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3.16/5 (sur 37 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1975
Biographie :

Editrice chez Stock.
"Celle qui ne parle pas" est son premier roman. Après avoir travaillé aux Éditions Stock, elle a créé l’agence littéraire Maison Ruat. L’Éditeur est son troisième roman après Celle qui ne parle pas (Stock, 2006) et J’attends (Stock, 2011).

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Dès les premières pages, il sait. Il est comme un chasseur qui suit une trace. Concentré, recueilli, il passe deux doigts de la main gauche sur sa lèvre supérieure. C'est un acte précieux, délicat, doux. Il est tout entier là, dans ce rituel. Il est drôle, irrévérencieux, de mauvaise foi. Flamboyant au charme fou, un peu voyou, il marque mal. Il incarne la Maison. Autour de lui, une famille d'auteurs. Les livres qu'il publie sont comme ses enfants, il les porte, les protège, les défend. Il est l'Éditeur. Et, comme la littérature, il résiste à toute définition. Il s'appelait Jean-Marc Roberts. Voilà dix ans qu'il a tiré sa révérence. À travers son souvenir, Capucine Ruat, éditrice auprès de lui durant quinze ans, raconte l'édition, cette passion brûlante. Et, sous sa plume subtile, ce créateur inclassable rejoint enfin la tribu des personnages de roman. https://www.editionsphebus.fr/catalogue/lediteur/

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Citations et extraits (10) Ajouter une citation
La plupart des films ne savent pas filmer l’éditeur, ils filment la bourgeoisie, ils passent à côté de ce qui n’est pas cinématographique, photogénique : la lecture, la confidence, la confiance, les heures silencieuses, laborieuses, la plongée au cœur de la trame du texte, dans un temps suspendu.
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Les mots protègent, je m’y engloutis. Le travail sur les mots engloutit le monde, l’extérieur qui gronde, sa violence, ses éructations, oui, perdre corps dans le texte, les fibres du papier, l’encre, jusqu’à traquer la virgule, le blanc en trop, la ligne orpheline, la coupe non étymologique, le tiret, la boucle d’un f attrapant le bas d’un p, une virgule en italique, les yeux qui repèrent les répétitions, d’un paragraphe à l’autre, les mots béquilles, les adverbes omniprésents, ceux qui alourdissent, penser à tout, en tout sens, à ce qui ne se verra pas, qui n’a pas de poids, de prix, ce travail artisanal qui s’ajuste à chaque écrit, qui s’apprend grâce aux correcteurs, à leur œil expert, éditer pour que forme et fond s’allient de façon parfaite, rigoureuse, l’œil attrape, telle une vigie, le minuscule et la vision d’ensemble.

Faire corps avec le texte, dans ce qu’il a de plus concret.
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LA MAISON

Les yeux ouverts

22 août 2009

Les jambes croisées, le menton appuyé sur son poing droit, renfermant une cigarette, comme si sa tête lourde, Jean-Marc dicte d’un jet un courrier de quelques lignes ou de deux pages, pour encourager, garder les yeux ouverts sur, je demeurerai votre lecteur ami.

Il tourne le briquet dans sa main gauche. Lève la tête vers le ciel, toujours appuyé sur son poing, le corps légèrement contorsionné, tandis qu ‘Anne -Marie noircit son carnet.

Jean-Marc lit vite, refuse souvent.

Aimer est rare.

Aimer est précieux.

Un éditeur se définit tout autant par ce qu’il refuse.

Ceci n’est pas pour moi.

Combien d’écrivains ont remisé leur manuscrit dans un tiroir, jeté à la poubelle des centaines de pages, des millions de signes, effacé en un instant des mois de travail, pour un non définitif. Il n’a aucun scrupule à décliner un texte qui va être un succès ailleurs, un texte qu’on dirait « publiable ». Lui préfère les textes impubliables, qu’il serait le seul à aimer parviendrait à faire aimer, à la recherche de moutons à cinq pattes. Cela demande une énergie à contre-courant, comme un saumon qui remonte le fleuve. De son désir s’emballe la machine, se met en branle toute la maison. Celle-ci est comme une entité, une armée efficace avec des postes bien définis. Elle doit être un abri, un signe de reconnaissance. Ce qu’on y publie constitue le signal.
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Rien de pire qu'un romancier qui pense avoir un "bon sujet", les bons sujets font les mauvais romans. Un bon roman n'apporte aucune réponse, il ne fait qu'ajouter de nouvelles questions.
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J'aime les deux sens du mot maison - l'édition - la couture -
Le fil qui nous relie aux autres
Le fil de l'aiguille
Le fil des mots
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Le milieu littéraire a abusé des réseaux, des passe-droits, du mélange des genres, des doubles ou triples casquettes. Il procède de différents cercles de pouvoir et sphères d’influence. On se dit que le vieux monde va s’écrouler, mais il ne s’écroule pas, il mue. Il prend d’autres visages.
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Éditer c’est prévoir, s’adapter,

sentir la tendance

l’accompagner le plus souvent

plus rarement la devancer

la susciter.



Quel livre, quelle œuvre resteront ?

C’est un travail sur le vivant,

Sur l’époque.
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Être visible, émerger, prendre sa place au milieu de centaines de parutions, d’une profusion de visages, de voix, d’histoires.

Rester visible.
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L'écriture est un muscle qui s'exerce régulièrement, comme courir pour fortifier les jambes et le cœur, elle exige discipline et concentration.
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