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Critiques de Bruno Loth (108)
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Brigadistes !

A l'occasion du 80ème anniversaire de la création des Brigades Internationales, les Editions du Caïman s'associent aux Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER) pour nous offrir un recueil de nouvelles noires, Brigadistes! préfacé par Cécile Rol-Tanguy. Le cahier des charges est le suivant: « L'angle des nouvelles est libre : univers violent de la Guerre d'Espagne, regard tragique et pessimiste, aspect politique, complexité, mais aussi solidarité Internationale, histoires d'amour, collectivisme, vie artistique... tout cela en lien avec les Brigades Internationales ». Les 20 collaborateurs, auteurs comme Patrick Bard, Didier Daeninckx, Michel Embarek, dessinateurs comme Bruno Loth, musiciens comme Cali, nous livrent des histoires personnelles ou non sur ces volontaires venus du monde entier se battre aux côtés des Républicains espagnols.

Brigadistes est un recueil homogène, riche de souvenirs de famille, de rencontres, d'amitiés, de lectures, qui fait revivre pour le lecteur le Bataillon Commune de Paris, le Winnipeg, la compagnie France Navigation, la Retirada…

Brigadistes!, en vingt nouvelles de qualité, rend un bel hommage aux 35.000 volontaires de 53 nationalités, dont beaucoup payèrent au prix fort leur engagement. Elles nous permettent aussi de faire connaissance avec des auteurs moins connus dont on a hâte de lire les ouvrages, je pense à Patrick Fort dont la nouvelle intitulée "Els ombres del coll dels Belistres" m'aura beaucoup touchée. On espère que cette belle initiative trouvera l'écho qu'elle mérite.

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Dolorès

"Du 28 janvier au 15 février 1939, arrivent à peu près 500 000 réfugiés républicains, dont près de 70 000 enfants...". Parmi eux, il y avait Dolorès, une petite fille qui a traversé la mer pour rejoindre la France avec ses parents dans l'espoir d'une vie nouvelle. Lorsqu'on commence la bande-dessinée, Dolorès a changé de prénom et vit en maison de retraite à cause de sa maladie. Sa fille, Nathalie, a cinquante ans et découvre un beau jour que sa mere parle espagnol couramment alors qu'elle n'avait jamais dit un mot de cette langue auparavant. Nathalie décidé de prendre la route pour decouvrir ses racines et la vérité sur sa mère. Les témoignages de personnes ayant vécu la guerre d'Espagne vont s'avérer très enrichissants pour elle. J'ai trouvé cette bande dessinée très intéressante par son contenu, les dessins sont beaux et explicites. Cela faisait un bon moment que je voulais en apprendre plus sur la guerre civile espagnole et désormais c'est chose faite ! Je vous conseille vivement Dolorès, vous ne serez pas déçus !
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Viva l'anarchie, tome 1 : La rencontre de M..

Ces derniers temps, je m'intéresse beaucoup à l'histoire de l'anarchie, et c'est sans aucune hésitation que j'ai emprunté cette bande dessinée à la bibliothèque, afin d'en apprendre plus.



Ce livre retrace la rencontre entre Nestor Makhno, communiste libertaire ukrainien, et Buenaventura Durruti, figure emblématique de l'anarchisme espagnol, suite à la libération, en 1927, de trois anarchistes espagnols. Les histoires de ces deux hommes nous sont racontées autour d'une table, ce qui, malheureusement, apportait un côté un peu pesant et presque expéditif à l'histoire.



Heureusement, les flashs-backs permettaient de "casser" cela, et les illustrations de mieux comprendre ce qui se joue. C'est un récit - et je devrais dire des - très intéressant, agréable à lire et suffisamment fourni. J'ai hâte de voir ce que la suite va donner !
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John Bost, un précurseur

• « La psychiatrie de l'époque [XIXe siècle], quand elle s'écarte du simple gardiennage, de la recherche inlassable de lésions cérébrales supposées causales ou de celle de nouveaux noms pour désigner les symptômes regroupés plus ou moins arbitrairement en maladies, est essentiellement éducative. Enseigner comment maîtriser ses passions, combattre l'erreur par la suggestion ou la punition pour redresser le délire en se donnant en modèle de la raison, convaincre le malade de l'inanité de ses hallucinations [...] sont en effet les objectifs premiers de ceux qui ne se contentent pas d'enfermer les plus agités avec une camisole de force, dans des cellules à peine garnies de paille. [...] Il faudra attendre le XXe siècle et la naissance de la psychopathologie, c'est-à-dire d'une recherche compréhensive des mécanismes psychologiques qui structurent les troubles mentaux et leur donnent un sens, sous l'influence de la phénoménologie et de la psychanalyse, pour qu'une autre démarche authentiquement thérapeutique se dessine, où la parole de celui qui souffre reprend ses droits. »



-> Ça se discute (enfermement, électrothérapie, lobotomie...).



• « En 1848, la psychiatrie officielle, à part quelques frémissements exceptionnels, n'en est pas encore là. D'où l'intérêt de ce qui commence à émerger en dehors d'elle, parfois contre elle. »



-> C'est ce que mit en place au milieu du XIXe siècle le pasteur calviniste John Bost, en ouvrant en Dordogne des asiles dits « d'utopie prophétique », destinés aux orphelins, aux handicapés et aux vieillards. L'idée était d'accueillir ces exclus pour les loger, les nourrir, les soigner, tout en attendant d'eux qu'ils contribuent à l'entretien de cette communauté, dans les limites de leurs possibilités. Alors que la plupart étaient jusqu'alors maltraités par leurs proches à cause de leur différence/faiblesse, moqués, mis au ban de la société, John Bost leur offrait dans ses établissements une vie saine, et leur permettait de s'occuper utilement, d'avoir enfin une vie sociale. Ces principes thérapeutiques rappellent ceux mis en oeuvre dans le roman de Anna Hope, 'La salle de bal'.



L'album serait passionnant sans ces longueurs autour de la carrière religieuse de John Bost et des querelles de clochers qu'il a dû affronter. J'aurais préféré que les conditions de vie au sein de ces « asiles d'utopie prophétique » soient plus développées.
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Dolorès

Bien qu'elle parle de la guerre civile espagnole, cette bande dessinée est en plein coeur de l'actualité. Des villes françaises du Sud garde vivante la trace de ces milliers de réfugiés républicains ayant risqué leur vie pour passer la frontière et parfois continuer le combat contre le franquisme de ce côté-ci des Pyrénées. Mais ces réfugiés espagnols, aujourd'hui, ont l'âge de Marie, ou plutôt Dolorès, personnage central de ce livre.

Cette femme âgée perd peu à peu la tête, fait des cauchemars dans lesquels elle se risque de se noyer en mer, et se met à parler espagnol, elle qui, aux dires de ses filles n'a jamais mis les pieds en Espagne et n'a jamais appris la langue.

Pourtant, en enquêtant, Nathalie commence à comprendre ce qu'a pu être la vie de sa mère avant qu'elle ne se retrouve dans un orphelinat, non loin de Montpellier. Quant à nous, lecteurs, nous découvrons l'exil tragique de Dolorès enfant et de ses parents, tout en suivant sa fille Nathalie dans sa découverte d'un siècle espagnol tourmenté. Elle cotoie, à Madrid puis Alicante, le mouvement Podemos et ceux qui partagent leur mémoire de l'époque du Franquisme, les frontières européennes fermées, la mer comme seule issue.

Passant par les souvenirs d'une vieille dame sénile, cette bande dessinée est très émouvante mais aussi un rappel de ce qui se passe actuellement à nos frontières. Le livre aurait mérité d'être plus dense tant il est dans la volonté de dire ce qui s'est passé il y a moins de cent ans, près d'ici. La fin me semble un peu bâclée, un peu trop rapide, mais j'ai bien envie d'aller jeter un coup d'oeil sur Ermo, une première publication de Bruno Loth sur la guerre d'Espagne.

Merci infiniment à Babelio et surtout à la Boîte à Bulles qui m'a envoyé ce livre en y joignant un petit mot et des information supplémentaires sur cette bande dessinée.


Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Dolorès

Marie est une femme âgée, fragile et tourmentée. Soudainement, elle se met à parler espagnol, comme si des bribes de son passé voulaient remonter à la surface. Nathalie, sa fille, tente de recoller les morceaux de cette mémoire fragmentée. Des morceaux de douleurs, vécus par une petite fille pendant la guerre d'Espagne en 1939. Beaucoup d'enfants, comme Dolorès, ont fui à cette époque, Franco et la guerre civile, laissant parfois derrière eux, leurs parents et leur enfance.



Une BD qui parle de reconstruction après un traumatisme, de mémoire, de souvenirs qui ressurgissent au milieu de cauchemars, de familles dispersées, d'hommes, d'enfants et de femmes, qui tentent de rester en vie malgré les tempêtes de l'Histoire.



Une approche de la Guerre d'Espagne, tout en parcourant l'Espagne contemporaine agitée par les mouvements sociaux et politiques, qui me donne envie d'en savoir davantage sur cette page de l'Histoire.



Les dessins de Dolorès, seule au milieu de l'Océan, dénoncent toute l'atrocité des guerres qui plonge les enfants dans la douleur et l'incompréhension.

Marie, la dame âgée, a le même air de détresse que la petite Dolorès.



Je remercie les Éditions La boîte à bulles et Babelio pour cette BD émouvante de Bruno Loth.
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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

Les auteurs de "BD documentaires" consacrent souvent un de leurs ouvrages à leur père, en travaillant directement avec lui ou à partir des souvenirs qu'ils en gardent s'il est décédé - cf. Art Spiegelman, Etienne Davodeau, Tardi, Michel Kichka... Ces albums sont d'autant plus riches qu'ils sont tissés d'émotion, et, selon la formule consacrée, de grande et petite histoire.



Au milieu des années 1930, Jacques a seize ans. Bien que son père se soit affranchi du patronat en devenant chauffeur de taxi, le jeune homme entre en apprentissage dans les chantiers navals bordelais. Il vient d'abandonner sa formation d'ingénieur : la famille a besoin d'argent. Rude entrée dans la vie active : salaire de misère et long bizutage de la part des anciens - "on a toujours besoin d'un plus petit que soi"... pour se venger de l'oppression subie.



Le contexte socio-historique présenté est très intéressant, je ne le connaissais que sommairement. 1936, victoire de la Gauche avec l'arrivée de Blum au pouvoir, grèves pour obtenir les congés payés et la réduction du temps de travail, mais aussi solidarité, création des auberges de jeunesse, aventure et camping... L'album est agréable à lire : juste assez de couleur pour éveiller le graphisme sans le surcharger - il faut dire que le "bleu de travail" ouvrier s'imposait ! Une postface complète parfaitement le récit : documents d'époque, photos de famille...



On peut éventuellement trouver le propos un peu léger, anecdotique. Mais il s'agit d'une tranche de vie, plus que d'un strict documentaire. Il suffit d'éviter de comparer avec d'autres albums plus engagés.
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Viva l'anarchie, tome 1 : La rencontre de M..

Le dispositif est des plus simples : Nesto Makhno et Buenavuentura Durruti se rencontrent à Paris, en 1927, avec leurs compagnes et quelques amis. Les récits croisés de leurs vies respectives permet de nombreux flash-back qui forment deux épopées parallèles. Des débats théoriques, habilement répartis et, en quelque sorte, reliés à la pratique par l’illustration des épisodes biographiques, sont âpres et passionnants. La recherche de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, l’anarchie et la lutte contre l’oppression, servent de fils conducteurs.

(...)

Même si les multiples épisodes romanesques vécus par ces deux personnages se prêtaient sans aucun doute à une narration, échapper à l’artifice et à l’anecdotique pour développer un véritable propos, n’était pas gagné d’avance. Une vraie réussite donc. Vivement le tome deux !



Article complet sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Viva l'anarchie, tome 2

Suite du récit de la rencontre entre Nestor Makhno et Buenavuentura Durruti à Vincennes, en juillet 1927. Après un premier opus essentiellement théorique et plutôt accès sur leur engagement politique, ce second tome évoque leur mise en pratique.

Dès la révolution, Nestor Makhno a établi, à Gouliaï-Polié, une commune libre, fonctionnant selon des principes de solidarité, d’égalité et d’autogestion, aussitôt reproduite par des paysans enthousiastes dans toute l'Ukraine. Les écoles furent réorganisées sur les bases d'une pédagogie moderne. Carte en main, il raconte ses coups d’éclat contre les prussiens qui occupent l’Ukraine à partir de mars 1918, et les combats héroïques qu'il du livrer, avec ses compagnons, contre les impérialistes russes, les nationalistes ukrainiens, puis l'Armée rouge de Trotsky, son ancien allié qui cherchait à les anéantir, après les avoir utilisés. Son sens aigu de la justice lui a permis de rallier nombre de déserteurs, au point de compter jusqu’à 30 000 insurgés à ses côtés, bien décidés « à combattre et à vaincre pour la liberté et l’émancipation des peuples ». Le nom de Mackhnovchtchina, cette armée insurrectionnelle est entrée dans la légende, fut pourtant donné par ses détracteurs et signifie littéralement « l’empire de Makhno ». On croise aussi Piotr Archinov, Voline, Emma Goldman, Kropotkine.



Durruti raconte, quant à lui, son exil à Cuba puis au Mexique, pour éviter les geôles de Primo de Riviera, après avoir participé à deux tentatives d’attentat contre le roi d’Espagne. A Santa Clara, il forme un groupe de justiciers , « Los Errantes », pour venger les membres d’une délégation de coupeurs de canne, sauvagement assassinés par leur patron alors qu’ils lui réclamaient de revenir sur une baisse de salaire, puis il se livre à des « expropriations » afin de financer des journaux et des écoles rationalistes de type Francisco Ferrer, appliquant sans relâche le précepte de Ricardo Flores Magon : « La loi est un frein et ce n’est pas avec un frein qu’on arrive à la liberté ! »





Il était inévitable d’évoquer ces destins en s’abstenant des épisodes les plus romanesques. On retiendra surtout l’enthousiasme communicatif de cette longue discussion à bâtons rompus, l’inflexible et permanent soucis de justice des protagonistes, leur grande fierté d’avoir pu mettre en pratique leur idéal.



Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Ermo, tome 2 : Barricades

Ermo, le jeune orphelin de 12 ans, a quitté son village du sud de l'Espagne pour suivre la troupe du magicien Sidi O Adin à Barcelone. Leur chapiteau ayant été brûlé, ils veulent tenter leur chance à L'Eldorado, cabaret du Barrio Chino. Mais ce 18 juillet 1936, le coup d'état militaire couve et l'heure n'est pas à la fête. Le soulèvement des légionnaires a déjà eu lieu au Maroc et la population de Barcelone commence à s'armer dans les arsenaux. Ermo, Sidi, Anabela et Fina vont se joindre aux militants C.N.T et F.A.I, majoritaires dans la ville, pour défendre la République. Le Gavroche ibère, courageux et opiniâtre, montera sur ces barricades catalanes en navigant avec aisance entre le rêve et la réalité.

On retrouve dans ce volume tous les éléments qui faisaient le charme du premier tome, ce savant mélange d'onirisme -télékinésie, fantômes bienveillants- et de rigueur historique, dans les faits et dans la précision des dessins. Durruti, Companys, Goded y côtoient harmonieusement des ectoplasmes protecteurs aux bras vengeurs. Cette série en rouge et noir mérite d'être lue. Bruno Loth a créé sa petite maison d'édition, Libre d'Images à Macau (33460) pour diffuser les six titres qu'il a consacrés à la guerre civile espagnole et à la colonne Durruti. Et le bonhomme est sympathique, se fendant toujours d'explications et de belles dédicaces. Un travail à suivre donc.
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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

Une bande dessinée sociale où l’on suit un jeune apprenti faire ses marques. Jacques est doué à l’école mais pourtant il souhaite devenir ouvrier. Il commence donc sur les chantiers navals à Bordeaux. La condition d’apprenti est loin d’être évidente : un petit salaire, des collègues particulièrement moqueurs, corvées... C’est un débutant qui doit faire ses preuves, tant au niveau de ses compétences que de son caractère. Il faut savoir se faire respecter et s’imposer. C’est une période riche de découvertes pour lui. Au niveau politique, nous sommes en 1936 et il front populaire vient de s’imposer aux élections. Jacques espère donc voir son avenir s’éclairer…



C’est l’histoire d’un jeune adulte, dans son intimité, ses rencontres agréables et difficiles, sa vie professionnelle, sa recherche de soi… En même temps la bande dessinée se veut historique sur le quotidien de ses "arpettes" et sur l’amélioration des conditions du travail.

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Ermo, Tome 4 : Mujeres libres

Lorsque Sidi, Luz et Ermo arrivent enfin à la clinique de Barcelone pour retrouver Lecha, ils apprennent par les journaux que Tolède est tombée aux mains des franquistes et que ces derniers s'apprêtent à prendre Madrid.



Voilà l'un des évènements majeurs de ce tome, avant que la troupe subisse d'encore plus près cette montée des extrêmes...



Un tome plus social, qui insiste encore plus sur la haine des curés et des nobles (de la part de la population) ; mais aussi un tome avec plus de tendresse, avec l'utilisation de planches sépia pour marquer la nostalgie des souvenirs de solidarités populaires, notamment avec les femmes.

Ah les femmes... Comme l'indique le sous-titres elles tiennent ici une place centrale, avec en conclusion un poème/discours de Lucia Sanchez Saornil - figure de proue des Mujeres Libres.
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Ermo, tome 2 : Barricades

18 juillet 1936.

Où que l'on soit à Barcelone, chacun sait qu'un coup d'Etat des phalangistes se prépare. Tous n'ont pas la même opinion quand à son issue, ni même la façon dont il faut s'en défendre.

Chaque 'camp' prépare ses armes, la tension monte.



Suite logique du premier tome.

Un tome de transition, il faudra attendre la suite pour se prononcer...
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Ermo, tome 1 : Le magicien

Eté 1936, Ermo, un orphelin décide d'assister au numéro de cirque qui passe par son petit village du sud de l'Espagne.

Enhardi par l'émerveillement du spectacle et ses conditions de vie, il décide de suivre la troupe. Le début de nombreuses aventures dont il est loin de mesurer les conséquences...



Derrière un évènement anodin, la venue d'un cirque, le lecteur voit très vite apparaître le conflit existant entre les Républicains et les phalangistes (et futurs franquistes!). Le coup d'état se prépare, et malgré eux, les artistes se retrouvent au milieu de la piste de l'accession au pouvoir..

Un tome d'introduction qui présente la situation initiale ainsi que les premiers soulèvements populaires qui a amené la guerre civile en Espagne.



Cette bande dessinée permet de remettre en contexte ce conflit et la situation qui a amenée les Espagnols à se révolter : qu'il s'agisse du "peuple" animé par des idéaux de solidarité et une envie de mettre fin aux privilèges et à l'oppression de l'oligarchie en place.

En plus du personnage principal, l'originalité de ces planches, c'est l'utilisation que Bruno Loth fait des couleurs. Avec quelques touches de rouges, l'auteur marque les Républicains (révoltés) comme d'un sceau d'anti-conformisme. A l'inverse, l'utilisation des nuances de noirs et gris montre l'uniformité et l'endoctrinement des militaires, des riches politiciens et des membres du clergé. En plus de la couleur, cette opposition entre les deux camps est très marquée dans le discours : d'un côté un discours construit, policé parfois très pompeux (et parfois agressif!), tandis que de l'autre les discours sont plus spontanés, hésitants parfois.



Un titre que je conseille fortement pour toutes ces raisons !
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Dolorès

Une vieille dame, Marie, est accueille dans un EPHAD. Peu à peu, elle décroche de la réalité car Alzheimer fait son œuvre inéluctable. Elle perd la mémoire et s'est mis à parler espagnol, alors que, pour ses filles, elle n'a jamais appris cette langue... Toute la famille s'interroge sur cette situation



Une collègue de sa petite fille Julia évoque le fait qu'après la Guerre civile en Espagne, des réfugiés sont venus s'installer en France et que parfois, ils ont occulté cette partie de leur passé, jusqu'à faire l'abstraction de leur langue maternelle.



Nathalie, la fille de Marie, est intriguée avec sa sœur. Pour elles, leur mère a été élevée dans un orphelinat et elles découvrent que leur mère était peut-être une réfugiée espagnole. Mais où était sa famille ?



Nathalie choisit de partir sur les traces de l'histoire de sa mère, pour comprendre l'histoire de sa famille. elle va voyager de Bordeaux à Madrid et ira à Alicante. Nathalie va recueillir les témoignages des témoins de la guerre civile et va refaire le parcours de sa mère mais aussi celui de milliers de personnes pourchassées par les nationalistes de Franco.



Bruno Loth retrouve un de ses sujets de prédilection, la guerre civile en Espagne. Après Ermo, il nous propose Dolorès. Comme souvent, il s'appuie sur son expérience personnelle et le voyage de Nathalie est celui que lui-même a fait. Les témoignages sont des témoignages réels.



Bruno Loth revisite la lutte des républicains, se mettant une nouvelle fois du côté des opprimés. Il présente des faits objectifs et les ressort de l'oubli où certains sont tombés ou du moins ont été mis sous une chappe de plomb. Mais cette fois-ci, Bruno Loth se rattache à l'actualité présente. Il fait le parallèle entre la guerre civile et la révolte des Podemos. Nous sommes en 2015 au moment des élections municipales et la victoire historique de Manuela Carmena soutenue par les Podemos. peut-être une occasion de faire autrement et de donner la parole aux plus faibles, au peuple.



Bruno Loth affectionne le fait de porter sa focale sur des faits oubliés ou ignorés. Je ne connaissais pas les évènements d'Alicante, le nombre de disparus. Je connaissais mal la répression appliquée ensuite par le parti franquiste.



J'aime beaucoup cette approche de Bruno Loth de nous inviter à visiter ou revisiter le passé de nos parents ou de nos grands parents afin que nous sachions d'où nous venons et pour savoir où aller. Il faut interroger nos proches, nos anciens sur leur histoire, sur notre histoire, avant qu'il ne soit trop tard, avant que leur mémoire ne flanche, avant qu'ils ne partent. Il y a trop de secrets de famille qui nous gangrènent.



J'affectionne le travail de Bruno Loth que j'ai eu l'occasion de rencontré sur plusieurs salons. Je le trouve d'une sincérité" et d'une honnêteté touchantes. Pour les passionnés d'histoire en général, d'histoire de l'Espagne en particulier, je vous invite à lire, du même auteur, Guernica.



L'histoire de Dolorès m'a renvoyé à celle des migrants actuels qui fuient parfois la guerre dans leur pays, qui risquent leurs vies sur de frêles esquifs. Il y a 90 ans c'étaient des européens des l'autre côté des Pyrénées... L'Histoire est un éternel recommencement....
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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

C'est toute la vie de la jeunesse des années 30 que nous donne à voir cet album. C'est à travers les yeux de Jacques Loth, père de l'auteur, que l'on découvre la dure vie d'apprenti dans les chantiers navals de Bordeaux Bacalan. Mais aussi la vie en communauté des Auberges de Jeunesse, la vie proche de la nature, l'engagement politique aux côtés des républicains espagnols, le Front Populaire et les grèves de 36.

Une période pleine d'espoir et d'utopie, de foi en la paix.
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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

C'est Bordeaux dans l'entre deux guerres. On va suivre Jacques, dans un récit à la première personne, il nous raconte son arrivée à l'Arsenal, ses débuts dans le monde ouvrier des chantiers navals. Il s'agit plus d'un témoignage que d'une fiction. le dessin est sobre, élégant, sans emphase, les couleurs restent sobres, souvent deux tons de bleu. Les autres couleurs font quelques discrètes apparitions vers la fin, le dessin reste au service du récit, seules les vues des chantiers s'imposent dans quelques rares pleines pages pour nous signifier la grandeur des ouvrages et l'ampleur du travail accompli. le militantisme est toujours présent, mais c'est surtout la vie de tous les jours qui nous est racontée, l'arrivée jeune sur le monde du travail, les premiers émois amoureux, la famille, les passe-temps… la vie en général, simple et vraie.

Je trouve que c'est un beau témoignage, édifiant et sincère. Vivant dans une ville à arsenal, cela prend sans doute une résonance particulière, je ne sais pas si tout le monde appréciera comme moi, mais il m'a vraiment touché.
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Guernica

Voici la première bd que je lis sur le massacre de Guernica. C'est une ville du pays basque espagnol connue pour sa destruction le 26 avril 1937 par les aviateurs de la légion Condor envoyés par Hitler afin de soutenir le général Franco durant la guerre d'Espagne. Ce bombardement a eu des conséquences dans le monde entier. C'est pareil quand on détruit une ville par les flammes venant du ciel. Cela ne laisse guère les gens indifférents.



En l’occurrence, cela a particulièrement inspiré Picasso qui a produit une œuvre. Cette bd raconte l'histoire de la ville en parallèle avec le récit de la naissance de cette œuvre qui devait marqué le monde. A noter que le jour choisi était celui du marché. Il y eu plusieurs milliers de morts. On verra une mère pleurant la mort de son bébé, un cheval éventré ainsi qu'une vieille dame blessée à la jambe ou un amoureux pulvérisé par une bombe. Bref, un massacre assez macabre.



Cette bd sur un format à l'italienne est bien réalisée sur le fond et la forme. Il s'agissait d'une reconstitution historique qui semble être réaliste. Je suis toujours favorable à ces ouvrages qui font appel à notre devoir de mémoire. C'est Picasso qui l'indique dans une bulle par ces mots qui résonnent encore : « Il faut éradiquer cette peste brune de la planète. Je peins pour dénoncer leurs crimes aux yeux de l’humanité tout entière ». Moralité : l'art peut être alors une arme contre le fascisme.

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Apprenti, mémoires d'avant-guerre

J'aurais eu envie de dire qu'avec de bonnes notes, c'est dommage de gâcher sa vie professionnelle car il y a toujours des travaux pénibles pour ceux qui n'ont pas de diplômes. Le travail est souvent vécu comme une punition. C'est surtout une nécessité. Il est toujours intéressant de voir comment cela se passait dans les années 30 en France à l'époque du Front Populaire de Léon Blum.



En l'espèce, un garçon de 16 ans décide d'arrêter l'Ecole pour aider financièrement sa famille. Il devient apprenti sur un chantier navale entre 1935 et 1937. Il s'agit du père de notre auteur qui a conservé des archives familiales de cette époque. Il y avait une vitalité et une joie de vivre qui font défaut actuellement. Il faut dire que ce matin encore, on nous annonçait un taux de chômage record. Oui, c'était la belle époque où il y avait du travail pour tout le monde et où on ne traitait pas les gens d'assistés et de fainéants.



Bref, un beau témoignage de la jeunesse des années 30 où l'espoir était encore permis et où le monde ouvrier était en plein changement.
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Dolorès

Les souvenirs de la guerre d'Espagne ne sont pas de très bons souvenirs pour les populations ayant connu la souffrance durant cette longue période. Ils se battaient vraisemblablement pour une cause juste contre les nationalistes alliés à Hitler et Mussolini. Il faut dire que la répression menée par Franco par la suite fut des plus terribles.



Or, ce sont tout ces pénibles moments qui resurgissent à la fin de la vie d'une vieille dame dans un hospice pour personne âgée. Sa fille va tenter de voir pourquoi elle parle en espagnol alors qu'elle ne l'avait jamais fait. Elle remonte les traces du passé de tout un peuple. On aurait sans doute aimé une plus grande interaction entre la fille et la mère par rapport à cela. C'est plutôt l'Histoire qui prend le dessus sur le drame personnel. J'ai eu un peu de mal pour m'attacher à ces personnages. A vrai dire, je n'y suis pas parvenu.



Pour le reste, la mémoire d'événements tragiques est sans doute nécessaire pour se construire.
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