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Critiques de Bernard Pivot (291)
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Lire !

Préambule : je suis allée religieusement à la librairie pour acheter ce livre écrit par un homme pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Ce livre, il en a soigné la présentation, la libraire me l’a apporté délicatement enveloppé d’un film plastique, un livre pas encore prêt à livrer ses secrets, un livre qui sait se faire désirer !!!



Je l’ai déshabillé, ouvert, palpé, il fleurait bon le livre neuf, et pour ma plus grande joie, il était parsemé d’images. Le papier est doux au toucher, je le hume, je le serre contre moi… et je me hasarde à lire la quatrième de couverture… pas de doute, ce livre

m’appelle …



La première double page me laisse pensive : une grande image en noir et blanc que je me garderais bien de dévoiler pour ne pas saper la lecture d’autrui. puis une petite sentence, un sujet de méditation éternelle...



Je commence la lecture, elle me fait du bien, ce qui est certain, c’est que Bernard et Cécile prêchent une convertie, et j’espère qu’ils parviendront à ramener quelques brebis égarées dans les méandres de cette société de consommation qui nous conduit à nous perdre dans le monde de l’image et de l’image seule. Cécile insistera sur ce fait à la fin de cet ouvrage.



Que me reste-t-il de ma lecture à présent ? Le bonheur d’avoir prévu pour ce livre, une place de choix dans ma bibliothèque (à côté de « comme un roman » de Daniel Pennac), afin de le consulter de temps en temps et de faire en sorte qu’il ne tombe pas dans l’oubli.



Je garde en mémoire le respect des deux auteurs pour le livre, leur besoin quotidien d’un contact avec l’écriture , le bien être qu’ils éprouvent quand ils entrent dans une librairie, leur amour des mots, leur manière différente de s’adonner à la lecture, leur insatiable faim livresque.



Cet ouvrage m’a sans cesse ramenée à ma propre pratique de la lecture : mes rituels, ma façon de m’installer pour lire, le sort des livres avant et après lecture, mon rapport au dictionnaire, mes lectures de vacances, ma façon d’aborder un livre mais aussi les lecteurs : combien de fois ai-je eu envie de demander à un inconnu ce qu’il lisait dans le train… sans oser interrompre sa lecture... Bernard Pivot lui, l’a fait, mais bon, il s’appelle Bernard Pivot !!!



Ce que l’on perçoit de Cécile sa fille, c’est une religion pour la lecture, jamais découragée par un père qu’elle aurait pu juger envahissant et justifiant sa pratique par un besoin quotidien de sa « dose », elle était capable de se cacher pour lire, quelle passion formidable.



Cette pépite, je vais encore l’ouvrir, lire un chapitre, la poser, la reprendre… non je ne la libérerai pas comme cela m’arrive parfois.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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... mais la vie continue

C'est la meilleure amie de ma mère qui lui a offert ce livre pour son départ à la retraite (il y a quelques jours seulement). Heureusement que ce cadeau (plaisantin) venait d'elle d'ailleurs car sinon, ma mère l'aurait suremnt mal pris mais là, il y avait plutôt de quoi en rire et c'est donc tout naturellement juste après elle que je m'attaque à cette lecture.



Ici, il s'agit de l'histoire d'un homme (Guillaume - est-ce un pseudonyme que l'auteur s'est choisi ?) qui, entrant dans sa quatre vingt deuxième année, raconte sa vie (au présent et non au passé avec d’innombrables regrets, comme l'on pourrait s'y attendre) avec son club d'amis, les JOP (Jeunes Octogénaires Parisiens). Dans ce livre certes, le lecteur est souvent confronté aux désagréments de ce qu'engendre la vieillesse (sans que autant que cela soit des plaintes puisque notre protagoniste et son meilleur ami Octo ont promis, lors de leurs conversations, de pas s’appesantir sur leurs états de santé respectifs plus de trois minutes) mais aussi aux avantages que celle-ci concède : plus de temps, plus de lucidité, plus d'appréciation des petits plaisirs que nous offre la vie au quotidien, bref, le plaisir d'être en vie tout simplement !



Un livre extrêmement bien écrit, qui se lit très vite et contrairement à ce que l'on pourrait penser, qui se lit à tout âge et qui est on ne peut plus d'actualité ! A découvrir et à faire découvrir !
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100 expressions à sauver

Un style un peu télégraphique, un peu aride même, qui ne manque pas cependant d'humour, pour ce nouvel exercice d'« écologie des mots » comme il l'appelle lui-même et qui consiste à tenter de « sauver des mots en péril ».



Pour définir l'expression l'auteur propose plusieurs syntagmes dont celle-ci, qui est ma préférée : « une expression est l'image la plus forte d'un très court métrage » (p. 10).

Dans son introduction, il nous avertit même : « [qu'] à deux ou trois exceptions, les 100 expressions […] retenues sont toujours en vie, et c'est parce qu'elles vivent encore qu'il faut les sauver du silence qui les écarte, de l'oubli qui les menace ». Je trouve que, hélas, pour la plupart, il est déjà bien tard pour pratiquer encore ce sauvetage in extremis, puisqu'il n'y a plus que l'O.L pour « plier les gaules » (à lire aussi les goals, sic !), et encore, c'était en 2008, selon la citation.



L'autre avertissement est bien plus touchant : « à deux exceptions, toutes les citations sont originales. On ne les trouvera pas sur Internet ou dans les dictionnaires. Je les ai collectées, crayon en main, tout au long de mes lectures aussi diverses que nombreuses » (p. 15). Soit, mais était-il nécessaire de s'adresser aux lecteurs avec « en route, mauvaises troupe ! » qu'il m'a fallu d'ailleurs aller chercher sur Internet, tiens, tiens : « La formule semble tout droit sortie d'une colonie de vacances ou d'une fin de soirée entre joyeux lurons. Il n'en est pourtant rien. Cette douce expression, qui en réalité se prolonge dans un vers des plus savoureux : « Partez, mes enfants perdus ! Ces loisirs vous étaient dus : La Chimère tend sa croupe » nous vient du plus saturnien des poètes : Paul Verlaine. Ou du moins, c'est ce qu'aimerait nous faire croire la légende ! Laurence Caracalla nous explique en effet que l'origine de cette expression est antérieure à la composition du vers, rédigé en 1884. « Le mot troupe », note l'auteur, « nous fait supposer qu'elle provient du monde militaire. » Mais enfin qu'importe ! L'expression aujourd'hui quelque peu disparue a su mobiliser nombre d'enfants à aller voir leurs grands-parents. Et combien d'autres encore suivront à l'appel de la route ? » (Le Figaro)



J'ai bien la venette d'en devoir baiser la note de l'auteur, même s'il m'a bien fait rire par moment, comme p. 41 : « Dominique de Villepin a deux fois de la branche, dans son nom et dans sa personne. On évitera cependant de lui demander comment ça va, vieille branche ? », ou pp. 87-88, avec « la semaine des quatre jeudis ».



Je dois donc avouer avoir appris beaucoup de choses avec ce petit livre malgré toutes mes critiques, et « last but not least », j'ai été, pour des raisons évidentes tenant à mes origines, un peu déçue par le peu d'explications sur « Paysan du Danube (le) » (p. 115) et ce n'est pas vraiment la faute à La Fontaine qui prévient dès les premiers vers de sa fable « Il ne faut point juger des gens sur l'apparence./ le conseil en est bon ; mais il n'est pas nouveau ».

Quoi qu'on en dise, Bernard Pivot, n'a pas peigné la girafe ici.

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Amis, chers amis

Il faudrait presque commencer cet ouvrage par la fin pour en comprendre toute la teneur et l'ampleur, aussi est-ce que je vais faire ici dans cette critique.

Bernard Pivot cite en toute dernière page ce début de discours :



"Dans l'amitié, il n'y a pas de promesses.

Dans l'amitié, il n'y a pas d'engagement.

Dans l'amitié, il n'y a pas de serments.

L'amitié est un sentiment muet, même s'il unit deux bavards."



Ceux qui auront lu le livre diront qu'il se répète puisqu'il a déjà fait cette citation plus tôt dans le livre, qu'il radote mais non puisque celle-ci, la première fois était placée dans un tout autre contexte tandis que là, en toute fin d'ouvrage, elle prend tout son sens lorsque Bernard Pivot explique que c'est ainsi qu'il commence son discours aux obsèques de Jean-Claude Lattès, pour nous, un éditeur très renommé, pour lui, l'ami de près de trente ans.

C'est ainsi que cet ouvrage est en quelque sorte le prolongement de ce discours funèbre prononcé à cet ami et je dirais qu'il n'y a pas de plus belle déclaration d'amitié vraie que cet ouvrage-là.

Aujourd'hui, les jeunes (mais pas que attention), se narguent d'avoir tant d'amis sur les réseaux sociaux, sorte de compétition à qui en aura le plus mais combien seront-là le jour où nous avons vraiment besoin d'eux ? En ce qui me concerne, les amis véritables se comptent sur les doigts d'une seule main. Ami(e) d'adolescence, amis de jeune adulte et amis tout court, ils sont très rares mais je sais que je peux compter sur eux à chaque moment, et même dans les pires galères et c'est d'ailleurs à cela, comme l'explique su bien Bernard Pivot ici, que l'on reconnaît un véritable ami.



Je conclurai juste cette critique en citant Montaigne cette fois-ci, que l'auteur cite également avec cette célèbre phrase : "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." Voilà, tout est dit !

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... mais la vie continue

Comment qualifier cet ouvrage : récit en partie autobiographique ? Auto fiction ?

Toujours est - il que j'ai passé un agréable moment en compagnie du double de Bernard P., un homme charmant et cultivé qui vient d'avoir 82 ans .

À qui s'adresse l'auteur ?

Aux jeunes gens et jeunes filles qui n'auraient jamais entendu parler de Bernard P.?

Aux personnes qui approchent du grand âge sachant que l'auteur aura 86 ans dans l'année ?

Peut- être à tous ?

Cet homme nous conte sa vie—— d'hier ——où toujours pressé , il régnait sur le monde de la culture et de l'édition ,il se sentait alors invincible .



D'aujourd'hui ——sa vie d'octogénaire—-dont il fait le tour des inconvénients et des plaisirs : tout y passe: la santé à préserver,les défaillances du corps , les affres de l'âge, les trucs qui agacent ,les anxiétés de l'âme , les délestages, les petits renoncements, un tir groupé contre Alzheimer , les précautions à prendre, la peur de perdre les vieux amis, la joie de la lenteur et du plaisir d'enfin prendre son temps, l'amour, la sexualité , l'amitié comme au sein du club des JOP', une bande de huit septuagénaires , octogénaires ou nonagénaires , tous vivant à Paris .



À travers ce narrateur l'auteur nous offre un moment de tendresse bienvenu, un regard acéré, tendre , vrai, mutin, bienveillant , facétieux , souriant et grave à la fois, en homme de culture exigeant ....



Un bilan à la Prévert, remède joyeux aux maux du grand âge , tours et détours des malheurs et des bonheurs de la vieillesse .

Stimulant !Enjoué ! Pétri d'humour, curieux et insolent.



Un ouvrage désenchanté et vivifiant.



«  Les vieillards intelligents, agréables et enjoués supportent aisément la vieillesse, tandis que l'acrimonie , le naturel chagrin et la morosité sont fâcheux à tout âge » .

Cicéron: «  Savoir vieillir » .



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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Oui, mais quelle est la question ?

Bernard Pivot souffre d'une maladie chronique qu'il appelle la questionnite : il n'arrête pas de poser des questions. D'où le fameux "questionnaire de Pivot" ( un peu modifié) auquel Pascontent a laborieusement répondu :

Un homme ou une femme pour illustrer un nouveau billet de banque ? Sans hésiter, Jean Castex, à chaque fois que je le vois, j'ai des papillons dans le ventre.

Votre activité favorite ? le parcours du combattant aménagé dans mon jardin, truffé de mines anti-personnelles.

Le groupe de Métal que vous aimez ? Enrico Macias et son groupe les chaussettes trouées.

Votre position sexuelle favorite ? Faire semblant de réfléchir en me tenant le menton avec la main et en regardant au loin( j'ai appris cette position dans un bouquin d'Olivier Adam ).

Votre virus préféré ? le H1 Frensoibaillerou.

L'écrivain politiquement correct que vous préférez ? Grégoire Delacourt car il est pour la fraternité,la justice, la liberté, la paix, il est aussi contre la faim dans le monde et surtout contre tous les impôts !

Votre drogue habituelle ? les gélules homéopathiques bio, garanties sans médicament à l'intérieur.

Votre rêve le plus bizarre ? Je faisais mon jogging avec Jean-Marie Bigard qui était seulement vêtu d'une paire de godasses et d'un slip kangourou blanc et il n' arrêtait pas de me dire :" ta reum en slip, ta reum en slip". Puis Zemmour est descendu du ciel à toute vitesse. Il avait sa tenue de super héros :" super facho" et il m'a dit : "Si t'es pas content, retourne dans ton pays, sale migrant délinquant !"Alors je suis retouné dans mon pays ( la Bretagne) en trottinette même pas électrique. Après la frontière au péage de la Gravelle, j'ai voulu renouer avec la langue de mes ancêtres et j'ai dit :" Kouign-amann, dolmen, kenavo, menhir ". C'est alors que Leïla Kaddour est apparue dans un nuage de feu et m'a dit : "tu as dit la formule magique, mon prince charmant et tu m'as délivré de mon mauvais sort ". Elle s'est approchée de moi avec un sourire coquin et ........."toujours au lit feignasse!" m'a dit ma femme en me réveillant (elle est un peu caustique ); comme dit Luther King " j'ai fait un rêve."

Les objets que vous collectionnez ? les lingots d'or

Si vous allez au paradis, que dira Dieu en vous voyant ? " Tiens ce sale fils de p.... ! Il va trouver le moyen d' écrire une critique "décalée" sur MON bouquin et ça va encore être archi nul ! Dès que Saint Pierre a le dos tourné, je t'expédie ce sale bâtard en enfer..."





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... mais la vie continue

S'agit-il d'un récit en partie autobiographique ? d'une autofiction ? En tout cas, il semblerait qu'une part de la vie réelle de l'homme soit bien entrée dans le livre en forme de petites discussions autour du bel âge, 80 ans. le narrateur y évoque les affres de l'âge mais ceux-ci sont contrebalancés par l'autodérision, l'humour et les opportunités qu'offre la vie d'une bande de retraités octogénaires vivant à Paris.

C'est un récit qui se focalise en grande partie sur les affres de la vieillesse ; les défaillances du corps et de l'esprit, malheurs bien réels et douloureux, les souffrances physiques et morales ressenties au quotidien mais le narrateur évoque également avec un humour sarcastique et décapant les petits bonheurs de la vie de ces octogénaires privilégiés, il faut le reconnaître ; Il fait, par exemple, l'éloge de la lenteur, du temps dont on dispose à 80 ans et que l'on prend et savoure tant qu'on le peut. Ainsi s'exclame le narrateur : « Prendre mon temps pour petit-déjeuner, quel bonheur ! » Plus loin, « Je ne méprise plus les expressions "prendre son temps", "ménager du temps", "donner du temps au temps". A long terme, je n'ai plus beaucoup de temps ; à court terme, j'ai tout mon temps. C'est un paradoxe sur lequel je médite en prenant mon temps. »

On y rencontre aussi toute une galerie de portraits de personnages accompagnant le narrateur qui prennent le bon temps comme il vient : les amis, les proches et autres relations du narrateur, surnommés les JOP ; les Jeunes Octogénaires Parisiens, ils sont tantôt pétulants et appréciés du narrateur, séducteurs malins et encore dynamiques, bricoleurs de génie, couples qui se disputent en public, mais ils restent tous de bons vivants aimant la bonne chère, les plaisirs quotidiens, les sorties, les voyages sans exclure les plaisirs plus sensuels encore présents !

Ces octogénaires sont solidaires et unis par l'amitié et les affinités.

Le style est non dénué d'une certaine tendresse, accompagnée à certains endroits du texte d'un travail sur la langue, toutefois le narrateur pose également un regard critique et désabusé sur le monde actuel et son évolution.

Le ton employé par le narrateur tout en restant lucide sur le processus douloureux du vieillissement est vif, humoristique voire ironique.

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Au secours ! Les mots m'ont mangé

Un petit livre sans prétention, mais très bien écrit :

un jonglage de mots pétillant et humoristique digne de l'incomparable Raymond Devos !

.

Journaliste, homme de médias éclectique, cet homme curieux que j'adore a donné toute sa mesure avec "Apostrophes", que vous connaissez sans doute, entre 1975 et 1990. C'est là que je l'ai connu, et qu'il m'a donné envie de lire. Ses dialogues vivants avec l'élégant Jean d'Ormesson et l'admirable Alain Peyrefitte m'ont fasciné : )

( n'empêche que la prophétie de celui-ci se réalise : "Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera", 1973 ).

.

Pour revenir à nos moutons, je me suis amusé en lisant ce truc qui plairait incontestablement à notre ami Greg !

.

Les mots sont ses compagnons,

par le dictionnaire,

par la recherche du mot judicieux,

du bon mot,

de la bonne tournure de phrase,

jonglant avec les anaphores,

oxymores,

allégories,

paradoxes,

ellipses,

apocopes,

métaphores,

anacoluthes,

tapinoses,

euphémismes,

bref, toutes ces figures de style,

de rhétorique,

tous ces mots qui nous donnent des maux,

Pivot nous les ingère

à la petite cuillère,

sans nous donner mal à la tête ou à l'estomac.

.

Hum... J'ai passé un bon moment : )
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Lire !

Destiné à tous les amoureux de la lecture et de la littérature sous toutes ses formes, "Lire !" est un livre délicieux que j'ai dévoré avec gourmandise (gloutonnerie ?) et que j'ai adoré !



Je me suis régalée de la qualité de l'objet en lui-même, de la beauté des illustrations comme de l'intelligence des textes. J'ai aimé comparer nos rituels de lecture, nos choix communs ou dissemblables, j'ai retrouvé avec un peu de nostalgie quelques beaux souvenirs des grandes heures d'"Apostrophes" et de "Bouillon de Culture", j'ai apprécié, chez Bernard comme chez Cécile, l'élégance de l'écriture, la pertinence des propos et la simplicité du ton.



Et j'ai aimé, par dessus tout, cet éloge vibrant, enthousiaste, amoureux, de la lecture, de cette addiction puissante et douce qui nous réunit, nous les lecteurs, sur Babelio comme ailleurs...



Un livre à lire, à relire et à avoir chez soi pour y picorer, au hasard des pages, quelques graines de pur bonheur !
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Le métier de lire

Un comble : Bernard Pivot se déclare en quatrième de couverture « très mauvais à l’oral » ! Quand on a, comme c’est mon cas, suivi depuis le début à la télévision, et « Apostrophe » et « Bouillon de culture », quasi religieusement tant l’efficacité de leur maitre de cérémonie était remarquable, autant dans le choix des auteurs/ouvrages présentés que dans l’animation toujours courtoise, mais néanmoins incisive, on s’étonne…



Il n’en reste pas moins que ce petit livre d'entretiens avec Pierre Nora nous présente quantité de souvenirs (entre autres) ; une lecture bien agréable. Nostalgie ? Peut-être… Tant il est vrai que le niveau de la proposition littéraire à la télévision ces temps ci, même s’il est correct, n’atteint que rarement celui du « Maître ».

Rappelons-nous également l’éditorial de la revue « Lire » signé Pivot. Un régal…



Un petit livre de souvenirs, disais-je, qui nous replonge dans cette ambiance si particulière d’« Apostrophe » … ce sont les chapitres I et II, respectivement intitulés : « L’esprit d’Apostrophes » et « Lecteur public ».

Le chapitre III, « Souvenirs en toutes lettres » nous présente par ordre alphabétique les écrivains majeurs reçus dans l’émission ; pour finir par une sélection de cent livres qui doivent beaucoup à « Apostrophes ».



Longue vie à l’Académie Goncourt, et bravo l’artiste…

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Lire !

Lire !

Quelle magnifique exclamation !

Un petit mot et un signe de ponctuation.

C'est peu, mais c'est beaucoup.

Surtout pour la droguée de lecture que je suis.

Quand je vois "Lire !", je vois tellement de choses : la pile qui monte dangereusement sur ma table de chevet, le livre que j'ai toujours dans mon sac, les multiples bouts de papiers sur lesquels je note mes envies de lecture, ma librairie dans laquelle j'adore flâner... et puis je me vois en train de lire, dans mon lit, allongée sur mon canapé, dans le métro, dans la rue en marchant, presque partout.

Alors, que penser d'un livre dont le titre est précisément "Lire !" ?

Il ne peut que me faire rêver !

Surtout s'il est écrit par Bernard Pivot. Et encore plus si sa fille s'est associée à lui.

Je suis intriguée, ma curiosité est éveillée, et mon envie de découvrir bouillonne.

Et là, coïncidence, miracle de la vie, ô bonheur : une personne bien intentionnée m'offre ce livre !

Je n'ai plus qu'à me plonger dedans et le dévorer.

Parce que ce livre ce dévore.

Il se lit en un rien de temps.

Verdict : je me suis régalée.

Je me suis délectée de ces textes et de ces illustrations.

J'ai trouvé dans ces pages tellement de moi-même, tellement de similitudes avec mes pensées, mes comportements, surtout lorsque Cécile s'exprime.

Quand elle décrit ainsi sa visite dans une librairie "J'ai ce problème avec les livres : il me faut en reposer trois avant de passer à la caisse, alors que j'en ai encore six dans les bras et douze qui m'attendent sur ma table de chevet.", c'est de moi qu'elle parle !

Quand elle avoue refuser parfois une invitation à dîner, inventant pour cela une quelconque excuse, parce qu'elle préfère ce soir-là rester chez elle pour lire, c'est encore de moi qu'elle parle !

Le père et la fille interviennent à tour de rôle, et dressent un tableau assez complet des lecteurs et de la lecture.

C'est tantôt drôle et léger, tantôt plus sérieux, toujours pertinent.

L'alternance des points de vue est très plaisante. Au-delà des différences de personnalités, le lecteur professionnel et la lectrice amatrice proposent des réflexions qui s'enrichissent mutuellement.

J'ai vraiment apprécié ce discours à deux voix, ce ping-pong intellectuel entre le père et la fille.

Merci à celle qui m'a offert ce livre réjouissant, et merci à Bernard pivot qui a consacré tant d'années professionnelles à la lecture, à lire jusqu'à plus soif, pour notre plaisir à nous, lecteurs, qui avons tant appris de lui.

Lire ! C'est un cri, un cri de joie, un cri de bonheur, un cri de volupté, c'est un cri magnifique.

Lire ! Lire ! Lire !

Encore et toujours.

Un joli cadeau à se faire ou à offrir !

PS : pour le plaisir, l'une des photos du livre. Il s'agit de la célèbre photo de la bibliothèque Holland House à Londres en 1940, après un bombardement. Le flegme de nos amis britanniques dans toute sa splendeur !

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4d/Holland_House_library_after_an_air_raid.jpg/800px-Holland_House_library_after_an_air_raid.jpg

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Au secours ! Les mots m'ont mangé

Offert pour la fête des mamans, j'ai savouré les mots légers, subtils et amusants de Bernard Pivot. Enfin... il faudrait plutôt dire que les mots m'ont mangée, ils m'ont grignotée page après page. Et oui, c'est une vérité vraie, (excusez-moi pour cette tautologie ou cette lapalissade — cf. livre), lorsque l'on referme un livre, ses mots continuent de nous trotter dans la tête... la dernière page n'a jamais le dernier mot !



Pour un écrivain c'est bien pire : "La nuit, les mots sont des grenades dégoupillées..." et parfois cette nuit, à la recherche des mots perdus, est trompeuse : "La nuit, comme les chats, tous les mots sont gris", les mots bien ordonnés n'ont plus au petit jour le même éclat ; ils boitent un peu.



Sous la plume de l'auteur, les mots dévoilent toute leur malice. Quelques lettres en plus ou en moins et ils auraient une autre allure.



On les aimera toujours pour leur magie, ce sont parfois des perles. Les mots nous parlent et ils parlent aussi de nous.

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Lire !

"Offrir un livre est selon moi l'une des plus belles preuves d'amitié ou d'amour que l'on puisse donner à quelqu'un. Il trace un fil conducteur entre deux êtres, chargé de souvenirs, d'émotions et de futures causeries sur ce thème : "Tu me diras ce que tu en as pensé. "

( Cécile Pivot / "Offrir des livres" / p. 159)



Un très beau livre acquis à sa parution, début 2018, lu par intermittences, selon l'humeur et la curiosité vis à vis de telle ou telle thématique .Cet ouvrage est divisé en différents sujets , accompagnés des ressentis de Bernard Pivot et de sa fille, Cécile... qui font dialogue; un échange de ressentis très différents, tant dans leurs façons de pratiquer la lecture,

leurs raisons d'aimer les livres, leurs rituels, leurs manies, leurs préférences littéraires; j'avoue m 'être sentie plus en phase avec Cécile Pivot...



- Lectures d'enfance

-Ouvrir les dictionnaires

-Choisir un livre

- Entrer dans les librairies

- Notre préférence pour le roman

-Lire, c'est s'isoler

- Ce que l'on sacrifie pour lire

- Lire donne-t-il envie d'écrire ?

- Ranger ses livres

-Offrir des livres

-Abandonner un livre

- Relire, etc.



Un ouvrage enrichi de splendides illustrations: peintures , photographies, dessins...

Découvert en plus de références littéraires supplémentaires à lire, des

artistes -photographes [Ferdinando Scianna, Isolde Ohlbaum, André Zucca,

Nicolas Tikhomiroff, Inge Morath, Pierre Michaud, philip Gendreau, etc]

et peintres, illustrateurs [ Jonathan Wolstenholme, Miles Hyman...]



Un très bon moment de lecture avec deux passionnés ,deux accrocs des livres , ce qui ne pouvait que m'enthousiasmer, sans réserve !



"Lire, un privilège--Cécile Pivot

Je suis le Petit Poucet qui pose des livres sur sa route pour (re)trouver son chemin. (...) Lire donne le goût des autres, attise la curiosité, attache à l'existence et aux hommes." (p. 19)



Un livre idéal à offrir, à partager en ces fêtes de fin d'année !



@Françoise Boucard-Décembre 2019
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... mais la vie continue



Bernard Pivot , ex chroniqueur littéraire , président du Goncourt , " jeune homme " de 85 ans , recourt à la fiction pour nous entretenir du bien vieillir . Si il ne peut rien contre ce qu'il nomme " Les 4 cavaliers de l'apocalypse " ( cancer , Alzheimer , infarctus et AVC ) , ajouter quelque chose à la vie lui semble salutaire ( nouvel amour , nouvel ami , chien ou chat ) et positiver ( en cessant de se plaindre et de trouver le présent moins plaisant que le passé disparu ) . Nous sommes encore vivants , le soleil continue de briller , quelques nouveautés nous simplifient la vie , il nous reste encore des découvertes à faire .... Tout va bien . Les os qui craquent , les petits soucis de santé , ne sauraient nous faire oublier , le sourire de la marchande de journaux , la joie d'une découverte littéraire , les calins du chat etc ....
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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... mais la vie continue

Bernard Pivot, l'homme qui m'a fait découvrir la littérature, enfin, une littérature différente de celle que je lisais.

Oh, bien sûr, je ne suis pas le seul, nous sommes nombreux dans ce cas.

À une époque où je ne lisais pas, ou très peu, il réussissait l'exploit de me captiver avec son Apostrophe ou son Bouillon de culture, ses émissions dont j'essayais de ne pas manquer la diffusion.

Il était donc normal que, les ans ayant passé, je me retrouve avec l'un de ses livres dans les mains.

Je viens donc de terminer ce...Mais la vie continue. (Il tient au trois petits points).

À qui s'adresse l'auteur ?

À la jeunesse, voulant la prévenir de ce qui l'attend ?

À ceux qui approchent de ce "troisième âge" ? (Là, je précise que ce n'est pas une expression qu'il emploie). Soyez prêt !

Ou bien à ceux de sa génération, pour faire avec eux un dernier constat de leur quotidien ?

Sorte d'inventaire à la Prévert, des avantages et inconvénients de la vieillesse.

Pivot dresse le bilan, il est l'heure, pour lui, de faire l'état des lieux.

À travers la vie de huit personnages, septuagénaires, octogénaires ou nonagénaires. Des hommes, des femmes, en couples légitimes ou pas vraiment, célibataires ou veufs.

Tout y passe, la santé mentale ou physique, le quotidien et ses angoisses, le passé et ses souvenirs, le regard sur le monde, l'amitié évidemment, l'amour aussi, l'adaptation et l'utilisation des nouvelles technologies, l'autocritique. Tout est dit avec sincérité, lucidité, sans tabou, sans s'apitoyer et avec humour, souvent.

Ils s'appellent les JOP, Jeunes Octogénaires Parisiens.

C'est une bande de "jeunes vieux" que l'on prend plaisir à accompagner. Dans leurs réflexions, leurs conversations, leurs chamailleries. Vous me direz, ils ne sont pas difficiles à suivre, à cet âge-là et ils le reconnaissent eux-même, on ne va pas bien vite, surtout qu'il vaut mieux éviter la chute, les conséquences pourraient être tragiques.

Ils ont la chance d'être indépendants et souhaitent le rester jusqu'à ce que l'heure soit venue, le plus tard, le plus discrètement et le plus paisiblement possible, de rejoindre ceux qu'ils ont aimés, croisés ou admirés...

Dans ce monde d'aujourd'hui où l'on ne peut plus prendre, dans nos bras, nos chers vieux, ce livre nous offre un moment de tendresse, comme un hymne à la vieillesse.



 



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La mémoire n'en fait qu'à sa tête

Intellectuel et sensuel, gourmet et amateur de foot, admettant sa frivolité et mettant en scène sa sensibilité, Bernard Pivot est surtout journaliste, probablement travailleur acharné malgré les apparences.

Mais ses mémoires semblent celles d'un dilettante : aucune construction apparente, une simple juxtaposition de souvenirs. S'il n'avait été ce merveilleux passeur de la littérature, m'aurait-il intéressé ? Pourtant, j'ai lu ces courts chapitres avec plaisir, bien qu'il n'y parle pas assez pour mon goût de tous les grands écrivains qu'il a eu le privilège de fréquenter.

Le ton léger, la tentation de faire quelques remarques piquantes plutôt que de livrer de graves analyses, l'aveu de faiblesses, tout cela est sympathique et fait passer de bons moments sans fatigue excessive. Sans doute le métier, disons même le talent, de ce grand journaliste lui donne-t-il ce style agréable qu'on ne remarque pas et qui fait couler ses histoires sans peine, pour un plaisir de lecture sans problème, même s'il ne laisse pas trop de traces, au moins chez moi.
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Lire !

Rien de révolutionnaire mais une juste réflexion et un rappel de ce qu'est un livre, un lecteur et la lecture. Tout ce qui concerne ce domaine est gentillement abordé ici. Le point de vue de Bernard Pivot, un « lecteur professionnel » et celui de sa fille, lectrice assidue. Beaucoup de rappels à propos du travail de Pivot pour Apostrophes et ses critiques littéraires. Une référence toute particulière à Pennac avec « Comme un roman » (que je n'ai pas encore lu – honte à moi !) et d'autres ouvrages. En résumé, un petit livre sur la lecture qui se lit très agréablement.
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Lire !

Ce livre, convoité depuis un certain temps, est tout d'abord un bel objet.

J'aime le tenir dans mes mains et humer l'odeur enivrante du livre neuf.

La pagination est particulièrement réussie et les photos, reproductions, illustrations qui le ponctuent sont très bien choisies et augmentent visuellement le plaisir intellectuel de la lecture.

C'est ensuite un rendez-vous avec Bernard Pivot dont j'ai tant aimé l'émission hebdomadaire "Apostrophes" et le magazine mensuel "Lire".

Il a gardé son humour, sa gouaille et, surtout, son grand professionnalisme.

C'est enfin la découverte de sa fille, Cécile, amoureuse des livres et des écrivains depuis l'âge de six ans.

Chacun à leur tour ils abordent un thème ( plaisir de lire; confort de lecture etc ) traité à leur manière.

Un plaisir total des yeux et de l'esprit.

Mais de Bernard Pivot, je n'en attendais pas moins.

Et sa fille ne m'a pas déçue.

J'ai eu envie souvent de faire des citations, trouvant le propos très pertinent.

Mais à quoi bon. Mieux vaut lire ce magnifique ouvrage.

Je le conseille à tous les amoureux des livres et de la lecture et, forcément, vous l'êtes tous puisque vous êtes là.

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