Christi Snow

La culpabilité l'assaillit. C'était déjà affreux qu'il ait laissé Chris mourir, mais maintenant il avait profité du chagrin de Cassie. Il était l'être le plus vil qui soit et pire encore, il ne savait pas comment rattraper cela. Il se contenta de caresser son dos de bas en haut. Comment le contrôle avait-il pu lui échapper ainsi ? Que s'était-il passé, bon sang, et comment avait-il pu laisser ça arriver ?
Finalement, il sentit Cassie glisser dans le sommeil, mais il ne put l'imiter. Il resta étendu là, s'autoflagellant mentalement. Il était vraiment un salaud.

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— Je peux me joindre à toi ?

Elle lui lança un regard méfiant qui le blessa profondément.

— Si tu as fini avec Nathan, je vais remonter dans sa chambre.

— Ça ne sera pas long. Je veux juste te dire quelque chose.

— D’accord.

Elle hocha la tête avec réticence.

— Mais dépêche-toi parce que je ne veux pas le laisser seul trop longtemps.

— C’est un bon livre ?

— Oui, cependant je suppose que tu n’es pas là pour parler littérature, inspecteur.

— Non, en effet. Nathan m’a dit qu’il était possible qu’il sorte ce soir.

— Peut-être. Cela dépend de ce que dira le médecin.

Elle était tellement à sa place dans ses bras, mais il ne pouvait rien y faire. Elle lui avait bien fait comprendre qu'elle ne voulait pas d'une liaison. De son côté, il ne pourrait jamais plus s'impliquer dans une relation où les deux parties ne voulaient pas la même chose. C'était ce qu'il avait fait avec Dianna et ça avait été un désastre. De plus pour le moment, il devait s’occuper de Chris et l’aider à reprendre possession de tous ses moyens. C'était sa famille, la priorité.

Chris s'éveilla à l'aube et regarda la crinière violette nichée sous son menton. La scène rappelait étrangement celle qui avait eu lieu à peine vingt-quatre heures auparavant, mais tellement de choses avaient changé. Pourquoi fallait-il que ça arrive maintenant ? Son monde avait tremblé sur son axe, mais il ne pouvait absolument rien faire, car il quittait le pays demain. Sacrée saloperie !



Il serra les dents à la pensée de son travail, se posant des questions sur ce qu'il faisait pour la première fois de sa vie. C'était vraiment inédit. Il n'était pas encore prêt à la laisser. Pour la première fois de sa vie, il ne voulait pas prendre les commandes de son jet. Il venait juste de la découvrir, et la seule chose qu'il voulait, c'était rester ici et profiter de sa chaleur, la protéger et la rendre heureuse. Son cœur se serra. Six mois. Cette durée n'avait jamais paru si longue auparavant, mais savoir qu'il la retrouverait en revenant à la maison changeait tout.

Chris allait être son voisin... Elle regarda la porte d'entrée de Chris par la fenêtre. Le soleil commençait juste à illuminer le ciel. Est-ce qu'elle parviendrait à rester à distance? Cela avait été tellement difficile depuis qu'il était revenu, si mal en point, si traumatisé. Elle avait eu tellement envie de le prendre dans ses bras, mais elle était avec Aron. Et Chris n'avait pas caché qu'il préférerait qu'elle garde ses distances. Maintenant, étant donné leur histoire commune et le fait qu'il serait son plus proche voisin, conserver cette distance n'était plus possible. Mais qu'est-ce que cela voulait dire pour eux? Elle avait toujours envie de le prendre dans ses bras, mais elle avait perdu ce droit quand elle avait accepté sa mort l'année dernière. Cela faisait de lui un autre homme qui la culpabilisait terriblement.

Deux jours plus tard, Jamie avait parlé jusqu'à ce que sa voir devienne rauque et le coma se prolongeait toujours. Il n'était pas retourné chez lui, craignant que s'il partait, Trevor se laisse emporter. Il devait être là au cas où son ami avait besoin de lui. Donc il resta, faisant de petites siestes dans le fauteuil à côté du lit de Trevor et buvant bien trop d'un mauvais café.

Ses yeux étaient irrités, son estomac dérangé, et il voulait seulement ramper dans ce lit et étreindre son meilleur ami pour le convaincre qu'il avait besoin de revenir. Maintenant. Jamie commençait à perdre espoir. La pensée que Trevor pourrait ne jamais se réveiller après la façon dont leur relation s'était délitée ces derniers mois rendait la pierre dans le creux de son estomac de plus en plus lourde.

Il haussa les épaules avec dérision, mais cela devait être terrible d'être rejeté comme ça pour une chose sur laquelle il n'avait pas le contrôle.

Trevor n'aimait pas la pensée que sa famille n'avait pas accueilli son ami génial dans sa vie. Parce qu'il n'y avait aucun doute dans son esprit qu'il serait une épave aujourd'hui si Jamie ne l'avait pas soutenu et n'avait pas pris soin de lui. Comment pouvaient-ils être si étroits d'esprits, surtout étant donné qu'il était également gay? Est-ce qu'ils le détestaient pour ça? Ou bien cachait-il sa sexualité?

Trevor souhaita vraiment pouvoir se rappeler quelque chose, n'importe quoi. Il avait envie de demander, mais ne voulait pas ressembler à un crétin. Jamie voyait-il quelqu'un? Avaient-ils déjà été un couple? Bon sang, Jamie était-il même gay? Effrayé à l'idée de dire quelque chose qui pourrait offenser son compagnon ou pire - l'énerver - Trevor se contenta d'enfourner un peu plus de pizza dans sa bouche. Peut-être qu'une fois qu'il serait sorti de l'hôpital et dans la maison de Jamie, il découvrirait plus d'indices sur le trou noir dans sa tête.

- Et si Trevor, du Service Forestier, venait le menotter ? Est-ce que ça irait ? Ainsi Jack ne serait un danger pour personne.

- Mais David, chuchota-t'elle en tremblant, c'est un extraterrestre. Et si les menottes ne le retiennent pas ? Je ne peux pas le laisser voler le bébé de Leigh. Il est trop tôt pour qu'il naisse, même si elle a l'air d'être à terme.

- Hé !

La protestation de Leigh était outragée.

« Crois au vœu, petit frère.
Rappelle-toi… Je t’aime ! Fais-moi confiance pour ça. Je sais ce que je fais. »