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Critiques de Christophe Ono-dit-Biot (507)
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Trouver refuge

Trouver refuge est un roman étonnant qui m’a beaucoup appris mais qui a su aussi me captiver, m’intriguer, me passionner de plus en plus grâce à l’écriture fine et subtile de Christophe Ono-dit-Biot, écrivain confirmé que je découvre enfin !

Voilà encore un auteur rencontré lors des Correspondances de Manosque 2022. Je l’avais écouté attentivement parler de son dernier roman, Trouver refuge, et cela avait motivé ma curiosité pour le lire.

Malgré tout, le caractère religieux de son récit avec les monastères orthodoxes du Mont Athos freinaient un peu mon élan. Enfin, je me suis lancé dans la lecture de Trouver refuge, un livre faisant partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives.

Tout commence par une première partie assez courte qui est suivie par un décompte de plus en plus stressant : les six jours intenses vécus par Sacha, Mina et Irène, leur fille.

Je fais connaissance d’abord avec les parents qui ont la cinquantaine. Nous sommes en 2027 et ils se sont réfugiés dans une maison grecque, inhabitée, prêtée par un professeur d’Athènes, ami de Mina qui est elle-même enseignante en histoire à l’université, à Paris. Elle est spécialiste de l’époque byzantine et de la Renaissance.

Ils ont fui la France pour s’approcher de la Sainte-Montagne, ce territoire interdit aux femmes et aux enfants où des hommes vénèrent une femme et son fils… Même si ce n’est pas une île, le site est accessible seulement par la mer.

Le climat politique et social de notre pays est déjà très engagé vers une dictature qui ne dit pas son nom mais lutte pour une Europe chrétienne, rejetant tout apport extérieur tout en faisant une chasse impitoyable à la culture.

À Ouranopolis, Mina et Sacha, toujours très amoureux, sont à une trentaine de kilomètres du Mont Athos et de ces vingt monastères. Sacha veut y conduire Mina après avoir obtenu une dérogation pour Irène qui se fera passer pour un garçon. Mina devait faire croire difficilement être un homme mais, subitement, elle disparaît.

Un retour en arrière m’apprend les raisons de cette fuite subite. Sacha et le Président de la République que tout le monde appelle affectueusement Papa, ont été très amis lorsqu’ils étaient étudiants. Ils étaient passionnés de voyages, d’enquêtes, de beauté, de liberté et d’ouverture à l’autre. Hélas, l’un d’eux a complètement changé mais Sacha recèle un secret qui rend aussitôt ma lecture très addictive.

Sacha, philosophe et écrivain, intervenait trois fois par semaine à la télévision donnant aussi un coup de main pour l’écriture de séries. Or, un jour, en direct, face à un ministre, il a lâché : « Papa n’a pas toujours été comme ça… » Ce dérapage fatal enclenchant menaces et intimidations de plus en plus inquiétantes a motivé leur fuite au Mont Athos où Sacha était déjà venu trente ans auparavant.

Débute alors le fameux décompte des six jours qui peuvent mener à la catastrophe comme au salut. C’est l’occasion pour Christophe Ono-dit-Biot d’offrir une intéressante découverte de quelques monastères en partant de Karyès, la capitale de la Saint-Montagne : Dochiariou, Xenofontos, Agios Panteleimon, Karakallou, Stavronkita et Esphigmenou, refuge des ultra-orthodoxes qui ont fait sécession.

Alors, j’ai suivi Sacha et Irène, pardon, Irénée, qui m’ont permis d’apprendre beaucoup sur la vie dans ces lieux consacrés à la religion où chacun peut venir se retirer pour un temps plus ou moins long. Byzance, l’Antiquité, les décryptages de mots grecs rencontrés dans notre vocabulaire, plus d’autres intéressants développements m’emmènent même en Égypte…

Trouver refuge fut donc un excellent moment de lecture, un refuge hors du temps mais un livre aussi très actuel dont les événements m’ont ramené à l’évolution très inquiétante de nos démocraties. Dans ce domaine, Christophe Ono-dit-Biot excelle aussi à passionner et à faire réfléchir son lecteur.


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Plonger

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : je n'ai pas aimé ce livre.

Même en cherchant bien, désolée, je ne vois rien de positif. Le roman est rempli de clichés, les personnages sont caricaturaux, l'histoire est tout à fait quelconque et prévisible, l'écriture est très agaçante, entre des références censées faire "érudition", des phrases ampoulées et d'autres très bas de gamme, le tout en vrac.

Et pour couronner le tout, quelques passages écolo-moralisateurs d'une banalité affligeante.

Dire que ce livre a été primé ne fait que renforcer ma conviction que les prix "littéraires", sauf exception, ne couronnent pas que des chefs-d'oeuvre, loin de là.

Amateurs de vraies bonnes lectures, passez votre chemin.
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Trouver refuge

Aurais-je dû ne pas céder aux sirènes qui m'encourageaient à lire ce livre ? Leurs chants provenaient de ma médiathèque préférée, me disant que Christophe Ono-dit-Biot, que je ne connaissais pas du tout, était une valeur sûre, que ce septième roman sorti dans les parutions de la rentrée littéraire de septembre recueillait déjà des critiques dithyrambiques de la presse, en particulier le magazine le Point, évoquant même « un thriller palpitant », journal dont Christophe Ono-dit-Biot n'est autre que le directeur-adjoint de la rédaction de ce journal... Ah, tiens !

Je ne sais pas ce que c'est qu'une valeur sûre en littérature... Ou plutôt si justement, j'ai une petite opinion brusquement, mais sans doute que je n'y mets pas le même sens, les mêmes rêves que le magazine le Point...

Aurais-je dû ne pas céder... ? Non bien sûr, car cela m'a permis de découvrir un auteur vers lequel je ne reviendrai probablement plus jamais et de venir vous en parler ce soir, brièvement je vous le promets.

Tout partait pourtant d'une belle intention de la part de l'auteur sur un sujet et des thèmes qui me tendaient la main et qui me tiennent à coeur...

Trouver refuge est une sorte de roman d'anticipation, une fiction politique se situant dans un futur très proche, en 2027. La France est désormais gouvernée par l'extrême-droite. Bon, roman d'anticipation ? Fiction ? Hum... Il nous rappelle cruellement le futur qui risque de nous tomber sur la tronche dans les prochaines années si tout continue comme ça...

Le pays est désormais dirigé par un Président élu démocratiquement, - bien sûr, et qu'on surnomme « affectueusement » Papa, en raison de sa politique très protectionniste, paternaliste et surtout réactionnaire... Dans ce paysage socio-politique avec pour toile de fond le nationalisme, l'ignorance et l'intolérance, nous faisons la connaissance d'un couple, Mina, Sacha et de leur fille de sept ans, Irène.

Sacha est philosophe et écrivain, Mina enseigne en université l'histoire et plus particulièrement la période byzantine. Brusquement ils subissent des menaces car Sacha connait des choses sur Papa, il a été le témoin de sa vie d'avant à l'époque où Sacha et lui, jeunes et étudiants se connaissaient, étaient proches, ont même effectué ensemble un fameux voyage en Égypte...

Sacha et Mina décident de fuir la France avec Irène, leur petite fille de sept ans, ils veulent rejoindre le mont Athos où Sacha a séjourné trente ans plus tôt. Mais le mont Athos est un territoire orthodoxe, où les femmes n'ont pas accès...

Sur une trame qui paraissait prenante sur le papier, - un roman d'action qui pouvait en effet prendre la forme d'un thriller politique haletant, je me suis enlisé dans des pages à l'écriture plate, lisse, sans effet, comme l'eau qui coule sur les plumes d'un canard...

Dans ces pages qui m'ont paru ennuyeuses, l'auteur visiblement a pris le prétexte d'un livre à écrire, s'est saisi d'un entonnoir et y a déversé des thèmes en quantité, à profusion, pêle-mêle comme cela sans forcément y mettre du lien, sauf de les déverser dans le même roman : une histoire d'amour entre deux intellectuels ayant des passions communes, la transmission entre un père et sa fille, la religion orthodoxe, la culture byzantine, un régime autoritaire, une intrigue, une course-poursuite, des paysages helléniques à couper le souffle... Beaucoup trop ! Bref ! La série idéale pour TF1...

Et dans ce roman qui ressemble davantage au catalogue de la samaritaine qu'à un roman bien ficelé et qui tient la route, il en ressort une approche totalement naïve du paysage socio-politique, une histoire d'amour banale, une fille de sept ans qui finit par agacer parce qu'elle ne parle pas comme une fille de son âge, un savoir à profusion où l'auteur s'est surtout fait plaisir plus qu'à nous pour étaler sa culture sur l'histoire byzantine et tutti quanti, des personnages sans aspérités, des poncifs, des bons sentiments à tire larigot et surtout un récit qui finit par tourner en rond...

Je me suis même demandé, pourquoi l'auteur avait écrit ce roman ? Quel sens ?

Pour l'amour de la Grèce ou de la civilisation byzantine, je recommande plutôt Lonely Planet...

Trouver refuge, oui, mais vite, très vite vers d'autres lectures pour oublier cette mauvaise rencontre...

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Plonger

Plongeon dans un océan d’amour !

César adore sa femme Paz, belle comme le jour, artiste talentueuse mais aussi rebelle qui étouffe en Europe… Elle partira.

Avec pour tout compagnon, un appareil photo en main elle abandonne un jour foyer, mari et leur petit garçon pour s’en aller parcourir le monde.

Mais voilà, sur une plage du Maroc on découvre un jour son corps sans vie.

César qui croyait bien connaitre Paz ne comprend pas et décide de se mettre en chemin comme pour la découvrir et aussi faire connaître à son fils sa mère qu’il ne reverra plus, une femme hors du commun dont il lui racontera la vie à travers une autopsie de leur histoire d’amour.

De son écriture sublime, Christophe Ono-Dit-Biot nous immerge littéralement dans cette histoire où s’entremêlent l’art et l’amour, tout en brossant le portrait du monde actuel et ses dérives.

Sortant de ce roman comme d’une plongée en apnée, je le considère comme l’une des réussites de la rentrée littéraire 2013

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Plonger

J'ai ressenti dans l'écriture de Christophe Ono-dit-Biot une troublante ressemblance avec celle de Lucia Extebarria dans la façon d'aborder le lecteur et de l'entraîner dans un récit-confession comme dans un tourbillon, exprimant des pensées profondes et intimistes dans un langage simple et ultra-moderne. Simple, mais pas simpliste.



L'histoire qu'il tient à nous raconter est une mise en abîme d'une passion dévorante et dévastatrice. C'est une comédie des moeurs subtilement éclairée, qui va sans faire du bruit, revêtir l'habit de la tragédie grecque.



C'est une histoire d'amour comme tant d'autres où l'alchimie amour/haine vient se lester d'une puissante incompatibilité qui finit par dépasser le palier de sécurité, la limite de non-décompression.

Les différentes aspirations, les incompréhensions et les non-dits d'un jour se transforment en fantômes que la destinée, fatalement fait revenir de plein fouet.



Comment aimer pleinement si aimer c'est libérer l'autre, lui permettre de s'accomplir de son côté en lui donnant des ailes pour qu'il puisse revenir s'il le souhaite ?

Comment ne pas s'enliser dans l'égoïsme, le manque de confiance et rester sur le rivage sans précipiter la chute ?



Christophe Ono-dit-Biot raconte l'histoire d'un homme meurtri mais suffisamment courageux pour affronter la cause de sa douleur.





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Birmane

Egaré dans la vallée infernale

Le héros s'appelle Bob Morane…



Non.



Isolé dans la jungle birmane, le héros s'appelle César.



Dommage.



César, photographe-reporter peu exercé à la bourlinguitude en Asie du Sud-Est.

César et son incandescent amouuur pour une énigmatique doctoresse humanitaire.

César et ses fulgurances de mâle dominant.

César et ses clichés de soupirant transi.

César et ses poncifs de bobo ébahi.



Non mais sérieux Cricri, à quoi tu pensais en écrivant « Birmane » ?

Hein ?

A la Birmanie ?

OK.

Le fait est que l'on perçoit aisément ici ta fascination pour Myanmar et ses multiples ethnies, seule raison acceptable de vouloir découvrir ce bouquin.



Pour le reste, Cricri, ça craint.



Au début ça va encore. L'ami lecteur déboule pépère et prend ses marques en profitant du paysage. Et puis c'est l'inéluctable accélération vers la dégringolade fatale. L'histoire part total en quenouille, comme si l'écrivain ne maîtrisait plus rien. Péripéties hasardeuses, prose de plus en plus basique, dénouement grand-guignolesque, même que sur la fin, désolée Cricri, j'ai bien failli pouffer.



Je me suis consolée à l'évocation de tes romans plus récents – "Plonger" suivi de "Croire au merveilleux" – qui m'avaient plutôt emballée. L'on en déduira par conséquent, Cricri, que la maturité te sied.




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Croire au merveilleux

Ce que j’ai ressenti:…Invitation à la rêverie et au voyage…



Etre lu, c’est être caressé.



La perte d’un être cher et la douleur de celui qui reste…Toute cette histoire tourne autour de cette reconstruction après le drame d’un duo qui n’a pas fini de s’aimer…César, c’est l’homme brisé qui veut en finir avec cette souffrance, en dépit de tout ce qui lui reste…Mais la vie réserve parfois de jolies surprises, aussi délicieuse qu’une Nana impertinente…



Est-ce que c’est ça le deuil? Etre confronté au silence? Se fracasser constamment contre le mur de l’absence? Chialer tout en conservant l’espoir d’un miracle?



J’ai particulièrement apprécié de retrouver dans ses pages, la beauté et la simplicité de vie qui règne dans les îles Grecques, de ressentir encore l’émerveillement devant ses paysages époustouflants, ainsi que me remémorer ses légendes antiques. Rien que pour cet instant de souvenir ravivé, j’ai adoré cette lecture. Cette ambiance de sérénité devant une douceur de climat méditerranéen: l’envoûtement de l’air marin, le réconfort d’un soleil brillant, l’ensorcellement de la pierre ancienne…C’est une invitation au voyage mais aussi une plongée immersive dans les textes mythiques, et le flot nous emporte vers des sirènes, les demi-dieux aux destins fabuleux, la poésie des aventures extraordinaires dans ses livres poussiéreux…Croire au merveilleux, quelle bien jolie idée…



« J’aime les mots, leur sens ancien, les passerelles que ça crée. L’impression d’un ordre, d’une cohérence, d’un enracinement, le seul qui tienne dans ce monde de folie. »



Ca et là, posés comme des ailes de papillons, des citations en lettres grecques, pour nous rappeler la force de ses écrits, qui ont réussi à traverser les siècles comme une envie de se relier à l’ancien pour mieux appréhender le présent…Ce roman est hanté par l’ombre des attentats, et on ressent malgré cette perpétuation de la violence, le doux espoir, qu’au regard des chaos du passé, on saura garder la vaillance de ses héros fantastiques, et surtout le besoin de transmettre leurs vraies valeurs…Ces textes « magiques », derniers remparts vacillants face à l’heure de la surconsommation et la surenchère d’informations, qu’il nous faut pourtant réveiller pour la génération future…Tel est le joli message que cet auteur passionné, essaye de faire passer…



« -C’est quand même, il faut l’avouer, rempli de livres que plus personne ne lit. Que plus personne ne lira.

-Pourquoi dites vous ça? C’est idiot. Les enfants aimeront toujours ces récits fabuleux.

-J’espère que vous avez raison. »



Quel moment d’apaisement que cette lecture qui finit en beauté sur une touche des plus romantiques et poétiques…C’est bien le cœur battant, qu’on referme ce livre avec cette impression d’avoir dégusté un petit instant mielleux, un bonbon merveilleux…


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Croire au merveilleux

Dans un environnement bourgeois vaguement décadent, César, héros moderne et déprimé, ne réussit pas à surmonter la mort de celle qu'il aime encore de toute son âme, que son corps réclame par tous les pores de sa peau.



À la recherche du temps passé et heureux avec Paz, César se lance dans un voyage dans une Italie solaire, la nostalgie d'un bonheur et d'un partage à jamais révolus empoisonnant chaque instant de ce pèlerinage. Et puis il y a une rencontre qui fait partie de celles qui guérissent un peu... Elle le ramène à son enfance et lui ouvre un horizon. Malgré la perte et le chagrin, César a encore un avenir sur cette terre. Il renaît au monde et prend conscience de son rôle de transmission, de son futur dans la paternité qu'il se sentait incapable d'assumer, de son fils qui est un prolongement au delà de la mort.



Avec Christophe Ono-dit-Biot, il faut aller au delà des phrases spontanées, candides ou chargées de mythologie, pour apprécier et se laisser porter par la beauté des images et des sentiments, pour Croire au merveilleux. Merci à Babelio et aux Éditions Gallimard pour ce beau voyage aux apparences trompeuses.
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Tout juste un mois après les terribles événements qui ont changé la France et ont insufflé un élan citoyen incroyable, Le livre de poche sort ce recueil de textes. 60 écrivains unis avec la même volonté de défendre la liberté d’expression.



L’ensemble des acteurs du livre a donné de son temps et de son argent pour que vive cette belle initiative dont les bénéfices seront reversés à Charlie Hebdo. 5 euros, ce n’est rien pour un tel recueil.



Dans un délai incroyablement court, l’éditeur a réussi à rassembler cette meute d’auteurs, regroupés sous une même bannière et brandissant leurs stylos comme arme. Leur intelligence et leur liberté de penser aussi.



60 textes forcément inégaux, certains se contentant d’une ou deux maigres lignes, d’autres de plusieurs pages. De l’analyse au cri de ralliement, du souvenir au texte très personnel… il y a de tout dans ce recueil.



L’éditeur a eu la bonne idée d’entrecouper les textes des auteurs actuels, d’extraits de Voltaire, Diderot ou encore Hugo. Pour prouver que le sujet de la liberté d’expression n’est pas neuf et qu’il faut défendre cette liberté jour après jour contre l’obscurantisme.



Sans vouloir détailler tous les textes proposés, j’ai une pensée plus particulière pour les mots de Maxime Chattam qui résonnent cruellement par rapport à son roman en cours d’écriture, pour Ian Manook et son texte si touchant, pour Frédérique Deghelt qui pense à la mère de ces terroristes, pour Dominique Fernandez et Marc Lambron qui nous font prendre conscience à quel point cet événement a touché le monde entier, pour Fabrice Humbert et Romain Puértolas avec leur belle idée de parler du sujet à travers une fiction (grave ou drôle), pour Katherine Pancol et son poème enjoué, pour BHL et son texte très juste, pour Eric-Emmanuel Schmitt et son mordant manuel du fanatique…



Quoi que vous cherchiez, et même si vous ne cherchez rien, vous en trouverez un bout dans ce livre. Une lumière contre l’obscurité qui tente de nous éteindre. Voilà ce qu’est ce recueil. Continuons à allumer de telles lumières.
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Birmane

Un roman d'aventures, surtout sexuelles, en Birmanie dans lesquelles le héros croit vivre des aventures amoureuses. En fait, c'est un pauvre type qui se fait avoir par les filles et par les hommes.



Après avoir perdu sa compagne du moment à Paris, il croit que la jungle birmane va lui apporter la véritable aventure, bien différente de la vie parisienne. S’ensuivent une série de péripéties vécues par ce jeune français, César, dont certaines paraissent peu vraisemblables.



J‘ai ressenti un peu l’impression avait fait du remplissage pour atteindre un quota de pages. Les descriptions de la jungle restent très sommaires et les rencontres de César souvent comparables à des leurres qui ne lui apportent guère de satisfaction, même si le sexe semble compenser quelque peu ses insatisfactions sentimentales.



Il veut réaliser des interviews de célébrités, notamment Wei Wei, mais n’aboutit guère dans ses prétentions. Il livre un tableau plutôt concret du contexte politique de la Birmanie mais cela ne vaut quand même pas un bon livre d’analyse socio-politique.



Je ne parle de la fin guignolesque, laissant le suspense, si l’on peut dire car elle bien téléguidée, à ceux qui souhaitent tenter l’aventure aux côtés de César.

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Plonger

Moi j'ai aimé.

OK, ça nous fait un préambule un peu léger...

(faudrait quand même que t'arrêtes de parler toute seule à un moment donné)

Bref.

J'ai aimé, cette histoire d'amour fragile, douloureuse et singulière ; ces deux personnalités contraires, César et Paz, aux tempéraments remarquablement dessinés.



Et puis il y a l'art et les voyages, une enquête, un mystère, des rébellions, des vertiges, des errances… autant d'inspirations tout en nuances qui jalonnent ce récit lumineux. Pour en saisir la sensibilité il suffit de plonger (bien sûr) et de s'abandonner à l'indéniable talent de conteur de Christophe Ono-dit-Biot, que de mon côté je découvre pour la première fois.



Et pas la dernière, car « Plonger » se voit maintenant prolongé d'un tout nouvel opus, « Croire au merveilleux », que par la grâce de Babelio je devrais recevoir incessamment sous peu.



L'histoire n'est donc pas finie (youpi).




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Plonger

On ne peut pas dire que le récit joue sur la corde du suspens, on sait souvent à l'avance ce qui va advenir, la mort de Paz dès le début, leur enfant à naître Hector à qui le narrateur et père Oscar s'adresse malgré son jeune âge. Et c'est souvent ainsi tout le long de ce roman, à tel point que je me suis demandé si les sensations de longueurs ou de répétitions que j'y ai ressenties n'en étaient pas les effets néfastes. L'impression constante que ça mouline, que ça patine. L'impression d'avoir pris un tapis roulant d'aéroport à contre-sens. le rythme de la narration m'a semblé saccadé et incertain (surtout jusqu'à la dernière partie liée à l'enquête), à l'image de l'histoire d'amour entre Paz et Oscar née d'une incompréhension. Malgré tout je n'ai pas refermé ce livre avant la fin, sûrement des qualités qui m'ont retenu : l'écriture et le ton du père envers son fils, mi nostalgique mi résigné, les personnages et le milieu artisto-journalistico même si leur excentricité fréquente les rend un brin caricaturaux (surtout Paz, quel manque d'originalité et quel dommage j'ai trouvé, qu'une artiste presque systématiquement dans l'originalité justement, l'excentricité ou l'excès), les anecdotes aussi mais elles ont eu tendance à mon goût à verser dans le spectaculaire à outrance ou l'invraisemblable.

J'ai accroché au début, pour être peu à peu lassé, même la dernière partie ne m'a pas vraiment permis de raccrocher, j'étais surtout pressé d'en arriver au bout. Au final j'ai la vision d'un roman lent, un peu racoleur, dispersé et lassant malgré ses qualités.
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Croire au merveilleux

Où l'on retrouve César – pas trop la pêche César faut avouer – héros et narrateur de « Plonger » découvert pour ma part il y a peu et commenté ici-même, pour les ceusses qui auraient envie de suivre.



Où l'on retrouve donc César qui tente (ou pas) de survivre au deuil de sa Paz et à l'obsédante énigme de son amour perdu.



Pas bien joyeux tout ça pour commencer. Au-delà du désespoir, pourtant, s'amorce très vite, et presque en parallèle, une histoire nouvelle doublée d'un lumineux retour aux sources, troublant périple intérieur proche de la quête initiatique ou du conte onirique.



Retrouvailles solaires de la mer omniprésente et des paysages enchantés de la Grèce ou du littoral amalfitain déjà évoqués dans « Plonger », où l'on se prend à rêver d'un nouvel éveil au monde pour qui osera enfin croire au merveilleux...



Il est cohérent Christophe. Sa prose et son personnage lui ressemblent, illustrant fidèlement, je crois, sa sensibilité, son amour du beau, l'importance qu'il prête au temps de l'enfance et cette universelle fascination pour les mythes antiques dont l'éclairage et la transmission lui tiennent particulièrement à coeur.



Un auteur clairement habité par son récit, sans autre prétention que celle d'exprimer sa propre vision de l'existence, et de la partager. Transmettre, toujours transmettre... et générer ici un simple et authentique plaisir de lecture.



Ҩ



Mille mercis à Christophe Ono-dit-Biot pour sa chaleureuse disponibilité, ainsi qu'à Gallimard et Babelio qui ont permis cette jolie rencontre pour de vrai.




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Trouver refuge

Magnifique roman.

Sacha, parce qu’il a fait un sous-entendu malheureux à propos du président de la république française, surnommé « papa », sur un plateau de télévision, doit prendre la fuite avec sa femme Mina et sa fille de sept ans, Irène...

« Trouver refuge » n’est pas sans rappeler « Soumission » de Michel Houellebecq, un président honni, une démocratie en danger, une société qui se cherche, une élite intellectuelle menacée. La comparaison s’arrête là. Christophe Ono-dit-Biot nous envoute dans cette fuite à travers les paysages enchanteurs de la méditerranée, le mont Athos en Grèce mais aussi l’Egypte, ses oasis. Il magnifie aussi cette relation entre un père et sa fille, entre Sacha et Irène, cet amour inconditionnel car elle est l’espoir, la lueur qui brillera après que sa lumière à lui se sera éteinte. Elle est son immortalité.

C’est aussi un roman à suspense. On a hâte de découvrir la relation qui unissait Sacha et ce président despotique, à l’époque de leurs vingt ans, quand ils étaient encore amis.

C’est une histoire qui est remarquablement bien écrite et pour laquelle on se laisse facilement emporter, où l’auteur a eu l’intelligence de laisser l’aspect politique au second plan pour valoriser les liens familiaux et le cadre dans lequel ils évoluent.

Un grand moment de plaisir et une évasion que je recommande !

Finaliste du prix Renaudot 2022.

Editions Gallimart, Folio, 474 pages.

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Plonger

Enfin un auteur contemporain qui a une belle plume, beaucoup de choses à dire sur de nombreux sujets qu'il connait bien et qu'il aborde sans vulgarité ni cynisme. N'en déplaise aux jaloux et aux grincheux, Christophe O.D.B. a de nombreux atouts en mains. Beau gosse (mal rasé, mais c'est la mode) il s'exprime avec autant d'aisance à l'écrit qu'à l'oral.

Si le roman est d'abord une histoire d'amour et de désamour entre un journaliste et une artiste photographe, c'est aussi l'occasion d'évoquer certains évènements d'aujourd'hui :

conflits mondiaux, catastrophes écologiques, monde de l'art, moments d'un couple, paternité.

J'ai particulièrement apprécié le chapitre sur la biennale d'art contemporain de Venise.

Sa vision me confirme dans l'idée que ce monde-là est aussi puissamment imprégné de vanité, d'imposture et de mercantilisme outrageux.

De beaux passages pleins de tendresse sur l'amour paternel. Une sensualité forte mais sans voyeurisme dans les relations avec la femme de sa vie.

Ce roman sérieux est cependant fait pour nous distaire et pour ma part, l'objectif est pleinement réussi

En général très réticente envers les prix littéraires, je trouve celui-ci amplement mérité.

La culture et l'enthousiasme de Christophe O.D.B. m'ont totalement captivée.



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Birmane

César , si l'on analyse bien la situation, est une pseudo merde. Il se fait planter par Hélène , qui lui préfère des teufeurs camés, et dans son métier, il est dans l'ombre absolue . Il relit les articles écrits par d'autres . Aucune notoriété , quand Blanchart , son collègue, est une star.

Alors César file en Birmanie pour avoir son heure de gloire et interviewer le seigneur de la drogue. On est en 2007, la junte est au pouvoir , Aung San Suu Kyi en résidence surveillée et les touristes se font très rares. Arrivé depuis moins d'un jour , il tombe sur Julie , médecin, qui va l'introduire dans le pays mais pas que...



Voilà l'intrigue, pourquoi pas . On sent vite le JC Ruffin sans la classe . Les chapitres commencent souvent par un peu de descriptions , un coup les pagodes, un coup la nature .Pourquoi pas . C'est plutôt bien écrit , en tous les cas , je trouve, cela se lit vite , il se passe des "choses".

Mais bon , sans entrer dans les détails , on n'y croit pas et on voit arriver le noeud de l'intrigue à 150 bornes. Même moi qui suit une vraie tanche pour tout ça. c'est pour dire. Et puis, César, on a vite envie de lui foutre des baffes . Et quand il grille toute la file d'attente des locaux pour téléphoner, je vous en parle à peine.

Alors qu'est ce qu'il reste ?

Un joli guide touristico, geo politique de la Birmanie.

On visite beaucoup , on apprend un peu comment fonctionne la politique dans ce pays , on plonge au coeur des ethnies .On arpente les rues de Mogok , capitale du rubis, puis celle de Mong La, à la frontière chinoise, ville de non droit tenue par la "mafia" , paumée au fin fond de la jungle et qui permet aux Chinois de venir faire ce qu'ils n'ont pas le droit de faire chez eux.

La question de la drogue est aussi abordée, sans être approfondie , mais faisant comprendre certaines subtilités , notamment autour de la culture du pavot.

Et puis , cette vision du chef de la junte qui consulte les astrologues pour gouverner et qui veut déplacer la capitale au milieu de la jungle pour être plus tranquille , c'est sympa.

Ce n'est pas inintéressant mais j'aurais pu découvrir tout cela sur wikipédia, ce que j'ai d'ailleurs fait , intrigué par cette lecture.

Pour l'énigme , honnêtement, ça ne vaut pas un pet de pangolin , présent dans le roman. Mais ça se lit bien . Et merci pour le côté culturel.

Pour ceux qui l'ont lu, j'ai bien aimé Thimoté, le plus authentique de tous.
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Croire au merveilleux

Christophe Ono-Dit-Biot est un écrivain qui me « parle au cœur ».

J’aime ses histoires pleines d’amour, de sensibilité, de chagrin, de deuil mais aussi de bonheur et d’espoir.

Avec une écriture poétique et imagée, il sait me bouleverser avec des histoires simples.

Avec lui, il ne m’est pas difficile de « Croire au merveilleux ».



Dans ce dernier roman, j’ai eu plaisir à retrouver César et Paz et à « Plonger » dans un immense amour à jamais détruit.

César ne se remet pas de la mort de son épouse, la présence de son petit garçon ne réussit pas à combler l’absence.

Au moment où il décide d’en finir, le destin en décide autrement en la personne de la voisine qui vient sonner. Elle est jeune, jolie, se prénomme Nana, se dit passionnée par la littérature grecque, tout comme César.



C'est vrai que présenté comme ça, on peut penser à une histoire un peu mièvre parfumée à l'eau de rose, mais non, croyez-moi, nous en sommes bien loin.

« Croire au merveilleux », c’est accompagner un homme meurtri dans un très beau voyage intime pour renaître dans le cœur d’un enfant qu’il négligeait faute de se sentir capable d’en être le père.



Cette histoire est belle, les mots sont justes pour décrire et magnifier les sentiments. J'ai aimé les personnages avec leurs failles, leurs doutes, leur immense besoin de protection.



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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

J'ai enfin lu Nous sommes Charlie, après (déjà!) Toutes ces années.

Je me souviens...

Ces soixante textes, certains brefs et d'autres plus longs, me ramènent encore à ce jour funeste, cette matinée maudite du 07 janvier 2015. Matinée de mort, cauchemar éveillé, et ce chagrin, ce chagrin!

Philippe Lançon, Chloé Verlhac, Riss et Patrick Pelloux sont passé avant.

J'avais laissé ce poche collectif noir sur l'étagère huit années entières avant d'enfin, tout de même, de l'ouvrir et de l'enfin lire.

Toute la sidération, l'incompréhension, la colère et la réaction me sont revenues intactes car à peines enfouies et toujours prêtes à ressurgir.

Ces soixante-là ont unis leurs voix, leurs mots, leurs cœurs pour parler et dire... Dire NON à la peur et à l'indicible. Tous.

Soixante voix qui, au final, n'en font qu'une riche et variée dans une cantate à la Liberté.

Horusfonck est Charlie, encore et toujours, à jamais.
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Plonger

Un couple se défait, une histoire se termine, et pour l’homme abandonné au pied de la pyramide du Louvre, c’est pourtant le choix de se plonger à corps perdu dans la recherche de Paz mystérieusement disparue dans un pays lointain qui ne sera pas cité immédiatement. Meurtre ? Suicide ? Accident ? Le narrateur César entretient longuement le mystère parce qu’avant tout, il y a la nécessité de dire avec ténacité, de raconter à son fils, et se raconter à soi-même cette femme digne d’une héroïne de Musset. Insaisissable, virevoltante, libre, intransigeante, tantôt insupportable, tantôt attachante, elle évoque tous les tempéraments des personnages de la littérature.

Pour le passionné de héros de la mythologie grecque, elle était un éblouissement, une source inépuisable de contentement même si elle épuise patience et résistance car le lecteur perçoit très vite une fêlure, une fêlure qui, avec le temps, s’étend irrémédiablement.

Mais pour César, seul importe de redonner vie à cette femme qu’il a éperdument aimée, de comprendre son obstination quelque peu naïve de maintenir un amour hors de l’eau, d’apaiser les vagues de rage qui refluent chaque fois que le narrateur veut tuer cet amour sans retour. Si j'ai aimé la narration dynamique riche de résonances mélancoliques, je me suis agacée parfois de sa détresse et de son impuissance, cette sensibilité embrasée par la passion, cette colère tout comme la volonté de comprendre ce qui lui a échappé, ce qu’elle a emporté avec elle. Trop affectées à mon goût. Quoi qu'il en soit, sous la forme d’enquête, ce récit permet à César de prendre progressivement conscience de ce qui a façonné son couple, les attentes et les désillusions mais pas seulement …

Roman agréable, nullement mémorable, l’auteur adoptant un style trop emprunté et certains clichés propres à vider quelques passages de leur substance.

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Trouver refuge

Premier livre que je lis de Christophe Ono-Dit- Bio, que j'ai découvert lors d'une rencontre dans ma librairie. J'ai été séduite par la façon dont l'auteur nous a parlé du mont Athos, séduite mais aussi intriguée par cet endroit isolé de tout, refusant toute présence féminine et enfantine.

Il existe encore un lieu comme cela au 21e siècle !!! et je dois reconnaître que je l'ai découvert grâce à lui.

La lecture de "trouver refuge" m'a cependant parfois lassée par trop de références venant rendre un peu superficiels les propos. Cela donne un peu l'impression d'un étalage de culture. C'est vraiment dommage car la présentation faite par cet auteur est tout à fait passionnante, intrigante et l'histoire en elle-même l'est également. Mais la plume se voulant riche devient parfois presque "pompeuse". Je n'ai cependant, à aucun moment été tentée d'en arrêter la lecture car l'histoire a su susciter et aiguiser ma curiosité.

Sacha part, fuit avec sa fille Irène sur le mont Athos pour fuir "Papa", le nouveau président qui impose son pouvoir autoritaire.

Ils fuient car lors d'un l'entretien télévisé il dit une phrase "Papa n'a pas toujours été cela", phrase qui le met lui et sa famille en danger. Cette phrase qui paraît insignifiante est loin de l'être et nous en connaîtrons les raisons bien plus tard mais elle va provoquer une "chasse à l'homme". Sa femme reste en France et aura entre les mains une clé USB, peut-être leur assurance vie...



Ce livre a pour objet central la transmission, transmission de Mina, professeur qui enseigne la Renaissance largement contestée par le pouvoir mis en place, transmission de valeurs de Sacha à sa fille mais aussi transmission de l'enthousiasme et de la candeur de la petite Irène à son père.

Un livre que j'ai du mal à évaluer. Tout en écrivant ce billet , je me dis qu'il y a beaucoup de choses intéressantes mais ...

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