SUEURS FROIDES (Vertigo, 1957)
Cette histoire de réincarnation a été tournée l'année où fut publié le best-seller américain, À la recherche de Bridey Murphy, la biographie d'une femme qui se remémore une vie antérieure sous hypnose. Le mysticisme de Vertigo est d'une tout autre nature. Les strates de signification politique et sexuelle dont Hitchcock a enrichi l'intrigue la démystifient largement : la réincarnation se révèle une supercherie, et pourtant le film garde sur le spectateur tout son pouvoir d'envoutement : vertige.
Les gens me demandent comment il est possible de faire un film à partir de Lolita quand la qualité du livre repose sur la prose de Nabokov. Ne retenir d'un excellent roman que la prose, c'est simplement se méprendre sur ce qu'est un excellent livre.
Stanley Kubrick pour Sight & Sought, vol.30 1960 - 1961
Tiré d'un roman de Pierre Boileau et Thomas Narcéjac, "Sueurs froides" (1957) est un chef-d'oeuvre symboliste et, comme la poésie de Baudelaire, il est imprégné de l'esprit d'Edgar Poe.
p.66
Pour ce faire, on construit des décors gigantesques, dont le design aurait pu être d'Albert Speer et d'Hiawatha. Le film est presque entièrement tourné à la Steadicam, nouvelle invention permettant de déplacer la caméra sans utiliser de rails. Le film bat des records de nombre de prises; une conversation est enregistrée cent quarante(sept fois.
p.69