Pour être politiquement correct, il faudrait parler d’enfant « différent ». Enfant « handicapé », ça dérange. Je m’en suis aperçue à plusieurs reprises. C’est un mot que bien des gens ont du mal à prononcer. Souvent on me parle des enfants « comme Elio », ou en difficulté. J’ai eu l’occasion de rencontrer un monsieur qui, lorsque j’ai parlé d’Elio comme un enfant handicapé m’a aussitôt répondu : « Je n’aime pas ce mot, Madame, je préfère parler d’enfant différent. » OK ! Prenons la définition du mot handicap : d’après le Petit Larousse Illustré, le handicap est un désavantage quelconque, une infirmité ou déficience, congénitale ou acquise.
Nous n’avons pas encore eu le courage de dire à nos filles que leur petit frère est handicapé. Nous ne sommes pas prêts, nous appréhendons leur réaction. Lorsque j’allais les chercher à l’école alors qu’Elio avait encore sa sonde, Elisa, l’aînée, était très gênée, elle cachait son frère, elle ne voulait pas qu’« on » le regarde. Car évidemment, dès que quelque chose sort de l’ordinaire, les gens ont tendance à laisser traîner leur regard. Dans ce cas, comment peuvent réagir des sœurs face au handicap de leur frère ? Comment pourront-elles surmonter ça et vivre avec ?