AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Aproposdelivres


Un vent noir hurlait par la portière de la carlingue. Parise, sanglé, inclina son crâne chauve vers le fleuve. On distinguait à peine l’eau boueuse du Río de la Plata qui se déversait depuis l’embouchure.
Le pilote avait mis le cap vers le large, en direction du sud-est. Un vol de nuit comme il en avait fait des dizaines dans sa vie, bien des années plus tôt. L’homme au bomber kaki était moins tranquille qu’à l’époque : les nuages se dissipaient à mesure qu’ils s’éloignaient des côtes argentines et le vent redoublait de violence, secouant le petit bimoteur. Avec le vacarme de la portière ouverte, il fallait presque crier pour se faire entendre.
— On va bientôt sortir des eaux territorialesþ! prévint-il en balançant sa tête vers l’arrière.
Hector Parise consulta sa montre-bracelet ; à cette heure, les autres devaient déjà avoir expédié le colis… Les crêtes des vagues miroitaient sur l’océan, ondes pâles sous la lune apparue. Il s’accrocha aux parois de la carlingue, géant chancelant sous les trous d’air. Le « paquet » reposait sur le sol, immobile malgré les soubresauts de l’appareil. Parise le fit glisser jusqu’à la portière. Six mille pieds : aucune lumière ne scintillait dans la nuit tourmentée, juste les feux lointains d’un cargo, indifférent. Sa sangle de sécurité battait dans l’habitacle exigu.
Commenter  J’apprécie          40





Ont apprécié cette citation (1)voir plus




{* *}