Bien des scientifiques à leur manière sont des humbles, des hommes et des femmes qui se laissent constamment déplacer par de nouvelles découvertes, échangent leurs données et se réjouissent de pouvoir servir les personnes malades. C'est avec émotion qu'à plusieurs reprises j'ai pu constater, chez les scientifiques qui passent leur vie en laboratoire à concevoir et tester des molécules in vitro, le bonheur de savoir que celles-ci s'avéraient efficaces chez des malades "réels".
La maladie dénude, comme le désert du carême, lieu de tentation et rendez-vous que Dieu nous offre, souvent au travers des frères, soignants ou visiteurs. S'opère alors un long et difficile travail pour consentir à la fragilité, un véritable travail intérieur, une nouvelle condition à habiter, une histoire qui continue et s'ouvre non pas à un futur tracé d'avance, mais à un à-venir de tous les possibles.