AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Céline Minard (456)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Faillir être flingué

Entre moutonnement de sous-bois et contreforts montagneux, la prairie respire.

Les nuages roulent sur sa fourrure généreuse que creusent et hérissent les caprices de bourrasques.



Les rivières y dessinent leurs murmures liquides.

Les truites fario mouchetées d'or, posent sur les galets leurs ventres doux.



Le long de l'herbe soyeuse et drue, foisonne la vie, à tous les étages.



Sauterelles craquantes, gros bourdons patauds, castors affairés, antilopes aux yeux tendres, bisons nonchalants, jeunes daims en rut et coyotes à l'affût.

Mais aussi tribus indiennes, trappeurs, cow-boys, migrants bringuebalant sur leurs chariots bâchés.



Des chemins qui se croisent, des liens qui se nouent, des destins qui s'entremêlent sous l'oeil vigilant de "Eau-qui-court-sur-la-plaine", une squaw solitaire aux pouvoirs un peu magiques, qui pourrait bien être l'âme de cette prairie.



J'ai traversé ce livre comme un rêve éveillé.

Ruisselé sous la furie de l'orage, déchargé mon colt sur la porte du saloon, cavalé bride abattue sur un appaloosa pommelé de gris, dans cet océan vert.



Un vrai régal.
Commenter  J’apprécie          84
Faillir être flingué

Si je devais rapprocher Faillir être flingué d'une autre de mes lectures récentes, je pencherais d'avantage vers Le sillage de l'oubli de Bruce Machart pour l'ambiance western évidemment, mais aussi pour ses protagonistes nombreux aux personnalités bien trempées et finement développées. Les histoires individuelles s'entrelacent ici les unes dans les autres pour trouver leur cohérence dans le jeu final et je suis bien en peine de vous résumer l'ensemble.



J'ai du mal à exprimer mon ressenti de lecture. Faillir être flingué nécessite une certaine concentration que je n'avais pas ces jours-ci et j'ai le sentiment d'être passé à côté de l'essentiel de la narration. Toutefois, je me suis laissée embarquer plus d'une fois par le récit, les dialogues, le style de l'auteur riche, précis et hyper-visuel. J'aurais volontiers profité de cette fiction confortablement installée dans un fauteuil de cinéma. Les paysages y seraient grandioses à embrasser, le cliquetis des gâchettes accentuerait le suspense, les hordes de chevaux déborderaient l'écran et Sally serait d'autant plus séduisante derrière son comptoir. J'ai ri sincèrement en imaginant ces bourrus cowboys dans leur bain d'eau chaude, j'ai tremblé lorsque la lame froide d'un rasoir a glissé sur ma joue…
Lien : https://synchroniciteetseren..
Commenter  J’apprécie          81
Faillir être flingué

Passé quelques difficultés à me retrouver dans tous ces personnages, j'ai beaucoup aimé ce roman par sa puissance poétique mêlée à des passages parfois crus (on est au Far West, quand même et les cow-boys et les indiens ne font pas toujours dans la dentelle quand il s'agit de se venger). J'ai aussi beaucoup apprécié les descriptions du Far West, mais aussi les liens entre indiens et cowboys, parfois loin des clichés du western classique même si on retrouve beaucoup de stéréotypes communs. Enfin, il y a ce souffle chamanique et spirituel qui parcourt les plaines et donne à l'ensemble un "je ne sais quoi" d'onirique.

Je reste bluffée de découvrir que l'auteur est une auteure et française de surcroît!
Commenter  J’apprécie          80
Faillir être flingué

Les plaines, les grottes, les grandes étendues, les rivières.



Des indiens, des blancs, des frères, des femmes.



La musique, le vol, les vaches, les moutons, la rancune, les coups de feu.



----------------------



Le roman débute avec les personnages du livre que j'ai eu un mal fou à identifier et à reconnaître par la suite. On passe d'une fratrie à un indien à une musicienne, le tout dans des décors différents. C'était comme s'ils évoluaient dans l'immensité du territoire, de façon parallèle. Une colonne pour chaque groupe. Puis on revenait à la première colonne.



J'étais déjà perdue.J'essayais de me re-situer les personnages.

J'ai donc commencé à perdre un peu le fil mais la lecture n'était pas désagréable, juste brumeuse (mais je ne voulais pas noter qui était qui et qui faisait quoi sur une feuille à part ; j'ai attendu).

Puis il y a eu cinquante pages pendant lesquelles j'ai été à deux doigts de refermer le livre à jamais tellement je m'ennuyais. Il ne se passait que des événements dissociés les uns des autres.



Enfin. La réunion des personnages lorsqu ils s'établirent peu à peu dans la ville, qu'ils se parlèrent, se bagarrèrent, se lièrent les uns aux autres, ce fut comme si tout devenait plus lumineux, plus vivant. C'est à cet instant là seulement qu'ils m'ont intéressée.



-----------



Je garde donc un avis très mitigé de ce roman car il ne m'a réellement plu que lorsque j'ai atteint la page 180 (alors que le livre en comporte 320) avec deux pages que j'ai trouvées magnifiques dans l'émotion qu'elles m'ont donnée (page 218-219).
Commenter  J’apprécie          80
Faillir être flingué

malgré un début de récit un peu âpre qui présente successivement les différents protagonistes sans qu'on sache de quelle manière ils sont ou vont être liés les uns aux autres,je me suis retrouver complétement embarquer par ce western lumineux (en opposition avec la vague crépusculaire). Habité par une galerie de personnages,aussi intéressants et passionnants, haute en couleurs l'histoire revisite le mythe fondateur du genre avec pour essence l'idée de ce que cela aurait pu être à travers la naissance d'une communauté,de liens,d'échanges,d'amitiés.

j'en ai terminé les 150 dernières pages avec un énorme sourire aux lèvres
Commenter  J’apprécie          80
Faillir être flingué

Un conte western emblématique et jouissif, une subtile réflexion sur la possibilité de l’utopie.



Publiée à l’automne 2013, la huitième œuvre de Céline Minard s’attaque à un nouveau genre littéraire amplement et solidement codifié : à l’instar de son travail sur le roman de SF post-apocalyptique (avec « Le dernier monde » en 2007) et sur le récit médiéval (« Bastard Battle » en 2008, et, d’une manière différente, « Les Ales » en 2011), « Faillir être flingué » s’empare du western, joue voluptueusement avec ses signes constitutifs, et rend au lecteur une double subversion, l’une visible et relativement anodine, reposant sur le plaisir de la désacralisation respectueuse des icônes, l’art du récit et de la création de personnages forts, l’autre plus dissimulée, proposant subtilement une lecture potentiellement utopique et discrètement politique de l’épopée de la Frontière.



Convoquant avec un plaisir réel et communicatif les pionniers et leurs chariots bâchés (encore rudimentaires et fragiles, les monstrueux « Conestoga » n’apparaîtront que plus tard), les trappeurs, les chercheurs d’or, les Indiens (Dakotas et Pawnees), les chasseurs de primes, les tenancières de saloon-bordel, rudes et tendres à la fois, les gardiens de troupeaux, fiers de leurs bovins et comme toujours presque honteux de leurs ovins, les blanchisseurs chinois, les musiciennes virtuoses égarées dans l’Ouest, les chamanes en communion intense avec nature et destin, les coureurs de prairie durs à la peine et difficiles à perturber, et bien entendu, les barbiers (fournissant la matière d’une scène d’anthologie, parmi bien d’autres dans le roman, résonnant immédiatement avec notre imaginaire nourri par les films « sérieux » des années 40 et 50 comme par ceux des années 60 et 70, nourris de second degré et déjà de jouissive auto-référence), Céline Minard nous fait participer en direct à la naissance d’une ville au milieu du grand rien, arc-boutée sur sa douzaine de personnages fondateurs, hauts en couleurs, richement ambigus, aux motivations incertaines et mobiles, au verbe fort, à la flamboyance garantie, aux soifs d’alcool et de jeu raides à étancher, aux poings sûrs et à la détente des Colts et des Winchesters bien affûtée. Il serait dommage de dévoiler les péripéties de cette éclosion, les interactions, les éclats de rire, les échauffourées et les rebondissements de l’intrigue : affirmons en tout cas que l’art de conteuse de Céline Minard fait ici merveille.



Derrière le conte de la frontière, la truculence farceuse et les postures attachantes des personnages, l’auteur nous livre aussi une captivante réflexion, en filigrane, sur le contenu utopique de la frontière, thématique qui irrigue le cœur du genre western, magnifiquement décrite dans l’essai fondateur de Raymond Bellour (« Le western – Approches et Mythologies ») dès 1966, et à laquelle Céline Minard apporte une roborative contribution, en permettant, dans le contexte d’extrême violence et de cruauté pouvant s’abattre à tout moment qui marque le lieu et l’époque, à un délicat couplage de bienveillance et de savoir-faire guerrier de s’établir et, peut-être, de prévaloir, sans fallacieuse apologie d’un libertarianisme à tous crins, et sans rejet automatique d’une Loi extrinsèque (mais avec examen sans complaisance de sa légitimité lorsque la possibilité de sa corruption est avérée). L’intelligence de ce questionnement politique, tout en petites touches, laisse le lecteur bien songeur à l’issue, et c’est là, aussi, l’un des signes de la grande littérature, me semble-t-il.

Commenter  J’apprécie          80
Faillir être flingué

J'ai eu un peu de mal au départ à bien cerner les nombreux personnages, tout se percutait dans ma tête. Mais petit à petit, tous ont pris vie sous mes yeux, comme a pris vie cette ville sortie de nulle part.

Je ne pensais pas aimer les western, et pourtant là j'ai pris un grand plaisir à lire tous les clichés du genre : saloon, maquerelle, flingues dans toutes les poches, attaques d'Indiens, scalp des ennemis, chinois blanchisseurs, cow-boy à la gachette facile...

Céline Minard nous montre ici un réel talent pour donner vie à des contextes surprenants en littérature. J'avais adoré "Bastard Battle" qui mêlait moyen-âge champenois et ninja, le voyage dans le grand ouest américain m'a tout autant transporté.
Commenter  J’apprécie          80
Faillir être flingué

Un western ? Avec des cow-boys et des indiens, le grand ouest américain ? Ecrit par une française au XXIe siècle ? Oui, et ce fut grandiose.

Certes les débuts ont été difficiles. Il a fallu s’approprier les personnages et le contexte : l’auteure n’est pas très aidante, en pratiquant l’économie de mots et la narration non linéaire. Elle explique peu, laisse le lecteur vivre les scènes et faire les liens.

Les personnages sont d’abord dispersés. Puis tout s’emballe : les hommes se rencontrent, se toisent, rendent les coups et feront corps. Et je réalise à quel point je me suis attachée à eux quand je comprends que je suis en train de dévorer les derniers chapitres le ventre noué.

Une lecture pas toujours confortable donc, mais derrière la rudesse, la brutalité, c’est la communauté des hommes qui est au cœur du roman.

Un roman sombre, sensoriel, parfois compliqué mais dont on ressort revigoré. Épatant.
Commenter  J’apprécie          71
Faillir être flingué

J’avais entendu parler de ce livre à sa sortie. Un western écrit par une femme (quelque chose présenté comme une incroyable prouesse, comme s’il y avait des domaines inexplorés par les femmes), et une allitération qui gratte dans le titre longtemps après qu’on ait fini de le prononcer, cette idée de lecture m’était restée dans la tête.

La lecture commence laborieusement. Des personnages dans tous les sens, que l’on rencontre, que l’on quitte, que l’on retrouve, tout cela dans un grand fouillis et avec une certaine difficulté à les identifier. Je me suis, pendant un bon moment, demandé où ce livre allait et où l’autrice voulait en venir.

Ce n’est qu’une fois passées les 80 ou 100 premières pages que les choses ont commencé à prendre forme. Tous ces personnages ont fini par converger et, ce que Céline Minard finit par nous décrire, c’est comment des hommes et des femmes disparates, avec des personnalités parfois bien trempées et des passés parfois lourds réussissent à faire communauté, au fil d’événements tragiques ou burlesques. Une communauté qui se développe de façon organique, sans les piliers d’une justice externe, qu’elle soit étatique ou divine. Une communauté un peu idéale où toutes les origines finissent par se mêler harmonieusement, une communauté à la Docteur Quinn,

Cela donne un livre assez étrange, dont la lecture a fini par me plaire, même si c’est avant tout un livre assez léger, avec lequel il ne faut pas bouder son plaisir immédiat, sans chercher à en tirer de profonds enseignements ni à découvrir un style particulier. Un livre qui devient simple une fois qu’on en a franchi le seuil, pour une lecture qui détend et des personnages auxquels j’ai fini malgré tout par m’attacher.
Commenter  J’apprécie          70
Plasmas

Une écriture magnifique !

Je n'avais lu qu'un seul autre livre de Céline Mignard, "Faillir être flinguer", et j'ai retrouvé ce style si personnel, d'une lecture exigeante (car le texte est par moment très cérébral, ou dense, ou technique) mais qui nous envoûte. Et qui dans ce nouveau titre nous transporte dans un monde futur imaginé avec cohérence, avec force, avec précision et surtout avec une immense originalité.

C'est un univers hypnotisant et effrayant à la fois, le résumé éditeur est très juste : « un univers renversant, où les espèces et les genres s’enchevêtrent, le réel et le virtuel communiquent par des fils ténus et invisibles. »

Le thème de l’emprise de la technique, y compris jusque dans le vivant, celui du devenir humain, voire de la fin de l’humanité, sont bien sûr souvent traités mais Céline Minard l’aborde d'une façon singulière, sous le signe de l’hybridation. Elle a une force d’imagination incroyable pour faire exister des situations de science-fiction montrées comme des reportages car elle les décrit avec la plus grande précision technique, ce qui les rend crédibles, et en même temps avec une vision si puissante qu’elle fait vaciller nos repères, nous donne à voir, rêver ( entre le rêve et le cauchemar ) et à penser.

Je ne fais pas partie de l’immense population en France (dont quelques-uns de mes proches) qui n’aime pas les nouvelles, au contraire. Ce dédain majoritaire est sans doute la raison pour laquelle ce mot tabou « Nouvelles » n’est pas inscrit sur la couverture, mais il me parait honnête de préciser que les chapitres y ressemblent fortement puisqu’ils forment chacun des univers autonomes sans lien entre eux, sauf le thème général bien sûr. Par exemple, on ne voit aucun personnage revenir d’un chapitre à un autre.

Et cet ouvrage me semble court par rapport à son ambition, celle de, comme le définit encore une fois très justement, il me semble, le résumé éditeur, créer un « livre-monde », même si c’est dans une « forme éclatée et renouvelée. » En fait, presque chaque chapitre aurait mérité de devenir un roman. Cela crée une frustration (peut-être à dessein) de ne pas s’immerger plus longtemps dans chaque capsule d’espace-temps imaginée. La fin aussi est trop rapide à mon goût. Mais attention : elle est tout de même belle et signifiante.

Alors que ces réserves ne soient pas interprétées comme une dépréciation du genre de la nouvelle car il est magnifique par ailleurs, ni de ce livre bien sûr, qui est poétique, intelligent et original.

Commenter  J’apprécie          70
Faillir être flingué

Un texte merveilleux, drôle, tour à tour sérieux et loufoque. Burlesque. Parfois tout à fait déjanté. Un texte dans lequel pas un mot ne dépasse l’autre jusqu’à ce qu’un terme cru troue l’ensemble et ne le fasse exploser. Un livre sans temps mort et sans cesse au confluent de genres différents. Un livre inclassable que j’ai trouvé particulièrement original.



Un joyeux capharnaüm que Céline Minard nous évoque avec talent par tableaux successifs. Les personnages sont ceux des grands western Hollywoodien, le cow-boy solitaire, les gars au chariot, les indiens, la brute.....les filles, Tableaux courts qui s’étoffent au fur et à mesure que les chemins des protagonistes se croisent, se mêlent intimement, se repoussent, s’attaquent et s’approchent.

Une sacrée réussite.

Commenter  J’apprécie          70
Bacchantes

La police de Hong Kong est sur les dents. Trois braqueuses punko-foldingues et un rat ont investi une cave à vin géante, logée dans d‘anciens bunkers anglais hypersécurisés, où un homme d’affaire astucieux - et aux dents longues - héberge les millésimes au prix inestimables de tous les plus riches collectionneurs de la planète, qui souhaitent ainsi échapper au fisc. L’image délirante et symbolique d ‘une société capitaliste où la dérive n’a plus que les limites de l’imagination.



Les trois braqueuses sont beaucoup mieux organisées que la police, qu’elles narguent avec d’autant plus de plaisir et de provocations que, on le comprend peu à peu, leurs intentions sont simplement de monter un bon coup pour se moquer des riches et des puissants. Un typhon arrive dans 15 heures et il n’y a pas de temps à perdre.



La fin est des plus opaques, j’ai été rassurée en constatant sur ce site que je n’étais pas la seule à n’y avoir rien compris.



Si on prend ça comme une galéjade, une satire de roman noir, une bonne blague qui cherche à démonter un certains nombre de stéréotypes, c’est assez cocasse et réussi.

Si on prend ça comme un roman de littérature, c’est d’une maigreur qui laisse affamée, et songeuse à l’idée que j’aurais pu laisser 13 euros 50 là-dedans (on ne peut même pas dire "Ne perdez pas votre temps" tellement c’est court). Les pieds de nez astucieux et fariboles rigolotes ne suffisent pas à compenser le manque d’intrigue, les pistes lancées non abouties, la superficialité du truc et des personnages.



Bon, Céline Minard, c’était marrant, cette bonne blague écrite à la va-vite, on dirait un défi lancé à la sortie d’un stage d’œnologie. Mais ça c’est bon pour une soirée comique entre copains. Quand est-ce que vous repassez à la littérature ?
Commenter  J’apprécie          70
Bacchantes

Décidément, le "style Minard" me va bien: ça ne manque ni de créativité, ni de portraits hauts en couleur, comme je les aime. Revisiter le thème du braquage au féminin ( 3 fortes têtes, non 4, parce que la "flic" n'est pas mal non plus), dans un bunker souterrain, sensé abriter les plus grands crus du monde, à destination de mecs superfriqués, il fallait y penser. Et je ne vous parle pas des détonateurs utilisés pour miner le lieu, alors qu'il devait servir de refuge aux nantis, pendant que soufflerait un typhon dévastateur sur Hong Kong. Un régal, vous dis-je. J'avais déjà été plus que favorablement impressionnée par " Faillir être flingué". Là, je suis confortée dans mon opinion, le style Minard demande qu'on s'y attarde.
Commenter  J’apprécie          70
Bacchantes

Hong-Kong, sa baie. Le vent souffle de plus en plus fort depuis trois jours. Aucun autre bruit ne vient le parasiter. Le typhon approche. Comme le monstre mythologique, il attend son heure pour frapper. Double attente, double peine pour la brigade d’intervention : trois femmes ont pris en otage la cave d’Ethan Coetze, propriétaire richissime de grands crus millésimés. Estimés à 350 millions de dollars. Un braquage dans la cave à vin la plus précieuse et la plus sécurisée de la planète, c’est insensé. Installée dans de vieux bunkers de l’armée britannique, elle semblait inattaquable. Et pourtant, la Clown la brune et la bombe ont réussi à franchir tous les obstacles technologiques. Grâce à un rat. D’extravagantes braqueuses, en escarpins et perruques vertes, belliqueuses et railleuses, à la descente rapide qui jouent aux quilles avec les bouteilles des meilleures cuvées. Laissant pantois Jackie Thran la cheffe de brigade, Marwan Cherry le négociateur et Coetze. Leur requête pour l’instant : un nécessaire à maquillage, de luxe. Coetze décide de leur remettre en main propre… le maître des lieux, tel Dyonisos, se dévêt et pénètre dans l’antre. Retrouver ses bouteilles fameuses, son capital, sa fortune. Contempler les robes, sentir les arômes, et boire jusqu’à l’ivresse, mais c’est sans compter sur le dément trio.



Un roman pétillant, un flot de mots percutants, une écriture enivrante, une histoire subversive, des personnages effervescents… Une fulgurance à déguster sans modération.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
Commenter  J’apprécie          70
Le Grand Jeu

J'étais intriguée par les livres de cet auteur dont j'avais lu et entendu des critiques élogieuses.

Ce roman m'a laissé une impression assez unique et je ne pense pas pouvoir vraiment le comparer avec un autre texte. le thème qui m'a attirée ici est le choix que fait l'héroïne de la solitude et de l'isolement, vivre à l'écart de la société. L'héroïne est très riche (au point de pouvoir acheter un territoire de montagne pour en faire sa propriété en haute altitude), ingénieur ou scientifique capable de concevoir les plans de son habitacle et maîtriser les technologies qui sont associées à sa survie, sportive (pour évoluer à une telle altitude et dans le milieu aride et risqué de la haute montagne), musicienne et cultivée, philosophe à ses heures... Cela donne un mélange insolite et j'ai mis du temps avant de comprendre un de ses objectifs dans cette expérience qui est l'analyse de ses propres réactions comme si elle était son propre rat de laboratoire en milieu extrême.

Certaines de ses pratiques pourraient s'appliquer à un séjour dans l'espace ou une navigation en solitaire mais le contexte choisi par l'auteur relève presque de la science-fiction.

Le choix du titre m'a poussée à chercher plusieurs interprétations mais il est finalement le fil rouge de la réflexion sociologique (?) et existentialiste qui parcourt tout le monologue intérieur ou du moins le récit de la narratrice à la première personne.

Et puis il y a l'irruption dans ce jeu du personnage de l'ermite, absolument incongru, drôle et presque métaphysique qui fait s'élever cette expérience scientifique et humaine à une spiritualité inattendue dans sa forme primaire.

S'agit-il de la rencontre d'un être civilisé avec un supposé sauvage comme le serait Robinson avec Vendredi ou plutôt la découverte de la puissance d'un maître Yoda qui ne paye pas de mine mais dont la sagesse est bien plus profonde que les apparences ?

Je conseille en tout cas cette expérience de lecture qui m'a beaucoup plu.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
Commenter  J’apprécie          72
Faillir être flingué

Un régal ! Les personnages de ce western défilent sous nos yeux et dans nos oreilles comme dans une BD de nos 10 ans, tous les codes y sont, savamment maîtrisés et rafraîchis par un je ne sais quoi de bienveillant. Je ne sais pas comment elle s'y prend, la Minard, mais on jurerait qu'elle a passé son enfance dans les grandes plaines, enlevée par une tribu Pawnee, sauvée et rendue aux siens par une femme-médecine Dakota pour se retrouver à planter des clous dans les bicoques d'une ville nouvelle bientôt desservie par le chemin de fer. Un régal, je vous dis !
Commenter  J’apprécie          70
Faillir être flingué

Certainement une réussite, ce western foisonnant, ample, juste surtout. Il semble presque jaillir d’un auteur local, tant les personnages qui ne sont pas des cow-boys, mais des pionniers ou des aventuriers, tant les coutumes, vestimentaires, culinaires et autres, tant, enfin, les paysages du far-west sonnent authentiques. Mais tout cela en fait-il un objet littéraire de haute volée, comme couramment exprimé ?

Jeffrey et Brad sont deux frères, qui conduisent un charriot tiré par des bœufs, transportent leur vieille mère mourante et hurlante et sont escortés par Josh, le fils de Brad, et une petite fille abandonnée. Eau-qui-court-sur-la-plaine est une Indienne dont le clan a été décimé et qui est dotée de pouvoirs chamaniques. Elle guérit Gifford atteint de la variole. Élie vole le cheval de Bird Boisverd qui le poursuit et le retrouvera dans cette bourgade naissante où tous échouent, entre autres Zébulon, Arcadia la contrebassiste, etc. Déjà installés, un barbier, chirurgien à l’occasion, un saloon avec ses portes battantes, tenu par Sally, le fusil à proximité, mère maquerelle qui agrémente son bar de quelques prostituées, et Nils avec ses deux filles qui tiennent un campement-hôtel et un élevage de moutons à laine rare et précieuse.

La vie s’organise, chacun prend une initiative et on voit se créer une quincaillerie, un ranch, un établissement de bains, un service postal, une blanchisserie, tenue bien sûr par des Chinois. Le commerce s’établit, avec les Indiens notamment, des coups de feu s’échangent avec la bande de pillards à Quibble, également avec des tueurs à gage qui en veulent à Zebulon, et c’est alors que se relate le seul itinéraire d’un des personnages du roman, occasion de prendre un peu (assez peu, en vérité) de recul sur la vie politique et sociale des États-Unis du XIXe.

L’auteure est réellement parvenue à recréer l’ambiance d’une conquête de l’Ouest telle qu’on l’imagine. Justement ! On est dans un monde connu, avec des personnages quelque peu stéréotypés, et s’il n’y a pas de fausse note, c’est probablement grâce à une documentation précise et à l’écriture délicate et avisée de Céline Minard. L’auteure a écrit une sorte d’épopée dramatico-burlesque, qui tient de la BD et du scénario de film, qui a du souffle, ne faiblit pas, mais qui manque un peu d’âme ou de grâce littéraire, qui gagnerait à respirer davantage, à surprendre le lecteur. Au lieu de quoi, l’action prédomine, les descriptions prennent le pas, et les personnages semblent se résumer à leur impulsivité, leur ingéniosité, leur ambition de réussite et leur colt. Au delà de quelques anicroches, le Bien l’emporte sur le Mal, l’amitié sur la rivalité, la solidarité sur les coups bas. Ouf, la morale est sauve !
Lien : http://lireecrireediter.over..
Commenter  J’apprécie          71
Le Grand Jeu

La narratrice a décidé de se retirer du monde afin de se questionner sur le sens de la vie. [Mouais, pourquoi pas, que ce soit le sens de la vie ou autre chose, ce n’est ni la première ni la dernière.] Pour ce faire, elle fait construire un refuge à la pointe de la technologie, accroché à une paroi d’un massif montagneux. [Je suppose que la dichotomie high-tech/vie sauvage est le fondement d’une réflexion philosophico-vitale.] On suit ses journées au grand air, la construction d’une routine rythmée par le rien qui se fond dans le tout, l’organisation d’une vie parfaitement autonome, et la rencontre avec un quelque chose, un quelqu’un qui vient perturber cette appropriation totale et auto-proclamée d’un espace naturel extrême. Le tout sur toile de philosophie de bas étage.



Le sujet est au moins aussi vaste que l’environnement dans lequel elle situe son récit. Malheureusement, elle l’aborde sans finesse ni enjeu. La solitude choisie de son personnage s’est heurtée à mon ennui profond de lectrice. L’écriture de l’auteure est sur le fil : le fond seul permet de décider de sa qualité, elle sert autant qu’elle dessert. Et finalement, l’avalanche de termes techniques et les formules ronflantes rendent la prétention de cet ermite encore plus criante et en font un ouvrage exaspérant et sans intérêt.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
Commenter  J’apprécie          71
Faillir être flingué

Faillir être flingué ne m’a pas transporté dans le Far ouest américain.

Pourtant, je suis une habituée des Western cinématographiques à cause de mon père.

J’ai hésité entre deux choix : Faillir être flingué (Prix inter 2014) et des titres de Jim Ferguson.

Résultat, j’ai choisi le mauvais pour moi. Oui, elle a reçu un prix mais celui-ci est très ennuyeux au possible.

La façon d’écrire, nous avons bien du « nature writing » (pas tellement fan) à la sauce western, avec des personnages peu attachants. Cela manque beaucoup de passion dans ce roman. Si j’aurais fait partie du jury, ce n’est pas elle qui aurait gagné. Peut-être que Jim Ferguson ne révolutionne pas le genre mais au moins, les histoires sont un minimum plus passionnantes pour une éventuelle adaptation cinématographique. Comme si le lecteur devait garder ses distances avec ce titre…Si j’avais su que ce titre prometteur ne tiendrait pas ses promesses…Abandon !

Commenter  J’apprécie          70
Le Grand Jeu

J'ai d'abord cru que je me retrouvais dans un roman style Into the wild,puis je me suis retrouvée face à de véritables sujets de philo de Bac .



" Est-ce qu'on apprivoise le nourrisson avant de dresser l'enfant ? "



Ou encore :



"Peut-on s'oublier au point de s'accueillir ? "



En fait j'ai accompagné une femme dans une retraite philosophique et j'ai tenté de jouer le jeu pour trouver des réponses au sujet principal de l'épreuve qu'elle s'est imposée : " Comment Vivre "



"Les choses importantes de la vie ne sont que vide, pourriture, insignifiance, cabots qui se mordent, gamins qui se chamaillent, qui rient et pleurent l'instant d'aprés ."



La solitude, l'éloignement nous entrainent inévitablement vers des interrogations profondes .La vie serait-elle un jeu? Une grande roue de la fortune ou de l'infortune? Pleine de défis, de promesses ,de pertes, de profits , de conflits intérieurs,de rituels, de solitudes ? Nous offre t'elle une seconde chance ?



"Est-ce que le plaisir peut être défini par l'absence de douleur ?"



Dans son refuge high-tech , cette femme s'interroge. L'isolement qu'elle s'impose la met à l'épreuve . La faune et la flore y jouent un rôle important et une rencontre inattendue va pourtant bouleverser ses plans .



"Qui suis-je ? Qu'ai-je négligé qui conduit au bonheur ?"



Un roman surprenant,curieux,insolite ,déroutant ,un sacré risque que prends l'auteur après son magnifique roman "Faillir être flingué",elle joue avec le feu ,et risque quelques flinguages au passage...



Alors "Le grand jeu" va-t'il gagner le Coeur des lecteurs ou pas ?



Le mien a gagné quelques belles citations ,quelques interrogations et m'a donné envie d'une retraite mais uniquement pour lire,lire,lire encore et toujours .



"Je m'exerce et cherche à savoir si l'on peut vivre hors jeu ..."



À découvrir si les jeux et les enjeux d'une quête spirituelle vous tentent ou si comme moi le dernier roman de Céline vous intrigue quitte à en ressortir déconcertée .




Lien : http://dealerdelignes.worpre..
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Céline Minard (1882)Voir plus

Quiz Voir plus

Séries tv années 60

Comment s'appelle le supérieur en fauteuil roulant, de John Steed et Tara King dans la série "Chapeau melon et bottes de cuir" ?

Casse-noisettes
Belles-gambettes
Mère-Grand
Papa-poule

11 questions
36 lecteurs ont répondu
Thèmes : série tv , télévision , années 70 , souvenirs , titres , acteurCréer un quiz sur cet auteur

{* *}