– Vous êtes exaspérante.
– Merci, oui, on me le dit souvent.
Vous vous souvenez de l'heure du conte, la semaine dernière ? Vous vous souvenez de ces quelques instants de silence après les derniers mots, et l'expression sur le visage des enfants ? C'est pour cet instant précis, cette lumière dans leurs yeux, que j'ai voulu aller vers la littérature jeunesse. Parce que les enfants ont une capacité à s'émerveiller qu'on perd quand on devient adulte.
La soirée passe à toute vitesse et c’est une fois de plus sur un petit nuage que je regagne mes pénates, les yeux pleins de rêves et des papillons partout dans le ventre. Julien m’envoie un message pour me souhaiter de nouveau bonne nuit et je m’endors avec son visage gravé à l’intérieur des paupières et la caresse de sa voix dans les oreilles.
Les livres sont une source inépuisable de richesses. Chaque livre est comme une porte ouverte sur un monde nouveau, un monde où tout est possible, où chacun peut rêver sans limites, être libre, complètement libre. Un livre, c’est le plus beau cadeau que l’on puisse faire à quelqu’un.
La douleur familière passe dans ma poitrine, s’installe quelques instants. Je l’accueille, sans chercher à l’éviter. Je la connais bien, je sais qu’elle repartira, pour revenir, et ainsi de suite. Il y a des choses dont on ne guérit jamais. On apprend juste à vivre avec.
Je n’ai pas le loisir de finir ma phrase. Cliché ultime, qui pourrait presque passer pour prémédité auprès de quiconque ne connaîtrait pas ma maladresse légendaire, mon pied dérape sur une plaque de verglas et je perds l’équilibre. Aussitôt, Julien me rattrape, tel le héros d’un film romantique (ou de l’un de ces dramas coréens que j’aime et que j’adore), et me serre dans ses bras pour m’empêcher de tomber. Rouge de honte, je relève les yeux vers lui et mon cœur s’affole dans ma poitrine. Là, tout de suite, nos visages sont si proches l’un de l’autre que, l’espace d’une poignée de secondes, j’ai l’impression qu’il va m’embrasser – et j’en ai vraiment, vraiment très envie.
J’aime la neige, j’aime le froid, j’aime l’hiver, j’aime décembre, j’aime Noël, à un point tel que je pense sincèrement avoir été un renne du père Noël dans une vie antérieure. Ou un lutin, au choix.
À leur première rencontre, il avait gardé ses distances pendant une heure, le temps de voir qui elle était. Et tout de suite après, il l’avait adoptée, prise sous son aile. Ils s’étaient vite découvert des points communs, comme un amour immodéré pour la série Doctor Who , une mémoire d’éléphant pour tout ce qui est totalement inutile et une addiction coupable aux gadgets dernier cri, leur seul point de divergence étant les échecs.
N’importe quoi, pourvu que je puisse l’impressionner, l’éblouir autant qu’il m’éblouit, moi. Mais il me regarde avec un air si charmant, si ouvert, que mon cerveau semble s’être soudain vidé, mes neurones sont aux abonnés absents et j’ai un mal fou à aligner deux pensées cohérentes. Discuter, même de la pluie et du beau temps, me paraît tout à coup hors de ma portée.
Prépare-toi au pire, mais espère le meilleur.