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Citation de Charybde2


Dans l’avion qui l’emporte, que dis-je, qui la transporte jusqu’aux portes d’Istanbul, la fringante Pomponette Iconodoule – et je te jure, lecteur, que c’est là son véritable alias ! – s’interroge. Et par là même interroge en elle tout locataire d’ici-bas voué aux errances. Elle se demande bien, se demande mal aussi, pourquoi elle a choisi, en guise de destination, pour ne pas dire de destinée, Istanbul plutôt que Culmont-Chalandrey ou Chicago, quand soudain ! cliqueti cliqueta ! un bruit de glaçons qui dansent, de bouteilles riquiquis qui cliquettent (tels de tintinnabulesques clitoris, pense, musicale, Pomponette), le frou-frou celluloïdal de micro sandwiches emballés, les puissants bâillements des journaux internationaux déployant leurs ailes mouchetées de caractères noirs et boursiers, bref, une symphonie qu’aucune baguette ne saurait dompter et qui s’accompagne d’une ola d’affamés humains entassés dans l’habitacle de l’avion : les têtes sortent de la haie des rangées, gîtent comme sous l’effet d’une brise, puis se superposent dans la perspective qui mène au chariot attendu : c’est l’heure de la collation, et le personnel navigant, telle une mère pélican prenant conscience mais comme à regret de ses devoirs, s’en va nourrir, avec une régularité métronomique, l’ensemble de sa couvée ceinturée, se voûtant se relevant avec cette grâce qu’on sait fortuite et nécessaire.
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