L'Histoire à la carte by TM de Thierry Marx et Bernard Thomasson aux éditions De La Martinière
Tous les dimanches, sur France Info, Thierry Marx et Bernard Thomasson animent une série érudite et gourmande, L'Histoire à la carte. Chaque semaine, l'homme de radio et le chef étoilé présentent un produit de saison, en déclinent l'histoire, les propriétés et les anecdotes. Dans le beau livre de l'émission, ils mêlent l'histoire à la gastronomie et proposent des recettes aussi variées qu'intemporelles (couscous, moules marinières, crêpes suzettes...). Une approche de l'histoire côté cuisine sublimée par la photographe Mathilde de l'Ecotais et les illustrations de Serge Bloch.
http://www.lagriffenoire.com/l-histoire-a-la-carte.html
Vous pouvez commander sur le site de la librairie en ligne www.lagriffenoire.com
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En tout cas je suis là, dans cette voiture de luxe, en route pour le pays de ses origines, cette Corrèze qui m'est totalement inconnue sinon pour avoir fourni deux présidents de la République (dont l'actuel), et aussi - je le sais parce que j'ai fouillé dans les archives - un Premier ministre (enfin, à l'époque on disait président du Conseil) : un certain Henri Queuille, affable, honnête, qui a signé le Pacte Atlantique.
[Je me permets de compléter et de commenter : les deux présidents se sont fait effectivement élire, après un parcours d'élu corrézien, mais ils n'étaient pas originaires du cru. En revanche, ce département a aussi donné 3 papes !]
............je me retrouve à proximité d'un aveugle accompagné de ses deux suiveurs. La trentaine, un corps affûté, le souffle régulier, il est bien entraîné. Tous les trois sont reliés par une cordelette. Ils courent très près les uns des autres et se parlent régulièrement. Je suppose qu'au moindre virage serré , ou pour éviter un trottoir, ses guides le tiennent par le coude, ou lui attrapent le poignet. Malgré tout, entre ses deux protecteurs valides ce garçon doit posséder une confiance absolue en eux, et en lui, pour poser sans hésiter un pied devant l'autre à une telle allure. Courir au milieu de cinquante mille personnes sans en voir aucune, n'y-a-t-il pas de quoi prendre peur, devenir parano ? Aurai-je à sa place cette force-là ? Rien n'est moins sûr. Certes, les handicapés partent avant les autres, mais ils se font vite rattraper. Ils savent qu'ils seront noyés dans la masse.
Sam, mon ange, Je t’écris du ciel.
Point commun sur toutes ces scènes de crime, cet objet miniature dans la bouche des malheureux.
Sam mon ange,
Me voici enfin à Berlin. Malgré la fatigue du vol, il me tarde d'aller marcher dans cette ville que je ne connais plus. D'abord je dois déjeuner avec Andréas qui m'attend dans le hall de l'hôtel. Et ce soir je dîne avec mon voisin de siège dans l'avion.
Nous avons longuement parlé de religion, lui et moi (il s'interroge sur la sienne, il est juif). En fait, quelle belle position, entre ciel et terre, pour aborder la foi. Tu as remarqué, toutes les religions ont élu demeure dans le ciel. Dès qu'un fidèle s'adresse à son Eternel, il lève les yeux, quelle que soit la croyance.
Ellen, perdue désormais dans cette ville bouillonnante, est triste de réaliser que son Berlin a définitivement disparu, même si c'est pour laisser place à une cité moderne, dynamique et porteuse d'espoir. Tous ses repères sont effacés à jamais, ce qui la rend d'une extrême mélancolie.
Je n'ai pas d'amis.
Ni meilleur ami ni proche à fréquenter avec plus ou moins d'assiduité. Personne sur qui m'épancher, personne à appeler en cas de besoin, à qui confier mes joies et mes peines. Pas de bon Samaritain à joindre dix fois par joue, pour papoter de tout et de rien (surtout de rien ai-je déjà remarqué). Nul ami d'enfance, pas de copain de collège, pas de camarade de sport, aucun complice musicien, aucun collègue de bureau assez intime, jamais de compagnon de voyage, ou quoi que ce soit dans le genre.
Elle recoud les robes abîmées des dames qui ne peuvent pas en changer, elle reprise les pantalons des vieux célibataires de la région.
Le mur c'est une chose. C'est brutal, physique. Mais toutes ces autres barrières, insidieuses, que la vie érige au quotidien...
Je ne supporte plus cette télévision obscène.
En son temps, le directeur d'un groupe audiovisuel privé, en Europe, a expliqué produire des programmes de détente à la seule fin de "vendre du cerveau humain disponible" aux annonceurs publicitaires.
Quel aveu !
Quel cynisme.
Quel vulgarité...