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Citation de Ledraveur


Comment clore un livre

En rédigeant les dernières pages de ce livre, je commence à comprendre pourquoi je l'ai écrit.
C'est toujours comme ça. On fonce, on s'engage dans l'action, on plonge dans la réflexion, mais ce n'est qu'après coup, en se retournant sur le passé, qu'on découvre le sens de ce qu'on a fait.
Dès les premières pages, il y avait un enjeu, mais je ne le savais pas. Une intention secrète gouvernait mes questions, un sentiment, une représentation cachée derrière une argumentation théorique : quelle est la place de l'homme dans le monde vivant ? Son statut sur la planète ? Son droit de vivre, de mourir ou de tuer les autres ?
p. 275
Le drame est survenu quand la parole, en peuplant le monde de l'imperçu, a instillé chez les hommes une impression de coupure entre ceux qui parlaient et ceux qui ne parlaient pas. Leurs ontologies devenaient exclusives. Ceux qui parlaient tombaient du ciel, fin prêts à parler, et ne partageaient rien avec ceux qui ne parlaient pas. Sans paroles, ces derniers se contentaient d'être une espèce de matière à pattes, de câblage d'instincts donnant l'illusion de la vie ou de l'intelligence.
Cette philosophie impressionniste qui fait croire que le monde est l'impression qu'il nous fait est à l'origine des plus grandes tragédies humaines de l'humanité.
p. 276
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