AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

4.15/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1951
Biographie :

Historienne d'art, spécialiste de l'orientalisme, agrégée de Lettres classiques, professeur d’Histoire de l’art contemporain à l’Université Marc-Bloch de Strasbourg, Christine Peltre consacre depuis plusieurs années ses travaux à l’étude du voyage et de l’orientalisme. Elle a notamment publié : L’atelier du voyage. Les peintres en Orient au XIXe siècle (Gallimard-Le Promeneur, 1995); Les Orientalistes (Hazan, 1997 – Orientalism in Art, New-York, Abbeville Press, 1998) ; Retour en Arcadie. Le voyage des artistes français en Grèce au XIXe siècle (Klincksieck, 1997); Théodore Chassériau (1819-1856) (Gallimard, 2001) ; Dictionnaire culturel de l'Orientalisme (Hazan, 2003 - 2008); Orientalisme (Terrail, 2004) ; Les arts de l’Islam. Itinéraire d’une redécouverte (Gallimard, 2006. Elle a publié Le voyage en Afrique du Nord, Images et mirages d'un tourisme. (Bleu autour, collection "D'un regard l'autre", 2018).

Christine Peltre a participé à plusieurs expositions, en particulier à l’Institut du Monde arabe à Paris : Chevaux et cavaliers arabes, en Orient et en Occident (2002), L'Algérie des Orientalistes, de Delacroix à Renoir (2003), Bonaparte et l’Égypte. Feux et lumières (2008).
+ Voir plus
Source : Bibliomonde, wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Christine Peltre   (17)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"Qui a pu lui inspirer de s'aller promener en Orient pendant tout un volume ? Que signifie ce livre inutile de pure poésie, jeté au milieu des préoccupations graves du public [•••] ? Où est l'opportunité ? À quoi rime l'orient ? ... Il répondra qu'il n'en sait rien, que c'est une idée qui lui a pris ; et qui lui a pris d'une façon assez ridicule, l'été passé, en allant voir coucher le soleil."
En ces lignes qui introduisent avec d'autres aux Orientales, Victor Hugo en 1829 n'a-t-il pas dit l'essentiel ? Il serait vain de bouder son plaisir : pour le poète, pour le peintre, pour leur public, l'Orient est un caprice, une voluptueuse obsession, une idée de flâneur. Après les clairs de lune, les nuits tourmentées, voici qu'apparaît l'héliophilie passionnée qui va guider pendant tout le siècle les amoureux de la lumière. (p. 9)
Introduction
Commenter  J’apprécie          100
Fromentin s'est expliqué sur son refus, dans son oeuvre, de traiter certains sujets : "Pénétrer plus avant qu'il n'est permis dans la vie arabe me semble d'une curiosité mal entendue.Il faut regarder ce peuple à la distance où il lui convient de se montrer : les hommes de près, les femmes de loin ; la chambre à coucher et la mosquée, jamais. Décrire un appartement de femmes ou peindre des cérémonies du culte arabe est à mon avis plus grave qu'une fraude : c'est commettre, sous le rapport de l'art, une erreur de point de vue." Ce scrupule de vrai peintre-voyageur, scrupule parfois peu partagé par les orientalistes, coïncide avec la volonté d'acquérir un style libéré de l'anecdote. La fusion de ces deux exigences décidé d'un "point de vue" qui crée la manière personnelle de Fromentin : peu de scènes rapprochées, des activités lointaines ou indéfinie se déroulant dans un temps immobile, beaucoup de paysages aux grandes lignes abstraites où il tente de donner, dans une lumière finement définie, une vision générale et pudique de "son" Orient. (p. 144)
Réalismes, trois maîtres
Commenter  J’apprécie          90
Au sein de l'expédition d'Égypte, décidée par Bonaparte en 1798 pour asseoir son prestige à Paris et celui de la France en Méditerranée, les artistes qui ont accompagné les troupes ont joué un rôle fondateur. Le retentissement de leur expérience, par la publication de dessins effectués sur place depuis le débarquement à Alexandrie, s' exercera pendant tout le siècle et ne peut se comparer à aucune autre tentative. Le pays lui-même est sans doute cause de ce succès : l'égyptomanie, déjà fort en vogue au XVIIIe siècle, n'a pas attendu la campagne de Bonaparte pour s' exprimer. La nouveauté est cependant d'offrir une image précise des lieux et des hommes qui va bientôt se répandre dans toute l'Europe. A cette tâche, l'oeuvre de Dominique-Vivant Denon apporte une contribution essentielle. On connaît les conditions de sa participation à l'expédition, dues à sa curiosité comme à sa diplomatie, et sur place l'étonnante vitalité de cet homme de cinquante et un ans. En 1802 paraît Le Voyage dans la Basse et la Haute Égypte, résultat de près de trois ans de travail. Le succès est immédiat, amplifié par les traductions en anglais et en néerlandais, puis en italien. Comparé aux ouvrages précédents - comme le Voyage en Syrie et en Égypte (1787) de Volney - celui de Denon est "l'un des premiers à fournir au public des faits et images d'un univers vivant, rencontré nez à nez, décrit à chaud, sans tout l'appareil référentiel, sans le respect sacré de l'ancien discours". (p. 20)
Chapitre 1 - Témoins de l'histoire, d'Alexandrie à Biskra
Commenter  J’apprécie          80
En dépit du rôle précoce de Byron, ses contemporains rencontrent l'Orient dans la peinture plus tardivement que les Français. Leur Orient n'est d'ailleurs pas tout à fait le même puisque, pour les artistes les plus importants, sa découverte commence en Europe : Wilkie, Roberts et Lewis inaugurent en Espagne leur carrière exotique. Il est possible qu'à une période où l'Empire Ottoman, par sa férocité à l'égard des Grecs, exprimée dans l'oeuvre de Byron et les tableaux d'Allan, jouit d'une réputation fort ambiguë, le choix de leurs premières destinations ne soit pas un hasard. On notera aussi que cette préférence répond à une exigence profonde de l'orientalisme européen qui, autant que d'altérité, est en quête d'identité. L'Andalousie assure le dépaysement dans la proximité et cette voie sera également choisie plus tard par des artistes français, tels que Regnault, Dehodencq et Clairin. L'Espagne est d'ailleurs au premier rang des destinations exotiques rêvées par le romantisme français. Chateaubriand a rapporté de son séjour en 1807 Les Aventures du dernier Abencérage (1826), qui se déroule à Grenade au début du XVIe siècle. Pour Victor Hugo "L'Espagne c'est encore l'Orient" car elle "est à demi africaine", explique-t-il dans la préface des Orientales. (p. 100-101)
Chapitre 2 - La "haute poésie" ou l'Orient des romantiques
Commenter  J’apprécie          80
Il est probable que le succès des "Femmes d'Alger" de Delacroix au Salon de 1834 a engagé Ingres à donner à sa production une tournure plus orientale. "L'Odalisque à l'esclave" commencée en 1838, suivie d'une autre version en 1842, témoigne d'un intérêt accru pour l'exotisme exprimé pour le décor, les objets, l'atmosphère enfin, sensuelle et intensément colorée. Depuis plus longtemps que tous, pourtant, Ingres avait convoqué l'Orient dans ses toiles : dès 1808, "La Baigneuse Valpinçon" suggère par quelques détails et le sujet lui-même que la scène est d'inspiration levantine, ce que viendra confirmer l'utilisation de la figure dans "Le Bain turc". Ces quelques oeuvres rejointes par la "Grande Odalisque" de 1814, dessinent donc l'Orient ingresque : il est essentiellement féminin, incarné par des beauté dénudées et alanguies. C'est un Orient de tradition, celui des "sultanes" du XVIIIe siècle, même si chez Boucher elles expriment plus librement leurs ardeurs. C'est un Orient d'atelier aussi, suggeré par un artiste qui n'a pas cédé à la tentation du voyage, et donc pas plus turc que persan ou indien. (p. 184)

Voyages d'atelier, l'Orient d'Ingres ou les libertés de l'ailleurs.
Commenter  J’apprécie          60
Derrière la singularité des expériences se dessine chez les artistes britanniques une approche commune de l'Orient. Voyageurs-nés, ils expriment une curiosité universelle qui les entraîne comme Lear au-delà des sentiers battus. L'aquarelle est de cette intrépidité l'auxiliaire fidèle, adaptée à l'intérêt précoce et durable pour le paysage oriental. Le pittoresque topographique pourtant n'est pas le seul but du voyage. A l'image de Wilkie qui, en 1840, part surtout pour voir la Terre Sainte, un même souci religieux guide l'exode britannique, sensible dans les références bibliques de Roberts ou les paysages inspirés de Lear, annonçant la quête préraphaélite de Holman Hunt. (p. 108)
La "haute poésie" ou l'Orient des romantiques, The east.
Commenter  J’apprécie          60
L'Orient de Gustave Moreau n'est pourtant pas celui de Delacroix car il est beaucoup plus attaché au décor, que le peintre des "Femmes d'Alger" exploite surtout pour exalter la couleur. La curiosité pour les formes, le matériaux explique chez Moreau la bigarrure des sources. Utilisées le plus souvent comme des citations, elles introduisent dans la peinture occidentale - de manière certes encore traditionnelle - des modifications stylistiques dont l'exemple ne restera pas sans lendemain. On a déjà souligné chez Matisse, qui fut un moment son élève, ce goût pour l'ornementation, l'accessoire et l'arabesque, ce que Pierre Schneider appelle "le côté de chez Moreau". Ne peut-on penser que cet "assembleur de rêves" a aussi montré la voie - comme d'autres ici réunis - au fusionnement des formes, associant de nombreux registres que les héritiers sauront intégrer intimement à leur expression ? (p. 235)
Voyages d'atelier, princesses lointaines.
Commenter  J’apprécie          50
Dans son excellent ouvrage sur l'orientalisme français, Jean Alazard réserve à Jean Léon Gérôme une bien petite place : une demi-page - sans illustration - pour lui faire payer cher "l'espèce de dictature qu'il exerça pendant si longtemps" et l'accuser d'avoir contribué à "déformer l'Orient". Les historiens d'art américains, dépassionnant le débat et s'appuyant sur leurs collections fort riches en tableaux de cet artiste, ont aidé Géröme à sortir de cet enfer. La révision du procès paraît juste : en raison de l'ampleur de sa production, de sa connaissance du Moyen-Orient issue de nombreux voyages, de l'influence considérable de sa personnalité et de son style - qui, en importance, sinon en qualité, se compare à celle de Delacroix -, l'histoire de l'orientalisme ne peut s'écrire sans lui. (p. 144)

Réalismes, trois maîtres.

Commenter  J’apprécie          20
"Je n'ai commencé à faire quelque chose de passable, dans mon voyage d'Afrique, qu'au moment où j'avais assez oublié les petits détails pour ne me rappeler dans mes tableaux que le côté frappant et poétique ; jusque-là j'étais poursuivi par l'amour de l'exactitude, que le plus grand nombre prend pour la vérité." Delacroix (p. 118)

La "haute poésie" ou l'Orient des romantiques, Delacroix au Maroc (1832) ou le voyage du siècle.
Commenter  J’apprécie          20

Mon ami, il faut venir au moi de mars dans un village pelé des environs de Paris comme ils sont tous, pour renverser en esprit tous les systèmes sur le beau, l'idéal, le choix, etc. La plus pauvre allée avec ses baguettes toutes droites sans feuilles dans un horizon plat et terne en dit autant à l'imagination que tous les sites les plus vantés.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Christine Peltre (40)Voir plus

Quiz Voir plus

Quand les aliments portent des noms insolites ou pas...

Les cheveux d'ange se mangent-ils ?

Oui
Non

10 questions
140 lecteurs ont répondu
Thèmes : nourriture , fruits et légumes , fromages , manger , bizarreCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *} .._..