Il semble que pour l'enfant l'existence soit une série de périodes sereines, brusquement interrompues, et d'une façon incompréhensible, quand il se trouve projeté dans une situation très dangereuse. Il s'est senti en sécurité, sans l'ombre d'une inquiétude, et, en un instant, tout est changé, et le monde, si amical, devient un cauchemar hérissé de périls. C'est ce qui se produit quand l'un des parents, jusque là tout amour, émet des exigences qui paraissent déraisonnables et des menaces terrifiantes. L'enfant est convaincu qu'il n'y a rien de raisonnable à l'origine de ces choses.Il constate simplement qu'elles existent. C'est la conséquence d'un destin inexorable. L'enfant n'a alors que deux solutions : ou bien il s'abandonne au désespoir ( et c'est exactement ce que font certains héros de conte de fées, ils pleurent jusqu'au moment où un ami magique survient pour leur dire ce qu'ils doivent faire pour lutter contre la menace); ou bien comme Blanche-Neige, il essaie d'échapper à son horrible destin par la fuite, "la malheureuse fillette était désespérément seule dans la vaste forêt et tellement apeurée... qu'elle ne savait que faire et que devenir. Elle commença à courir, s'écorchant aux épines et sur les pierres pointues".
Première Partie - De l'utilité de l'imagination-
Chap Imagination, guérison, délivrance et réconfort
P 251
Les parents ne doivent pas s'adonner à créer l'enfant qu'ils voudraient avoir mais, au contraire, l'aider à devenir ce qu'il est en puissance, à épanouir ses potentialités.
La Gardeuse d'oies comporte une autre leçon, très importante : la mère, même si elle est aussi puissante qu'une reine, est incapable d'assurer l'évolution de son enfant vers la maturité. Pour devenir lui-même, l'enfant doit affronter seul les épreuves de la vie ; il ne peut pas compter sur ses parents pour l'aider à surmonter les conséquences de sa faiblesse.
Mais d’où vient cette croyance très rependue qu’il existe des « enfants sauvages » en général et des « enfants loups » en particulier ? Tout d’abord, ces enfants ne sont pas muets, mais ils ne parlent pas ; et c’est la parole, plus que tout autre chose, qui distingue l’être humain de l’animal. Ensuite, tous les « enfants normaux », même s’ils sont faibles d’esprit, cherchent le contact avec d’autres êtres humains qui s’occuperont d’eux ; mais ces « enfants sauvages » évitent la compagnie humaine. Enfin, certains d’entre eux s’attaquent férocement à autrui ; ils griffent et mordent, comme des animaux.
Freud, dans ses écrits autobiographiques, raconte que son choix d’une profession a été dû à un essai de Goethe. Ce grand essai, qui avait trait à la nature, poussa Freud à renoncer à son premier désir ― être un dirigeant politique qui changerait pour le mieux le cours du monde ― et à opter pour les sciences naturelles. Ainsi, le destin de Freud fut en partie déterminé par une œuvre littéraire.
Pour pouvoir régler les problèmes psychologiques de la croissance (c’est à dire surmonter les déceptions narcissiques, les dilemmes eodipiens, les rivalités fraternelles ; être capable de renoncer aux dépendances de l’enfance ; affirmer sa personnalité, prendre conscience de sa propre valeur et de ses obligations morales), l’enfant a besoin de comprendre ce qui se passe dans son être conscient et, grâce à cela , de faire face également à ce qui se passe dans son inconscient . Il peut acquérir cette compréhension non pas en apprenant rationnellement la nature et le contenu de l’inconscient , mais en se familiarisant avec lui, en brodant des rêves éveillés, en élaborant et en ruminant des fantasmes issus de certains éléments du conte qui correspondent aux pressions de son inconscient .........
Voilà quelque chose que l'enfant comprend très bien : pour lui, rien n'est plus vrai que ce qu'il désire.
L’histoire d’Anne Sullivan a été capable de rendre à Helen Keller l’intégralité de son esprit, m’a tout particulièrement intéressé. […]. Cette méthode est destinée à atteindre les enfants les plus isolés, colériques et en faire des êtres humains. Pour établir une relation étroite avec Helen, Anne dut l’enlever à sa famille et l’obliger à vivre jour et nuit en sa compagnie. Anne acceptait et essayait de comprendre le comportement agressif et violent de sa malade. Elle faisait tout son possible pour subvenir à tous les besoins d’Helen avec la plus grande sollicitude et, finalement, réussit à l’inciter à établir avec elle une relation de personne à personne. Un tel résultat paraît en effet miraculeux aux profanes ; en réalité il provient d’un travail extrêmement difficile, d’un grand dévouement…
« Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts. »
Certains parents, et surtout les pères, pensent que le jeu de poupée est contraire à la virilité, ce qui est absolument faux. (...) Si les parents ne voyaient aucun inconvénient à ce que leur fils joue à la poupée, ils lui fourniraient une occasion inestimable d'enrichir sa vie ludique. (...) les deux parents doivent lui montrer qu'ils estiment tout à fait normal qu'un garçon ait les mêmes jeux qu'une fille.