toilette au ruisseau voisin. Ayons le courage de nous regarder dans un miroir. Quel changement !... Ce n'est plus nous ! Nos visages barbus sont burinés par l'effort, nos traits sont creusés ; la peau de notre nez, attaquée par le soleil, part en lambeaux ; nos yeux sont encore enflammés. Nous avons vieilli de dix ans.
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J'éprouve un bonheur indicible, dont je veux jouir complètement. Sans doute, au cours de l'expédition, ne le retrouverai-je jamais aussi pur, j'en ai l'intuition. Il est fait de plusieurs sentiments : fouler un terrain vierge, être seul comme dans une cathédrale, marchant presque sur la pointe des pieds pour ne pas troubler le silence des pierres.
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À chaque ruisselet, nous nous arrêtons pour nous asperger. Chacun emplit d'eau son chapeau, le met carrément sur sa tête, l'eau dégouline partout ; la sensation de fraîcheur qui en résulte est éphémère, car, une demi-heure plus tard, nos vêtements sont de nouveau secs. Innocents Européens, nous échappons de peu à l'insolation et arrivons à Thatri, à moitié morts de soif et complètement épuisés, après avoir fait, au surplus, un long détour, car nous nous sommes trompés de chemin. C'est dans de pareilles occasions qu'on se demande si l'homme est vraiment fait pour la marche et si l'appel de l'aventure, qu'il a entendu un soir, au coin du feu, pantoufles aux pieds et pipe au bec, ne l'a pas leurré...
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La cordée du sommet sait bien que son triomphe est celui de toute l'équipe. Pendant une année, il a fallu préparer le départ et livrer bataille pour obtenir l'autorisation, la clé de la Terre promise. Et, une fois arrivés au pied de la montagne de leurs rêves, une femme, six hommes et six admirables sherpas, sans distinction de races, de nationalités, de confessions, unis dans un même idéal, ont lutté pendant vingt-huit jours, pied à pied, pour que, finalement, deux d'entre eux parviennent à 7 135 mètres.
Oui, en vérité, l'Himalaya est un terrain propice à l'éclosion de cette fleur merveilleuse qui se nomme
AMITIÉ
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Cette deuxième catastrophe n'est-elle pas un avertissement du ciel ? J'ai envie de tout abandonner ; j'ai envie d'intimer aux sherpas l'ordre de redescendre sur-le champ, sans même demander à Claude et à Pierre leur avis ; j'ai envie de fuir, de fuir à toutes jambes. Cet Himalaya que j'ai tant désiré depuis des années, je le déteste, je le hais. C'est la folie de s'attaquer à lui !
Redressant la tête, je suis la trajectoire de l'avalanche. Ce pan de séracs à moitié déchiqueté, suspendu sur nos têtes comme une épée de Damoclès, à cent mètres à peine, pourquoi ne s'effondrerait-il pas à son tour ? Oui, pourquoi pas ?
J'ai peur, j'ai horriblement peur. Je suis toujours hanté par l'affreux souvenir du 23 août : le déclenchement de l'avalanche, les secondes interminables entre la vie et la mort, l'arrêt miraculeux de la masse de neige sur le replat providentiel. Devant mes yeux, reparaît l'image d'Ang Tharkay hurlant : « Sahib, sahib ! » tandis que, crachant le sang, il gratte la neige qui recouvre la tête de Michel enseveli.
Revivre cela ? Jamais !... Je suis responsable de la vie de mes camarades. Je ne veux pas la mettre de nouveau en péril.
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