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Citations de Christophe Lambert (331)


– Quel est le topo, Anne ?
– Wade Dillon. Quinze ans. Il a eu un malaise subit et a commencé à vomir du sang noir à 11 h 30, en pleine partie de pêche, sur le yacht de son oncle. Il y avait cinq autres personnes à bord. Elles sont toutes mortes. L’une de nos équipes a rapatrié les corps à San Diego en prenant toutes les précautions nécessaires.
– On est sûr que c’est le gamin qui a été malade le premier ?
– C’est ce que son oncle a dit quand il a alerté les garde-côtes par radio.
Bannister regarda Johnson, qui prenait des notes, puis ses yeux revinrent vers les écrans.
– Empoisonnement ? demanda-t-il. Ces six personnes avaient peut-être mangé le même lot de conserves pourries la veille ?
– Je ne sais pas. On se renseigne. J’ai peur que cela ne soit viral et que le virus ne se transmette par les voies aériennes ou le contact, comme la grippe.
– Merde.
Bannister jeta de nouveau un regard en biais à son assistant. Ce dernier avait arrêté d’écrire et semblait aussi inquiet que lui. Un malaise, du sang noir et une période d’incubation quasiment réduite à néant... Ni l’un ni l’autre n’avaient jamais entendu parler d’une chose pareille, et pourtant ils croyaient connaître toutes les maladies de la Création !
– On a de la chance dans notre malheur, soupira Anne Lovas. D’après la météo, le vent soufflait vers l’ouest, donc d’ici à ce qu’ils atteignent le Japon, les éventuels germes ont largement le temps de se dissiper dans l’air. S’il s’agit bien d’un virus et si la même chose s’était produite dans une ville, je n’ose pas imaginer ce qui aurait pu...
– Ouais, pas besoin de me faire un dessin... Vous pouvez procéder, Anne. (...)
Anne Lovas pratiqua la première incision, de la poitrine à l’os pubien. Un sang épais et noir apparut, qui coula sur la table en acier, avant de tomber dans des rigoles prévues à cet effet.
Bannister se raidit, la colonne vertébrale parcourue d’un mauvais frisson. Il avait soudain très froid, mais l’air conditionné n’était pour rien dans cette impression.
Une fois que la jeune femme eut ouvert la poitrine de Wade Dillon, coupant à travers le muscle puis écartant les côtes, les dégâts causés par la maladie apparurent dans toute leur horreur : les poumons ressemblaient à deux éponges goudronneuses, comme si le gamin avait fumé dix paquets de clopes par jour pendant dix ans.
– Mon Dieu, souffla Anne Lovas.
– Qu’est-ce que c’est que ce truc ? hoqueta Bannister.
En temps normal, il avait le cœur bien accroché, mais là, il y avait de quoi être vraiment épouvanté. Il essaya néanmoins de garder son calme, triant et enregistrant les données à mesure qu’elles lui parvenaient.
– Anne, dit-il, vous allez faire des prélèvements et me les envoyer le plus rapidement possible, d’accord ?
– D’accord.
– Je vous recontacte dès qu’on aura procédé aux premières analyses.
On va y arriver, se dit Bannister. Grâce aux prélèvements, on va trouver un moyen de combattre cette saloperie si jamais d’autres cas se déclarent. Inutile de flipper.
Mais il ne pouvait quitter des yeux le gouffre noir qu’était devenue la cage thoracique du pauvre Wade Dillon.
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Creuser un trou en plein désert est une expérience des plus déplaisante, en particulier lorsqu'il s'agit de votre propre tombe.
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Il se sentait aux commandes d’une usine à vie formidablement complexe. L’idée qu’un morceau de métal nickelé, à peine grand de quelques centimètres, puisse annihiler cette merveilleuse mécanique, fruit de millénaires d’évolution, lui paraissait tout bonnement inconcevable !
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Le concept de « frontière » a quitté l’infini de l’espace pour se réfugier dans les méandres du temps.
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Le contrebassiste entama son concerto en transpirant sous la chaleur des éclairages. Il fit de son mieux. D'ailleurs, il faisait toujours de son mieux. Ses parents lui avaient inculqué le goût de l'effort et le perfectionnisme. Ces qualités avaient encore été aiguisées dans les rangs des Jeunesses hitlériennes. Hermann avait fièrement porté le drapeau de son groupe lors de la Journée du Parti, à Nuremberg. Il se sentait appartenir à un tout plus vaste que lui, porté par une sorte d'élan invincible qui transcendait sa propre existence, et ce sentiment de participer à une grande cause était enivrant.
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- Qu’est ce qui vous intéresse, tant que ça, dans la guerre?
- La destruction est l’un des spectacles les plus jouissifs qui soit. Passez une annonce n’importe où dans le monde en proclamant la démolition prochaine d’un immeuble, d’un quartier, et vous verrez rappliquer la foule à tous les coups. C’est une pulsion universelle. Vous le savez mieux que personne : vous photographiez des guerres, non ?
- Je m’intéresse surtout aux gens. Aux visages, aux regards…
- Allez, ne me sortez pas les violons. Ce ne sont pas les visages et les regards qui font vendre le papier.
- Oui, mais au bout du compte, ce sont ces photos-là qui restent. Pas le sensationnel facile.
- Oh, je vois, vous êtes un pur, un idéaliste.
- Je suis juste quelqu’un qui ne comprend pas quelle sorte d’intérêt malsain on peut éprouver à jouer à la guéguerre.
Mitch sourit, boit une gorgée de coca, puis récite :
- « La guerre éduque les gens, mobilise la volonté, perfectionne la constitution physique et provoque des collisions si étroites et si fulgurantes dans les moments critiques que l’homme peut alors prendre toute la mesure de l’homme. » C’est une phrase d’Emerson.
- Allez dire ça aux mômes pakistanais qui croulent sous les bombes en ce moment, je suis sûr que ça les amusera beaucoup.
- Je sais qu’il est politiquement incorrect d’affirmer que la guerre n’est pas une chose aussi mauvaise qu’on l’imagine, mais je m’en fous. C’est comme ça, j’assume. Dans le bouquin que je compte écrire, j’ai l’intention de démontrer que les conflits font avancer l’homme et aussi la société.
- Comment ça ?
- Tout d’abord, il y a le développement technologique. C’est un aspect tellement évident que je ne vous ferai pas l’insulte de disserter là-dessus. Ce que l’on reconnaît plus difficilement, c’est que le progrès dans l’art de zigouiller son prochain s’accompagne d’une conscience morale grandissante. Les religions, la philosophie se développent. Plus les armes sont dévastatrices, moins on a envie de les utiliser. Voyez la bombe atomique. Hiroshima a servi de vaccin. Nous n’avons pas eu de rechute depuis ! La réflexion a besoin de chaos pour se forger. Vie et mort. Le Ying n’existe que grâce au Yang. Les conflits forment, en quelque sorte, la base solide, le socle des humanités.
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Notre meilleur score reste la soirée du 02/09/2061, "Kennedy à Dallas", avec une crête de 43% de parts de marché au moment de l'assassinat du Président.
Ted Fielding esquisse un sourire nostalgique. L'explosion de la tête de Kennedy, filmée en direct par onze caméras, reste un grand moment de réalisation télévisuelle.
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- D'accord, Bill est une ordure... Mais il est aussi ce qui ressemble le plus à un père pour moi.
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Le regard de Sean glissait d'une étagère à l'autre. De nombreux objets étaient en rapport avec la sorcellerie : baguettes magiques, poudres en sachets, fioles [...]
Le garçon montra un balai posé contre un mur.
- Il peut voler ?
- Non, ça, c'est pour faire le ménage,
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Un camion venait de stopper au milieu de la cour, dans un nuage de poussières. Un par un, les Elfes sautaient au sol, souples et élégants. Ils portaient des ponchons de couleur sable dont la découpe en forme de V descendait jusqu'au genoux. Tolkien en eut les larmes aux yeux. Des Elfes!
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Pour la seconde fois en cent ans, le Titanic mourrait.
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La vie est une gigantesque partie d'échecs. Anticiper et d'adapter, telle est ma devise.
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Comme beau- coup de jeunes de l’époque, je ne lâchais jamais ma version poche du Seigneur des anneaux. J’avais même écrit au professeur Tolkien pour lui poser des questions sur son monde imaginaire, qui me paraissait tellement réel (parfois plus réel que le monde qui m’entourait), et pour lui dire à quel point je le trouvais génial. Je crois même que j’avais utilisé le mot « sensass’». J. R. R. Tolkien ne m’a jamais répondu, bien sûr. J’ai appris par la suite que les lettres de fans l’exaspéraient.
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- Eh bien, disons que je me suis laissé prendre au jeu, a-t-il [Puck, le robot] répondu avec un petit ton narquois que je ne lui connaissais pas. Il faut savoir s’adapter. Dans le feu de l’action, j’ai repensé à ce magnifique haïku de la poétesse de la fin du XXe siècle, Géraldine :
Bouge.
Bouge ton attitude.
Efface tes certitudes…
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- Un guérillero devrait toujours avoir un bon livre sur lui. Pas quelque chose de futile. Je te parle de textes qui élèvent l'esprit. C'est aussi important que, disons, l'entraînement au tir. (Che Guevara)
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Devenir adulte n'était pas une chose facile.
(p.160)
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-C’est du suicide, votre truc, lâcha Connelly. Y a des mines partout, devant nous. Et vous oubliez les nids de mitrailleuses, de chaque côté de votre passage.
-Je ne les oublie pas. Il y a un angle mort, dès qu’on arrive au niveau de cette petite falaise, en face de nous. Les mitrailleuses ne peuvent pas nous atteindre.
-Et les mines ?
-Il suffit d’y aller tout droit, mais légèrement sur votre gauche, (paume ouverte, il indiqua :) à onze heures.
-Vous êtes catégorique ?
-Catégorique.
-Alors, montrez-nous l’exemple, mon vieux, et on marchera dans vos pas.
La glotte de Mitch s’immobilisa et il se força à déglutir.
Quand on est doué comme toi, lui souffla une petite voix, on fait le dos rond et on attend que l’orage passe.
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Ce qu'il veut, c'est saisir l'obus au moment où il jaillira de ce puits de métal. Un cliché qui fera date, c'est sûr ! Et comme l'appareil possède une enveloppe en titane, le data-disc a peut-être une chance de résister à l'explosion. Le photographe?
Bah... on ne peut pas gagner sur tous les tableaux, songe-t-il dans un moment de déni total.
Gary déglutit, l'index prêt à appuyer. Pour un peu, on se croirait dans l'un de ces vieux westerns où les cowboys s'affrontent à midi, au milieu de la rue déserte pour le duel final. Le reporter sent monter en lui une quinte de rire irrépressible.
Non, pas maintenant : ça gâcherait la photo !
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Il faut être français pour proférer de telles stupidités… Ou américain.
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"En matière de sévices, la cruauté humaine connaît peu de limites."
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