Dans la vieillesse encore, elle est une récurrence. Je rêve de Claire au moins deux fois par an. N'est-il pas incroyable que le désir, cette force vaporeuse, résiste aussi bien aux ravages du temps, pour ne devenir au pire que le triste rappel des tours incessants que la vie nous joue ? Dans certains rêves, elle n'est qu'une senteur, parfois lavande, parfois girofle et cannelle, mais aussi un autre parfum qui reste cher à mon coeur : au cours de ces deux étés, il lui arrivait souvent d'essuyer sans y penser sa plume sur un pli de ses jupes, qui étaient la plupart du temps d'un bleu foncé si bien que la seule trace de cette habitude était la légère odeur d'encre qui émanait d'elle.