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Critiques de Christophe Claro (150)
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Sous d'autres formes nous reviendrons

Dérivé de la phrase d'ouverture du Livre de l'Ecclésiaste de l'Ancien Testament, Vanitas vanitatum et omnia vanitas (Vanité des vanités, et tout est vanité), souvent associé à la locution Memento mori (Souviens-toi que tu vas mourir), le terme vanité nous rappelle l’éphémère condition de l’existence. Parfois prétexte à de sévères positions moralisatrices dont on peut trouver un paroxysme dans le bûcher des vanités du moine Savonarole au XVe siècle, le thème a aussi de tout temps obsédé la création artistique, en particulier la littérature.





Nous entraînant, entre fascination et répulsion, des corps pétrifiés de Pompéi aux stupéfiants lithopédions - ces fœtus extra-utérins calcifiés dans le ventre maternel faute d’un terme possible à la grossesse - , des théâtres anatomiques aux peintures de vanités flamandes, enfin du film d’épouvante La Momie de Karl Freund à l’inconcevable mort de son père, Claro s’en empare à son tour, dans une exploration de notre rapport à la mort et de son influence sur l’écriture, en particulier la poésie.





De cette méditation résulte une mélopée en quatre longs couplets, se concluant chacun par leur « précipité », soit une suite obsédante de mots clés qui semblent le fruit d’une écriture automatique. Scandée sur un rythme poétique où les strophes déferlent en une vaste respiration, la prose s’écoule telle une rivière en une phrase unique, sans majuscule initiale ni point final, créant sa propre ponctuation comme pour mieux simuler cet infini passage de la vie dont chaque homme n’est qu’un maillon. Et comme il réinvente - à point on ne peut plus nommé - le jeu surréaliste du cadavre exquis en mêlant à sa logorrhée les vers d’innombrables de ses prédécesseurs, sa propre voix semble se fondre dans la clameur déploratoire de tous ces poètes depuis longtemps retournés à la poussière, avant que d’autres ne viennent à l’infini prendre le relais.





Indéniable et géniale prouesse littéraire, cet ouvrage bluffant que l’on se plaît à imaginer déclamé sur une scène de théâtre - en compatissant volontiers pour la mémoire du récitant -, nécessite aussi quelque effort côté lecture. Très peu conventionnel, parfois même assez hermétique, il pourra séduire autant que rebuter, mais n'en restera pas moins une expérience littéraire de qualité.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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La Maison indigène

En 1930, l'architecte Léon Claro, grand-père de l'auteur, fait bâtir, au pied de la Casbah d'Alger, une « maison indigène », à la fois hommage au style néo-mauresque et célébration du centenaire de l'Algérie française.

L'auteur, Christophe Claro, jusqu'au titillement d'un ami, Arno Bertina...ne se sentait pas concerné, outre mesure, par l'histoire de ses ancêtres...Et puis il se laisse gagner par la curiosité, et il part à la rencontre du passé de son aïeul, Léon, brillante personnalité, ayant connu Camus, le poète Sénac,Le Corbusier et tant d'autres figures artistiques, politiques... des années 30...et nous voilà "embarqués" !!...



Cette maison (qui existe toujours) est mis à l'honneur dans ce livre qui nous propose une «visite» - intime, historique, littéraire, politique - une « boîte noire » dont Claro extrait la mémoire, avec les personnalités significatives , citées ci-dessus , toutes" fascinées par la ville blanche ou pris dans la tourmente de la guerre d'Algérie - et chacune détenant, à sa façon, une clé de la « maison mauresque »....



Un immense coup de coeur qui vient de marquer mon "retour" chez les camarades-libraires... (restés pourtant ouverts le matin, pour le rayon Presse...à faire tourner...) [***Librairie Caractères- Issy-Les-Moulineaux ]

Après 45 jours... de non-venue (où j'en ai profité pour lire le grand nombre de textes que j'avais en attente !!!),

Je me suis précipitée pour fouiner avidement et je suis tombé avec bonheur et jubilation sur ce texte à l'unité, rangé sagement en rayon...Un ouvrage qui me reliait à Camus... irrésistible, donc ! Appris ainsi que le premier texte de l'auteur de "La Peste"fut rédigé en 1933, et concernait cette "Maison indigène". Texte intitulé "La Maison mauresque"...



"Chanter pour apaiser

Qu'elle [ "La maison Mauresque" ]soit centenaire ou millénaire, mauresque ou algérienne, française ou ottomane, je la sais secrète et complexe, tout en bruissements contenus, au sein même de son silence. Comme toutes les maisons, elle a désiré des hommes dans son ventre de pierre, et comme toutes les maisons, elle a pris soin de leur rappeler qu'ils n'étaient que des hôtes éphémères." (p. 12)



Une Maison hors normes, un symbole fort, rassemblant comme dans une ruche, intellectuels, créateurs... jeunes rebelles... mais aussi des histoires intimes. L'auteur va nous renseigner tant sur Camus, que sur le poète assassiné, Sénac, Le Corbusier... Visconti... mais affleurent discrètement les rapports plus personnels avec la mémoire de son grand-père, et enfin ; son Père, si mal connu et mal compris... qui apparaît progressivement dans le texte..Un puzzle étonnant, précieux qui allie fort harmonieusement une période historique, des grandes figures chères à l'Algérie, et finalement les émotions, la sensibilité vis à vis de ses racines que Claro disait "s'abstraire ou négliger" ... Une pudeur immense...qui doit expliquer ce puzzle, ce récit

éclaté en courts chapitres sautant des années 30 à aujourd'hui, où Claro a rencontré des personnes précieuses de l'époque, dont ce Michel, grand ami de son père...



Un texte très, très riche humainement, mais également fortement documenté et précis dans un travail approfondi des archives... L'ouvrage est d'ailleurs accompagné de photographies et de documents d'archives.



Bravo et mille mercis à Claro, pour ce magnifique livre !



Je ne veux surtout pas oublier de remercier, au passage, une autre personne,écrivain, et ami de l'auteur, qui aura été à sa manière

le déclic de ce livre... Je me permets de joindre un assez long extrait, expliquant fort bien la genèse de cet ouvrage "époustouflant ": "Le hasard ne mordant jamais sans sourire un peu, il advint cela: l'an dernier, un de

mes amis, Arno Bertina, m'envoya un e-mail amusé, dans lequel il me disait, plus ou moins en ces termes, " Alors comme ça tu ne te contentes pas d'écrire des livres et de traduire des livres ! Tu construis aussi des maisons ! Et tu les fais visiter à Camus !" il était en effet tombé, au cours de recherches, sur cette petite information qu'il avait eu à coeur de me donner en pâture :



L'un des premiers textes écrits par Camus a été "La Maison mauresque", qui décrit une villa bâtie par Claro.



Je lui répondis que ce Claro-là était mon grand-père, ce à quoi il me fit cette réponse: " c'est seulement que je trouvais ce pli du temps magnifique à déplier: Camus écrivant son tout premier texte sur une oeuvre de Claro! " Les choses auraient pu en rester là, tant m'indifféraient depuis des décennies tous ces signes émanant de lointaines archives. Mais cette histoire de "pli du temps magnifique à déplier" ne cessait de me convoquer (...) (p. 17)





N.B : ***Voir excellent article de Cécile Dutheil : https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/04/14/maison-pere-claro/
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L'échec : Comment échouer mieux

Il n’est pas simple de suivre le raisonnement vagabond de Claro, dont l’esprit facétieux scrute avec malice les moindres pièges et chausse-trapes du langage, pour mieux balader le lecteur autour de la notion d’échec.



Avec un point d’ancrage autour de la littérature, la notion d’échec n’est pas abordée dans son sens premier, car qui oserait juger ratées les carrières de monstres sacrés comme Cocteau ou Kafka, dont la plainte en sourdine relève plus de la dépression que de l’échec à proprement parler.



Que dire de la traduction, (sujet que connait bien l’auteur), dont la trahison est une composante inévitable, approximation contrainte, absence d’équivalence mais qui peut aussi donner lieu à des fulgurances qui magnifient le texte original ?



Claro analyse également le processus même de l’écriture, mais aussi le devenir d’une oeuvre, dont la gloire posthume ou la disparition dans les limbes de l’oubli semblent dues à un ensemble de faits contextuels incontrôlables !



L’humour hante ces pages, comme celle de la liste des échecs de l’auteur, où les formules si répandues pour expliquer l’échec d’une lecture …





Un essai à lire dans le calme et lentement, pour mieux en apprécier toutes les références et les nuances.





Merci à Babelio et aux éditions Autrement





240 pages autrement 10 janvier 2024

Masse critique Babelio
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Plonger les mains dans l'acide

Les yeux fermés, je suis du genre à plonger les mains dans l'acide, et sans gants. C'est que l'univers de Claro ne m'indiffère pas. Il a croisé mon chemin par le biais de ses traductions de la grande littérature américaine, celle qui est déjantée et qui surprend son lecteur. Puis, j'ai découvert ses romans, du moins un avec cette dose de LSD nécessaire à la littérature de l'âme, avant de parcourir des nouvelles, des poèmes, des essais. Inculte que je suis, dans une édition qui porte bien son nom, Inculte, je m'en ressers un verre dès que l'occasion se présente. Bien que l'univers soit totalement décalé, pour ne pas dire étrange ou survolté, je survole ses jeux de mots et de mains, le clavier cannibale avale les phrases et couche sur papier ses pensées, ses mystères.



Je me dis que forcément il faut être sous LSD pour capter l'essence des propos de Claro, moi je suis à fond dans le malt ou le houblon, alors j'ai par moment des difficultés à le suivre, mauvais carburant ou inculture chronique. Mais j'y reviens, sans honte, même si je n'arrive pas à me regarder dans le miroir, si la honte d'une vie, ce serait donc une sorte d'addiction aux pensées de Claro et ce genre d'addiction ne se soigne qu'en thérapie. Sauf que je ne veux pas d'un psy grincheux qui sourcille de mon silence. Je m'allonge sur le canapé, cuir noir odeur de poussière, me met à nu devant mes maux, elle nue dans ses mots, je lui parle de son cul, de ma littérature libidineuse, de ce besoin de lécher les pages des romans pour enlever la poussière des vies antérieures.



Je me dis que les mots de Claro sont une mélodie, des accords mineurs qui se passent de majeurs, pourtant le majeur est l'âme de la vie, une musique sous acide lysergique, avec des mélopées libres d'un saxophone furieux, des riffs épris d'une guitare sauvage, des hallucinations sonores d'une vie de poussière, le clavier mécanique d'un mélomane inculte. Je me dis que Christophe Claro c'est comme Frank Zappa ou Glenn Gould. A la première écoute, à la première lecture, je ne comprends pas grand chose. Je sens l'anguille sous roche, le serpent entre tes cuisses et si de prime abord, je ne capte pas l'essence même de sa pensée, n'effleurant qu'à peine la page comme je caresserai le bout de ton sein droit, j'y reviens m'abreuver de son flot comme je reviendrai me ressourcer pour boire à la fontaine de tes cuisses.
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Tous les diamants du ciel

Un vent souffle à Pont-Saint-Esprit en cette année 1951. Non pas une brise lourde de ses poussières radioactives mais tout aussi nocif, un air chargé en LSD. A rendre fou un fou, et un moins fou dans un fournil. Toute la population est atteinte. Mal et mal-être, qui prit son origine dans le pétris du pauvre Antoine. Le boulanger dans le pétrin et le seigle du boulanger. Souffle divin, Seigneur ô Seigneur, aie pitié de nous et de nos âmes. Protège-nous de ce mal qui emplit nos poumons du Satan. Rompez ce pain et distillez les effluves boulangères de ce pain entre malin et divin.



New-York, Lucy regarde les étoiles dans le ciel. Dix-neuf ans, accroc à sa dose et pute à l’occasion. Elle balance son cul sur le rythme de la ville, sombre et déchargée de ses illusions. Son cul une illusion d’ailleurs. Lève la tête, ma belle et vois tes illusions se perdre dans ces nuits étoilées de Manhanttan. Elle rajuste sa culotte, tire sur sa jupe en skaï, et regarde ces diamants étincelant dans la noirceur du ciel. D’ailleurs ça pourrait faire une bonne chanson, Paul ça t’inspire ?



Entre ces deux mal-êtres, l’ombre de la CIA plane. Et avec elle, l’expérimentation. L’acide lysergique et ses effets. Dans la famille des psychotropes hallucinogènes, l’institution innove, propose et s’essaie aux mépris des règles et des bonnes manières. La paranoïa me guette, depuis que les spoutniks volent dans ma tête, comme des étoiles filantes zébrant le ciel, de son sillage strié se déverse une poudre magique, à rendre fou ou euphorique, question de dosage.



Notre pauvre Antoine qu’est-il devenu après cet épisode malencontreux de la panification artisanale. Sera-t-il finaliste du meilleur boulanger de France ou de Navarre avec son pain aux céréales et à la farine de seigle ? Sortira-t-il un jour de sa torpeur ou de son asile de fou, à en perdre l’esprit saint, surtout ne pas sauter du pont. A quel sein se vouer même, alors qu’il croise des années plus tard le cul de Lucy, ou plutôt son regard son sourire ses étoiles qui brillent dans le ciel, ses seins qu’une poupée gonflable n’oserait revendiquer, même dans un sex-shop.



Les mots s’enchaînent dans son esprit, ils fusent, volent s’envolent, planent même au-dessus de la page blanche. La prose est jubilatoire, comme prise sous acide, alors que l’homme marche sur la lune, Claro et Antoine s’éprennent de Lucy alors que la face cachée de la lune ou de la CIA délivre ses instants psychédéliques, cette lune si petite, si inaccessible et qui pourtant ne ressemble pas moins à une boule de flipper frappant les esprits sains même si à Pont-Saint-Esprit, les seins sont enfermés. Sortez-moi cette poupée gonflable, alors, disent de concerts les pervers de la rue Saint-Denis, même en 1969. Amen ou Hallelujah, le Créateur veille sur sa brebis égarée et ce rossignol désenchanté. Le sex-shop montre portes closes.



« Tous les Diamants du Ciel », et dire que ça pourrait faire une chanson des Beatles.
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La Maison indigène

Leon Claro (Oran 1899- Gien 1992), grand-père de l'auteur Christophe Claro, fut l' une des figures majeures de l'architecture française en Algérie, il construisit, notamment, au coeur d' Alger la blanche , une maison de style mauresque – La maison indigène – (à Oran elle aurait été baptisée Casa) pour commémorer le centenaire de l'Algérie française. Cette bâtisse fut édifiée, notamment, avec des matériaux récupérés après démolition d'antiques demeures traditionnelles. le petit-fils ouvre en grand baies et portes de cette demeure mystique et mythique . Une multitude de spectres, tantôt solaires , tantôt sombres, une assemblée rocambolesque s'y échappe : personnages illustres, sans-noms, traîne-espadrilles, aïeux venus d'Espagne , père, oncles , tante de l'écrivain, bâtisseurs, poètes, peintres, écrivains : Jean de Maisonseul, Jean Sénac, Sauveur Galliero, Max-Pol Foucher, Louis Miquel, Jehan Rictus, Emmanuel Roblès, Louis Benisti, Edmond Charlot, Le Corbusier, Visconti... et bien sûr Camus qui, à vingt ans, écrivit en 1933, un texte descriptif, méditatif , éminemment lyrique , d'une dizaine de pages La Maison Mauresque, qui ne sera publié qu'en 1973. . Ces personnages apportent à Ch. Claro leur part d' héritage ,leurs lots de souvenirs, qui font aussi resurgir chez beaucoup d'entre nous, l'écho à la fois douloureux et lumineux de la nostalgie.

Claro que si, j'ai aimé cette lecture !

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Les souffrances du jeune ver de terre (ou) ..

Voilà un petit polar bien sympa, qui se fait remarquer plus par le sens de la formule que par l’intrigue. Le titre annonce le style.



Le narrateur est un anti-héros qui brille par sa propension à tomber tout cru dans le moindre piège, même s’il ne lui est pas destiné. Il est correcteur dans une maison d’édition branchée, où tout n’est pas clean. Le boss est un clown qui s’ignore, se gargarisant de formules néo-high tech, imité à la puissance moins dix, par une secrétaire qui vaut le détour (un grand détour, si possible, non mais allo, quoi!)). Ajoutons à cela des manuscrits tendancieux qui ont la manie de disparaître quand on en a besoin et inversement, et l’auteur a de quoi tricoter au point fantaisie, un scénario qui tient à peu près debout.



De Goethe pas le moindre vestige, mais le ver de terre est incarné et connaît les affres de la douleur,



L’ensemble ne restera pas éternellement gravé dans mon souvenir, mais j’ai passé un bon moment, et c’est ça qui est important


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Douze et amères : Nouvelles noires

Parmi ces douze et amères nouvelles noires

publiées dans les années 90,

j''en ai retenu trois à mon goût :

A bout de bras de Pascal Garnier

fidèle à son univers avec Gilles un personnage

à coté de ses grolles qui n'aime pas sortir de chez lui.

Sa compagne, Laure le trouvant palot

lui a agencé un voyage très organisé dans les Cyclades.

Mais sur place en Grèce il préfère se réfugier dans sa chambre d'hôtel

où il se sent comme à la maison dans un cocon, invisible

jusqu'à la visite d'un voisin de chambrée inopportun....

Une nouvelle qui plonge dans l'absurde et dans le noir... à bras raccourcis.



Une autre  d'Olivier Pelou Seul contre les Huns m'a bien fait rire

Une journée de dédicace à la foire du livre de Mouscaillon qui tourne à la foire d'empoigne.

Pouyckx, le célèbre auteur de roman noir très sollicité et à ses coté un écrivain amer font face à une horde..



L'imprudent de Thierry Jonquet termine le recueil en apothéose

avec un fait divers à couper le souffle d'un magistrat

qui en a pourtant vu depuis 35 ans de procédures

L'individu interrogé, un commercial, bredouille.. une nuit de vadrouille,

une pulsion vache à la campagne, dans un champs sous les narines d'un taureau ...qui voit rouge et le charge

l'infortuné nu en pleine action, dérouté prend la fuite

la suite est rocambolesque...

une histoire inspirée d'un fait divers réel...Hallucinant !

Les neufs autres nouvelles, d'Hervé Prudhon, de Jean paul Nozière Yves Pagès

Jean-François Merle, Tonino Benacquista, Marcus Malte, Serguei Dounovetz

et Delacorta méritent aussi qu'on y jettent un œil noir.

Douze et amères nouvelles noires...pas désagréables du tout
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Tous les diamants du ciel

J'ai commencé ce livre, je suis allée aussi loin que je le pouvais, puis je l'ai arrêté car je ne peux lire de livres où des gens se droguent. Par ailleurs, je n'aime pas ce genre littéraire désolée pour l'auteur. Peut-être oserai-je franchir les autres pages plus tard
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Tous les diamants du ciel

Si vous aimez les romans un peu psychédéliques, Claro est fait pour vous. D'ailleurs, dans ce roman, le fil conducteur est le LSD puisque même les initiales des titres des trois paragraphes de chaque partie écrivent ce mot.

Et dans ce domaine, tout le récit est onirique, parfois étrange mais parfaitement construit. Le tout est de savoir voyager dans cet univers ce qui n'est pas facile pour un esprit cartésien.

Tout commence par ce petit village de Pont Saint Esprit, où les habitants deviennent un peu fous après avoir mangé le pain cuit par Antoine.

En alternance, l'auteur nous fait découvrir Lucy ( Lucy in the sky with diamonds), une jeune fille américaine perturbée par un drame de jeunesse. Elle quitte son domicile et se retrouve à la rue confrontée à la drogue et la prostitution.

Dans ces deux histoires se glisse une sombre affaire de la CIA, en la personne de Wen Kroy.

Antoine et Lucy finissent par se rencontrer à Paris, alors que Lucy tient un Sex shop et poursuit ses activités secrètes avec Wen Kroy. Chacun raconte son histoire et l'on voyage ainsi des années 50 aux années 70 avec les grands évènements mondiaux (guerre d'Algérie, premier pas sur la lune, libération des mœurs). Ils sont bien différents et pourtant des points communs se retrouvent dans leur histoire. Ainsi, ils se complètent et deviennent amis.

J'avais déjà eu une impression mitigée après la lecture de CosmoZ. J'avais traduit mon malaise par le fait que je connaissais peu l'histoire du magicien d'Oz. Mais, en fait, c'est l'univers de l'auteur qui est légèrement impénétrable.

Le roman est très bien écrit avec un rythme cadencé, de l'humour et de la poésie.

Tous les diamants du ciel est un livre qui peut séduire à condition de savoir voyager au niveau des délires de l'auteur.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Chair électrique

Le roman de Claro, nous entraîne sur des pistes inattendues. D’une écriture affutée, précise et truculente à la fois, il nous donne à lire, à voir, à entendre. Le rythme de la phrase s’adapte au flux du courant, en des phrases incisives comme l’éclair, ou, au contraire, déroulées au gré des circonvolutions de la jouissance qui se prolonge. C’est une écriture musicale dans sa suggestion des sons de la chair électrique – Claro recourt même parfois aux ressources utilisées d’ordinaire dans les comic books : « Howard se taille donc un chemin dans l’entresol à coups de hanches et de coudes, trouve la caisse que lui a envoyée quelques semaines plus tôt son ex-mentor Alfred Leuchter, en descelle le battant, schkrumph, force les clous à gicler de leurs gousses rouillées, srup srup srup .» (p. 59). Les odeurs se mêlent aux sons en une synesthésie étonnante, et les ressources de la typographie sont utilisées avec jubilation (je pense à cet éclair que dessinent les hétéronymes de Harry Houdini, p. 79). L’auteur, incroyable traducteur (d’œuvres souvent difficiles, comme Le Tunnel de William Gass), adopte des procédés qui viennent enrichir le récit, sollicitant les sens du lecteur presque autant que son intellect. Ce foisonnement, cette jubilation de l’écriture mis au service d’un roman ambitieux, sont rares dans la littérature française contemporaine. C’est ainsi que Claro trouve sa place auprès des plus grands, explorant des voies nouvelles entre fiction et réalité, entre littérature et … littérature (lisez Madman Bovary, dont j’aurais pu parler aussi), et associant le lecteur à ce cheminement joyeux et désenchanté qu’il ouvre avec audace.

http://annefrancoisekavauvea.blogspot.fr
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Les souffrances du jeune ver de terre (ou) ..

Virtuose de l’assemblage des mots, Claro invente un genre nouveau, le comique dépressif et hilarant. Pas la peine d’en parler beaucoup ici, le verbe de Claro est juste irrésistible, le mieux c’est de le citer…



Juste quelques mots de contexte sur le personnage central, une sorte d'antihéros passé au laminoir : Frédéric Léger occupe la fonction indigne de correcteur pour les pathétiques éditions en livres de management fumeux CTI (de la Convivialité Transactionnelle Interpreneriale).



«11h05… Il me reste encore quatre-vingt-neuf pages à écoper et, ostensiblement, l’auteur, l’éditeur et l’imprimeur ont du fêter ensemble quelque réforme de l’orthographe inconnue de nous autres, les travailleurs de l’ombre, les fossoyeurs d’alinéa, les bourreaux de la virgule, les sodomiseurs de muscidés, les… les payés-au-signe.»



Il est aussi "négociant en pathos", ayant le crâne encombré d’un "noir compost mental", affligé, tout comme le jeune Werther, d’un attachement aussi douloureux qu’inutile pour son ex-femme Agnès.



«Il faut dire que je suis fait d’un alliage particulier, à base de boue, de gravier, de cœurs d’artichaut et de ficelles de rôti. Un vrai arcimboldo de pacotille.»



Dans ce contexte minable, notre antihéros (parce que vite, on s'attache à ce ver de terre parisien perclus de doutes) se retrouve, à cause d’un jeu d’épreuves qu’il devait corriger et à son corps défendant, brutalement molesté et impliqué jusqu’au cou dans une intrigue politique puante aux relents néo-nazis.



«Coups de bottes, gifles exécutées avec le poing fermé, quolibets vexatoires. Bref, l’atteinte aux droits de l’homme dans tout ce qu’elle a d’irréversible. L’espace d’une mandale, je faillis protester, mais il m’aurait fallu pour cela recouvrer l’usage de la parole, lequel est largement tributaire d’un bon fonctionnement des maxillaires et des cavités respiratoires. Or j’avais tout d’un aspirateur Hoover à la von Stroheim. Esthétique mais inopérant.»



Claro sait donc tout faire ! Je n’ai rien de plus à dire, si ce n’est, lisez-le : vous rirez.
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Tous les diamants du ciel

Je remercie Babelio ainsi que les éditions Actes-Sud pour l’envoi de ce livre dans le cadre de masse critique. Je ne connaissais pas l'auteur, et je suis heureuse d’avoir fait sa découverte, car cette oeuvre est très belle. L’écriture est libre, inventive, riche, poétique, intense. Elle fusionne avec ses thèmes. Les sensations sont décrites de manière très profonde. J’ai pensé au psychédélisme bien des fois. Par exemple, dans les premières lignes : « l’herbe devint provisoirement fourrure ». « De l’air il espérait l’électrique santé… ». Et ainsi de suite, au cours des événements, pour devenir ensuite lyrique, passionnelle, fusion avec son personnage.



C’est un drame céleste que l’auteur nous conte, en faisant un magnifique survol de l’actualité sociale et politique des décennies 50 et 60. Nous rencontrons deux personnages : Antoine et Lucy.



Antoine est mitron. Au début du livre, il est encore un adolescent qui se rend à son lieu de travail dans le Paris de l’aube. La voûte du ciel est pour lui un refuge. Elle ressemble à la voûte du pain qui lève, craque et sous laquelle tout est amalgamé. Antoine est poétique et rêveur, il aime se réfugier dans le ciel de Pont Saint-Esprit. Il aime aussi aller à l’église, qui représente pour lui un refuge sûr. Mais un jour, le pain sera empoisonné, et par du LSD. 200 personnes en décéderont. Antoine sera hospitalisé, et gardera de sérieuses traces de cette intoxication.



Lucy, quant à elle, est une prostituée droguée de 19 ans errant dans les rues de New York. Abusée par son père, elle s'est échappée de son foyer familial. Les passages décrivant la déchéance de Lucy serrent le cœur et sont très beaux, ainsi que tragiques. Ils m’ont vraiment beaucoup touchée. Ici, même si l’écriture n’est pas d’un accès forcément facile, elle est fluide, et fait un peu planer, de mélancolie.



Ensuite, Lucy rencontre Wen Kroy, un agent du CIA qui la tire de sa situation en lui offrant un boulot. Il s’agit de participer à « Midnight Climax », l’un des nombreux projets que la CIA expérimentait à l’époque, grâce à des méthodes discutables.



Je ne vous dirai rien de plus sur l’histoire (ce serait dommage), sinon que ce livre est superbe et qu’il vous fait vivre une aventure sensible, extraordinaire, au travers d’une écriture qui mérite le détour, tout en vous instruisant sur la réalité de l’actualité, des agissements de la CIA, des mouvements sociaux, des effets précis de quelques drogues telles que le LSD. Certaines inventions sont décrites telles que la poupée (voir Descartes, histoire magnifique). Nous suivons aussi quelques détails de la mission Apollo 11, nous en savons un peu plus sur les nombreux gadgets des sex shops, enfin…. des tas de choses curieuses et qu’on n’aurait jamais soupçonné exister, ayant participé de l’évolution de notre histoire contemporaine, de près ou de loin. Tout cela ne nous donne pas le temps de nous ennuyer une seule seconde en compagnie d’Antoine et de Lucy, ces deux beaux personnages.



Un livre qui me donne envie de continuer à lire Christophe Claro.
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Substance

Jusqu'il y a peu, Claro était seulement le traducteur d'Alan Moore qui faisait des tweets rigolos. Grande surprise, il sort un roman chez Actes Sud, visiblement la surprise n'est que pour moi, mes collègues l'ayant déjà "pratiqué ". Bref, pour cette rentrée littéraire je me suis lancée dans "Substance", un roman troublant et bizarre.

Benoit sans accent est élevé par une Tante avec majuscule, de nombreux épithètes et d'étranges copines (aux aires de Moires). Il est fasciné par la mort et se rendra vite compte qu'il est capable d'en capter une matière qualifiée d'ectoplasmique. Il deviendra ami avec Marguerite (prénom au destin faustien par excellence), jeune fille libre et ex-abductée. Ce qui se passe dans ce roman? Pas grand chose, mais ce n'est pas si essentiel.Le plus important, c'est les circonvolutions langagières de l'auteur, la densité de ses phrases, l'éveil des questions fondamentales... Clara signe un roman à tendance gothico-existentielle qui clairement n'est pas tout public mais ravira les lecteurs en manque de prose poétique et phantasmagoriques.
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Tous les diamants du ciel

Le premier chapitre fait état d’une intoxication d’un village du Gard. Le coupable ? Le pain. Antoine, jeune boulanger, est lui-aussi atteint de folie. Une prose pas toujours facile à suivre. Je m’accroche quand même au vu des éloges de le_Bison. Nous voici maintenant en Amérique avec Lucy, 19 ans, junky. Troisième personnage, Wen de la CIA. Tous se retrouveront à Paris dans un sexe-shop. Problèmes familiaux, paumés, pornographie, LSD, rock'n'roll, politique. L’auteur écrit à demi-mot, donc lecteur n’est pas trop toujours sûr de comprendre ce qu’il veut dire.
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Madman Bovary

Le narrateur, en pleine rupture amoureuse, se réfugie dans la lecture. Se réfugie dans la lecture de Madame Bovary. Au sens propre : il se réfugie dans le texte, dans l'encre et le papier.

Mais je ne saurai dire le résultat de ces/ses perturbations : je n'ai pas pu terminer le roman. Je n'ai pas réussi à y entrer, à me couler dans l'écriture. Parce que je ne connais pas assez le texte d'origine, à cause du tourbillon des mots, des époques ? C'est une sorte de délire littéraire, une sorte de journal de lecture hallucinée. Le lecteur est sans cesse bousculé, pris à parti, presque. La lecture de CosmoZ, réappropriation du Magicien d'Oz où les personnages de Baum étaient expulsés de leur roman par la tempête du début m'avait vraiment conquise, scotchée. Dans ce roman-ci, rien de tel, malheureusement. Une écriture trop artificielle, qui donne l'impression d'avoir été forcée.
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Douze et amères : Nouvelles noires

Le meilleur dans ce recueil de nouvelles est sans doute le titres.

Il y a du bon, du moins bon et même du caricatural, surtout dans un des récits intitulé seul contre les huns.

Pourtant, nombre des auteurs ici présents n’en sont pas à leur coup d’essai ; peut être est-ce la formule qui ne correspond pas ?



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L'échec : Comment échouer mieux

C’est dans la très courte nouvelle de Samuel Beckett intitulée « Cap au pire » «Worstward Ho »  que l’on trouve la citation suivante :« Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. » traduite ainsi: « Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux. » Si vous ne connaissez pas cette nouvelle incroyable, je vous invite à en lire un extrait ici: https://excerpts.numilog.com/books/9782707313966.pdf

Beckett tente une expérience de l’effacement (de la mort?). Le lecteur perd tout repère, il n’y a plus de personnages, plus de lieux, plus de temps et presque plus de mots. L’oeuvre s’annule et disparaît, comme si le romancier voulait atteindre une espèce d’anéantissement complet, une sorte de rien, de vide, de non-être (sans y arriver car il reste toujours des mots sur la page) et finalement, cette recherche de l’échec absolu (totalement désespéré), on le voit, produit du pur Beckett, du nectar de Beckett, du Beckett pur jus… (vraiment, allez y jeter un œil, cela vaut le détour!)

S’inspirant donc de cette citation, Claro nous parle dans son dernier livre de l’échec en littérature. Claro propose un texte multiforme : essai, pensées, fiction, réflexions, autobiographie, listes, définitions, pastiches, poésie, le tout agrémenté de jeux de mots, de clins d’oeil, de sous-entendus, de détournements de citations… Le texte est intelligent, brillant, plein d’humour et bourré de références… Il vaut mieux le lire à tête reposée tellement le raisonnement prend parfois des voies un peu tortueuses, voire discutables, mais toujours très stimulantes. C’est du Claro : ça pétille, ça fourmille d’idées et franchement, même si l’on n’a pas toutes les références, on s’amuse bien !

J’ai adoré la première partie où il est question de la traduction : Claro est traducteur et romancier, il sait donc de quoi il parle! En effet, traduire, selon Claro, c’est forcément échouer. L’échec serait le fondement même de la traduction : comment substituer une langue à une autre, un monde à un autre monde, une époque à une autre époque ? « Quand je traduis « bread » par « pain », je fais comme si le rectangulaire pain anglais avait le pouvoir de s’arrondir, s’allonger, se fendiller, et dorer pour prendre l’allure d’une sémillante baguette parisienne. »

Sans compter qu’un mot a un sens ET une forme. Que dire de Baudelaire qui traduit le mot tout riquiqui « dull » par le beau « fuligineux » ? Quelle erreur !  « « Dull » sent l’échec… on dirait que la bouche l’émet à peine… « fuligineux », lui, serpente, ... un peu prétentieux…. Il répand ses cendres avec panache. »

« Il existe entre les langues une faille infranchissable » conclut l’auteur. 

Intéressantes aussi ses réflexions autour de la traduction du début de « Mile Zero » de Thomas Sanchez : « It is about water. » Comment traduire ce début ? Pas si simple !

Quant au titre « Under the volcano » de Malcolm Lowry, Claro en dit ceci : « Voulez-vous être « au-dessous » du volcan ou « sous » le volcan ? Invitation au débat...

Passionnante aussi sa façon de procéder lorsqu’il doit traduire une œuvre parue en 1960 mais dont l’histoire se déroule au XVIIe …

Et puis, ajoute l’auteur, il faudra un jour se résoudre à virer le lit de la chambre de Virginia Woolf... Mais oui, c’est vrai, pourquoi l’a-t-on reléguée dans une chambre alors qu’elle demandait une pièce entière, un lieu à elle? Je n’avais jamais pris conscience de cette traduction fautive ! « La room woolfienne n’avait rien d’un boudoir et l’on aurait pu s’en aviser un peu plus tôt. » s’exclame l’auteur !

Claro aborde ensuite le sujet de l’écriture. En effet, écrire, comme traduire, c’est échouer : on gomme beaucoup, on rature, on fait des brouillons et ça finit souvent à la poubelle ! Et c’est plutôt bon signe si l’on veut tenter d’échapper à « l’écriture pavillonnaire », l’expression est d’Éric Chevillard et elle désigne des livres qui se ressemblent et utilisent les mêmes clichés...

Écrire, c’est échapper à certains pièges : celui par exemple de vouloir DIRE. Le mieux serait même que l’écrivain n’ait rien à dire. Le « dire » oblige l’écrivain à « se plier au langage commun.» « Écrire serait donc ne pas dire mais contre-dire.» Bien dit !

Ainsi, échouer en écriture devient la condition même de l’écriture, fondée sur le principe du recommencement, de la correction, de l’effacement.

Il est question aussi de Kafka. (Peut-on dire qu’il a échoué pour la raison que son œuvre est inachevée, lacunaire, fragmentaire ? Je m’interroge...) Peut-être peut-on parler d’une œuvre en attente de fin, comme les personnages kafkaïens sont en attente d’un châtiment, d’une mort, d’un jugement. Ainsi le mot  « fin »  chez Kafka n’est-il pas vraiment opérant... Et l’échec (l’impossibilité d’en finir) prend tout son sens et donne à l’oeuvre toute son épaisseur...

Pessoa, l’homme aux nombreux pseudos, a échoué lui aussi : il a « échoué à n’être que Pessoa.» « Je suis un fragment de moi-même conservé dans un musée abandonné » dit-il en parlant de lui-même. Cette fragmentation est peut-être précisément à l’origine d’une œuvre polyphonique bien plus intéressante qu’un bloc organisé et cohérent, « une œuvre ouverte et infinie.» qui n’est possible que par l’échec... Finalement, la réussite réside dans une espèce d’aboutissement de l’échec. Un échec parfait.

Un texte stimulant !

Désolée, Claro, vous n’avez pas échoué et malgré tout votre livre est réussi… Comme quoi, l’échec n’est pas à la portée de tous… N’échoue pas qui veut !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Substance

Mais enfin quelle substance ce roman!!! Il est compact, l'écriture est corsée, relevée et bien travaillée. C'est ce que j'ai le plus aimé. Les prouesses métaphoriques sur fond poétique même si je me suis un peu perdue par moment. Une multitude de sujets est abordée: l'abandon, la maltraitance, la folie...



C'est benoit personnage principal du roman et orphelin récupéré du dortoir des entrailles par la Tante qui nous livre ses pensées intimes, ses états d'âmes dans son petit monde à lui, un monde l'ectoplasmes, d'âmes errantes et d'extraterrestres.

Franchement une belle découverte.

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CosmoZ

Je ne sais pourquoi j'essaie de mettre quelques mots sur ma lecture. Tendance à penser que « CosmoZ » charrie trop de choses, a trop d'aspects, pour me le permettre, même si plus habiles que moi s'y risquent.

Un livre-monde. Quatre ans de recherches qui ne sont pas étalées, sauf en quelques passages renouant avec l'histoire du livre, de ses représentations (toujours en relations implicites avec leurs époques) mais qui sont sous-jacentes au texte, le nourrissent, dont on ne prend conscience qu'en se sentant pris dans un univers, familier un peu avec notre connaissance du siècle dont nous n'avons vécu que la fin, ce que nous croyons savoir de la façon dont il a été vécu, ce que nous croyons savoir de ce que nous vivons, de ce qui nous meut, régit notre entourage, les images, mais univers qui n'explique rien, qui est juste un peu à coté de notre ressenti. Le grotesque, la douleur, l'inutilité, et le compagnonnage, la tendresse. Un an d'écriture (même si Claro ne s'est sans doute pas consacré uniquement à cela), et une langue merveilleuse de justesse, de souplesse, sans que, là encore, cela soit ostensible.

Beau, simplement.
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