AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de kathel


kathel
10 septembre 2011
Jehanne est partie pour Paris à pied avec son maigre baluchon et un ventre déjà rond qu’elle m’avait palper depuis la fenestrelle en riant.
Nous étions séparées pour de bon. Elle, en branle de par le monde, ferait de routes sa demeure, elle traverserait le pays, mesurerait la création à l’aune de sa foulées, elle vivrait sous le ciel tel un aubain, travaillerait en chemin, s’arrêtant où Pierre et son père trouverait de l’ouvrage, elle irait au-delà du grand calvaire qui marquait la fin de cette terre et barrait l’horizon. Sa marche n’aurait plus d’autres bornes que sa fatigue et que celle de ses compagnons et de leurs mules. elle enflerait la vague des marcheurs, ce peuple nomade, composé d’errants, de fugitifs, de jongleurs, de compagnons et de pèlerins. Ceux qui traînaient leur croix, ceux qui coupaient leurs liens, ceux qui marchaient leur rédemption. et moi, je resterai en ma cellule, contemplant les univers que le Christ me donnerait à voir, immobile, toute à mon voyage vertical, à mon ascension par la prière et chacun saurait où me trouver, comme on sait où trouver un moulin ou une tombe. Elle serait une parole vivante livrée au vent et déjà envolée, et moi un mot lourd gravé dans la pierre.
Commenter  J’apprécie          110





Ont apprécié cette citation (6)voir plus




{* *}