Platon a donné à ses exposés philosophiques la forme de dialogues dans lesquels des groupes de personnages discutent de problèmes importants. Les discussions, menées sur le ton de la conversation, sont toujours pleines de naturel, ce qui ne les empêchent pas de suivre un plan savamment construit. Socrate est souvent le personnage principal, avec les attitudes qu'il avait de son vivant. Il soumet les idées à une analyse pénétrante, montre les failles et les erreurs des raisonnements de ses collègues et réduit au silence ses adversaires, mais sans autre intention que de découvrir la vérité.
L'un de ces codes de lois, établi pour Athènes par Dracon en 621 avant J.-C., était si dur que le terme "draconien" est resté pour qualifier, dans tous les domaines, une sévérité ou une cruauté extrêmes.
Les mythes divins traitaient aussi bien des sujets qui ne concernaient pas directement la généalogie des dieux. Parfois, ils expliquaient comment et pourquoi les dieux gouvernaient la nature. Le changement des saisons était interprété dans le mythe d'Hadès, dieu du monde souterrain, qui devient amoureux de Perséphone, fille de Déméter, la déesse de la terre féconde, et qui l'entraîne dans son royaume. Tant que dure le chagrin de Déméter, aucune récolte ne pousse; mais d'autres dieux intercèdent auprès d'Hadès, qui accepte enfin de laisser Perséphone quitter son royaume souterrain et passer une partie de l'année auprès de sa mère.
Il goûte le bonheur que connaissent les dieux
Celui qui peut auprès de toi
Se tenir et te regarder,
Celui qui peut goûter la douceur de ta voix.
(extrait d'un poème lyrique de Sapho, vers 600 avant J.-C.)
Hérodote raconte que Xerxès ne marqua de la considération qu'à une seule personne, une femme. La reine Artémise d'Halicarnasse était venue combattre les Grecs avec cinq navires de guerre, "bien qu'étant une femme" remarque Hérodote... Quand Xerxès eut vu que certaines des meilleures manœuvres de sa flotte avaient été accomplies par Artémise, il dit: " Les hommes à mon service sont devenus des femmes, et les femmes des hommes".
En Égypte et en Mésopotamie, dans les vastes plaines du Nil et de l'Euphrate, il était facile de soumettre une nombreuse population au même maître et de réduire l'homme à l'état d'un rouage déterminé dans l'immense ensemble d'un système unique. Mais en Grèce, où chaque canton était isolé de son voisin par la montagne ou par la mer, un pouvoir central de ce genre était impossible, et il fallait que les hommes, au lieu d'être spécialisés dans une profession donnée, sachent pratiquer tous les métiers, fassent preuve de tous les talents.
Ni Athènes ni Sparte ne songeaient lus ni à leur dignité, ni à leur honneur, quand elles croyaient pouvoir s'acquérir quelque avantage. En 427 avant J.-C., quand les Spartiates s'emparèrent de Platée, une cité alliée d'Athènes, ils massacrèrent tous les prisonniers. Dans le courant de l'hiver 416-415 avant J.-C., quand l'île de Milo refusa d'entrer dans l'Empire d'Athènes, les Athéniens en massacrèrent tous les hommes en âge de porter les armes et réduisirent en esclavage tout le reste de la population.
(durant la guerre du Péloponnèse)
Dès le VIe siècle avant J.-C., des Grecs d'Ionie recherchaient le principe des choses, la matière universelle d'où, pensaient-ils, étaient issue chaque sorte de matière. Trois hommes, tous de Milet, tous astronomes et mathématiciens, avaient élaborés des théories sur ce problème. Le principe universel était, selon Thalès, un pur liquide; selon Anaximène, un gaz incolore, et selon Anaximandre, une substance indéterminée, éternelle et sans limite.
La majesté qui se révèle dans les sculptures du Parthénon apparaît aussi dans la poésie contemporaine. La tragédie en est la principale forme... C'était tout d'abord un rite religieux, et on ne la représentait qu'à des fêtes annuelles dans le Théâtre de Dionysos, devant toute la population assemblée. Elle traitait des rapports entre l'homme et les dieux; le sujet était en général emprunté à un mythe héroïque et illustrait un problème humain ou une leçon de sagesse. Sa profondeur n'excluait ni la peinture pénétrante des caractères, ni la mise en scène de situations intensément dramatiques.
La Grèce antique nous a laissé, dans l'art et dans la littérature, quelques-uns des plus purs chefs-d'œuvre qu'une civilisation puisse jamais léguer.
Mais c'est surtout dans leur signification spirituelle qu'il faut chercher l'héritage de la Grèce ; cette conscience profonde de la liberté de l'homme, cette foi dans la supériorité de la nature humaine. (...) "Le monde est plein de merveilles", écrivait Sophocle, "mais rien n'est plus merveilleux que l'homme".
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