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4.34/5 (sur 31962 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Côte d'Azur , 1980
Biographie :

Christelle Dabos est une romancière française.

Elle grandit à Cannes dans une famille de musiciens. Elle compose ses premiers textes sur les bancs de la faculté et se destine à être bibliothécaire quand la maladie survient.

On lui diagnostique un cancer à la mâchoire pour lequel elle subit une lourde opération chirurgicale. L'écriture devient alors une seconde nature et elle rejoint la plate-forme d'écriture Plume d'Argent, une communauté d'auteurs sur Internet.

Elle décide de relever son premier défi littéraire grâce à leurs encouragements et de participer à la première édition du Concours premier roman jeunesse Gallimard, lancée en partenariat avec RTL et Télérama, en 2012.

En 2013, elle est lauréate du prix de ce concours pour "Les fiancés de l'hiver", le premier tome de la série "La passe-miroir" (qu'elle a commencé à écrire les premières trames en 2007). Le titre de la série lui est inspiré de "Le passe-muraille", œuvre littéraire de l'écrivain français Marcel Aymé.

Les deux premiers ouvrages de la série, "Les fiancés de l'hiver" (2013) et "Les disparus du Clairdelune" (2015), ont été récompensés du Grand prix de l'Imaginaire dans la catégorie roman jeunesse francophone en 2016.

Les trois premiers tomes se sont vendus à cinq cent mille exemplaires en France. Avec son succès et son influence, elle est considérée en 2019 au moment de la parution de "La tempête des échos", le quatrième tome de "La passe-miroir", comme une autrice de premier plan en matière de littérature pour adolescents.

Christelle Dabos vit en Wallonie, en Belgique, depuis 2005.

site officiel de la saga : http://www.passe-miroir.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/PasseMiroir/
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Source : Gallimard Jeunesse
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Bibliographie de Christelle Dabos   (12)Voir plus


Quelques questions à propos de La Tempête des échos


12/03/2020

Comment clôturer en beauté une saga qui passionne des centaines de milliers de lecteurs ? C`était le défi complexe de Christelle Dabos, l`auteure d`une histoire en quatre tomes dont l`héroïne, Ophélie, traverse les miroirs... En novembre dernier, Christelle Dabos publiait La Tempête des échos, l`ultime volume venant conclure sa tétralogie aux 500 000 exemplaires vendus, La Passe-Miroir. Dans ce dernier tome, une terrible tempête, celle de mystérieux échos, menace de détruire tout ce qu`Ophélie a jamais connu...

Quels ont été les enjeux majeurs relatifs à l’écriture de La Tempête des échos, le tome concluant la saga de La Passe-Miroir ?

La question s’est posée avant même que j’écrive la première phrase du dernier tome. Beaucoup de lecteurs m’ont fait part de leurs attentes. Ce qu’ils espéraient lire. Ce qu’ils ne voulaient surtout pas lire. Je me suis isolée pendant un mois, loin des réseaux sociaux, pour faire le point. Quelle était la fin que j’avais, moi, envie d’écrire ? Ou, plus exactement, comment l’histoire avait-elle envie de se raconter à travers moi ? Une fois que la destination m’est apparue comme une évidence, s’est posé un deuxième enjeu. Faire en sorte que toutes les pièces du puzzle que j’avais accumulées depuis le début se mettent en place, sans incohérence ni invraisemblance. Sur le papier tout me semblait clair. Comme une notice Ikéa. Mais au moment de procéder au montage, quel casse-tête !
Mon compagnon m’a fait faire une promesse : mon prochain roman sera un huis-clos dont le seul protagoniste est une pièce vide. Promesse que je ne tiendrai évidemment pas.




« Tant que vous ne connaîtrez pas l’entière vérité, vous ne vous sentirez jamais entière vous même. » (un membre de l’Observatoire à Ophélie, La Tempête des échos) Dans ce quatrième tome, Ophélie est confrontée à des problématiques liées plus que jamais à l’identité. Pourriez-vous nous dire quelques mots à ce sujet ?

La Passe-Miroir a été pour moi un très long questionnement sur la question du « qui suis-je ? » reformulée en « qui est je ? ». Des apparences trompeuses aux ultimes illusions, en passant par les étiquettes des faux-noms et le rapport à la mémoire (individuelle et collective), je me suis moi-même perdue, puis retrouvée au fil des mots. Que suis-je sans Ophélie ? Que suis-je quand j’écris et que suis-je quand je n’écris pas ? Ce n’est pas à la légère que je dis que ce dernier tome a été, de tous points de vue, celui de l’émancipation.

Le premier et le second tome accordent une grande importance aux intrigues se déroulant au sein de la cour. Depuis le 3e volume, vous abordez des problématiques qu’on pourrait interpréter comme ancrées dans notre actualité (la migration, les dynamiques des métropoles...) : les enjeux prennent une ampleur plus globale. Était-ce votre intention d’apporter à votre récit cette dimension politique plus prégnante ?

Quand j’écris, j’ai rarement conscience de mes intentions. Les personnes qui me connaissent savent que je ne m’intéresse absolument pas à la politique. Je ne regarde les actualités que par-dessus l’épaule de mon compagnon. Je capte des images qui m’imprègnent à mon insu et qui ressortent ensuite, mélangées et décontextualisées, dans ce que j’écris. Je m’intéresse aussi beaucoup à l’histoire, peut-être parce qu’on peut l’appréhender avec davantage de recul que le quotidien. La Passe-Miroir s’est nourrie de tout cela presque malgré moi.




Sans trop en révéler sur l’intrigue, le personnage de Dieu, introduit au deuxième livre, endosse un rôle de plus en plus important au fil des tomes. Comment appréhendez-vous la figure de Dieu dans votre roman ? Pourrions-nous voir en elle une interrogation métatextuelle sur le rôle de l’écrivain ?

Le dieu de la Passe-Miroir n’est pas le nôtre. Il n’y a d’ailleurs pas de dieu du tout dans le roman, si on réfléchit bien. Ce n’est qu’une étiquette, un mot dénué de religiosité. Mais j’ai pris une certaine malice, oui, à mélanger cette figure avec celle de l’écrivain : l’écriture comme acte de création, les Livres comme extension immortelle d’une corporalité et surtout, dans le dernier tome, les limitations du langage et ce qui peut se produire d’essentiel au-delà des mots.

Les expériences de l’Observatoire mentionnées dans ce tome ne sont pas sans rappeler les pratiques du Magisterium dans l’œuvre de Philip Pullman, À la Croisée des Mondes. Était-ce un choix d’écriture conscient ? Quelles ont été vos plus grandes inspirations dans la réalisation de votre univers et des intrigues développées dans ce dernier tome ?

J’ai lu À la Croisée des Mondes il y a quinze ans. Ça a été une de mes plus grandes claques littéraires. Je savais que cette œuvre m’avait influencée pour la Passe-Miroir, mais c’est cet hiver, en visionnant la série qui en a été adaptée, que j’ai mesuré jusqu’à quel point. Ceci étant, il y a aussi une dimension très « médicale » dans mon Observatoire des Déviations (les radios qui mettent en évidence des anomalies, les asymétries internes et externes) qui puise, là, directement dans un vécu personnel.

La dynamique qui s’opère entre Ophélie, la petite mais courageuse liseuse d’Anima et Thorn, l’imperturbable intendant du Pôle, est l’un des points centraux de la saga de La Passe-Miroir et participe à son succès. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le fait de mettre en mots ce duo ?

Si la quête d’identité est le fil rouge de la Passe-Miroir, celle-ci passe par la découverte et l’exploration de l’altérité. Comment le « je » au contact du « tu » devient « nous ». Le personnage de Thorn m’est venu immédiatement après l’émergence du personnage d’Ophélie : il est le contrepoint qui va la bousculer, et la réciproque est vraie. Il était important pour moi de voir ces personnages évoluer l’un avec l’autre, mais aussi l’un sans l’autre. De l’incompréhension à l’absence, en passant par des moments de grâce où la notion même de séparation ne veut plus rien dire.




Étant donné le succès de La Passe-Miroir en tant que saga littéraire, pourriez-vous envisager de développer l’histoire sur d’autres médias ? En un dessin animé, une BD, ou bien encore une série de films par exemple ?

Je suis ouverte à toutes les propositions, du moment qu’elles respectent l’essence des personnages sans pour autant faire un copier-coller de mon histoire. Les adaptations ont leur propre langage, à travers les images et les sons, à travers ce qui est montré et ce qui est caché. Je suis curieuse de redécouvrir mon univers sous un nouvel angle !

Quelques questions à propos de vos lectures

 

Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?

Donné envie d’écrire, je ne sais pas, mais ce sont les Harry Potter qui ont débloqué mes mots et donné l’élan d’aller jusqu’au bout de mes envies.

Quel est le livre que vous auriez rêvé d’écrire ?

J’ai ressenti une connexion très forte avec Ailleurs. de Moka qui m’a poussée hors de ce que j’étais.

Quelle est votre première grande découverte littéraire ?

Les contes du chat perché de Marcel Aymé. C’est le premier livre que j’ai eu envie de partager avec quelqu’un d’autre.

Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?

Les Notes de Boulet. J’appelle ça la boulethérapie.

Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?

Récemment, une journaliste a évoqué Le Procès de Franz Kafka en me parlant de mon dernier tome. J’ai senti que j’avais une lacune.

Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

La dernière licorne d’Eva Kavian. Je n’ai pas reposé ce livre avant de l’avoir fini.

Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Je suis qui pour juger ? La mode est aux petits pouces : levés pour approuver, baissés pour condamner. Il m’est arrivé de ne pas être en phase avec une lecture, mais ce n’est jamais que ma subjectivité qui n’a pas rencontré celle de l’auteur.

Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. » (Le lièvre et la tortue de Jean de La Fontaine)

Et en ce moment que lisez-vous ?

Je viens de dévorer la quasi-totalité des bandes-dessinées de Vanyda (Valentine, Entre ici et ailleurs, Un petit goût de noisette). Coup de cœur !

Découvrez La Passe-Miroir, tome 4 : La Tempête des échos de Christelle Dabos aux éditions Gallimard Jeunesse



Entretien réalisé par Solène Spiguelaire


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Christelle Dabos vous présente son ouvrage "Ici et seulement ici" aux éditions Gallimard jeunesse. Entretien avec Anaïs Hurcet. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2745154/christelle-dabos-ici-et-seulement-ici Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
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Sa question fut laconique :
- votre cœur?
-Il va bien, balbutia-t-elle. L'illusion est passée. Je me sens m...
Ophélie ne termina pas sa phrase. Thorn avait refermé ses bras sur elle avec une force qui lui coupa le souffle. Elle ouvrit grand les yeux sur cette obscurité qui produisait des battements précipités. Elle ne comprenait pas Thorn aurait dû l'accabler de reproches, la secouer furieusement. Pourquoi la serrait-il contre lui?
- Quand je vous ai dit que vous aviez une prédisposition surnaturelle aux catastrophes, ce n'était pas une invitation à me donner raison.
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Ophélie se sentie honteuse d’être entrée dans cette chapelle sans une seule pensée pour la femme qui reposait au fond du cercueil. Oublier les morts, c’était comme les tuer une seconde fois.
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- Je vous donne rendez-vous. Un rendez-vous officiel, de futur mari à future épouse. Vous me recevez toujours ?
- Oui, oui, je vous reçois, bredouilla-t-elle. Mais enfin, pourquoi nous voir ? Je viens de vous dire…
- Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’être ennemis, trancha Thorn. Vous me compliquez la vie avec votre rancœur, nous devons impérativement nous réconcilier. Je n’ai pas le droit de pénétrer dans le gynécée : retrouvez-moi à l’intendance, insultez-moi, giflez-moi, cassez-moi une assiette sur la tête si ça vous chante, et puis n’en parlons plus. Votre jour sera le mien. Ce jeudi m’arrangerait. Disons… (Il y eut, dans le cornet acoustique, un bruit de pages tournées à la hâte.) Entre onze heures trente et midi. Je vous note sur mon emploi du temps ?
Suffoquée, Ophélie raccrocha le combiné avec autant de colère que si elle l’avait abattu sur le crâne de Thorn.
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Quand Thorn s’écarta finalement, le souffle court, ce fut pour clouer un regard de fer dans ses lunettes.
- Je vous préviens. Les mots que vous m’avez dits, je ne vous laisserai pas revenir dessus.
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- La première fois que je vous ai vue, je me suis fait une piètre opinion de vous. Je vous croyais sans jugeote et sans caractère, incapable de tenir jusqu'au mariage. Ça restera à jamais la plus grosse erreur de ma vie.
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- Je vous aime, répéta t'elle d'un ton inflexible. C'est ce que j'aurais du vous répondre quand vous vouliez connaitre la raison de ma présence à Babel. C'est ce que j'aurai dû vous répondre à chaque fois que vous vouliez savoir ce que j'avais vraiment à vous dire. Bien sûr que je désire percer les mystères de Dieu et reprendre le contrôle de ma vie, mais... Vous faites partie de ma vie, justement. Je vous ai traité d'égoïste et à aucun moment je me suis mise, moi, à votre place. Je vous demande pardon.
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 — J’ai tué un homme.
Il avait jeté cela d’un ton nonchalant, comme une banalité, entre deux lampées de soupe. Les lunettes d’Ophélie blêmirent. A côté d’elle, la tante Roseline s’étrangla, au bord de la syncope. Berenilde reposa sa coupe de vin d’un geste calme sur la nappe de dentelle.
— Où ? Quand ?
Ophélie, elle, aurait demandé : « Qui ? Pourquoi ? »
— A l’aérogare, avant que je n’embarque pour Anima, répondit Thorn d’une voix posée. Un disgracié qu’un individu mal intentionné m’a dépêché aux trousses. J’ai quelque peu précipité mon voyage en conséquence.
— Tu as bien fait.
Ophélie se crispa sur sa chaise. Comment donc, c’était tout ?
« Tu es un assassin, parfait, passe-moi le sel… »
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On peut aimer d'un seul regard. D'ailleurs, on ne s'aime jamais si bien que quand on se connaît fort mal.
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– La seule véritable erreur est celle qu’on ne corrige pas.
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"Sauf ton respect, fille, tu n'es pas la feuille la plus avantageuse de notre arbre généalogique. Je veux dire, c'est juste un musée que tu tiens, pas une orfèvrerie "
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Thème : La passe-miroir, tome 1 : Les fiancés de l'hiver de Christelle DabosCréer un quiz sur cet auteur
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