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3.41/5 (sur 250 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Parme , le 26/10/1960
Biographie :

Fils de médecin, il fait des études de littérature classique et obtient une thèse.

Il est connu essentiellement pour ses romans policiers mettant en scène le commissaire De Luca et les inspecteurs Coliandro et Grazia Negro.

Son premier livre parait en 1990, mais il a déjà collaboré à l'écriture de scénarios et écrit plusieurs articles dans des périodiques (Il Manifesto, L'Europeo, Il Messaggero).

Homme à plusieurs casquette, il a aussi animé une émission de télé sur Raï- la célèbre émission Blu notte-, écrit des scénarios de spectacle, fondé le groupe 13 (qui regroupe les écrivains de de fictions), animé des émissions de radio.

Il enseigne également l'écriture créative à Turin , est membre de la section italienne de l'AIEP (association de Poliziaco Escritor International, fondée à Cuba par Ignatio Paco Taibo II) et de l'"Association des écrivains de Bologne".

Son premier film, L'isola dell' Angelo caduto, a été présenté en 2012 au Festival international du Film de Rome.
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Carlo Lucarelli - Le temps des hyènes


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A Massaoua, la nuit , les gens dorment dans les rues. C'est à cause de la chaleur. On ne peut pas rester à l'intérieur parce qu'on y étouffe dans un air immobile et épais, dense en souffles et forts en odeurs, qui vous pèse comme une couverture....
A Messaoua, quand le soir vient, les gens sortent de chez eux leur lit sous le bras. Anghareb, c'est ainsi que s'appelle la couche faite de sangles de cuir entrecroisées et tendues sur un cadre de bois ou de fer, avec quatre pieds guère plus hauts qu'une paume. Sur les balcons, les vérandas, les terrasses plates en haut des maisons, dehors, à côté de la porte ou au milieu de la rue, où il y a de la place, couverts par un tapis , une peau de vache ou juste une fouta, les anghareb se sont répandus dans toute la ville, ils couvrent les ruelles de la mosquée de Cheik Hammali en bas vers le bazar et en haut jusqu'au port, ils passent la rade, arrivent aux baraques et au fort de Taouloud, et au de-là de la digue, sur la terre ferme, jusqu'aux plaines de Otoumlo et de Monkoullo, mais pas au-delà parce que là, il y a des hyènes et on ne peut dormir à ciel ouvert, même s'il fait chaud.
S'il est encore tôt, alors entre les ruelles de Maddaoua on entend parler doucement, on entend murmurer, dans un arabe aspiré et rauque, dans un tigré large, aux voyelles ouvertes, on entend chuchoter, dans la langue des Baria et des Kounama, dans les dialectes de Bombay et de Sumatra des commerçants banians, en grec et aussi en amharique, mais là doucement, très doucement, parce que c'est la langue du Négus et des espions. Puis, quand la brise enfin arrive et que l'air devient noir, les voix coulent toujours plus loin, toujours vers le fond, et à Massaoua, il ne reste que les bruits du sommeil.
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Glauser but une longue gorgée d'eau glacée troublée par l'areki, la finit et lécha le verre de la pointe de la langue.
- Voilà ce qu'est le cafard*... un insecte qui pénètre votre âme et la dévore petit à petit. Le mot, c'est un autre poète ami d'Arthur qui s'appelle Charles Baudelaire qui l'a inventé : ça signifie "blatte" et ça rend bien l'idée.
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- Je ne vous attendais pas si tôt, dit Ravagli, en glissant sa tunique dans son pantalon pour accrocher la bandoulières sur le ventre, étant donné qu'il s'apprêtait à dîner lorsqu'un zaptié était monté et avait toqué à la porte de son logement pour l'appeler.
- Nous avons fait vite, maugréa Colaprico dans sa barbe, toujours en selle sur l'esplanade devant le baraquement. Ogbà avait réussi à descendre du mulet presque en rampant, avec un bougonnement de douleur et de soulagement entre les lèvres mais il n'était qu'un gradé des carabiniers indigènes et non le commandant de la compagnie des carabiniers royaux d'Afrique.
Colaprico se fichait bien de descendre du mulet avec la dignité et l'élégance requises par son grade et aurait volontiers fait comme Ogbà si seulement il avait pu plier ses jambes pour retirer ses pieds des étriers.
- J'ai fait prévenir le commandement de la garnison de votre arrivée, dit le brigadier, mais Colaprico ne l'écoutait même pas. Il avait réussi à libérer une jambe et comptait sur l'épaule d'Ogbà pour faire passer l'autre sur le dos de son mulet, mais il perdit prise et tomba sur le dos dans la poussière de l'esplanade d'un coup si sec qu'il en eut le souffle coupé.
- Il vaut peut-être mieux que j'appelle le médecin, dit Ravagli en cherchant à remettre debout le capitaine qui était tellement raide que même à deux, lui et Ogbà, ils n'y arrivaient pas.
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La passerelle était dégagée et le capitaine avait cessé de hurler. Sur le pont du vapeur, une compagnie de soldats attendait de débarquer. Immobiles sous le soleil, épaules contre épaules, la veste couleur de bronze déjà trempée de sueur et les visages rouges sous les calots blancs, ils restaient tellement collés au parapet usé par les embruns qu'on eût dit une rangée de vieilles dents d'or qui auraient mordu un os. Il y en avait un qui vacillait, pâle, comme sur le point de s'évanouir.
- Une livre qu'il tombe, dit Vittorio qui, entre-temps, était arrivé.
Cristoforo ne lui répondit pas. Il regardait les premiers passagers qui débarquaient de la passerelle, comme s'il cherchait quelqu'un.
- Ahmed ... dix centimes ! lança Vittorio, mais il était déjà trop tard, car le soldat se pli sur le bastingage comme une serpillière mouillée et son béret tomba dans l'eau, où les gamins s'étaient aussitôt précipités pour aller le prendre.
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Non, ce n'est pas le moment de faire de l'ironie, pense le lieutenant du bureau politique. Ils vont avoir beaucoup à faire, à Rome. Il faut choisir un bouc émissaire et couvrir de gloire une défaite. Crispi a déjà sauté, Baratieri sautera aussi, et tout redeviendra comme avant. Leur tâche, à la Colonie, sa tâche, est de trouver des héros à montrer aux gens. Les morts, on le sait, sont tous des héros mais il en faut des vivants.
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Juste le temps de savourer son entrée au bras d'une belle femme, puis Chiti dévia sur un groupe de dames, parce qu'il savait que tous les officiers plus ou moins jeunes et célibataires allaient s'abattre sur Margherita comme une bande de requins.
Colaprico se tint à l'écart, appuyé au tronc velu d'un palmier, tandis que Chiti présentait Margherita aux dames, puis s'éloignait pour lui prendre à boire après l'avoir laissée à l'abri des officiers qui croisaient au large, prêts à attaquer. Il s'alluma un autre cigare, soufflant la fumée entre ses dents, et tandis qu'il la regardait, il se surprit à haleter de désir, d'un désir qui lui faisait mal.
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Il n’y a rien de plus trompeur que l’évidence.
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Un officier allemand : "C'est vous qui avez fait Guernica ?"
Pablo Picasso : "Non, c'est vous."
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Ogba allait le dire mais il s'est retenu, parce qu'il sait rester à sa place. Il a beau être de même grade, il n'est jamais qu'un carabinier indigène.
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Nous y somme allés sans préparation, mal commandés et indécis, et, ce qui est pire, sans le sou. En nous fiant à la chance à l'art de s'arranger et à notre bonne mine . Nous l'avons fait pour donner un désert aux plèbes déshéritées du Midi, un débouché au mal d'Afrique des rêveurs, pour la mégalomanie d'un roi et parce que le président du Conseil doit faire oublier les scandales bancaires et l'agitation de la rue. Mais pourquoi est-ce que nous faisons toujours ainsi, nous autres Italiens ?
Mais ensuite, au fur et à mesure qu'ils s'approchaient du fort, cette colère lui est un peu passée, et quand est arrivée une patrouille de la cavalerie indigène, et qu'il a vu les lances, le tarbouch avec la plume de faucon et l'écharpe rouge de l'escadron Cheren, la certitude d'être sauvé a été si forte que le journaliste a cessé d'écrire dans sa tête et a commencé à penser seulement à l'eau, au ventre qui rugit et aux jambes qui lui font mal.
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