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3.91/5 (sur 33 notes)

Nationalité : Pologne
Né(e) le : 20/08/1847
Mort(e) à : Varsovie , le 19/05/1912
Biographie :

Bolesław Prus (pseudonyme de Aleksander Glowacki) (Hrubieszów, 20 août 1847 - Varsovie, 19 mai 1912) est un écrivain et journaliste polonais.

D'abord représentant du positivisme polonais, il devint plus tard réaliste. Les plus grandes œuvres de Prus — La poupée (Lalka) et Pharaon (Faraon) — eurent un grand succès et Prus fut candidat au Prix Nobel de littérature.
Il s'installe à Varsovie une fois ses études secondaires terminées et commence des études de physique et de mathématiques à la Szkola Glowna (université de Varsovie). Il nourrit de très hautes ambitions dans ces disciplines, mais la misère le contraint d'interrompre ses études pour rechercher un travail et s'assurer un minimum de revenus. Il passe par différents métiers pendant cinq ans (serrurier, professeur particulier, ouvrier, photographe) avant d'écrire de courts récits humoristiques dans les revues satiriques « Mucha » (La Mouche) et « Kolce » (Les Epines).
Il signe ses récits du pseudonyme Boleslaw Prus, car il espère bien signer un jour de son vrai nom des travaux en tant que scientifique. Sa situation financière se stabilise en 1875 et il peut se marier la même année avec sa lointaine cousine Oktawia Trembinska.
Il commence à travailler avec deux journaux très populaires, « Niwa » et "Kurier Warszawski". Ses deux chroniques, « Kartki z podrozy » et "Kroniki tygodniowe", dans lesquelles il fait part de ses différentes observations de ses voyages à travers la Pologne, rencontrent beaucoup de succès auprès des lecteurs. Les informations qu'il récolte au cours de ses voyages seront plus tard utilisées dans ses romans. En 1878 la maladie le force à abandonner son travail de journaliste. Un an plus tard ses premières œuvres, des nouvelles et des récits, dont une retient particulièrement l'attention: Przygoda Stasia. Les années qui suivent abondent en nouvelles, récits et critiques littéraires, où Prus se fait un observateur lucide de la vie des laissés-pour-compte. On peut retenir les nouvelles Kamizelka, Michalko, Katarynka, Antek, Powracajaca fala, ainsi que la célèbre critique de Ogniem i Mieczem (Par le feu et par l'épée) de Henryk Sienkiewicz.
En 1882, on lui confie la rédaction du journal "Nowiny", qui périclite peu de temps après. Dès lors, il se consacre principalement à son travail d'écrivain et rédige plusieurs œuvres qui deviendront des classiques de la littérature polonaise: Anielka, Placowka, Lalka, Emancypantki, Faraon.
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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Boleslaw Prus   (23)Voir plus

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Depuis trente mille ans, le clergé fait prospérer l’Égypte et le pays est devenu pour le monde un objet d’étonnement et d’admiration. Comment, crois-tu, a-t-il réussi à obtenir ce résultat ? Parce qu’il porte le flambeau de la sagesse, et même si ce flambeau est sale et malodorant, il n’en maintient pas moins la flamme sacrée sans laquelle la barbarie submergerait l’univers ! Tu parles de lutter contre ces prêtres, seigneur ; mais quelles seront les conséquences de ce combat ! Si tu es vaincu, tu seras malheureux, car tu n’auras pas réussi à améliorer le sort de ton peuple ; si tu es vainqueur… alors, je préfère ne jamais voir ce jour-là… Car si tu piétines le flambeau sacré, qui sait si tu n’annihileras pas en même temps toute cette sagesse, toute cette science et toute cette civilisation dont, depuis des siècles, l’Égypte s’est fait la championne ? Voilà, seigneur, pourquoi je ne veux pas me mêler à cette lutte contre les prêtres ; je sens qu’elle est proche, et j’en souffre, d’autant plus que je suis impuissant à l’empêcher. Mais m’y mêler, non, jamais ! Car ou bien je devrais te trahir, ou bien je devrais renier Dieu qui est source de toute sagesse…
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Szlangbaum est, dans toute l'acception de ce terme, un honnête citoyen. Ce qui ne l'empêche pas d'être détesté de tous parce qu'il a le malheur d'appartenir à la religion juive. D'ailleurs, je constate que, depuis un an environ, l'aversion grandit à l'égard des Juifs. Les mêmes gens qui, il y a quelques années encore, les appelaient Polonais de confession hébraïque, disent aujourd'hui les Juifs. Et ceux qui tout récemment encore admiraient leur travail, leur endurance et leur habileté, aujourd'hui ne veulent plus voir en eux qu'esprit de lucre et goût du trafic. Lorsque j'entends de tels propos, il m'arrive de penser que notre humanité a sombré dans un crépuscule spirituel comparable aux ténèbres de la nuit.

["Lalka" / "La Poupée" de Boleslaw PRUS, 1890 — traduit du polonais par Simone Deligne, Wenceslaw Godlewski et Michel Marcq, Collection U.N.E.S.C.O d'oeuvres représentatives, "Le Roman Mondial ALCYON", éditeur Del Duca (Paris), 384 pages, 1961 — tome 1, page 240]
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Parmi les messieurs d'une gravité solennelle et les dames perdues dans la musique, leurs pensées, leurs rêves ou leur demi-somnolence, Wokulski aperçut quelques physionomies féminines marquées d'une singulière expression. Il y avait des têtes passionnément renversées, des joues fiévreuses, des yeux brûlants, des lèvres entrouvertes et frémissantes comme sous l'effet d'un narcotique.
" Quelle horreur ! songeait-il. Que sont ces créatures maladives qui s'attellent au char triomphant de ce monsieur ? "

["Lalka" / "La Poupée" de Boleslaw PRUS, 1890 — traduit du polonais par Simone Deligne, Wenceslaw Godlewski et Michel Marcq, Collection U.N.E.S.C.O d'oeuvres représentatives, "Le Roman Mondial ALCYON", éditeur Del Duca (Paris), 376 pages, 1963 — tome 3, page 159]
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Voilà, en plus petit, l'image d'un pays, pensait-il, où tout tend à l'avilissement et à l'extermination de la race. Les uns périssent dans l'indigence, les autres dans la débauche. Les travailleurs s'ôtent le pain de la bouche pour entretenir des imbéciles.

["Lalka" / "La Poupée" de Boleslaw PRUS, 1890 — traduit du polonais par Simone Deligne, Wenceslaw Godlewski et Michel Marcq, Collection U.N.E.S.C.O d'oeuvres représentatives, "Le Roman Mondial ALCYON", éditeur Del Duca (Paris), 384 pages, 1961 — tome 1, page 121]
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– Je t’ai nommé président d’une commission chargée d’enquêter sur les raisons des récentes agitations populaires ; je veux que l’on punisse les coupables, mais aussi que l’on fasse justice aux malheureux.
– Sois béni, seigneur !… murmura le prêtre. Je ferai ce que tu ordonnes. Quant aux causes de cette agitation, je les connais sans devoir procéder à une enquête…
– Dis-les-moi !
– Souvent, je t’ai répété que le peuple avait faim, qu’il était écrasé d’impôts et de travail. Aujourd’hui, le paysan égyptien n’a même plus le temps de rendre visite à la tombe de ses parents, car son champ l’accapare du matin au soir ! Voilà la raison principale des révoltes.
– Mais dis-moi ce que je dois faire pour améliorer le sort des paysans ? demanda Ramsès.
– Tu veux, seigneur, que je te dise, moi, ce que tu dois faire ?
– Oui, je te l’ordonne !… Enfin, je t’en prie… Parle !
– Tu es sage et bon, seigneur, commença Pentuer. Voici ce qu’il faut faire : d’abord, ordonne que les travaux publics ne s’effectuent plus gratuitement, mais que les ouvriers soient payés…
– C’est entendu.
– Ensuite, commande que le travail ne commence qu’au lever du soleil et se termine à son coucher. De plus, fais que le peuple se repose un jour sur sept, et non un jour sur dix, comme maintenant. Enfin, ordonne que les propriétaires ne puissent plus donner leurs paysans en gage ; en dernier lieu, enfin, donne en propriété aux paysans ne fût-ce qu’un lopin de terre, et tu verras que du sable jailliront des jardins !
– Tu as raison, dit le pharaon, mais je crains que tes paroles, venant du cœur, ne soient pas applicables à la réalité. Souvent, les projets humains, même les plus nobles, se révèlent irréalisables…
– Ce n’est pas le cas ici, seigneur. J’ai déjà assisté à de plus audacieuses mesures que celles que je te propose. Dans les temples, précisément, on s’est aperçu qu’en nourrissant bien les paysans et en les soignant, on leur donne plus d’ardeur au travail et que leur rendement en devient meilleur. Les prêtres ont compris que des hommes bien portants et rassasiés travaillent mieux que des esclaves malingres. Enfin, on a constaté qu’une terre que le paysan travaille pour son propre compte produit près de deux fois plus qu’un champ dont s’occupent des esclaves. Oui, tout cela, on l’a expérimenté dans nos temples.
Ramsès souriait.
– Mais, comment se fait-il, demanda-t-il, qu’après avoir fait ces découvertes, les prêtres n’appliquent pas ces beaux principes dans leurs domaines ?
Pentuer baissa la tête.
– Parce que, dit-il, tous les prêtres ne sont pas bons ou intelligents.
– Voilà le vrai problème ! s’écria le pharaon.
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Ce vieux dignitaire, prêtre à Memphis, reçut le prince poliment mais avec froideur et, après l’avoir écouté, répondit !
– Je m’étonne que Votre Sainteté veuille importuner notre maître pour de pareilles broutilles…
– Mais ces hommes sont innocents !
– Nous n’en savons rien, seigneur, car de la culpabilité ou de l’innocence décident la loi et les tribunaux. Une chose est certaine : nous ne pouvons admettre que l’on viole la propriété d’autrui et surtout celle de l’héritier du trône.
– Tu as raison, certes, mais où sont les coupables ? demanda le prince.
– S’il n’y a pas de coupables, il faut au moins des condamnés. Ce n’est pas le sentiment de culpabilité qui empêche la récidive ou qui effraie, mais le châtiment.
– Je vois, interrompit le prince, que tu n’appuieras pas ma requête auprès du pharaon !
– Tu ne te trompes pas erpatrès, répondit le dignitaire. Jamais je ne donnerai à mon maître un conseil qui puisse affaiblir son autorité…
Le prince rentra chez lui douloureusement étonné. Il voyait des centaines d’hommes souffrir injustement et il était impuissant à les sauver. « Je suis trop faible face aux forces auxquelles je me heurte », songeait-il. Il sentait qu’une puissance bien supérieure à sa volonté se dressait devant lui : la raison d’État, devant laquelle cédait le pharaon lui-même et à laquelle devait se plier l’héritier du trône.
La nuit était tombée. Le prince ordonna qu’on ne fît entrer personne, et il s’assit sur la terrasse, songeur.
« C’est incroyable », pensait-il. « Là-bas, les régiments invincibles de Nitager se sont écartés devant moi ; ici, un fonctionnaire et un scribe me tiennent tête. Ils ne sont pourtant que les serviteurs de mon père, qui pourrait les envoyer travailler dans les carrières. Pourquoi ne pourrait-il pas gracier des innocents ? Parce que la raison d’État ne le veut pas ! Mais qu’est-ce que l’État ? Ce n’est pas un être qui mange et qui dort, on ne voit pas ses armes, pourquoi le craint-on tant ? »
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Il n'y a pas de justice pour les esclaves et les dieux eux-mêmes dédaignent les êtres qui n'ont des mains que pour travailler, des yeux que pour pleurer et des dos que pour recevoir des coups !…
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Le prince fit arrêter l’interrogatoire. Lorsque le prisonnier fut sorti, il s’adressa au fonctionnaire :
– Ces hommes-là sont parmi les plus suspects ?
– Oui, seigneur !
– Dans ce cas, il faut les libérer tous dès aujourd’hui. On ne peut tenir des gens en prison parce qu’ils ont voulu voir monter le Nil !
– Tu es la sagesse même, erpatrès ! dit le fonctionnaire. Mais on m’a dit de trouver des coupables : j’ai pris ceux que j’ai trouvés. Cependant, il n’est pas en mon pouvoir de les relâcher.
– Pourquoi ?
– Vois, seigneur, cette caisse. Elle est pleine de papyrus relatant l’affaire. Un juge de Memphis reçoit tous les jours des rapports et les retransmet au pharaon. Que deviendra tout le travail des scribes si on libère les détenus ?
– Mais ils sont innocents ! s’écria le prince.
– Il y a eu agression, il y a donc délit. Et là où il y a délit, il y a des coupables. Or, celui qui s’est trouvé entre les mains de la justice ne peut repartir ainsi. Lorsqu’on boit à l’auberge, on paie ; lorsqu’on sème, on récolte. Comment voudrais-tu que, comparaissant devant un juge, un homme reparte sans châtiment ?
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Grzyb et Olejarz étaient présents, mais Samiec était à la maison, occupé, selon l’ordre de sa femme, à bercer leur enfant. Les deux députés et quelques métayers, suivis d’une foule de femmes, se rendirent donc chez lui.
Olejarz annonça alors au paysan qu’ils allaient au château proposer un arrangement et que les métayers réunis l’avaient choisi aussi, lui, Samiec, pour député, parce qu’on le regardait comme un homme posé. Après avoir achevé son discours, Olejarz lui demanda :
— Eh bien ! compère, venez-vous ?
Samiec se leva, alla au garde-manger, et en rapporta un vêtement tout neuf.
Il avait à peine passé une manche quand sa femme accourut en criant :
— Où veux-tu aller, chassieux ?... Je t’en donnerai, moi, des arrangements... Assieds-toi, tout de suite, et berce Sophie !...
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Que tu es belle, aujourd'hui... Il me semble d'ailleurs que chaque jour tu deviens plus belle encore !... - Lâche-moi !... dit-elle en souriant. J'ai parfois peur que tu ne me mordes... - Te mordre, non... Mais je pourrais t'étouffer sous mes baiser... Ah, si tu savais comme tu es belle... - C'est l'impression que je te donne après une journée passée au milieu de tes généraux, plaisanta t'elle. Mais lâche-moi donc !... - Auprès de toi, je voudrais me changer en buisson de roses, et avoir pour te caresser autant de bras que l'arbre a de branches... Autant de mains qu'il a de feuilles, autant de bouches qu'il a de fleurs, afin de pouvoir embrasser en même temps et ta bouche, et tes yeux, et ton corps...
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