Je n'ai pas manqué un seul jour du procès. Les autres étudiants s'en étonnaient. [...]
Une seule fois, Hanna regarda vers le public et vers moi. [...]
Parfois son chignon serré laissait échapper des mèches qui venaient boucler sur le cou et flottaient dans un déplacement d'air. Parfois, Hanna portait une robe assez décolletée pour qu'on voie le grain de beauté qu'elle avait en haut de l'épaule gauche. Je me rappelais alors que j'avais soufflé sur cette épaule pour en écarter les cheveux, que j'avais embrassé ce cou et grain de beauté. Mais ce souvenir, je ne faisais que l'enregistrer, je ne ressentais rien.
Tout au long des semaines que dura le procès, je ne ressentis rien : ma sensibilité était comme anesthésiée.