Pour soigner les gens, il faut être poète.
En vieillissant, le médecin Charles Lanot est devenu conteur.
« Il était là, telle chose lui advint ».
Parcourant la campagne normande pour visiter ses patients, il cerne les pans de vie simples et cependant insensés et romanesques de ses malades ; il raconte les rencontres extraordinaires et les situations cocasses.
Alors que la médecine n'est plus qu'une affaire de spécialistes, c'est pour que son expérience de médecin de campagne ne tombe pas dans l'oubli qu'il publie ses souvenirs. Ils ne constituent pas seulement le requiem d'une médecine désormais disparue, mais aussi un témoignage historique sur toute cette moitié du XXème siècle.
« En ce temps-là, il n'y avait que les valets de chambre et les médecins de campagne qui étaient tenus de répondre, par tous les temps et à tout moment, dès qu'on les sonnait.»
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- Les gens sont pressés de nos jours. Ils ne prennent pas le temps de vivre, ils prendront bien le temps de mourir !
Michel Onfray parle de ''Médecin de campagne''
« Le docteur Lanot raconte un monde qui n’est plus : celui du médecin de famille, du médecin de campagne, un mélange de guérisseur et de psychologue, un mixte de scientifique pour la médecine et de prêtre sans Dieu pour les conseils donnés à l’âme, un savant dosage de stéthoscope et de parole.
Dans ce temps-là, on criminalise l’avortement, on fait payer cher celles qui y recourent, on meurt chez soi, on souffre sans se plaindre et sans mot dire, sans récrimination, on ne manifeste aucune tendresse excessive pour soi, on ne s’apitoie pas sur son sort, on sait que la mort fait partie de la vie, on est là l’heure venue, debout, droit. On ne se plaint pas. »
Il ne m'a demandé si c'était la fin, c'est lui qui me l'a annoncée, le plus naturellement du monde. Il refusait l'hospitalisation, les soins compliqués, astreignants, onéreux et aléatoires.
- C'est la fin, Docteur, ne vous fatiguez pas. Il faut que je parle à mon fils.
[...]
-Ecoute bien, mon gars René : le grand bœuf blanc, faudra le changer d'herbage...
C'est tout. Il n'a rien dit d'autre : il est mort le lendemain, calmement, en prenant son temps.
Nous avons fêté ce double anniversaire en buvant du champagne dans des flûtes et non dans des coupes, musique oblige.
Elle avait annoté, souligné de nombreux vers de René Guy Cadou, et sur la page de garde elle avait recopié de cette écriture calligraphiée des instituteurs de notre enfance :
Le temps qui m’est donné, que l’amour le prolonge.
Mariages
Paris – 16e JF-25 ans très jolie, distinguée, épicurienne, brillante, cultivée, polyvalente, esthète, perfectionniste, milieu gde bourgeoisie rech. gd amour sérieux, mais exaltant avec H. célib. ou div. sans enfts, de gd stg, très brillant, âge indiff. si ht de gamme, fortuné, attaché val. morales, ambitieux et mondain très gde classe sociale chir. ou profess. de méd. habitant 16e, 7e, Neuilly exclusivement, méd. généraliste, med. du serv. public s’abstenir.
Ecrire au journal s/réf. 90 29892
Un beau récit humaniste du travail inlassable d'une médecine à l'écoute, qui refuse la réduction du soin à la technique et à la mesure, une médecine qui prend encore la main du patient.
Les vers de Racine et d’Apollinaire balisent la pratique de Charles Lanot, elles l'empêchent de céder au nihilisme ou au découragement face aux difficultés des petites gens de la campagne ornaise.
L'Amour, dans les familles, c'est comme l'eau dans les rivières, ça descend, ça ne remonte pas...
Les vieux meurent quand il n'y a plus personne pour les aimer.
Les jeunes n'ont rien à dire, les vieux se répètent et l'ennui est réciproque.