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4.14/5 (sur 45 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Varsovie , le 08/04/1929
Mort(e) le : 29/9/2014
Biographie :

Charles Dobzynski est un écrivain et poète français.

Il naît en Pologne, mais sa famille émigre en France lorsqu'il est à peine âgé d'un an.

Il publie son premier poème en 1944 dans un journal de jeunes issu de la Résistance, Jeune Combat. Fin 1949, Paul Éluard présente les premiers poèmes de Charles Dobzynski dans Les Lettres françaises. Sur proposition d’Aragon il entre à la rédaction du quotidien Ce soir.

Il a été un chroniqueur notable aux Lettres françaises et ses contributions à Action poétique sont importantes. Il collabore à de nombreuses autres revues et traduit Rainer Maria Rilke.

Par ailleurs, il appartient à l'équipe de direction de la revue Europe dès le début des années 1970, aux côtés de Pierre Abraham et de Pierre Gamarra, puis il en devient le directeur de publication.

La bourse Goncourt de poésie a été attribuée à Charles Dobzynski en 2005 pour l'ensemble de son œuvre. Il est Chevalier des Arts et Lettres, membre de l'Académie Mallarmé et président du jury du prix Guillaume Apollinaire.
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Lecture par Talila & Laura Elko Intermèdes musicaux par Teddy Lasry, pianiste, clarinettiste & compositeur La poésie yiddish est le domaine des femmes ! Qu'il s'agisse de poésie religieuse au 17esiècle, ou lors de la renaissance littéraire de la langue au 19esiècle, les femmes poètes ont toujours été très présentes pour traiter des grands sujets universels: l'amour, la famille, le corps, la sexualité, la maternité, la société. Après la Shoah, alors qu'on la croyait disparue à jamais, la poésie yiddish renaît, s'imposant fièrement aux premiers rangs de la littérature mondiale. Et de redécouvrir la force féminine des motsqui résonnent, s'adressent aux contemporains, plus modernes que jamais, les interpellent, les étonnent, les émeuvent, les séduisent. Le choix des poèmes issus de L'Anthologie de la poésie yiddish met en valeur l'oeuvre de celles qui ont vu dans le yiddish le moyen d'exprimer leurs émotions et opinions. Parmi elles:Malka Heifetz-Tuzman,Reïzl ychliska, Kadia Molodowski, Dora Teitelboïm et bien d'autres. Programme proposé par l'Institut polonais de Paris, dans le cadre du Festival des Cultures Juives. À lire – Anthologie de la poésie yiddish. le Miroir d'un peuple, édition et trad. du yiddish par Charles Dobzynski, collection Poésie, Gallimard, 2000.

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Citations et extraits (228) Voir plus Ajouter une citation
Charles Dobzynski
La tomate

Trop timide, la tomate
Devient écarlate
Quand on lui dit qu'elle est belle
Un rien l'épate.

Elle se dresse sur ses pattes
Pour imiter les hirondelles
Elle rêve d'avoir des ailes,
S'arrondit, se gratte,
Se gonfle d'eau, se dilate,
Mais a chaque fois ça rate :
Aucune plume ne pousse
A son épaule tendre et douce.

La tomate échec et mat
Se résigne, s'acclimate,
Mais sous son air ombrageux,
Puisque le ciel est paradis perdu
Elle mijote son jus d'aromates,
Un songe rouge et nuageux.

(Extrait de Qu’est-ce qui mijote dans ma marmite à mots)
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Charles Dobzynski
La poésie, c'est toujours l'inattendu.
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Comme sur une charrette on dérobe une pastèque
Je voudrais chiper la lune avant qu’il ne fasse jour,
L’emporter sous ma chemise et la sentir sur ma peau
Et vagabonder ainsi la main au fond de ma poche
Chantonnant et sifflotant - moi le luron lumineux.

Les ruelles, les marchés, les tavernes, les asiles
Écoutent comment mon corps joue et chante tout à coup.
Et jouant ma sérénade et chantant je le conduis
Par les rues comme le dit le Cantique des Cantiques,
Mais je suis tombé soudain parmi les veilleurs de nuits,
Ils m’ont cogné tour à tour, coups en pluie et coups en grêle,
M’ont fait saigner, m’ont blessé, battu à mort parce que

Comme sur une charrette on dérobe une pastèque
J’ai chipé la lune avant que le jour ne soit levé
L’emportant sous ma chemise à la chaleur de ma peau
Et vagabondant ainsi la main au fond de ma poche,
Chantonnant et sifflotant – moi le luron lumineux.

(Jacob Sternberg)
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Dans une larme du temps
Comme il est dur
De sertir
Un sourire,
Une mélodie
Se couvre
De nuages
Le chemin
Du berceau.
Seul le bleu, ce bleu-là,
Galope
Sur un faon
Et veut percer de part en part
Le brouillard
Et le
Temps.
     
     
Rivka Basman Ben-Haim
née en 1925 à Ukmergué, Lituanie.
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(Marc Chagall)

Je m’éveille dans la douleur
D’un nouveau jour, avec des espérances
Qui ne sont pas encore peintes,
Qui ne sont pas empreintes de couleurs.
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ULTIME BILAN

Au moment où j'établis
L'ultime bilan,
Comptant et mesurant
Comme sur un échiquier le mouvement
De mon parcours sur les sentiers
Depuis le berceau jusqu'à l'instant présent,
Il me semble
Qu'à moi même
Je fus et suis restée aveugle,
J'ai cherché chez les autres les failles.
Je n'ai jamais assez
Aimé. Loué. Accordé ma confiance.
Entre le oui et le non
Je n'ai su construire aucun pont.
J'ai trop haï plutôt que de comprendre,
Et trop souvent je me suis tue
Lorsqu'il fallait jeter la pierre.
J'ai cru que chaque jour était un fruit
Succulent et mûr
La nuit une forteresse
Et le rêve un toit.
Je n'ai pas su
Que la vie - dur métier,
Il te faut en faire l'épreuve
Et l'exercer.

Dora Teitelboïm
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Cherche l’amour

Cherche l’amour, mais n’en demande point mesure,
de lui n’exige point exactitude et loi.
La vague vient portant une averse d’écume
Elle te lave avec les astres et l’azur.

Cherche l’amour, mais ne rappelle point son nom
Au port dans le tumulte des navires,
Se gonflent les courants, flammes et tourbillons,
Mais dans les profondeurs les perles se retirent.

Cherche l’amour à la margelle des étoiles,
Au loin, là-bas où se nouent tant de voiles,
Où la mer sur le ciel déverse tout son sable
Et le tamise avec le tamis de la lune.

Cherche l'amour, mais ne l’attache point à l'ancre,
Prends à la mer un seul instant de bleu lustral
Et quand s'enfuit la vague — alors remercie-la
Et que la suive ton regard : deux calmes voiles.

Arie Shamri (1907-1978)
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La vie a noué sa cravate…


La vie a noué sa cravate,
s’est aspergée d’eau de Cologne
et s’en est allée au théâtre.

Elle a chaussé ses lunettes
– la vie est un peu myope –
et s’est mise à observer la scène.

Au premier acte, sur le plateau,
c’était une fête exceptionnelle,
une fête comme elle n’en avait jamais vu.
Des amoureux apparaissaient
qui parlaient un langage tel que la vie, depuis qu’elle vit,
n’en avait jamais entendu.

Dieu, la vie ouït-elle jamais de pareils propos !
Au deuxième et au troisième acte survinrent des malheurs
si originaux que la vie dut ôter ses lunettes pour les essuyer.

Jamais, en nul lieu, en nul temps,
la vie n’avait vu des gens se comporter de cette façon.
Le rideau est tombé sur le dernier acte
et la vie a applaudi, crié bravo.

Quand la vie a quitté la représentation, il était déjà tard.
Elle a comparé ce qu’elle avait vu au théâtre
et en a conclu que la vie ne sait pas du tout vivre.
Qu’il lui faudrait, de temps à autre, faire un saut au théâtre
pour apprendre comment les gens se comportent,
afin de savoir quoi faire en des circonstances analogues.

Et, depuis lors, la vie va régulièrement au théâtre,
et la vie devient chaque jour plus intéressante,
meilleure, plus raffinée, plus dramatique.


//Moshe Nadir
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Laisse-moi me taire (Hirsh Glik)

Laisse-moi, laisse-moi me taire,
Que cessent les mots.
Laisse-moi dire une prière
Tout bas, les yeux clos.
Nul ne peut, ni gardes en armes
Grille ou barbelés,
Nul ne peut interdire aux larmes
Tout bas de couler.

Pareils aux arbres de silence,
Vent, ne nous évite,
Mais qu’avec toi nos vœux s’élancent
Vers d’autres zéniths.
Va ton chemin, brise légère,
Va sans trop flâner
Pour porter à ma vieille mère
Mes tendres pensées.

Parmi les yeux de millions d’êtres,
Ceux de ma maman,
Tu sauras bien les reconnaître :
Ils sont différents.
Nul vent ne sèche la rosée
À ses yeux brûlants,
Elle pleure, martyrisée,
Son fils, dans un camp.

Va vite, vent, je lui envoie
Un signe d’amour,
Que ses yeux malades revoient
Son fils, de retour.
Et le vent murmure : est-ce un rire
Ou, secret, un pleur ?
De ma fin déjà, veut-il dire
Qu’ici sonne l’heure ?

Écoute encore, vent, écoute,
Au cœur un sanglot.
Mais le vent a fui sur la route
Et plus un écho.
Maintenant laisse-moi me taire,
Que cessent les mots.
Laisse-moi dire une prière,
Tout bas, les yeux clos.

(p. 563-564)
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Je t’ai cherché

Je t’ai cherché, mon bien-aimé, dans tous les espaces secrets,
Dans la forêt de laine blanche des nuages
Suspendus au matin tels les fruits bleus du gel.
Là le vent est un Dieu sur la fin de notre âge,
Il joue avec des astres morts et des naines de neige.
Là le vent boréal accroche ses cloches d’argent
Parmi d’aveugles ouragans, et son souffle secoue
Les bivouacs de la nuit, disperse à l’aube les étoiles.
Là, sur tous les chemins du temps, les convois infinis et bleus
Où dansent des spectres de feu transpercés d’éclats du soleil,
Là où scintillent les photons nouveau-nés, là
Où rougeoient les cœurs mystérieux des Céphéides,
J’ai cherché ta trace, partout, et j’avais les yeux de la foudre,
Du tonnerre j’avais la voix, t’appelant durant tant d’années,
Je chantais ton nom dans la nuit comme jadis les troubadours,
J’étais folle de nostalgie et j’étais malade d’amour.

Dora Teitelboïm (1914-1992)
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