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4.1/5 (sur 10 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Docteur en Histoire des Mentalités, Conférencière, Auteur,

Membre de l’Association des Femmes Diplômées de l’Université (AFDU)
Membre de la Société internationale pour l’Etude des femmes sous l’Ancien Régime (SIEFAR)
Prix du livre Lucien Febvre, décerné par l’Association du Livre et des Auteurs Comtois, en 1993 pour son doctorat publié aux éditions Cêtre sur la répression de la sorcellerie.
Consultante en valorisation du patrimoine Historique.
Chargée de cours en master de criminologie à l'université de Besançon.
Rédactrice d’articles d’histoire et d’ethnologie pour Nos Ancêtres, Revue nationale d’histoire.
Conseillère historique pour des documentaires à Fr3 Bourgogne-Franche-Comté.

Site : http://brigitte-rochelandet.fr/
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Bibliographie de Brigitte Rochelandet   (12)Voir plus

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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Très tôt, l'Eglise proclame la validité du mariage sans l'assentiment des familles, pour les enfants majeurs. Bien que le concile de Latran réitère l'affirmation de ce principe, la liberté des enfants majeurs s'émousse, confisquée au profit des parents, sous la pression du droit romain. En 1540, aux Pays-Bas, Charles Quint impose le consentement des parents, faute de quoi le mariage est nul. Au XVIe siècle, le concile de Trente réprouve les unions clandestines, mais confirme le mariage comme sacrement reposant sur le libre consentement des deux parties; il menace d'anathème les parents refusant ces unions volontaires aux enfants majeurs. Pour les mineurs, le droit des parents a toujours prévalu.
En Franche-Comté, les décrets conciliaires sont inscrits dans les statuts synodaux du diocèse entre 1571 et 1573. En théorie, il suffit aux filles et fils majeurs d'avertir à trois reprises leurs parents et beaux-parents de leur projet; la chose accomplie, se passant de leur consentement, ils font publier les bans et se marient. (Ces sommations respectueuses sont maintenues dans le droit français jusqu'en 1933). Selon toute logique, nul ne peut s'opposer à l'union, sauf empêchements graves.
La réalité est autre, les mentalités comtoises adoptent difficilement les mariages selon la libre et unique décision des enfants majeurs.
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La mort d'un enfant à peine sorti du ventre de sa mère et non baptisé pose problème aux parents. L'enfant mort sans baptême n'a pas droit à une sépulture dans le cimetière; enterré comme un chien au bord du chemin, il est la proie du diable, selon les croyances. Au XIIIe siècle, face à la peur des parents, les théologiens imaginent les limbes réservées aux enfants; le nouveau-né rejoint un espace céleste éloigné de l'enfer, mais ne peut accéder à la vision divine. Accablés par ce décès et tourmenté par la suite donnée dans l'au-delà, non satisfaits de la notion des limbes, les parents inventent des rites "thérapeutiques de leurs esprits". Se créent les sanctuaires à répits, lieux sacrés où des miracles se déroulent sous la protection d'un saint ou de la Vierge. [...]
Que se passe-t-il lors de ces cérémonies miraculeuses? Enveloppé dans son futur linceul, le nouveau-né mort est mené par son père et quelques femmes au lieu de rédemption. La mère est absente, en raison de la période des relevailles. Arrivé au sanctuaire, le cortège dépose le corps nu et inerte devant la statue et prie en présence d'un prêtre. L'attente dure trois, six ou neuf heures, un, deux ou trois jours, jamais plus. Chacun regarde le corps fixement, afin de discerner un mouvement, un signe divin. Et Dieu intervient parfois: l'enfant bouge, laisse couler une larme, du sang, le ventre gonfle et dégonfle. Dès lors le curé le baptise "sous condition qu'il soit vivant" et l'enfant retourne à la mort. Dieu l'a ressuscité un court instant, juste le temps du sacrement. Rassuré, le cortège rentre au village et enterre le corps dans le cimetière avec l'assurance de son entrée au paradis. L'Eglise tente en vain de contrôler cette croyance proche de la superstition et interdit ces cérémonies; les parents font fi de ces ordonnances, ayant besoin de croire à la béatitude de leur nouveau-né arraché au monde.
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Divers critères interviennent lors de l'entrée en religion d'une jeune catholique; le premier dépend de son âge. Jusqu'au milieu du XVIe siècle, l'âge n'est pas vraiment défini; de très jeunes fillettes intègrent les monastères, sans que nul n'en prenne ombrage. Avec le concile de Trente (1545-1563), l'Eglise catholique s'efforce de remédier aux placements abusifs par des décrets précis. Dès lors, une fillette ne peut ni devenir novice avant 12 ans, ni s'engager par voeux avant 16 ans. En 1768, un édit royal reporte l'âge de la profession à 18 ans en raison de l'apparition de procès pour renonciation de voeux.
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Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, sous l'impulsion d'Angélique du Coudray, sage-femme éclairée ayant brevet du roi, la formation des matrones s'améliore. Exerçant à la maternité de Paris, elle rédige un ouvrage pédagogique sur l'obstétrique et bouleverse la pratique. Elle parcourt la France avec un "mannequin de démonstration articulé" : un bas-ventre féminin à l'utérus de cuir duquel émerge un nouveau-né en chiffons. L'obstétrique s'ouvre au progrès, avec ses judicieux conseils teintés de psychologie et de religion; la sage-femme doit éviter de chuchoter pour ne pas inquiéter la parturiente, elle peut parler de Dieu et le remercier en cas de succès.
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Le 24 avril 1623, le parlement de Dole promulgue un édit sur le mariage effectué sans le consentement des parents; il précise que l'union reste valable (selon le concile de Trente) mais il condamne les enfants coupables de trahison à la perte de leurs biens, afin d'éviter que le patrimoine tombe entre de mauvaises mains. De même, les mariages sentimentaux des filles désobéissantes sont déclarés clandestins et assimilés à des rapts, actes sévèrement réprouvés par la loi.
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La différence de statut et de richesse n'est pas l'unique cause de refus parental; certains parents s'opposent à la future union, pour des raisons de santé, car "n'ayant personne pour (les) soigner et n'ayant pas les moyens de garder une servante", ils préfèrent conserver leur fille pour assurer leurs vieux jours. A l'inverse, certains parents marient rapidement leur fille pour s'en débarrasser.
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