AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Ching-Lie Chow (42)


Petite fille , j'ai souffert et pleuré de bonne heure. J'étais jolie : ce n'est pas un mérite, ce fut une malédiction. Laide et difforme, je n'aurais sans doute pas été mariée de force à l'âge de treize ans.
Commenter  J’apprécie          340
C'étaient des journées harassantes qui se suivaient sans répit, l'idée même de repos n'existait pas. On comprend que pour former de telles domestiques il était préférable de ne pas faire étudier les filles : instruites, elles se seraient mises à penser et peut-être même à se révolter. On ne leur demandait que d'être parfaitement soumises.
Commenter  J’apprécie          320
Cet objet noir et brillant, c'était tout simplement un piano à queue. Je me souviens comme je tordis le cou pour mieux voir et comme j'ouvris les yeux. Une gracieuse jeune fille parut sur la scène, salua le public en s'inclinant, et commença à jouer. Ses mains volaient sur le clavier comme des oiseaux enchantés. C'était la mélodie d'un autre monde, meilleur et plus beau que celui-ci, tantôt un ruissellement de perles, tantôt des chevaux galopants; c'était comme les vagues de la mer ou comme la pluie du ciel. Mon coeur battait à tout rompre, mon front se couvrit de sueur, réactions qui peuvent sembler excessives: ce furent les miennes pourtant. Mon être s'éveilla, je me sentis plongée dans la vérité de la vie, et je compris, ce jour-là que la musique nous mettait en contact avec notre âme.
Commenter  J’apprécie          250
Mon fils est un imbécile et un faible. Il en est au point de tenir compte de l'opinion de ses enfants ! Ce qui prouve qu'il n'a même pas la moindre autorité sur ses propres enfants !...
Commenter  J’apprécie          230
"Quand tu étudies, que ce soit pas l'ambition de gagner de l'argent qui te pousse, mais celle de devenir un savant et un saint. Le mandarin doit servir l’État."
Commenter  J’apprécie          170
Dans la tradition chinoise, la femme était tenue à trois obéissances principales : envers son père, envers son mari, envers son fils quand celui-ci avait l'âge d'homme - et quatre morales : ne pas faire de dépenses inconsidérées, être travailleuse, ne pas chercher à séduire, être toujours prête à se sacrifier pour les autres.
Commenter  J’apprécie          170
C'est pourquoi, à cause de la cupidité d'une partie de ma famille, j'ai été vendue, moi aussi, sous des apparences certes plus honorables, celles du mariage, et même avec un déploiement de faste comme on en vit peu dans mon pays. Comédie de grande alliance familiale qui augmenta, par sa dérision, ma tragédie personnelle : j'étais une écolière connaissant la légende de Liang et Tso qui meurent pour leur amour comme Roméo et Juliette et je me voyais condamnée à vivre sans amour. D'autres, par millions, ont connu la faim du corps alors que je n'ai manqué de rien, mais les malheurs de la Chine sont les enfants d'une même famille.
Commenter  J’apprécie          161
Les bouddhistes très croyants avaient l'habitude d'organiser une cérémonie solennelle qui durait une semaine entière et qu'ils appelaient le rite "de la Terre et de l'eau". Ces grandes prières n'étaient accessibles qu'aux gens riches : elles avaient lieu dans un temple où l'on réunissait un grand nombre de moines, jusqu'à une centaine, à qui il fallait faire une offrande. Le but de ces journées impressionnantes état de prier pour les âmes de tous les êtres, hommes et animaux, qui, à cause de leurs fautes, souffraient sur la terre et dans les eaux.
Commenter  J’apprécie          150
C'est ainsi qu'il faut également comprendre un autre épisode de la révolution que les circonstances m'ont permis de suivre de près: la libération des bonzes et des bonzesses. Les bonzes sont des moines qui, conformément à la règle bouddhiste, renoncent au mariage et à la consommation de la viande, du poisson et de toute créature vivante. mais tout le monde savait qu'il existait à côté des temples bouddhistes irréprochables, des établissements qui, sous le même nom, étaient des antres de corruption, de vice et de meurtres où des "bonzes" indignes de ce nom ne se contentaient pas de manger de la viande en cachette, mais violaient les femmes et n'hésitaient pas à les tuer pour cacher leur forfait. Ils élevaient, ou plutôt emprisonnaient des jeunes gens et des filles vendues comme prostituées.
Commenter  J’apprécie          150
"Palanquin de joie", disait-on chez nous. Pour moi, palanquin des larmes.
Commenter  J’apprécie          150
P7
Qu’est-ce qui est plus cruel, étouffer un enfant à sa naissance ou plus tard, ne pouvant la nourrir, la vendre pour qu’elle devint pensionnaire à Shanghai d’une des maisons closes de la Quatrième Rue ?

Commenter  J’apprécie          130
Mon frère prononça à plusieurs reprises ce nom de Mao Tsé-Toung que j'entendais pour la première fois. Il en parlait comme du sauveur de la Chine.
Commenter  J’apprécie          130
Je suis née dans la Chine de la misère et des larmes. Petite fille, j'ai souffert et pleuré de bonne heure. J'étais jolie : ce n'est pas un mérite, ce fut une malédiction. Laide et difforme, je n'aurais sans doute pas été mariée de force à l'âge de treize ans. Mais mon malheur ne vint pas de ma seule beauté : il était à l'image d'un vaste pays, où il ne faisait pas bon vivre, où il n'était surtout pas bon de naître si l'on avait l'infortune d'être une fille.
Commenter  J’apprécie          130
Qu'est-ce qui est le plus cruel, étouffer un enfant à sa naissance ou plus tard, ne pouvant la nourrir, la vendre pour qu'elle devînt pensionnaire à Shanghaï d'une des maisons closes de la Quatrième Rue? Ce dont je parle ici ne date pas du Moyen-Age, c'était le sort de la Chinoise au milieu du XXe siècle et très exactement jusqu'à Mao Tsé-toung qui, en 1950, édicta la première loi interdisant, entres autres, le meurtre des nouveau-nés, ainsi que les mariages forcés et l'abus de pouvoir de la belle-mère, tous ces fléaux qui furent aussi douloureux que les inondations et les famines.
Commenter  J’apprécie          120
(En parlant de l’inquiétude),
Ceux qui avaient le plus de raison d’en avoir, les hommes les plus compromis et les plus corrompus - généraux seigneurs de la guerre, banquiers et chefs de gang de toutes eaux - ont rejoint Formose. La peur du lendemain a incité plus tard les hommes des classes possédantes à choisir Hong-Kong, tout proche pour y attendre la suite des évènements.
Commenter  J’apprécie          110
J'avais cinq ans et je n'oublierai jamais la minute du départ, la clarté de ce jour de printemps et ce soleil, ce soleil que depuis ce jour-là je n'aime pas.
Commenter  J’apprécie          110
Dans la tradition chinoise, la femme était tenue à trois obéissances principales : envers son père, envers son mari, envers son fils quand celui ci avait l’âge d’homme, et quatre morales : ne pas faire de dépenses inconsidérées, être travailleuse, ne pas chercher à séduire, être toujours prête à se sacrifier pour les autres.
Commenter  J’apprécie          100
La première fois que mon père m'emmena voir un film américain, le chauffeur nous déposa devant le Roxy Theatre (car tous les cinémas portaient des noms américains). Deux choses devaient me frapper particulièrement : le lion de la Metro Godlwyn Mayer qui rugit au commencement du film, mais surtout la conduite bizarre des acteurs étrangers. Il arrivait toujours un moment où la star et son partenaire se regardaient intensément. Puis leurs visages se rapprochaient et leurs bouches se happaient comme des ventouses. Je n'avais jamais vu de ma vie des gens s'embrasser sur la bouche.
Commenter  J’apprécie          100
”Trouver une belle-famille” est en Chine une expression très claire : cela veut dire : se fiancer, puis se marier. Car, épouser un homme, c’est épouser du même coup sa famille.
Commenter  J’apprécie          80
La science du calendrier s'est développée très tôt en Chine.
Commenter  J’apprécie          80



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Ching-Lie Chow (1724)Voir plus

Quiz Voir plus

Qui a écrit ça ? [3]

QUEL ROMANCIER A ECRIT CES PHRASES: « Nous disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance » ?

Marcel Proust
Virginie Despentes
Guy de Maupassant
Louis Aragon

10 questions
9 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}