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Critiques de Bill Bryson (376)
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Shakespeare Antibiographie

Quand Bill Bryson, un essayiste américano-britannique, se lance dans une biographie de Shakespeare et que ce livre ne fait qu’un peu plus de 200 pages, on est forcément attiré.

Bill Bryson c’est le spécialiste de … presque tout, mais avec humour.

Dans ce livre, il essaye de nous faire découvrir tout ce que l’on sait sur William Shakespeare, considéré aujourd’hui encore comme l’un des plus grand (si ce n’est le plus grand) écrivain de tous les temps. Et cela va de presque rien à … pas grand-chose.

L’auteur a pris le parti non pas d’extrapoler, mais de ne dévoiler que ce qui est certain, ce dont on a les preuves et c’est très peu. Un testament, un acte de mariage, pas beaucoup plus. Mais nous avons aussi ses œuvres qui en disent beaucoup.

On en apprend en fait peu sur Shakespeare, pourtant, on le cerne mieux, on le comprend, on sait comment il a vécu, de quoi, quel était son quotidien. En fait, Bryson n’écrit pas une biographie, mais comme il le met dans le titre, une antibiographie. On découvre le « barde », comme il le surnomme souvent, en creux dans une description de l’époque élisabéthaine.

Venu d’une famille roturière dans une bourgade au nord de Londres, il a du connaître le passage du catholicisme au protestantisme, les croyances et les superstitions fortes de l’époque, les relations sociales codifiées mais fluctuantes, les maladies, de la peste à la vérole.

Et puis, en tant que théâtreux, il a vécu la vie des comédiens dans une troupe. Bill Bryson nous décrit cette vie à cette époque avec le fonctionnement des théâtres. Le tout écrit dans un style vif, dynamique, sans fioriture et avec beaucoup d’humour.

Bryson fait aussi la part belle à toutes les théories plus ou moins fumeuses sur l’écrivain, ses tendances sexuelles, ses possibles voyages, les plagiats, les inspirations. Et évidemment sur celle qui voudrait que l’auteur des pièces ne soit pas Shakespeare, mais un noble qui voulait un prête nom, le comte d’Oxford, par exemple. La bonne société anglaise, noble, ne pouvant que difficilement supporter qu’un roturier inconnu puisse posséder autant de génie. Toutes ces pseudo-théories ayant tous l’indéniable particularité de ne pas être crédible et de ne pas résister à une analyse simple des faits.

Comme toujours chez Bill Bryson, on apprend beaucoup de chose sur des détails et des anecdotes qui éclairent jusqu’à notre époque : l’origine de l’expression « box-office » en est une par exemple. Une boite (box) qui renfermait la recette et que l’on enfermait dans un bureau (office), le temps du spectacle.

Une belle réussite qui prouve encore, s’il en était besoin, que l’histoire ça peut être fun et que l’on peut apprendre en s’amusant !

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Motel Blues

Cher Mr Bill Bryson,

Ceci est une candidature pour devenir dans un avenir plus ou moins proche la future Mme Bryson (quand vous vous serez lassé de l'actuelle).

J'aime vos livres, tous, inconditionnellement, vos récits de voyages cocasses, vos essais scientifiques, vos divagations, vos biographies à se tordre de rire, vos souvenirs, vos étonnements, vos colères et vos incrédulités.



Vous me faîtes rire, vous réussissez toujours à m'émouvoir que vous me parliez de votre copain obèse qui s'essaie à la randonnée, que vous décriviez le fonctionnement d'un broyeur à ordures, que vous relatiez vos souvenirs d'enfant qui découvre un escalator, que vous me racontiez les petites villes américaines dans lesquelles il ne se passe rien et ne se passera jamais rien, au point que certains habitants ne savent pas toujours s'ils attendent la mort ou le prochain repas, selon ce qui se présentera en premier....



Bref, je vous lis depuis des années et c'est toujours avec un immense plaisir. "Motel blues" est le livre par lequel je vous ai découvert, il a donc une place à part et je le relis régulièrement.



Bon, concernant ma demande initiale, je me rends bien compte qu'il va y avoir un petit problème d'éloignement géographique et que mon anglais est un peu sommaire... sans compter que je ne suis peut-être pas la seule à postuler, je vais donc réfléchir encore un peu (d'autant que mon ami me fait rire aussi à la réflexion !)

Par contre, j'attends votre prochain livre avec impatience !
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Promenons-nous dans les bois

Bill Bryson et son ami Stephen Katz sont loin d'être des pros de la rando, et pourtant ils décident de s'embarquer sur l'Appalachian Trail, sentier de randonnée de l'Est des Etats-Unis aussi prestigieux qu'exigeant. Un défi, un challenge, un monstre : 3500 km, rien que ça, entre la Géorgie et le Maine, dont des portions non négligeables en totale autonomie. Tente, réchaud, couchage, vêtements, nourriture pour dix jours, au bas mot 20 kg sur le dos, autant dire que le moindre dénivelé (et ce n'est pas ce qui manque sur l'AT) fait figure d'Everest. Sans compter la pluie, la neige, le froid, la chaleur, les ours et la pire engeance : certains autres randonneurs spécialisés dans la boulet-attitude. Les statistiques refroidissent d'emblée les ardeurs des plus téméraires : moins de 10% des candidats à l'AT qui tentent de le faire d'une seule traite (soit 5 à 7 mois) en viennent à bout.

Vaille que vaille nos deux compères se mettent en route, et l'auteur nous raconte de façon désopilante leurs (més)aventures, avec humour et auto-dérision, et surtout sans se prendre au sérieux le moins du monde. Les anecdotes cocasses alternent avec la description des états d'esprit successifs qui submergent les randonneurs, de l'euphorie à l'abattement. Mais à côté de ce compte-rendu proprement dit, l'auteur nous en apprend tous azimuts : l'histoire de la création du sentier, ses drames, ses records et ses mythes, sa préservation et son entretien (ou pas) par les autorités américaines. Bill Bryson nous livre aussi ses inquiétudes quant aux menaces environnementales qui pèsent sur l'AT et sa région (parasites s'attaquant à certains arbres, pollution, urbanisation) et dénonce avec virulence le tourisme de masse, le consumérisme et la sédentarité de ses compatriotes.

Ce récit a été écrit en 1997 ; je me demande comment l'Appalachian Trail a évolué entre-temps...
Lien : https://voyagesaufildespages..
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L'été où tout arriva

Un été 1927 à découvrir. Une année riche, formidable, épique. Une année folle composée de légendes et de drames, des hommes et des triomphes. Commençons par le plus grand évènement du siècle dernier ou presque puisque à l’époque l’homme n’avait pas encore marché sur la lune, mais n’avait pas non plus traversé l’Atlantique en avion. C’est de ce point de départ, et en guise de fil rouge que Lindberg va traverser l’océan pour la première fois, en solitaire qui plus est, dans un avion façonné presque de bric et de broc, sans compas, ni la voix érotique d’un GPS ou celle d’un copilote grincheux. Respect et admiration de la foule. Le Spirit of St Louis a décollé de New-York pour atterrir quelques jours plus tard à l’aéroport du Bourget. Clameur de la foule, la population se déplace en masse pour découvrir ce nouvel héros et le célébrer tel un… champion du monde… Grande parade, immense émotion, les gens en pleurs et en cri.



Mais le soccer n’est pas encore implanté – et ne le sera probablement jamais dans ces terres-là. Non, là-bas, les dieux du sport, sont les joueurs de Baseball. Que de matchs épiques racontés par l’auteur, comme de souvenirs de jeunesse, bien qu’il ne soit pas assez vieux pour les connaître. Mais le sport se raconte de génération en génération et les héros tel que Lou Gehrig et surtout son coéquipier Babe Ruth révolutionnèrent ce sport avec leurs frappes dingues et des records de Home-run. Oui, tu n’y connais rien au Base-ball, tu n’as jamais vu un match de ta vie, pourtant, avec la plume de l’auteur tu ressens cette sueur dans le gant, les frissons des spectateurs manquant de s’étouffer avec leurs hot-dogs, la balle qui vrille grâce au crachat du lanceur…



La boxe aussi entame sa révolution. Avec des cogneurs, des Blancs et des Noirs. Là aussi, j’ai le droit à la description de combats épiques, des gouttes de sang blanc qui se mêle à la sueur noire, le Ku Klux Klan perd son principal responsable pour une malheureuse affaire de violence sexuelle et s’effondre dans les sondages de popularité. Même si les temps changent, le doute subsiste, des périodes sombres se profilent, amis allemands, les noirs savent où sont leur place… quoique, finalement, les temps ou les mentalités mettent un certain temps à évoluer…



Dans deux ans, il y aura la grande crise. Celle de 29, comme un précurseur à celle des subprimes. Quand je disais que le temps ne change rien à la vie, à la douleur, au désespoir. Et puis avec cette crise, il y a la chute de l’épopée de la Ford-T, toute une époque, une révolution industrielle. En fait, la richesse de ce livre ne se compte pas avec son pesant de pages, plus de 600 tout de même, ce qui en fait un livre assez lourd à porter, nettement plus lourd que le Roadbook de Lindberg dans son Spirit of St Louis… Les aspects économiques, politiques, climatiques, culturels et sportives y sont abordés. Al Capone aussi, qui remercia tant la prohibition de lui accroître un tel pouvoir sur ses concitoyens, l’avènement de la mafia. Et ma bouteille de Jack Daniel’s dont la jauge arrive sur ses derniers centilitres, vivement le retour de la prohibition...



1927, une année folle.
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Promenons-nous dans les bois

....pour voir si l'ours n'y est pas? Drôle d'idée avant de décider de parcourir le plus long sentier de randonnée des États Unis, alors qu'on n'est pas du tout familier de cette activité, de commencer par se documenter sur les attaques d'ours, les façons de les prévenir (rien n'est efficace, à part de pas marcher là où ils sévissent ) ou de les contrer (même commentaire que précédemment). C'est néanmoins décidé : Bill s'équipe. Et c'est la première d'une série d'occasions d'apprécier le comique de la situation. Le sac à dos à 250 dollars qui nécessite des accessoires pour être pleinement fonctionnel (protection pour la pluie, cordes ... Bill demande au vendeur si le fond du sac est en option ou inclus dans la facture ! )

Une fois équipé, le recrutement d'un compagnon de souffrance. Personne? Si, de façon inespérée, un vieil ami pas vu depuis longtemps est prêt pour l'aventure. Belle surprise lors des retrouvailles : l'ami a considérablement augmenté son volume!

Les statistiques le disent clairement : une grande majorité des partants pour les 3400 et quelques kilomètres de l'Appalaches Treck y renoncent dans les premiers kilomètres et à peine 10 pour en viennent à bout. On parierait volontiers pour un cuisant échec pour notre couple de débutants. Et pourtant .... Certes, les premières étapes donnent lieu à des situations plutôt comiques, mais le récit ne se limite pas à cela, loin s'en faut. Les rencontres sont souvent riches sur le chemin. Et puis et c'est une part importante des confidences que nous livre l'auteur, c'est aussi un constat sans appel de la dégradation progressive des ressources naturelles de la planète : certes il est sans doute impossible d' en établir un bilan in vivo au cours d'une marche si attentive fut-elle à l'état des végétaux ou à la présence d'animaux : ce que nous livre Bill Bryson résulte d'un travail de documentation parallèle. Peu importe c'est suffisamment bien intégré dans le texte pour être informatif sans donner l'impression de copié-collé.

C'est aussi l'histoire d'une amitié improbable entre deux gars pas si assortis que ça. C'est aussi cela la magie du parcours, créer des liens sur lesquels on n'aurait pas parié 10 cents.



Un récit parfait peut tous ceux qui rêvent de faire le premier pas (GR 20, diagonale des fous, ou chemin de Compostelle) et qui peuvent en attendant souffrir avec nos deux compères et en rire avec eux. Même un chemin de mille lieues commence par un pas, dit le sage.
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American rigolos : Chroniques d'un grand pays

Bill Bryson est retourné dans son New Hampshire natal avec femme et enfants après une vingtaine d'années passées en Angleterre à la suite de la demande d'un journal lui proposant d'écrire des chroniques. L'auteur nous propose de découvrir ce qui peut faire le charme de ces mille petits riens de la vie quotidienne et compare les USA à l'Angleterre. le style est vif, le ton caustique.

Bien que datant de 1998, les choses ont peu changé. Rien ne vous permet de me croire sur parole, mais ayant vécu dans ces deux pays je peux vous assurer que tout est malheureusement vrai. Ce livre me rappelle les échanges avec le coiffeur Italien que je voyais régulièrement. Cela sentait les brèves de comptoir de deux européens exilés mais nous faisait rire en réfléchissant sur la société américaine. Pourquoi le pays est-il le royaume de la malbouffe ? Pourquoi nos pâtes préférées sont-elles enrichies ? Pourquoi les séries télévisées passées en boucle sont-elles interrompues toutes les quinze minutes pour diffuser de la publicité pour des médicaments et nous prennent tous pour des médecins ? Pourquoi les gens sont-ils obsédés par les gadgets ? Pourquoi dépensent-ils autant d'argent pour du superflu ? Pourquoi trouve-t-on des porte-gobelet partout, même sur les poussettes pour enfants ? Pourquoi sommes-nous envahis de panneaux publicitaires pour des sites érotiques alors qu'une femme ne peut allaiter dans un espace public ? Pourquoi est-ce plus amusant de fêter Noël en Angleterre ? Pourquoi Bill Bryson a-t-il eu cette idée avant moi ?



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Promenons-nous dans les bois

Un grand merci à Marple qui a eu le gentillesse de m'envoyer ce livre l'année dernière. Que ne l'ai-je ouvert avant ! Il fait désormais partie des rares lectures à m'avoir fait pleurer... de rire. J'ai tellement ri, notamment quand Bryson se prépare à entreprendre l'un des trails les plus audacieux au monde : le Sentier des Appalaches qui traverse treize Etats de la Côte Est américaine sur plus de 3 500 km de forêts et de zones sauvages préservées, que j'ai été aphone pendant plusieurs heures, du jamais vu.



Bien équipés et peu entraînés, Bryson et son compère Katz - plus ou moins fiable - se lancent donc à la découverte de la vie sauvage : le Wild. Tout en redoutant de croiser en chemin ours et pumas - dont la population américaine est bien supérieure à la pyrénéenne -, ils relèvent le défi de marcher plusieurs dizaines de kilomètres chaque jour, sacs de vingt kilos et tente dite imperméable sur le dos, canif et Snikers en poche. Péripéties et fous rires garantis.



Ce récit n'est pas un roman mais il se lit absolument comme un roman. A la fois témoignage autobiographique et information généraliste sur la faune, la flore et l'histoire de la préservation (ou pas) de l'environnement de cet immense pays aux paysages contrastés que constituent les Etats-Unis. Derrière un abord burlesque, ce sont de vraies connaissances que l'on acquiert ; c'est à une sympathique initiation que nous sommes conviés.



Les Etats-Unis comptent peu voire pas du tout de chemins de pèlerinage vers des lieux saints ou sacrés mais ils ont aménagé depuis presque deux cent ans des itinéraires "pleine nature" très ambitieux, moins pour les promeneurs du dimanche (rares, étant donné que l'immense majorité des Américains (plus de 90%) ne parcourt pas dix mètres sans sa voiture) que pour les randonneurs de l'extrême. Ces derniers sont prêts à affronter dénivelés, rivières en crues, nouilles gluantes cuites au réchaud, hypothermie et animaux sauvages pour le bonheur de ne faire qu'un avec Dame Nature.



Etant moi-même randonneuse et pèlerin, c'est donc avec autant de plaisir que de curiosité que j'ai suivi les pérégrinations de Bryson et Katz, souffrant avec eux à chaque crissement de lombaire et à chaque ampoule enflammée. Toutefois, les beautés naturelles minutieusement décrites, une fois mises en balance avec ce que l'auteur révèle de la mentalité de ses concitoyens, ne m'engagent toujours pas à franchir le pas (huit heures d'avion et l'Atlantique) pour aller physiquement à leur rencontre.





Challenge MULTI-DÉFIS 2018

Challenge Petit Bac 2017 - 2018

Challenge USA
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Une histoire du monde sans sortir de chez moi

Le plus anglais des américains réussit le pari difficile s’il en est, de nous amuser en nous instruisant. Au départ le procédé semble un peu abscons voire inutile. En visitant se propre demeure, un vieux presbytère du milieu du XIXe siècle, Bill Bryson s’inspire de chaque pièce pour nous raconter par le menu, l’histoire des modes de vie et de la vie quotidienne de ces trois cents dernières années. L’architecture, la décoration intérieure, la nourriture, les loisirs, le jardinage, la médecine, la place de la femme … n’en jetez plus. Tout ce qui a évolué dans la vie d’un anglais (surtout) et d’un américain (un peu) est passé au crible de l’immense érudition de l’auteur et surtout de son incroyable humour. Le mélange des deux est jouissif. Des anecdotes en pagaille et à profusion sur la vie, souvent totalement extravagante, des nobles, des artistes connus et surtout inconnus mais néanmoins talentueux, des vicaires de paroisse qui ont transformé sans le savoir la vie des campagnes anglaises, des inventeurs de génie maudits ou bénis des dieux !

Le (petit) défaut de l’ouvrage est qu’il est centré presque qu’exclusivement sur les anglo saxons et que, si certaines anecdotes restent savoureuses grâce au talent indéniable de l’auteur et sa façon bien a lui de présenter une anecdotes, certains comportements ou modes de pensés nous sembles tout de même très exotiques.

Les passages qui expliquent comment on vivait avant l’arrivée de l’électricité sont admirables de drôlerie et de justesse. Ces lampes puantes, cette obscurité qui dictait la vie quotidienne, ces repas monotones et souvent froid (surtout pour les riches). Ce livre est à offrir et à faire lire aux grands adeptes du c’était mieux avant.

Pour tous ceux qui aime l’histoire avec un petit h, celle sociale, scientifique, celle des anecdotes et qui ne la prenne pas non plus trop au sérieux. Ce livre et cet auteur sont faits pour vous.
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Promenons-nous dans les bois

Comme son titre l'indique, 'Promenons-nous dans les bois' nous invite à un tour en forêt, plus précisément à un très grand tour de presque 3000 km dans les forêts des Appalaches, et plus précisément encore sur l'Appalachian Trail, AT pour les intimes.



Comme son titre le laisse deviner aussi, 'Promenons-nous dans les bois' est plein d'humour et de clins d'oeil, de références à la culture ou à l'histoire. Car les marcheurs qu'on suit ne sont pas n'importe quels marcheurs. Ce sont Bill Bryson, auteur talentueux de documentaires et de récits de voyages, et son ami d'enfance, le loser attachant Stephen Katz.



On suit leurs péripéties de randonneurs, des angoisses nocturnes aux égarements sur le sentier en passant par les ampoules ou les blizzards. Surtout, on suit l'évolution de leur état d'esprit : excitation, émerveillement, ennui, épuisement, colère, tristesse, angoisse, sérénité, plaisir, bien-être, solidarité...



On s'amuse avec eux des rencontres qu'ils peuvent faire, de leurs tentatives désespérées d'échapper aux boulets par la fuite ou la vengeance, de leurs conversations loufoques ou de leurs petits rituels. On apprend des choses sur l'Appalachian Trail, son histoire, son entretien, ses mythes ou ses paysages grâce aux nombreux passages documentaires.



C'est probablement le récit de voyage à pied que j'ai préféré, peut-être simplement parce qu'il ne se prend pas du tout au sérieux, échappant par là-même au mysticisme ou au drame, et laissant beaucoup de place à l'humour et à l'autodérision.



Pas de doute, je retournerai bientôt me promener avec Bill Bryson, en Australie, à la découverte de presque tout ou sur d'autres chemins...
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Promenons-nous dans les bois

Je m’interroge : pourquoi les randonneurs randonnent-ils ?

Fatigue, ennui, soif, froid, faim, douleurs de toutes sortes, climat cruel, peur de rencontrer des bêtes féroces, ou des gens féroces…oui, je m’interroge.

Et ma lecture de Bill Bryson n’éclaircit nullement ma question.

Car cet écrivain a parcouru, en partie en compagnie de son ami Katz, 1400 km du fameux sentier des Appalaches qui compte à lui seul 3500 km, de la Géorgie jusqu’au Maine.

Forêt profonde : « Depuis 300 ans la forêt américaine a été le lieu de toutes les angoisses ».

Aucune trace de civilisation : « Le sentier des Appalaches a conservé un mépris magnifique pour toute forme de commercialisation »

Refuges pour le moins inhospitaliers. Autres randonneurs souvent exaspérants par leurs petites manies ou leur sans-gêne.



Peut-être est-ce la vacuité de l’esprit qui attire ?

« En randonnée, la vie revêt une simplicité bien ordonnée. Le temps cesse d’avoir une signification. Vous n’avez aucune obligation, aucun engagement, aucune ambition particulière ; vos désirs dont des plus modestes. Vous existez dans un ennui tranquille ».



Je soupçonne Bill Bryson de s’être beaucoup plus éclaté dans la rédaction de sa randonnée, car je peux vous assurer que l’Américain moyen est rien moins que critiqué ! Le mode de vie américain est vilipendé, et cela férocement, ironiquement, totalement !

« Quand on quitte le sentier, la réalité de la consommation nous saute à la figure : stations-service, supermarchés Walmart et Kmart, Dunkin’Donuts, boutiques de locations de vidéos. Un défilé continuel de monstruosités marchandes (…)

En Amérique, hélas, la beauté implique un trajet en voiture et la nature est affaire de tout ou rien : soit vous la domptez sans ménagement, soit vous la traitez comme quelque chose de sacré, de distant, tel le sentier des Appalaches ».



Oui, il s’est lâché, Bill Bryson. C’est dommage qu’il se soit aussi répandu dans la description de ses lectures sur « le sentier », où d’innombrables renseignements historiques, géologiques, géographiques, botaniques ( et j’en passe !) cassent le rythme.

Et le rythme en randonnée, il ne faut pas rigoler avec ça !



Robert Redford, qui a été un des 2 acteurs principaux de l’adaptation cinématographique, a déclaré : « Jamais un bouquin ne m’a fait autant rire ».

Un Américain, oui, s’y reconnaitra. Un Européen y retrouvera tous les clichés sur les Américains.

Et moi, ma foi, j’ai souri et me suis dit que mes petits bois et mes bouts de campagne me suffisent, oh oui.

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Des cornflakes dans le porridge

Bill Bryson et moi vivons une histoire très forte depuis de longues années.

Il me fait rire, il m'apprend des tonnes de choses aussi ludiques qu'inutiles, il m'emmène avec lui partout, nous sommes allés faire un périple géant à travers les Etats-Unis, un grand tour en train en Angleterre, nous avons arpenté l'Australie, nous sommes allés faire de la randonnée en forêt pendant 3000 kilomètres...bref, lui et moi, c'est pour la vie.

Bon, du moins, tant qu'il continuera à écrire des livres et que je les lirais.



Américain d'origine, il est venu en Angleterre tout jeune et après y avoir rencontré sa femme et eût toute une tripotée d'enfants, ils ont décidé d'aller aux Etats-Unis, afin de faire découvrir à sa famille les joies du broyeur à ordures ou le plaisir de faire du shopping sept jours sur sept.

Mais avant son départ, Bill Bryson a eu envie de faire un dernier tour de piste en Angleterre pendant plusieurs semaines, en train, à pieds et surtout avec un plaisir évident.

Ce récit de voyage est autant une découverte pour lui qu'un voyage avec une forte charge nostalgique, dans des lieux qu'il a connu des années auparavant et qu'il a pris plaisir à revoir.



Bill Bryson est un gourmand de la vie, il se délecte des rencontres qu'il fait et des endroits qu'il découvre.

Alors, si comme Bill et moi vous aimez découvrir des endroits pittoresques avec des yeux d'enfants ébahis, si la simple idée d'essayer un nouvel hôtel vous met en joie malgré les dizaines de déconvenues précédentes, si vous mourrez d'envie d'arpenter des rues pavées à la tombée du soir et de tomber par hasard sur une vieille boutique avec une ancienne enseigne en fer forgé, alors embarquez avec nous.

Si vous êtes rêveur à la pensée de visiter des villes aux noms évocateurs comme Woodstock, Cambridge, Harrogate ou Aberdeen, si vous êtes extrêmement curieux au sujet de la presque inconnue Cathédrale de Durham ou des « peintres du charbon » de la petite commune d'Ashington, vous allez adorer ce livre.



Bill Bryson nous entraîne avec lui dans un périple aussi instructif qu'hilarant.

J'ai adoré me faire tremper comme lui pendant des jours et des jours (mais quelle idée aussi de parcourir l'Angleterre en octobre-novembre !), j'ai souri quand il s'est trouvé confronté à des tenanciers de Bed and Breakfast patibulaires ou comme sortis d'une caméra cachée, je me suis réjouie à ses côtés à la pensée de pouvoir jouir d'une douche chaude et d'un lit frais après m'être bousillée le dos et les fesses sur des banquettes de train inconfortables pendant toute une journée.

En nous accompagnant, vous apprendrez quel bâtiment Bill fantasmerait de faire exploser à la dynamite, quelle ville pourrait tenter de concourir sans rougir pour être élue la plus laide d'Europe, quel endroit vaut vraiment le détour, à savoir non pas pour sa beauté mais parfois, pour la gentillesse de ses habitants.



Bill Bryson aime les Anglais, leur réserve, leur politesse, leur passion immodérée pour la Royauté, le thé et la confiture, leurs musées souvent riches et passionnants.

Il aime les villes dans lesquelles le passé semble encore bien présent, il aime les murs de pierres sèches qui parcourent les champs, il se délecte de rencontres furtives mais mémorables.

Bref, j'adore cet homme, sa vision du monde, sa soif de découvertes, son enthousiasme et son incroyable humour.

Si avec ça, il n'y en a pas un ou deux parmi vous qui ont envie de découvrir ce livre, je ne sais plus quoi faire !
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Promenons-nous dans les bois

« Tu sais cuisiner autre chose que des nouilles ? »



Quel bon moment de lecture !

Une randonnée dans l’Appalachian Trail (AT) sous le froid, le chaud, la neige ou la pluie et en compagnie de Bill Bryson et son ami Katz, ces deux randonneurs du dimanche qui se transforment au fil des kilomètres. Et puis il y a aussi les autres : les mordus ou thru-hikers, les perdus -spécialement Chicken John-, les touristes, la faune et la flore, et même peut-être avec un ou deux ours… J’ai beaucoup appris pendant cette lecture, découvert des petits morceaux de l’histoire de ce pays aux paysages magnifiques. Réellement ce livre est non seulement écrit avec humour mais aussi avec beaucoup d’amour pour cette terre et ses habitants (tous, même les moucherons). On y découvre que les associations pour la défense de la nature n’ont pas toujours été très actives, que des villes brûlent pendant des décennies, que des gens meurent sur l’AT (randonneurs ou habitants, suivant les époques) mais aussi que la vie peut être belle avec un sneaker et un paquet de nouilles un soir en compagnie de nouveaux arrivants, sous le petit refuge lors d’une halte bien méritée après plusieurs cols enquillés les uns derrière les autres en une journée de galère.
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Une histoire du monde sans sortir de chez moi

Bill Bryson est parti de la présentation du vieux presbytère anglais dans lequel il habite pour nous parler de nos maisons et de tout ce qui a un rapport avec nos habitations.

Dans cet essai de belle envergure, nous allons aussi bien apprendre des choses à chaque page que beaucoup rire.

Le livre est dense et est agencé selon les pièces de la maison : le salon, la cuisine, la salle à manger, le bureau, la salle de bain, la chambre, la cave ou même le grenier…

On apprendra tout ce qu’il y a à savoir sur l’évolution des habitations, sur les inventions qui ont bouleversé nos vies quotidiennes, sur l’histoire de l’architecture ou celle des matériaux de construction, en passant pas le descriptif minutieux de la journée d’un domestique à l’époque victorienne…

Bill Bryson nous raconte aussi avec moult anecdotes l’évolution des maladies, l’histoire des meubles ou des vêtements, il nous présentera des hommes que la postérité à gardé en mémoire ou non, qu’ils soient inventeurs, architectes, médecins, jardiniers ou hommes politiques…

Par exemple, saviez-vous qu’à une certaine époque, les peintures murales avaient de grandes chances de vous empoisonner car elles contenaient du plomb et que le papier peint contenait quant à lui de l’arsenic ?

Nous apprenons aussi que certains avaient un tel goût pour l’extravagance qu’ils mangeaient systématiquement froid à tous les repas, non par choix, mais parce que la cuisine et la salle à manger de leur demeure étaient espacées de 200 mètres, soit la longueur de deux terrains de foot !

Cet ouvrage est foisonnant de détails historiques passionnants, souvent étonnants ou insolites, mais toujours véridiques.







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Promenons-nous dans les bois

Un récit vivant, drôle et bien documenté qui offre au lecteur un superbe trek sur l'Appalachian Trail ,( l'AT pour les connaisseurs ! ), l'ancêtre des sentiers de rando qui fait dans les 3500 km parcourant les Appalaches de la Georgie au Maine.



J'avais déjà "fait " le Pacific Crest Trail avec Cheryl Strayed ( Wild) , la Route de la Soie avec Bernard Ollivier, le Montana et les déserts avec Doug Peacock et Edward Abbey,ou Rick Bass, sans oublier Jim Harrison et bien d'autres encore... et, Bill Bryson aura une place de choix dans la liste de mes favoris car il se révèle être un merveilleux compagnon de route pour le lecteur !



Un excellent conteur qui offre un récit vivant, bourré d'anecdotes du quotidien, souvent livrées avec humour et finesse .

L'auteur veut par ce livre partager son aventure, certes ,mais, c'est surtout le prétexte pour aborder des réflexions sur des thèmes aussi sérieux que l'écologie et le devenir de l'environnement, la vie sociale, les échanges humains ,le tout abordé souvent avec dérision, une légèreté apparente qui met l'accent sur l'évolution de notre monde.



Une mine de réflexions, des sujets de méditation.



Une critique acerbe aussi sur des comportements humains irréfléchis .

Il dit simplement ce qu'il pense, sans langue de bois, pas toujours tendre avec la société américaine mais sans pour autant s'épargner l'autodérision !



Après Motel Blues, c'est le second livre que je lis de Bill Bryson ...et, je ne vais pas m'en tenir là.
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Une histoire de tout, ou presque...

Quelques parts dans les lointaines terres du libre arbitre vivent un père et son fils, tous deux seuls au milieu de l’éternité…



- Pa’ tu trouves pas qu’on on se fait chier un peu quand même de 1981 ans,

- Attends attends fiston, je vais leur envoyer un putain de Tsunami sa mère, y vont morfler les boloss

- Non mais tu leur déjà fais le coup en 2004

- Ouais mais là, je vais leur faire péter les réacteurs à lumière

- Pourquoi tu es si cruel ?

- Putain mais t’es une vraie gonzesse Jésus, y t’ont buté ces enfoirés, t’avais tout juste 33 piges… Y t’ont chopé et crucifié bien vivant…

- Ya prescription depuis le temps

- Quéquette, je vais les faire souffrir jusqu’au dernier



Ou Sinon il y a le « Bing Bang » à ne surtout pas confondre avec le « Bang bang » qui tenant sa crinière ondulée, elle la croupe à l’air, toi chevauchant son derrière le zizi au vent, puis au chaud, puis au vent, puis au chaud… et dans un râle de jouissance cosmique :



«Arrrghhhhhhh, Jésus, Marie, Joseph…. rhabille toi maintenant tu me dégoutes… »



Non mais oh, eh, restons sérieux deux minutes voulez-vous ? Là je te parle du début de l’univers il y a déjà près de 13,5 milliards d’années, à quelques milliards d’années près…



- C’est pas moi, c’est pas moi c’est pas moi …

- Putain mais t’es qui toi ?

- C’est "Jérôme"

- Jérôme qui

- Bah "Jérôme Kerviel"… non mais 4 ça passe mais 13 milliards... oulala j'étais pas tout seul...



Et le hasard est né, il a pas mal tâtonné, pour former la terre avec ses 4,5 milliards d’années et puis vient la vie… Et enfin grasse à quelques gens qui mis bout à bout qui ont réussi à percer certains mystères, nous voilà aujourd’hui, le temps passe vite que voulez vous, une phrase et nous sommes déjà maintenant … Oui mais l’auteur te fait l’article avec toutes les grandes transitions, de la lumière à la poussière, de l’infiniment petit à l’infiniment grand, il te balance quelques noms importants, quelques anecdotes croustillantes, voilà 600 pages rudement bien menées, c’est simple, sans prétention, compréhensible et foutrement passionnant… j’en veux encore, encore…



- Putain mais vous êtes qui ?

- Euh hein quoi…

- Pourquoi vous me racontez tout ça ?

- Non mais c’est que…

- Regardez-vous, vous êtes complètement vulgarisé

- Non mais pour votre fils, je voulais juste....

- Laissez don mon fils tranquille et allez décultiver ailleurs

- Non mais s’il vous plait, laissez-moi vous parler des atomes, des cellules, de la tectonique des plaques, du soleil, des étoiles, des dinosaures, des premiers hommes, des gênes, des bactéries, des virus…

- Vous faites de la peine monsieur, abrutissez-vous devant la télé, TF1 se plie en quatre pour nous tous et vous faites peur au petit avec vos conneries…



Me voilà tout seul, perdu au fond du trou de la raison, peut-être qu’il a raison, nabilla à « oilpé », ça doit être sacrément plus bandant que des millions d’étoiles scintillantes, alors je rumine une utopie qui ne fait que passer brièvement, mais sans s’arrêter laissant place à des manifs pour tous, à l’intolérance et à la bêtise intersidérale de part un vieux père et son fils qui se dorent la pilule dans les lointaines terres du libre arbitre…



- « AMEN-moi un mouchoir Jésus tu veux j’en ai plein au bout de la…. »

- Rahhh mais papa t'es dégueulasse

- Nom de dieu c'est humain voilà tout...



Pendant ce temps là sur terre :

un père dit à son fils "regarde bonhomme comme c'est beau la neige.."

Alors son fils lui demande : "Comment qu'elle vient la neige ?"

Et son père lui répond : "C'est jésus qui a pris trop de temps pour les mouchoirs"



Après s'être bien essuyé, dieu est partie se secouer le bâton de l'éternel, et alors il a plu un déluge...



A plus les copains…
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Promenons-nous dans les bois

J’ai mal aux jambes d’avoir tant marché ! mais j’ai aussi mal aux joues d’avoir tant ri!

Quelle jubilatoire aventure que d’avoir parcouru à pieds dans les pas de Bill Bryson 1400 des 3500 kms que compte l’Appalachian Trail, franchi ses dizaines de sommets et traîné un sac à dos beaucoup trop lourd au milieu de ses forêts denses et démesurées : un périple entre burlesque et exploit qui narre de l’intérieur les affres et bonheurs du randonneur, dans lequel tout marcheur non aguerri se reconnaîtra !



Ce récit bourré d’humour, d’expérience à hauteur d’homme et de considérations naturalistes est un vrai bain de fraîcheur au cœur de l’été, et qui offre une perspective tout à fait originale sur les Etats-Unis, une traversée du Maine à la Géorgie par une étroite bande de nature préservée dans laquelle la splendeur des hauteurs fait percevoir avec d’autant plus d’acuité la laideur repoussante de l’urbanité consumériste des agglomérations à laquelle nos deux randonneurs sont régulièrement ramenés. Quelle chute en effet que de passer en une poignée d’heures de la contemplation d’un orignal buvant l’eau miroitante d’un lac de montagne au parking bétonné d’un Dunkin Donuts ! Mais nous sommes en Amérique, et cette contradiction-là ainsi que beaucoup d’autres, l’auteur la commente avec une finesse, un recul et une humanité vraiment plaisante.



Cerise sur le gâteau, il y a un autre voyage que ce livre m’aura permis de faire : celui d’un Babéliaute à l’autre, car « Promenons-nous dans les bois » m’est venu dans les mains suite à la critique de Gwen21 ici-même, qui elle-même le tenait de Marple, qui elle-même peut-être… ? En plus d’un moment de lecture agréable, c’est donc le plaisir d’un partage joyeux, et rien ne me ferait plus plaisir que de savoir que la chaîne se poursuit !

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Motel Blues

Bill Bryson, c'est un peu ce genre de mec qui a bien envie d'être copain avec vous et qui vous raconte des anecdotes amusantes de son dernier voyage dans l'intention de gagner votre sympathie. Dans son récit, dont le but est de vous ferrer, il y a de tout: de la dérision bien sûr, de l'humour et de la critique.



Au début, on aurait tendance à penser: "il est un peu lourd celui-là" quant à ses clichés, et puis finalement pointe une certaine sensibilité, une certaine fragilité, ou bien faiblesse, qui nous attendrit, et le tour est joué: on écoute la suite du récit, on pose des questions, on attend la suite fasciné et quand le récit est fini, on échange les coordonnées dans l'espoir d'une prochaine rencontre et de nouvelles aventures.

Et nous voilà, énième conquis par ce gentil garçon attendrissant.

Bon, ce que je veux dire, c'est qu'il suffit de quelques lignes pour se convaincre que Bill Bryson est un garçon tout-à-fait abordable et cool, puis de quelques pages encore pour se dire que finalement, peut-être pas. Car dans Motel Blues, récit de son parcours des Etats-Unis d'Est en Ouest, Bill Bryson observe, ressasse le passé, mais ne fait pas de rencontres mirobolantes et même, dirais-je, se tient en général à l'écart de la populace quelle qu'elle soit.

Son évocation des States n'en reste pas moins originale et intéressante pour divers points:

1. c'est le regard d'un Américain exilé depuis longtemps en Angleterre qu'il porte sur son pays maternel

2. c'est le regard d'un gars du Midwest - Iowa - au travers de celui de son père décédé qui a trimballé sa famille dans des lieux plus incongrus les uns que les autres pour les traditionnelles vacances annuelles

3. Bill Bryson évite systématiquement grosses villes, hauts lieux touristiques, pour ne s'arrêter que dans des patelins sans importance, ce qu'on appelle l'Amérique profonde"

S'il est plein d'humour, le ton n'est jamais vulgaire, et Bill Bryson n'est pas en reste pour décrire sans emphase des paysages d'une splendeur toute simple.

Bref, ce roman offre un voyage original à travers les Etats-Unis, son histoire et sa culture, que Bill Bryson ne manque pas de critiquer tout en y étant lui-même très attaché: cuisine, base-ball, musées en tout genre -sauf artistiques! - guerres historiques, politique américaine font partie de son génome et si sa migration en Angleterre a légèrement transformé le regard qu'il porte sur son pays, il n'en est pas moins profondément Américain, par son humour et certaines de ses réflexions.



Lu dans le cadre de Pioche dans ma Pal, merci Verdorie.


Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Promenons-nous dans les bois

C'est un bon bain de fraîcheur et de nature que nous propose là Bill Bryson. Avec son humour très américain et son sens de l'analyse, il nous mène une fois encore, après Motel Blues, au coeur des Etats-Unis, mais cette fois-ci côté forêt.

Si vous avez lu Wild de Cheryl Strayed, c'est un peu le même récit mais au masculin, côté est et non ouest et l'humour en plus. Maintenant qu'il habite dans le New Hampshire avec sa famille, Bill Bryson saisit l'occasion pour parcourir le plus long et le plus ancien chemin pédestre des Etats-Unis: plus de 3500 km du nord au sud, le long de la chaîne des Appalaches. Un vieil ami, Katz, saisit la balle au vol et accepte de l'accompagner, malgré son embonpoint, sa propension à boire et son besoin de manger toutes les heures...

Avec son talent inimitable, il nous dépeint son ami Katz et ses rencontres le long du chemin avec une grosse dose d'exagération et d'humour, et pas mal d'auto-dérision, ce qui est finalement rafraîchissant quand on se retrouve confronté, peu avant, aux constatations désespérémment réalistes sur l'état de la diversité de la faune et de la flore actuellement... Bryson cite régulièrement, études à l'appui, les horreurs que les Hommes commettent envers la nature: déforestation, chasse massive des "nuisibles", barrages incontrôlables, abandon des espèces en danger, constructions d'infrastructures touristiques...

J'ai lu ce récit d'un périple à pied de plus de mille kilomètres -seulement un tiers du Appalachian Trail! - avec beaucoup de ferveur et de bonheur mais aussi, bien sûr, de dégoût pour notre espèce. Sans parler de ces évocations des petites villes américaines toutes semblables, avec leur shopping centre et leurs restos hamburger -frites - coca - glace.

Je le conseille cependant vivement à tous les marcheurs, petits ou grands, et à tous ceux qui ont besoin d'un petit souffle vivifiant!

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Promenons-nous dans les bois

"Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup y est pas...". En fait de loup, s'il vous vient la fantaisie de vous lancer sur l'Appalachian Trail, c'est plutôt des ours noirs ou des grizzlys que vous risquez de rencontrer si par un malheureux concours de circonstances vous venez à croiser leur chemin. Mais rassurez-vous cette fâcheuse aventure n'est pas monnaie courante, pas plus que le fait de rencontrer de dangereux psychopathes. Seuls 9 randonneurs depuis 1974 ont connu le triste sort de tomber sur l'un d'entre eux !

Si tout cela ne vous a pas découragé(e), alors faites comme moi, ne sautez pas dans vos chaussures de rando mais installez-vous plutôt confortablement sur votre canapé pour suivre les pérégrinations de Bill Bryson (l'auteur du livre) et de son compère Stephen Katz, pas le compagnon idéal mais le seul qui ait accepté de le suivre dans cette folle équipée.

Jugez plutôt : l'Appalachian Trail (AT) longe la côte Est des Etats-Unis sur près de 3500 kilomètres de la Géorgie au Maine et traverse quatorze Etats américains. Une pointure du trek, à côté duquel notre GR 20 corse fait figure de débutant -;) Mais nos deux héros ne manquent pas de courage et d'humour non plus, surtout Bill Bryson qui nous fait le récit de cette équipée donquichottesque. Et l'on rit beaucoup à la lecture des déboires de nos deux trekkeurs amateurs qui se battent non pas avec les ours mais plutôt avec les nombreux parasites qui les assaillent quand ils ne sont pas aux prises avec une tempête de neige tardive, avec des cartes topographiques illisibles ou très sommaires ou enfin lorsque, épuisés, ils échouent dans des refuges on ne peut plus spartiates et dont les conditions de confort ne sont guère plus enviables que celles des camps de travail en Sibérie ou tout autre endroit sympathique du globe...

Mais l'on ne rit pas seulement à la lecture de ce récit. Bryson évoque avec beaucoup de justesse et de précision tous les ressentis du trekkeur ou du randonneur. Bien sûr l'éblouissement qui frappe celle ou celui qui se trouve tout à coup devant un spectacle de "début du monde". Mais ces moments de grâce sont comptés, il faut souvent affronter une nature primitive, inhospitalière qui ne fait pas de cadeau aux orgueilleux humains venus la défier ! Et au bout d'un certain temps, on devient autre à son contact : on acquiert une autre perception du temps, de l'espace, les ressentis corporels ne sont plus les mêmes sans parler de ces difficiles moments, où proches de l'épuisement, on ne doit son salut qu'au mode de "pilotage automatique" qui prend les commandes et nous permet d'avancer encore...

Intéressantes et inquiétantes aussi, sont toutes les informations qui touchent aux menaces qui pèsent sur cet environnement exceptionnel. Créé en 1921, non sans difficulté, l'Appalachian Trail connaît toutes les menaces écologiques qui planent sur ce genre de lieu : attaques parasitaires qui déciment certaines espèces d'arbres, fragilisation de la faune et de la flore en raison de la pollution et autres facteurs. Ce n'est là qu'un bref aperçu de tout ce qui se dégrade au niveau de cet écosystème.

Enfin, Bill Bryson s'en donne à coeur joie, lorsqu'il s'agit de critiquer l'american way of life. Qu'il s'agisse de dénoncer la sédentarité de ses compatriotes ou leur manque d'appétence pour la nature, il ne ménage pas sa plume et se livre à une satire sociale en règle. de même pour l'urbanisme galopant, qui lié à la folie consumériste, frappe dans les coins les plus reculés des Etats-Unis.

Quid de nos deux héros et de leur folle équipée ? Certes, ils ne font pas partie du podium final et ne parcourront que 1400 kilomètres, soit le tiers du parcours. Mais je laisserai le mot de la fin à Stephen : "En ce qui me concerne, j'ai fait le sentier des Appalaches. J'ai randonné dans la neige, j'ai randonné dans la canicule. J'ai randonné au sud, j'ai randonné au nord. J'ai randonné jusqu'à ce que mes pieds saignent. J'ai fait le sentier des Appalaches, Bryson."
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Nos voisins du dessous : Chroniques austral..

Et voilà, mon voyage est terminé , je suis de retour d'une Australie si bien racontée par Bill Bryson, que cela va me préserver d'un trop long vol vers ce pays qui m'a toujours attiré.

Comme toujours avec un humour qui n'appartient qu'à lui et un sérieux dans ce qu'il veut nous faire comprendre, Bill Bryson explique que l'Australie est un pays continent si vaste et si varié que chacun d'entre nous peut y trouver des merveilles inoubliables.

Ce qui m'a frappée à la lecture de ce livre c'est à quel point je savais peu de choses sur l'Australie.

Mais je ne suis visiblement pas la seule comme nous le dit Bill Bryson c 'est peut-être parce que « ce pays ne connaît pas de coups d’État, n 'épuise pas ses réserves de poissons , n'arme pas d'horrible despotes, ne pratique pas la culture de la drogue de façon indécente . Bref, c'est un pays qui ne joue pas les gros bras et ne fait pas sentir sa puissance d'une manière provocante et déplacée. Un pays stable , pacifique et correct. Un pays qui n'a ps besoin d'être surveillé du coin de l'oeil , ce qui fait qu'on ne le regarde même plus».







J'ai beaucoup aimé les descriptions des petits musées qui sont souvent plus intéressants qu'il ne le pensait de prime abord.

Le danger de la faune m 'a fait irrésistiblement penser au "Koala tueur » je m'attendais que Bill Bryson cite Kenneth COOK car ils ont le même humour quand ils parles des dangers de la gent animale australienne.







Pendant toute la lecture je me demandais comment il allait parler des Aborigènes, il le fait à la fin mais hélas on sent bien qu'il n' a discuté avec aucun d'entre eux . Je trouve que ça manque.







Alors si vous voulez qu'on vous raconte une nature absolument superbe , désertique ou luxuriante, rencontrer des gens « cool et sympa » , avaler des kilomètres sous une chaleur étouffante, vous faire peur avec des requins, des araignées, des méduses des serpents ou tout autre insecte , n'hésitez pas prenez le temps de lire « nos voisins du dessous »
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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