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3.64/5 (sur 121 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Ixelles , le 24/03/1844
Mort(e) à : Ixelles , le 13/06/1913
Biographie :

Camille Lemonnier est un écrivain belge.

Ce Brabançon, fils d'un avocat Wallon et d'une Flamande, vint à la littérature par le détour de la critique d'art. Il effectue ses études secondaires à l'Athénée Royal de Bruxelles. Il est employé au Gouvernement provincial mais démissionne rapidement de ce poste pour se consacrer à la critique.

En 1863, Lemonnier publie à compte d'auteur le "Salon de Bruxelles" et commence à fréquenter le monde artistique. Il se distingue immédiatement par son désir de défendre l'art réaliste contre l'académisme, et la liberté de l'artiste contre les institutions d'État.

En 1870, Lemonnier parcourt le champ de bataille de Sedan avec son cousin Félicien Rops (peintre et dessinateur). Dès 1871, il avait été remarqué à Paris par l'impressionnante description qu'il avait donnée dans "Sedan" (réédité en 1881 sous le titre "Les Charniers") des morts et des décombres après la bataille.

Lemonnier commence à être reconnu dans le milieu naturaliste. Il collabore d'ailleurs à des revues françaises où il fait connaître les peintres belges. C'est avec son roman "Un mâle" (1881) qu'il atteint la notoriété.

En 1883, il se remarie avec Valentine Collart, la nièce du peintre Constantin Meunier (1831-1905). Il a alors déjà deux filles d'un premier mariage.

Le Prix quinquennal de littérature lui est attribué en 1888 pour son ouvrage "La Belgique", illustré de gravures dessinées, entre autres, par Constantin Meunier. En 1905, il publie "La vie belge" et deux ans avant sa mort, "Une vie d'écrivain", son autobiographie.

Camille Lemonnier est un écrivain à l’œuvre riche et variée (critique d’art, romans, contes, récits, etc.) et à l’écriture puissante. C'est une œuvre abondante (70 volumes environ) qu'a laissée ce romancier, un des écrivains belges de langue française les plus importants de son époque.

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Source : wikipedia
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Le soir violet noya le haut de la montagne. Des îlots de petits nuages roses descendaient le fleuve à la dérive. On entendait des voix très loin dans les hameaux d’enfance. Près de l’église, devant sa porte, Tricot le maçon, qui était aussi cabaretier et barbier, avait installé sa chaise.

(page 69)
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Camille Lemonnier
« Je me refuse à planter uniquement des choux dans mon jardin ; je n'entends pas être la vache broutant sa zone d'herbe autour de son piquet ; j'honore, mais sans envier de lui ressembler, le casseur de pierres voué à l'entretien d'un rayon départemental. Bref, lorsqu'il me serait lucratif et commode de me cantonner, à l'exemple d'autrui, dans un immuable périmètre - (les firmes fructueuses ne sont qu'à ce prix), - je m'évade vers de variables latitudes et rechigne à me laisser cataloguer sous une étiquette. »
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Camille Lemonnier
Je ne voudrais pas établir de rapprochement entre l'auteur d'Ironie sanglante et ce comte de Lautréamont (Ducasse) dont l'éditeur de Rachilde vient justement de remettre au jour les extraordinaires Chants de Maldoror. D'analogie, il n'en est point, à part peut-être la communauté d'Injustice qui les voue à d'immérités silences. Je signale simplement le fait de ce tumultueux et imprécatoire rhéteur, de ce musicien des grandes orgues littéraires, de cet infant de lettres qui mourut sans avoir régné et probablement ne sera reconnu Prince spirituel que par un très petit nombre de ses pairs. Ce lyrique blasphémateur, qui attisa le plus virulent satanisme sur les grils de ses prosopopées, ce nébuleux et outré négateur des morales et des cultes professés, aux métaphores tendues comme des balistes ou giroyantes comme des catapultes, ce vociférateur des litanies du Péché et de la Damnation, créateur d'un antiphonaire sabbatique s'égalant aux pires rituels du Diabolisme, perturba tellement l'inepte critiquaille contemporaine qu'à part deux ou trois hauts esprits, nul ne se sentit assez sûr de ses propres lumières pour plonger dans ces gouffres d'incohérences et de ténèbres où, par moment, clame une voix merveilleusement musicale. La plénipotentiaire sottise s'effara d'un livre dont il eût fallu chercher la clef dans les effrois du moyen âge et qui, sur le crépusculaire marécage des actuels détritus littéraires, projette les noires coruscations d'un inquiétant bolide.

Extrait de la préface à La Sanglante Ironie de Rachilde
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On a su dès la première heure que les fourgons de l'impérial Corse étaient prets à détaler, malles bouclées, au moindre commandement, la défaite ayant été prévue soit comme une éventualité soit comme une nécessité de la politique.

L'histoire entrera plus tard dans le détail de cette grande lacheté qui souille à jamais les trones.
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En furetant, je découvris aussi, derrière un rayon, un paquet d'images. Je fus épouvanté de la beauté de péché qu'elle me révélèrent.
Aucune expérimentation depuis ne me restitua l'âcre et orageux tumulte qu'à travers un méprisable artifice me communiquèrent les grappes de torses diaboliquement noués comme le sarment d'une vigne. Je goûtai là un frénétique et puissant délire ; mes papilles vives s'éréthisèrent jusqu'à l'orgasme ; j'eus l'âme raidie comme un métal sous les marteaux. Il me parut que des mains meurtrières et délicieuses m'ouvraient l'aine. D'ardentes et somptueuses viandes, des amas lourds de mamelles gorgeaient mes faims et bouchaient mes cris. Ma vie se tendit comme en un passage d'agonie ; mes fibres grincèrent comme des câbles autour d'un cabestan. Je ne sais comment je ne mourus pas de l'impossibilité de vivre encore après ce prodige. Un jus acide et riche écumait à mes lèvres. Je subis un instant la sensation de stagner infiniment en des lacs glaciaires, de rôtir longtemps aux pointes d'un brasier ; et ensuite les ombres me saisirent.
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A la fin il parut entrer dans ses idées. Il lui permit de se flageller avec la corde qu'elle portait au flanc comme tertiaire de Saint-François, mais le soir et le matin seulement, pour ne pas déchirer ce corps dont elle avait à rendre compte à Dieu. Comme elle avait repris la communion quotidienne, ils se revoyaient chaque jour à la faveur du confessionnal, de son ombre discrète propice aux révélations. Maintenant qu'il avait autorisé l'épreuve de la corde, il exigeait, d'un murmure de lèvres glissant sur son âme comme un attouchement spirituel, l'intime détail de ses flagellations, pénétrait au frisson le plus dérobé de ses douleurs charnelles, dans une soif trouble de tout ce qui était sa peau molle et pâle, ses énervements, le cri de son flanc châtié. Avec des plaisances inassouvies, il s'enquérait du moment, de l'endroit, de la façon dont elle s'appliquait les terribles nœuds, sentant passer en lui-même à ses aveux un cinglement de lanières, comme la brûlure d'une flamme volante qui lui déchirait délicieusement les moelles.
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Je suis comme un écorché sur les téguments à nu de qui un infernal virtuose raclerait de l'archer.
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Encore il se voyait étendu sur une dalle d'amphithéâtre. Un homme à museau de singe insérait un scalpel en ses fibres, lui découpait le cuir en minces lanières que d'autres tortionnaires, ses collègues du tribunal, après les avoir divisées en lamelles plus petites, portaient rôtir sur un grill. Et une prodigieuse araignée, un monstre pustuleux et chevelu, brandillant des appareils terminés par des bouches, avec la rouge lentille fixe d'un œil immense dans une cavité du ventre, se couchait sur les trous de sa chair, s'occupait à lui pomper de ses innombrables suçoirs un sang coagulé, lui causant un chatouillement voluptueux, une molle et infiniment heureuse titillation.
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Et ensuite il arriva cette chose : moi, l’enfant vomi du genre humain, le Petit Vieux mis bas au coin d’une borne, je pensai pitoyablement aux souffrances de la femme inconnue qui m’avait porté. Dans la nuit terrible, pour la première fois mon cœur tout à coup cria vers celle qui m’avait maudit. Une mère naquit de ma pitié très tendre et profonde : l’orphelin, le rejeton exécré enfanta sa mère.
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Un nuit, il eut un rêve : il lui parut qu'il était devenu le champ lui-même et qu'un maître jaloux lui tirait des boyaux son dernier sang. Des choux, des carottes, des betteraves, des pommes de terre lui sortaient du ventre, à travers un effort prodigieux ; mais il n'était jamais à bout ; une volonté despotique l'obligeait à engendrer sans relâche ; et finalement ses viscères dégorgèrent, que le tourmenteur engloutissait. Des affres mortelles le mouillaient ; il sentit l'agonie ; et dans ses empreintes pour se vider de ses entrailles, brusquement il s'éveilla.
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