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Critiques de Christiane Singer (107)
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Derniers fragments d'un long voyage

De Christiane Singer, j'avais déjà lu - N'oublie pas les chevaux écumants du passé -... sur les conseils avisés d'une amie... nonne bouddhiste.

Moi-même confronté à la maladie, cette amie m'avait vivement recommandé la lecture du dernier ouvrage de cette auteure - Derniers fragments d'un long voyage -.

Nous sommes à la fin du mois d'août 2006, Christiane Singer apprend d'un médecin spécialiste qu'elle est atteinte d'une tumeur maligne et qu'il ne lui reste tout au plus que six mois à vivre.

Sa première réaction... finir pendant les deux heures qui précèdent la venue de son époux et celle de son fils... le livre - La Légende du mont Ararat - de Yachar Kemal.

"Aujourd'hui je réponds simplement à mon interlocuteur "cela me laisse du moins le temps de finir ce livre. Mon mari vient dans deux heures. Expliquez-nous alors ce qu'il en est, ça vous évitera de répéter deux fois la même chose."

Car elle est "singulière" cette Docteur en lettres modernes, enseignante, conférencière, écrivaine et "mystique".

Hospitalisée pendant la quasi-totalité de ces six mois, elle va écrire sur des petits carnets son journal de bord.

Aucun pathos.

Entre les affres que subit son corps, entre la mort qui rôde, s'approche, s'éloigne, revient à pas de loup, ruse, tergiverse, hésite... Entre les hauts, pas très hauts et les bas "célestes", elle va réussir à composer un hymne à l'Amour...

L'Amour de la vie... vivre chaque moment comme... vivre ici et maintenant.

L'Amour du vivant.

L'Amour des êtres.

L'Amour du grand Tout.

L'Amour inconditionnel.

Une puissance d'amour qui va bien au-delà de ma compréhension d'homme prisonnier des puissances chtoniennes.

Christiane Singer est un être qui a atteint "l'éveil", le "satori".

Tout ce qui est du domaine de la maladie est suggéré, esquissé... avec force, pudeur, élégance et dignité.

Pas de place pour l'exhibitionisme et le voyeurisme.

Dans une langue au-delà des mots, Christiane Singer livre un témoignage unique sur cette vie étape, sur cette vie transition, sur cette vie relais, sur cette vie passage...Il faut que l'Amour ait le plus grand espace pour qu'elle puisse le célébrer.

Je n'ai ni la foi, ni la spiritualité, ni la hauteur de vie de ces grands mystiques.

Alors, pour terminer cette présentation, j'ai eu envie d'offrir à Christiane Singer des mots plus à ma portée.

J'espère qu'elle saura me comprendre.



Dylan Thomas – Et la mort n’aura pas d’empire (And Death Shall Have No Dominion, 1933)



Et la mort n’aura pas d’empire.

Les morts nus ne feront plus qu’un

Avec l’homme dans le vent et la lune d’ouest.

Quand leurs os becquetés seront propres, à leur place

Ils auront des étoiles au coude et au pied.

Même s’ils deviennent fous, ils seront guéris,

Même s’ils coulent à pic, ils reprendront pied,

Même si les amants se perdent, l’amour ne se perdra pas,

Et la mort n’aura pas d’empire.



Et la mort n’aura pas d’empire.

Depuis longtemps couchés dans les dédales de la mer,

Ils ne mourront pas dans les vents,

Se tordant sur des chevalets quand céderont les tendons,

Attachés à une roue, ils ne se briseront pas.

La foi dans les mains cassera net

Les démons unicornes les transperceront,

Fendus de toutes parts, ils ne craqueront pas

Et la mort n’aura pas d’empire.



Et la mort n’aura pas d’empire.

Les mouettes ne pousseront plus de cris dans leurs oreilles

Et les vagues ne se fracasseront plus sur les rives.

Où s’ouvrait une fleur peut-être qu’aucune fleur

Ne lèvera la tête sous les rafales de pluie,

Même s’ils sont fous et raides comme des rats morts

Leurs têtes martèleront les marguerites,

S’ouvriront au soleil jusqu’au dernier jour du soleil

Et la mort n’aura pas d’empire.





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N'oublie pas les chevaux écumants du passé

“La spiritualité reconnaît la lumière divine qui brille en chacun d'entre nous. Elle n'appartient à aucune religion en particulier, mais à tout le monde. ”( Mohamed Ali )

Quelle meilleure citation que celle de cette figure légendaire pour introduire le livre réflexion de Christiane Singer ?

Christiane Singer pour ceux qui ne la connaissent pas est une écrivaine, enseignante et conférencière française, dont les racines juives hongroises ont influencé son parcours de vie et sa vision du monde.

En effet, les références au Talmud ( recueil des enseignements des grands rabbins ) sont récurrentes dans son oeuvre et dans ce livre en particulier, comme le sont celles au christianisme et au bouddhisme... pour qualifier ses attaches spirituelles orientées vers la chaîne himalayenne.

Pour caractériser cet ouvrage, je dirais qu'il s'agit d'un livre de méditations... en donnant volontairement à ce mot un caractère polysémique...

À commencer par son titre : "n'oublie pas les chevaux écumants du passé ", titre sublime et poétique, adage japonais, qui est une invite à la réhabilitation du passé dans ce monde du "je-suis-pressé", de l'injonction à vivre le présent "ici et maintenant", et où tout ce qui nous occupe, nous obsède est ce futur, pourtant promis à personne.

Ce récit s'ouvre donc sur cette incitation à reconsidérer le passé.

"Le passé fait halte à l'auberge d'aujourd'hui.

Ignorer sa présence, fermer les auvents et les volets serait barbare.

La piété envers le passé n'est pas de mode - et nous le devons en partie à un triste malentendu.

Les guerres mondiales et les dérives totalitaires ont détruit la confiance dans une civilisation aux fruits empoisonnés. Cette vue est courte et cette logique est funèbre qui consiste vouloir guérir la gangrène en laissant mourir le malade...

Tuer la mémoire, c'est tuer l'homme.

Lorsque nous confondons le passé avec ses désastres et ses faillites, sa poussière et ses ruines, nous perdons accès à ce qui se dissimule derrière - à l'abri des regards : le trésor inépuisable, le patrimoine fertile.

Nous agissons comme des enfants hargneux qui, sous prétexte d'une mésentente, refuseraient d'adopter la langue de leurs parents, sa syntaxe, son vocabulaire et ses phonèmes et se condamneraient eux-mêmes à aboyer et à gargouiller."

Le ton est donné, l'esprit est clair, enclin à la didactique, à la réflexion, au méditatif... mais aussi à la critique... n'est-ce pas là une des raisons d'être de la lecture ?

D'ailleurs l'auteure, dont ce n'est pas le premier bouquin, qui est rodée aux conférences, aux congrès, aux interventions dans des écoles... diverses, fait d'emblée preuve d'une pédagogie bienveillante à l'égard de ses lecteurs.

Ayant utilisé l'adage japonais, le titre du récit... "les chevaux écumants du passé ", elle nous interpelle et nous suggère : " un instant, un long instant, jouir du choc de cette phrase. Les métaphores t'atteignent dans une part de l'être où tu n'es pas protégé... Entre les choses connues respire l'innommé. L'innommable. Avant même qu'un sens n'ait rejoint les mots, voilà qu'ils t'ont atteint et troublé."

Ainsi est séquencée cette conversation intime avec le lecteur.

Séquences toutes "nourries de souvenirs, d'anecdotes, de contes, de récits mystiques" ainsi que de références littéraires, philosophiques, religieuses, historiques et même politiques... bref, pour faire court : culturelles.

Dans l'ordre d'apparition, les séquences en question abordent des thèmes tels :

-La transmission.

-Le monde moderne ( j'ai adoré )

-Mais où est la mer ? ( un vrai régal )

-L'autre.

-Le féminin.

-Le retour à l'essentiel.

-Vieillir (sensible, touchant )

Puisque dans la parenthèse qui introduit "le monde moderne", j'ai écrit " j'ai adoré"... que je vous "montre" un peu le pourquoi de cet enthousiasme.

-" D'éminents biologistes évaluent à vingt mille le nombre de processus parallèles qui sont en cours dans une cellule de notre foie en un instant...

À pareil degré de pluridimensionnalité hallucinante - une seule cellule ! -, la probabilité pour chacun d'entre nous d'être encore en vie dans la minute qui suit tient du miracle ! cette nouvelle devrait entraîner des avalanches de conversions et d'illuminations. Quoi ! cette vie qui danse sa danse entre les abîmes est aussi MA vie ! Je réussis donc en cet instant l'époustouflante gageure d'un funambule qui, non content de rouler à bicyclette sur un fil tendu entre le clocher et la préfecture, porte encore deux douzaines d'assiettes empilées sur sa tête, tient un verre de cristal dans la main droite, une bouteille de vin dans la main gauche et se verse à boire tout en récitant le chant XVII de L'Iliade relatant la mort de Patrocle, tandis qu'il sourit à la jeune fille du sixième étage qui le contemple ébahie...

Voilà un bref résumé de ce dont une seule de mes cellules est capable - et moi qui suis composée de milliards de cellules, je serais là à traîner des savates, à maugréer et commenter aigrement les nouvelles du jour !"

Étonnant, non ? aurait questionné un "certain".

J'ajoute "merveilleux".

Car c'est là ce qui fait l'intérêt de ce livre : cette capacité à nous émerveiller à nouveau que nous insuffle Christiane Singer.

Christiane Singer qui, comme Olivier de Kersauson dans sa -Promenade en bord de mer et étonnements heureux - ( présenté il n'y a pas longtemps ), nous entraîne dans son sillage en nous invitant à redécouvrir le monde, à le repenser et qui sait à nous redécouvrir et à nous repenser.

La lecture garde son intérêt du début à la fin.

Le style est celui d'une femme de lettres à la psychologie affûtée, qui a le goût des êtres et des choses.

Une amoureuse de la vie qui a un sens "inné" du partage.

Je ne saurais trop vous recommander la lecture du passage où l'auteure nous parle de -"l'explosion démographique" et l'un de ses corollaires la peur ou et la haine de "l'autre"...

"-Je hais les miroirs et la fornication car ils multiplient le nombre des hommes"...

Un passage sur lequel devraient réfléchir des Zemmour, Le Pen, Pécresse et autres futurs "bâtisseurs de "murs".

Et en point d'orgue goûtez les mots de Christiane Singer sur ce qu'est vieillir...

-"La vieillesse est un produit de "l'institution imaginaire de la société" avant d'être une donnée biologique.

Ainsi que le très beau haïku de Marguerite Yourcenar :

" Sa mort prochaine

rien ne la laisse présager

dans le chant de la cigale."

Pour conclure, ce voyage intérieur riche a comme socle l'amour, et j'ai été frappé de l'emploi répété du verbe "frôler" dans cet écrit... vous comprendrez à sa lecture.

"Le meilleur et le pire ne sont que le recto et le verso du même", disait Christiane Singer... je vous laisse méditer...

Un livre que je garde à portée de main... pour y revenir.



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Derniers fragments d'un long voyage

Je ne connaissais absolument pas Christiane Singer avant que l’on ne me prête ce livre, et quel livre !

L’auteur vient d’apprendre par la bouche d’un médecin qu’elle est atteinte d’un cancer et qu’il lui reste six mois à vivre. Elle va tenir un journal qui va l’accompagner dans ce dernier voyage.

Ce sont des tranches de vie qu’elle nous fait partager, des moments durs et d’autres bien plus émouvants.

Malgré ce parcours terrible, jamais elle ne lâchera prise et essayera toujours de donner aux autres un message de vie et d’espoir.

C’est un livre ardu à livre, non pas par son ecriture, ni par le sujet, mais un peu à cause des nombreuses digressions de l’auteur. De plus, ne connaissant pas bien don parcours de vie, il est quelquefois dur de s’y retrouver.

Cependant qu’elle beau message cette femme que je qualifierais de lumineuse nous fait passer. Malgré la dégradation physique, la douleur et l’inéluctable qui se rapproche, elle garde la tête haute et continue à garder espoir.

Je pense que pour découvrir Christiane Singer, il ne faut pas commencer par ce livre, touchant, mais qui ne dévoile qu’une facette ( et pas la moindre ) de ce personnage qui semble vraiment hors normes.

En tout cas, merci à L. de m’avoir conseillé et prêté ce livre, car c’est une lecture fort enrichissante qui ne peut laisser personne indifférent.

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Les sept nuits de la reine

Les sept nuits de la reine sont une pure merveille, tant sur le fond que par la forme.



Le roman débute par une lettre d'une femme à un ami qui lui a demandé de lui narrer le récit de sa vie. Plutôt que d'encombrer des pages et des pages de faits matériels et d'instants qui sont vides de sens une fois passés, elle s'interroge sur ce qui fait le liant de l'existence, qui transforme en unité chaque moment vécu. Sa conclusion : la nuit. Nuit alambic qui distille hier pour enrichir demain.



Alors elle va se raconter en sept nuits. Bien sûr, chaque nuit s'évase en une tranche de vie plus large. On suit la narratrice de son enfance dans le Berlin en guerre jusqu'à l'âge mûr, avec les grands aléas que réserve à chacun la vie, avec émotion et sobriété, avec des réflexions qui tendent vers une philosophie, voire une spiritualité, de l'existence. Elle amène à réfléchir sur ce qui constitue cette parenthèse entre deux grands abîmes.



Je ne connaissais pas du tout Christiane Singer jusqu'alors, pas même de nom. Une amie s'est essayé à ce roman sans adhérer et, en jetant un coup d'oeil à la quatrième de couverture, je me suis laissée tenter. Grand bien m'en a pris car je suis tombée dès les premières phrases sous le charme d'une écriture éblouissante. L'auteure aime les mots et la chaleur et la delicatesse qu'elle met dans son écriture étincellent sur chaque page.



Petit en taille mais grand en qualité, Les sept nuits de la reine est un livre qui s'installe sans à-coup ni brutalité au coeur du lecteur. Un livre dont chaque relecture, je crois, s'enrichit au fil du temps.
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Les âges de la vie

Je retrouve avec plaisir Christiane Singer. Avec un style toujours aussi poétique, elle s'interroge sur les différents âges de la vie humaine. En mêlant des réflexions sur sa vie personnelle et des considérations plus générales, l'attention est souvent portée sur les difficultés pour l'humain à s'accomplir au sein de la société. A tout âge, nous devons affronter les difficultés pour trouver notre voie dans l'existance, oscillant sans cesse entre le trivial et la vie intérieure.

C'est un livre à lire lentement pour s'imprégner du style si particulier à cette auteure que j'affectionne particulièrement.
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Derniers fragments d'un long voyage

Il est vraiment difficile de rédiger une critique sur ce livre, que Christiane Singer a écrit durant les six derniers mois de sa vie.

C'est un journal de bord qui raconte au jour le jour la souffrance de la maladie, mais aussi la joie de l'amour de ses proches, du personnel soignant, de ses maîtres spirituels.

Il n'est pas question de religion ici mais de spiritualité, et c'est pourquoi ce texte peut toucher même les non croyants.

Six mois pour accepter la mort qui approche malgré les souffrances qui sont là, chaque jour. Six mois pour que l'acceptation devienne même une décision, un choix conscient.

Un texte bouleversant qui se lit lentement et à relire aussi sans doute plus tard.
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Inventons la paix : Huit écrivains racontent ..

Anthologie qui donne la parole à huit écrivains contemporains. "Parce que les livres ont le pouvoir que nous leur accordons, le pouvoir de plonger dans la conscience de chacun et du plus grand nombre, il était juste de consacrer un livre à ce rêve nécessaire et fou : inventer la paix."
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Eloge du mariage, de l'engagement et autres..

Livre très mince constitué de nouvelles très courtes. Bien écrit. Agréable à lire. Même si le titre de l'ouvrage me laissait espérer un autre contenu.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Derniers fragments d'un long voyage

Magnifique réflexion sur la douleur et la préparation à la mort. Récit autobiographique de l'auteure à qui ont vient d'annoncer qu'elle n'a plus que 6 mois à vivre. C'est au récit de ces 6 mois que nous convie Christiane Singer.

C'est sa foi qui va lui permettre de "tenir". Parfois il y aura quelques petites période d'amélioration mais son état va empirer progressivement. Cependant sa foi va lui permettre d'allonger ce délai vers cette deuxième "naissance". L'occasion de profiter pleinement de sa famille, de ses amis et de réfléchir à sa vie dans la présence de Dieu. Questionnement autour de "l'invisible".

C'est un récit qui ne laissera personne indemne.
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Les âges de la vie

Cet essai est une exploration par l'auteur, en 6 chapitres, des étapes de l'existence :

- La gestation, la naissance, le nouveau-né

- La petite enfance

- Plaidoyer pour l'adolescence

- La jeunesse

- L'âge adulte

- La vieillesse



Un livre intelligent, bien construit, bien documenté, bien écrit, à lire justement à tous les âges de la vie et à relire. Poésie, nostalgie, références religieuses, exemples concrets ponctuent ce texte qui n'est pas si "facile" à ingurgiter, mais qui sait faire voyager avec intelligence et clairvoyance au coeur même de la vie humaine.
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Derniers fragments d'un long voyage

Christiane Singer, née en France et épouse d'un comte autrichien, a beaucoup réfléchi sur les questions de développement personnel et spirituel. Originale, pleine de vie, d'inspiration chrétienne mais influencée par les traditions orientales, elle a connu la notoriété notamment par de nombreux livres consacrés à ses sujets de prédilection. Le 1er Septembre 2006, un médecin lui apprend que, atteinte d'un cancer, elle n'a plus que six mois à vivre. Elle décide alors de tenir un journal qui deviendra "Derniers fragments d'un long voyage".

Pour moi c'est un témoignage exceptionnel, bouleversant, lumineux et habité par la Vie, malgré la mort qui s'approche. Toutefois il pourrait agacer certains lecteurs, pour diverses raisons: d'abord par son écriture assez particulière et ses allusions (non explicitées) à ses relations privées; ensuite par son lyrisme et ses emballements sentimentaux et spirituels. Elle l'écrit elle-même dans son journal: « Je sais que j'ai toujours exagéré, provoqué, mais toujours avec une sincérité brûlante. Je revois ma mère me dire: "Ma fille, pourquoi exagères-tu toujours ?". Une fois encore, mère aimée: "Pour sauver ma peau devant la détresse, je me mets debout et, au lieu de subir, j'acquiesce de toute mon âme". Heureux qui comme moi a fait un terrifiant voyage, car il a reçu en présent de revenir des gouffres de la mort pour aimer et témoigner ».

Mais le voyage de Christiane Singer aux confins de la vie se révèle très dur, malgré son parti-pris de vivre positivement son ultime expérience. Dans les derniers jours de l'an 2006, elle échappe provisoirement à une mort annoncée. Un peu plus tard, elle note: « Aujourd'hui les loups hurlent dans les steppes de mon âme. Je pleure avec la vieille dame qui partage ma chambre. Je pleure sa mort, ma mort, la vulnérabilité de tout ce qui est sous le soleil ». Mais elle ne cède pas au désespoir. Le 1er Mars 2007, elle envoie à son éditeur son manuscrit, qui ne paraitra qu'après son décès survenu le 7 Avril suivant. J'ai envie de l'imaginer vivant maintenant dans un au-delà aussi beau que celui qu'elle espérait.

Christiane Singer nous a envoyé ce message comme on jette une bouteille à la mer, je ne l'oublierai pas. De plus, j'ai apprécié cette forme de sincérité qui lui est propre, orchestrée par l'intelligence et la générosité.
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Les sept nuits de la reine

Christiane Singer nous offre ici un roman très intimiste. Le récit de sa vie, à travers ses épisodes douloureux. Son enfance, ses deuils terribles. Elle nous montre le chemin de la résilience à travers l'attachement à la vie. Elle nous fait part de ses doutes, de ses hésitations, dont elle viendra à bout en effectuant le choix de voir la vie du côté plein. Je me souviens d'une citation de Marguerite Yourcenar qui disait "dans la vie, je gagne à tous les coups". C'est ce que Christiane Singer nous démontre. Oui, que vaudrait une vie sans heurts, sans désespoir, sans problème ? D'une écriture sensible, elle sait, avec ce livre, nous montrer le chemin.
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Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel es..

Un livre à lire en période difficile. Inutile de vouloir émettre une critique parce que c'est un livre qui parle au creux de l'oreille de chacun et que le murmure est, non seulement différent d'une personne à l'autre, mais d'une vie à l'autre.

Christiane Singer était une grande et belle dame qui a trouvé sa voie et a eu le souci d'en faire profiter tout le monde.

Je ne peux que la remercier d'avoir été là, à travers ses livres, dans mes nombreux moments de doute.
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Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel es..

Christiane Singer continue de m'émerveiller par ses remarques sur le monde qui sont d'une extrême lucidité. Elle n'hésite pas à dénoncer sans détours les effets dévastateurs de notre mode de vie fondé sur le capitalisme et sur les écrans. Notre rapport au monde en est bouleversé. Tout est réifié. Nous nous déshumanisons sans en prendre garde parfois. Mais tout cela est dit avec une grande poésie et chaque mot est choisi et à sa place. On ne s'en lasse pas. Même si son constat est alarmant, tout n'est pas perdu. L'auteur insiste sur notre capacité à changer les choses par la spiritualité qui est toujours latente en nous. Une grande leçon de vie.
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Histoire d'âme

Je ne me suis pas retrouvé dans cette interrogation intime. Interrogation face à la mort de l'être aimé. Peut-être un peu trop nombriliste ? Je n'en ai pas fini pour autant avec l’œuvre de Christiane Singer. Peut-être pour accepter le deuil faut-il lâcher-prise ? L'histoire du moine Hakuin constitue peut-être la clé du récit. Subir l'humiliation, la douleur pour trouver la lumière. «  Et, soudain, voilà venu l'instant de l'explosion silencieuse. Instant incongru – un coup de balai sur la tête. Une vie entière tendue vers l'exploration du vide, la médiation acharnée, la quête de l'énigme, pivote doucement autour d'une charnière mystérieuse. Et c'est la lumière. Il a lâché prise, Hakuin ».
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N'oublie pas les chevaux écumants du passé

Quelle auteure et quel livre surprenants ! J'ai le sentiment que toutes les interrogations que nous portons sur notre monde et notre existence trouvent ici un écho et une réponse particulière. Cette réponse qui englobe tous les mysticismes, toutes les spiritualités qui s'offrent à nous. Ce livre est une méditation, une réflexion sur notre monde. Pour ne pas nous laisser entraîner dans les turpitudes de notre existence mais essayer de trouver notre chemin vers la sagesse. C'est le premier livre que je lis de Christiane Singer, mais certainement pas le dernier. Un grand merci à la personne qui me l'a prêté.
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Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel es..

C'est, contrairement à ce qu'on pourrait croire, un livre difficile à lire.

Il est court, mais d'une densité terrible.

Et puis il balance, hein, c'est pandanlaieule, comme dirait Agrippine (Brétecher, plutôt, lol).



Mais ça fait du bien, parce que ça secoue et ça réveille. Enfin ceux qui sont prêts à se laisser secouer. ça tombe bien, ça fait depuis Avril 2020 que je suis bien secouée (Orangina c'est mon 3ème prénom) dans tous les sens, alors un peu plus ou un peu moins...



Bref, à lire quand on est prêt. Je suis pas sûre que je l'aurais été avant, mais là, je suis bien mûre, ce qui tombe bien car je ne connaissais pas du tout cette dame et j'ai entendu son nom prononcé par Annick de Souzenelle, et me voilà.

Des grandes dames. Elle, elle a l'avantage d'être moins intellectuelle et de passer plus directement par des phrases percutantes qui remuent... Bref, ça sera plus accessible, peut-être, dans un premier temps, que les bouquins d'Annick de Souzenelle, et moins "traditionnel", aussi, ce qui peut sans doute aider.



Parce que tous les chemins mènent à la spiritualité.

Là de suite je suis en train d'écouter un webinaire en direct de Jean-Yves Leloup. J'ai un Bouddha sur ma table de nuit, à côté du "Livre rouge" de Jung que je suis en train de lire aussi, je pratique le yoga et le qi gong, et tout est utile. C'est juste mon chemin qui est un mélange personnel de tout ce que je sens bon pour moi.



A chacun de se faire le sien, de chemin.

Et paix à tous.

Car comme dit Jean-Yves à l'instant, ça n'a pas de sens de se battre au nom de "Dieu".
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Du bon usage des crises

Je viens juste de recevoir une lettre de l'association L 214 à propos de la maltraitance de veaux d'une quinzaine de jours lors de leur transport d'Irlande au Pays-bas, en transitant par le nord de la France et la Belgique. "La durée maximale de transport en Europe dans ce cas est de 19 h. Ils auront passé 27 heures, sans avoir étés nourris ni abreuvés", écrit la correspondante.

Ceci pour faire le lien avec le livre de Christiane Singer, qui est un recueil de différentes conférences avec questions et réponses. A un moment, on lui pose la question : Faut-il rester indifférent au malheur qui existe dans le monde et autour de nous ?" Que ce soit des veaux ou des migrants, où les Ukrainiens sous les bombes, comment l'humanité en est arrivée là ? A-t-on toujours produit autant de souffrance, de mort, au cours de notre évolution ? Alors Christiane Singer, en contre point, nous parle de compassion, de ferveur. Elle nous dit aussi que ce monde peut être merveilleux, grâce à l'amour partagé. Elle nous invite à "reprendre confiance dans notre destinée. Nous sommes tous inhibés, frigides, des frigides de l'amour du divin". C'est un livre qui tout en dénonçant nos égarements - elle n'hésite pas à éreinter notre société capitaliste et consumériste - nous redonne de l'espoir. L'auteure fait une fois de plus le point sur l'humain. On pourra juger son oeuvre un peu répétitive d'un livre à l'autre - et c'est vrai qu'on y rencontre les mêmes thèmes - mais il est important d'insister sur ces notions. C'est un livre que je vous recommande car je suis sûr que le sujet vous intéresse.
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Derniers fragments d'un long voyage

Carnet de l’auteure écrit dans les six derniers mois de sa vie. Même si elle mentionne ses souffrances, ses peurs, ce n’est pas ce qui domine. Pas de mélo ou de clichés. Au contraire. Elle est dans l’amour, la compassion, la lumière. Magnifique témoignage qui me rappelle de vivre.
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Derniers fragments d'un long voyage

Ecrire une critique sur ce livre est presque indécent. Tout est profondeur, délicatesse, vérité.

Elle vit les derniers mois de sa vie, elle le sait, elle livre sans fards son ressenti tout en cherchant toujours le meilleur, le beau, l'amour, la compassion...

Elle demeure humaine, avec ses forces et ses faiblesses.

Les mots, l'écriture, elle était dotée d'une vraie passion et elle sait particulièrement donner avec sa plume. Son écriture... précise, affutée, chatoyante révèle toujours le rayonnement coloré de cette femme. Même à l'oral, j'ai regardé des vidéos de ses conférences, elle a le don d'utiliser le verbe juste. La fée des mots justes et à leur place s'était vraiment penchée sur le berceau de sa vie.

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