Interview de Cédric Robert pour l'émission "Livre toi" et son ouvrage "Souvenirs tenus"
Quoi qu’il en soit, que cela soit ainsi !
J’ai pris le mirador et vogué haut,
Jusqu’à ce que par delà mon seul paletot,
Je vis que jamais je ne retrouverais mes trésors.
J’ai pris les flots à droite toute,
Et cela m’a conduit à gauche,
Ainsi va la vie,
Elle traverse l’autre, elle vous fauche.
Ô vagues de pluie,
Vous êtes tempêtes face à mes solitudes.
Et d’où je vous perçois,
D’un seul éclat de moi,
Je reconnais ce que je suis,
Pourquoi je me noie.
Si l’on peut appliquer ce principe de la pluralité interprétative
à toutes les oeuvres d’art depuis toujours, de nouveaux artistes vont
en faire le principe de l’oeuvre elle-même, le but de leur création.
Ainsi, par des procédés tels que le hasard, l’indétermination des
résultats, ils vont obliger le récepteur du message, et eux-mêmes, à se
confronter à cette ambiguïté d’un signifié qui n’est jamais le même
pour personne. Pour ce faire, ils vont se mettre eux-mêmes en jeu au
milieu de leur oeuvre, dans l’instantanéité de la création, si bien que
chaque choix qu’ils opèrent, l’oeuvre se reconfigure. Bien
évidemment, la structure définitive de l’objet est significative d’une
volonté artistique de départ puisqu’elle est issue de choix préalables
posés par l’artiste, mais l’auteur au moment de la réalisation de
l’oeuvre se trouve face à une multitude de possibilités créatrices qui
vont réaliser l’oeuvre de manières différentes en fonction de ses
choix du moment. Eco dit : « l'oeuvre est ouverte au sens où l'est un
débat : on attend, on souhaite une solution, mais elle doit naître
d'une prise de conscience du public. L'ouverture devient instrument
de pédagogie révolutionnaire ».
Dors, amer amour
De mer et d’or toujours.
Crie, noire envie
D’ivoire, elle qui jamais plus ne rit.
Pleure, enfant abandonné
D’autant de haine maintenant vaine.
Cède, triste espoir
Un christ vomit en existence.
Et enfin dis le mot,
Le mot mort, le mot dort, le mort d’or.
La tentation qui te crucifie,
Tu n’as que faire d’y céder.
Ciel ! Tu peux bien oublier.
En clair, la génération beat a pris les rênes d’une rébellion
systématique et complète contre le système américain tel qu’il
existait. Ils ont remis en cause tout ce qui était considéré comme bien
fondé et rejeté toute l’hypocrisie imprégnant un système, qu’ils
jugeaient injuste et rigide, celui de « l’American way of life » en
préférant la spontanéité au cloisonnement, l’énergie à une société
endormie et corrompue. Cela au risque de se faire littéralement
éliminer par les grandes puissances productives et instances
politiques ainsi que par les forces de police lors de représentations.
Toute cette répression ayant pour unique but de les rendre dangereux
aux yeux d’un grand public déjà troublé par la nature même de leurs
expérimentations et la substance de leurs oeuvres.
Beauté et vérité peuvent-elles coexister ?
Je le crois ;
La deuxième fois, j’y suis né.
A Marina Tsvetaeva ;
"Et alors à nouveau ! ; Moqueries et préjugés ! Mais moi ; de sang stable et décidé !, nous enivrés ! Scribe - humilité - divinité - nous sans vanité - parlons bientôt immensité !" Il sera une aube prochaine où notre rencontre brisera l'absence. Tu l'avais dit, la démesure des mots n'est que le pâle reflet de la démesure des sentiments.
Il est plus important de savoir avoir aimé que de réclamer à la vie ce qu'elle refuse. Le temps n'a pas d'emprise sur le regard du pèlerin des sentiments, de celui qui Diogène de sa pensée s'est débarrassé de la conscience d'une revendication. Un espoir sans espoir, voilà ce qu'est mon plus bel amour.
Quoi qu’il en soit, que cela soit ainsi !
J’ai pris le mirador et vogué haut,
Jusqu’à ce que par delà mon seul paletot,
Je vis que jamais je ne retrouverais mes trésors.
J’ai pris les flots à droite toute,
Et cela m’a conduit à gauche,
Ainsi va la vie,
Elle traverse l’autre, elle vous fauche.
Ô vagues de pluie,
Vous êtes tempêtes face à mes solitudes.
Et d’où je vous perçois,
D’un seul éclat de moi,
Je reconnais ce que je suis,
Pourquoi je me noie.
"De l'être à l'être, il y a ce que nous pouvons"
J’espère un regard. J’espère un regard comme on cherche à être ébloui par des paysages grandis de montagnes majestueuses. Comme on contemple le ciel se peindre d’aube à chaque nouvelle joie. Comme on se noie dans l’horizon bleuté d’un océan pour la dernière fois.
J’espère un regard. Un regard pour en découvrir la clé. Pour pouvoir enfin écorcher la membrane placide d’une image et traverser un corps comme on enveloppe d’un peu de chaleur une prière silencieuse. Comme on lace ses chaussures du bout des doigts. Comme on marche à pas délicats.
J’espère un regard. Beau. Fragile. Léger et dense à la fois. Un regard comme la douceur du chant des oiseaux. Comme l’agilité des félins. Comme le destin fortuit d’une main tendue. Un regard en équilibre sur un fil. Un regard qui nait dans une flaque. Un regard qui meurt dans une fleur.
J’espère un regard. Un regard de ta part. Ton regard. Ce regard dont tu ne sais le nom. Dont tu ne connais la douleur. Dont tu ne goutes la joie. Dont tu n’écoutes les subtiles vibrations. Pourquoi sommes-nous si aveugles ? Pourquoi un regard reste-t-il un simple regard ? Sur tous les trottoirs. Près de toutes les cheminées. Dans toutes les chambres à coucher. Au coin de tous les jeux.
J’espère un regard. Un regard comme une chimère. Un regard comme un rêve. Un regard comme une rumeur. Ni les voyages ni l’introspection, ni les paroles ni les promesses, ne semblent en être les porteurs. La rumeur d’un regard. Ta rumeur. Notre rumeur. Au fin fond de ses couleurs.
J’espère un regard. J’espère un regard comme on espère te trouver. Comme on pleure de ne pas découvrir son reflet dans une de tes larmes. Comme on rit de ne pas exister dans un de tes sourires. Comme on croit à une des tes promesses. Comme on oublie d’oublier, avant d’oublier de se souvenir.
J’espère un regard. Un regard qui porte sa valeur au-delà du regard. De sa vision étroite. De sa profondeur friable. De sa sincérité anéantie. De son espérance idiote. Un regard sans départ. Un regard sans fin. Un regard suspendu dans le vide de ton relfet. Au centre de ton oubli.
J’espère un regard. Un regard qui nait à chaque nouveau battement de cils. Un regard dont la mémoire s’éveille à chaque paupière fermée. Un regard perçé du regard. Perçé du brin de chance de tes yeux. Enveloppé par la fragilité de tes mains. Blotti dans chaque venue de ton soufle délicat.
Mais, tu ne vois pas. Comme moi. Tu ne verras jamais. J’espère un regard. Ton regard.