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Critiques de Chuck Palahniuk (447)
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Peste

Mais où C. Palahniuk va-t-il pêcher des délires pareils ? Je fais parti de ceux qui s'en délectent, parce que la lecture de l'un de ses curieux montages littéraires étonne et change vraiment de l'ordinaire. Celui-ci est classé SF. C'est que c'est une dystopie, bien que cela demeure imperceptible un bon moment. On commence à suivre l'histoire, racontée par les témoins de sa vie, d'un de ces personnage atypique dont seul C. Palahniuk connaît la recette. Les extravagances s'accumulent et avant que l'on commence à se lasser de ce divertissement, on commence subtilement à nous fournir des indices sur les petits mystères qui planent dans l'air avant de nous balancer en pleine poire ce qui se trame vraiment. Je n'aurais jamais cru au départ en arriver à de tels thèmes et je souhaite à tous de ne pas en être instruit avant d'entamer cette lecture. Personnellement, cela m'a allumé au max ! Par ailleurs, le tout n'est pas exempt de messages, critiques de la société et questionnement philosophique.

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Berceuse

Chuck Palahniuk est l'auteur du roman ''Fight Club'' qui a inspiré le film culte du même nom. Il a un style totalement délirant que je n'ai rencontré nulle part ailleurs. Il nous offre ici un roman décidément fantastique, puisqu'il y est question de sorcellerie. Nous vous fiez pas à la classification de Gallimard, ceci n'a rien d'un roman policier à mon sens.



Palahniuk nous embarque dans une histoire remplie d'extravagance et d'invraisemblance qui par ailleurs est des plus divertissante. J'ai trouvé l'épisode de la soirée Wicca à mourir de rire. On ne garde cependant pas le sourire aux lèvres d'un bout à l'autre. Comme toujours dans ses romans (du moins ceux que j'ai lu), nous sommes en présence de personnages torturés dont certains font preuve d'un pessimisme dévastateur et contagieux. Ceux qui ont aimé ''Fight Club'' vont certainement apprécier celui-ci également.



Comme pour mes autres expériences avec Chuck Palahniuk, j'ai été émerveillé par l'imagination débridée qui a donné naissance à une histoire pareille!

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Monstres invisibles

Un livre impossible à résumer, d'une forme intrigante et originale, comme un magazine de mode. Palahniuk est, comme à son habitude, dans le noir, le cynique, le déjanté et le morbide. Le tout est parfois sans queue ni tête, improbable, onirique et même parfois impossible... c'est dommage, mais ce n'est pas grave, tant la critique de la mode, de la "société de la beauté" et de la chirurgie plastique est acerbe et virulente, sèche, mais surtout masquée par un récit intelligent, aux nombreux twists, mais malheureusement parfois trop répétitif.
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Peste

Chuck Palahniuk écrit avec ses pieds, ses récits marchent sur la tête, mais n'ayez crainte, lui l'a bien sur les épaules. Peste est une sorte de condensé de son oeuvre passée, un patchwork d'idées déjà développées mais cette fois assemblées en un tout foutraque et solide, un délire rigoureux. Une folie sous contrôle.

Le familier aura pourtant tôt fait de se repérer dans la nébuleuse. Il y retrouvera le nihilisme survolté de Fight club, l'exploitation sentimentale de Choke, la trash-attitude de Monstres invisibles, l'indestructible foi en soi de Survivant. Mais aussi de nouvelles trouvailles, de l'anecdote innocente à la glaçante, vertigineuse théorie métaphysique.



Jamais l'auteur n'avait autant ressemblé à son ainé Philip K. Dick. On pouvait croire à un repos du brave, à une fantaisie de mi-carrière – se dire qu'il avait pris ses précautions en installant son récit dans un futur proche, du genre qui autorise tous les glissements. Mais non. Pour ne jamais perdre son lecteur, pour étouffer sa méfiance, il décortique, structure, répond à chaque question subite dans les phrases qui suivent, bâtissant graduellement une thèse hallucinante et nette, un château de cartes instable mais droit. Et s'offre même le luxe de conclure sur un dernier argument décisif.

Son roman a la forme d'une enquête, un recueil de témoignages après faits qui ne déparerait pas dans les grilles de Planète ou d'Arte. Les protagonistes se rejoignent puis s'opposent, se tempèrent, s'évitent, et à travers eux un décor se dessine, l'intrigue s'épaissit et les pensées fusent.



Palahniuk est le même, en différent. Plus mature, moins sanguin, dans l'écart moins tranchant et cependant plus serein. de digressions en ellipses, de réflexions en twists, il tisse sa toile, faisant de nous des proies qu'il retient jusqu'au générique de fin. Vivement une sortie en salles.



4,5/5
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Survivant

Tender Branson a été élevé dans une secte religieuse dont un des grands principes était la délivrance, le suicide plutôt que de devoir renoncer à sa foi. Aujourd’hui, il est l’unique survivant de l’église Creedish mais plus pour longtemps car il est seul à bord d’un boeing 747, qu’il est incapable de piloter et dont le kérosène sera bientôt épuisé. En pilotage automatique à destination de l’Australie, il décide de raconter ce qui l’a amené à détourner cet avion …



J’avais déjà beaucoup entendu parler de Chuck Palahniuk, l’auteur de Fight Club, comme un des écrivains les plus géniaux mais les plus déjantés actuels. L’histoire de Fight Club ne m’attirait pas spécialement. J’ai choisi ce titre en particulier après avoir appris que les Suicide Girls, communauté de jeunes femmes libres qui refusent les conventions, avaient tiré leur nom de ce roman. Cela dit, le terme n’apparaît qu’au détour d’une phrase et n’éclaire absolument pas sur ce mouvement, mais bon.



Il est difficile de résumer ce roman et même d’en parler tant il est particulier. De par sa construction tout d’abord, car il se déroule à rebours. Les pages sont numérotées à l’envers et se décomptent. Elles commencent à la page 366 pour se terminer à la première et va du chapitre 47 au chapitre un. C’est original et la première fois que je lisais un roman utilisant un tel procédé. Il faut dire que le roman débute par la fin. Mais Survivant est également déstabilisant dans ce qu’il raconte. Il est impossible de deviner la suite des événements. Chuck Palahniuk réussit à nous transposer dans un monde qui est le nôtre, et qui pourtant nous semble complètement différent. Il nous surprend par des rebondissements inattendus, des situations cocasses et imprévisibles et surtout des personnages hors du commun.



Avec un humour noir et cynique, l’auteur livre une critique au vitriole de la société américaine plongée dans une consommation effrénée, des dérives sectaires qu’elle engendre, de la crédulité des gens prêts à croire en n’importe quel miracle, de la manipulation des médias, et de bien d’autres maux de notre siècle. Même si le propos peut sembler déstabilisant, on ne peut que saluer la prouesse d’un écrivain atypique qui n’épargne ni son lecteur ni le monde dans lequel il vit. Je n’ai pas eu de coup de cœur pour l’histoire et les personnages ne sont pas attachants mais la dénonciation acerbe à laquelle l’auteur se prête et la folie du récit m’ont beaucoup plu. Être entrainé dans un récit sans deviner quelle direction il va prendre ni quelle invention l’auteur va pouvoir tirer de son imagination est rare et appréciable en littérature.



Je n’en ai pas fini avec les livres de cet auteur qui n’a pas froid aux yeux.
Lien : http://www.chaplum.com/survi..
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Le Festival de la couille et autres histoir..

Voici un recueil de 23 ... textes... (ce ne sont pas des nouvelles, que nenni!) de l'écrivain du transgressif Fight Club. De quoi cela cause-t-il... de tout et de rien. Mais surtout du processus d'écriture, dans une sorte d'approche méta-littéraire... Soyons plus précis.



Le recueil, comme souvent, n'a aucune homogénéité, mélangeant des portraits, des articles de presse, des nouvelles ou des interviews réécrites. Clairement, on a essayé de recréer une homogénéité a posteriori, grâce à la très belle préface de l'auteur. de quoi parle cette préface? du processus de l'écriture. Des ateliers d'écriture. Des influences, des sources, de l'importance d'introduire le vécu et le réel dans l'écrit. C'est la profession de foi de Chuck Palahniuk.



Amen. A quoi on peut ajouter c.u.l., b.i.t.e., c.o.u.i.l.l.e... vu qu'on ne peut renier ses origines...



Et c'est là une des (nombreuses) choses qui me gênent dans ce recueil. La nécessité de mettre un titre aguicheur, alléchant... alors que le titre anglais original "Stranger than fiction" est bien plus parlant et bien plus indiqué. Puis on démarre par le texte sur le Festival de la Couille... le "Testy Festy" (de nouveau, le titre aurait pu ne pas être traduit en français). Ce texte parle autant de chattes que de couilles... voire davantage. La traduction escamote le lien entre "Testy" et "Tasty". Dommage. Ce texte s'éloigne du simple journalisme et constitue une nouvelle de bonne facture.



Palahniuk est catalogué... Si on n'a pas quelques fellations, sodomies, pédés, et autres "monstres transgenres"... (j'ironise, inutile de m'agonir d'insultes) on n'est plus dans du Palahniuk. On ne va pas retrouver "son" auteur. Un peu comme quand Brett Ellis ne parle plus de meurtres et de cocaïne... ou quand Irvine Welsh ne massacre plus de bébés sous ecstasy... autres auteurs transgressifs à qui le lecteur réclame sa dose de politiquement incorrect.



Passons rapidement les textes en revue... J'ai apprécié (à des degrés divers):

- Vous êtes ici : l'ambiance abomiable d'une foire littéraire où des apprentis auteurs ont 7 minutes pour présenter leur texte... ce qui donne lieu à de puissantes réflexions de Palahniuk sur le processus d'écriture et le sens de nos actes.

- Ma vie de chien : deux persones déguisées en dalmatien et en ours se baladent en ville et dans un centre commercial...sous les insultes, coups et quolibets, menaces, regards des passants et des sevices de sécurité... un bijou, trop court, où Palahniuk critique une certaine Amérique.

- Frontières : un texte fort personnel sur la gonflette et le dopage.

- Amy : une descente dans l'univers littéraire de Palahniuk, via les ateliers, où il décrypte le minimalisme d'Amy Hempel, et son influence sur lui (et d'autres), un must pour les écrivains en herbe.

- Erreur humaine : un portrait tendre et caustique d'un illuminé qui construit une fusée et entend rapprocher les USA et la Russie.



Enfin il y a les 7 textes, plus courts que les autres, repris sous la section "Seul", qui sont encore davantage autobiographique et sont souvent empreints d'autodérision et de critique de l'Amérique conservatrice, bigote et bien-pensante. Celui où Palahniuk se rase le crâne avec une crème dépilatoire avant d'aller à Hollywood... parce qu'il ne veut pas avoir une coupe de cheveux abominables et se balade donc avec des croûtes purulentes dans les studios de cinéma, est un bijou d'humour.



A l'opposé, il y a des textes soporifiques. Vides de sens, ou presque. On y voit seulement la grande aptitude de Palahniuk à manier la plume. On voit aussi comment il arrive à intégrer la réalité dans la fiction. Comment sa vie lui a servi à écrire. Comme dans le texte où il parle de son job d'escort boy pour des malades en phase terminale. C'est tendre et empathique. C'est beau.



Car il y a aussi cette lecture-là... celle qui critique une société où les libertés diminuent, où les conservatismes montent, où les mentalités se referment... et dans une telle société, il y aura toujours un Palahniuk pour écrire des romans transgressifs.



Cela étant, ce recueil est surtout destiné à celles et ceux qui envisagent d'écrire, àmha.
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Monstres invisibles

Haha, ce roman est tellement politically incorrect. On pourrait difficilement faire pire en ce sens. L'humour est souvent de très mauvais goût, c'est un fait. Le dégoût, même, pourrait saisir le lecteur bouche bée de stupéfaction alors que l'auteur élabore sur des sujets qu'il (le lecteur) aurait peut-être préféré circonscrits dans un flou providentiel. Tout ceci explique sans doute pourquoi ce roman, le premier que Palahniuk a soumis aux éditeurs, a été originalement refusé. Fort heureusement et pour le plus grand plaisir de ses futurs fans, il a persévéré et pourfendu les réticences avec son triomphal ''Fight Club''. C'est maintenant un fait prouvé, il y a un public pour ce genre de choses, et j'en fais partie !



Dans ''Monstres invisibles'', il aborde avec tambours et trompettes : orientation sexuelle, image et superficialité. Ce sont les thèmes qui m'ont semblé ressortir de cet amalgame de satire acide de la société, roman existentialiste et suspense, car on se demande qui sont les responsables de certains actes, alors que des rebondissements explosifs surviennent. Ajoutez à cela deux ou trois aphorismes à la Oscar Wilde, et vous avez maintenant une bonne idée du contenu de ce livre.
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Fight club 2

Dix ans après les évènements du Fight Club (du livre, dont la fin est différente du film), nous retrouvons Sebastian (le nouveau nom du personnage principal hébergeant Tyler Durden) en proie à la monotonie d'une vie principalement composée d'absorption de médicaments principalement d'anxiolytiques, antipsychotiques etc. Il s'est marié avec Marla qui désespère de la disparition de Tyler. Ils ont eu un enfant ensemble.

Et... et voilà, ça ne commence pas forcément très bien mais le développement aurait pu valoir quelque chose. Sauf que non... Tout ce qui faisait de Fight Club une oeuvre explosive n'est plus là : l'humour grinçant disparu, les idées percutantes devenues flasques.

On dirait que le but de l'auteur est de déconstruire tout le mythe de Tyler Durden, au point où

En bref Fight Club n'est plus, avec le temps il s'est transformé en ce Fight Club 2 puéril, puisant à outrance dans tous les pires travers de ce qui fait l'univers niais de la BD, roman graphique, ou quel que soit le nom de ces choses avec dessins et dialogues. J'imagine que les amateurs de romans graphiques y trouveront leur compte, beaucoup de critiques encensent ce Fight Club 2, pour ma part c'est 25 euros mis à la poubelle et la déception de voir l'un de mes livres/films favoris détruit.

Objectivement les dessins sont modernes, parfois pas mauvais bien qu'on sent qu'ils ne sont qu'inspirés de photos calquées (le château de Louis II de Bavière agrémenté d'autres éléments, les visages du club de lecture, etc), et il faut avouer que ça se lit très facilement et très rapidement, qu'on ne passe pas un trop mauvais moment pourvu qu'on ne soit pas trop attaché à Mr Durden, que l'objet en lui-même est de qualité, que les artworks de fin sont beaux, mais le fond reste insipide et a perdu toute la saveur du Fight Club.

La fougue et le nihilisme ont vieilli. Certes, même la Joconde subit les outrages du temps, pourtant certaines idées ne méritent pas de devenir trop matures.
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Choke

Un vrai régal. C’est complètement barré, tous les personnages sans exception sont des fêlés intégraux. Le vrai sujet de ce livre, c’est à mon sens la question de la norme et de la normalité : ce qui la définit, ce qui y appartient, comment on y entre, comment on en sort. Ces personnages sont tous hors-normes, à tous les points de vue : social, professionnel, familial, sexuel… Ils explosent tous les cadres traditionnels, ce qui les rend finalement très libres.

Par ailleurs, ce livre est écrit à la mitraillette, dans un style très visuel, très speed, avec plein de trouvailles géniales qui constituent de petits gimmicks tout le long de la narration, et dont se dégage un effet comique imparable. Car ce bouquin, avant d’être trash ou déjanté ou déconcertant, est par-dessus tout vraiment très, très drôle.

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Choke

Fan absolu du film "Fight Club" de David Fincher, je voulais découvrir le créateur littéraire de cette oeuvre. Par peur de confronter le film au roman, j'ai voulu entrer dans le monde de Palahniuk par une autre production.

Avec une écriture décousue et grâce à des retours dans le passé, l'auteur essaye de développer son personnage dans son intégralité pour que l'on puisse appréhender au mieux son comportement hors normes. Et c'est justement en voulant crédibiliser les actes de son protagoniste que l'histoire perd un peu de sa superbe. Ce roman reste finalement comme une succession de scènes plus loufoques les unes que les autres. Certaines situations sont extrêmement glauques presque choquantes mais ont eu un effet désopilant sur moi. J'ai beaucoup ri en me disant "Mais jusqu'où va-t-il aller?". Et c'est uniquement cette question qui m'a motivé dans la lecture de ce récit, et pas le personnage, qui devient presque irréel tant les rebondissements de sa vie sont peu plausibles.

C'est un Objet Littéraire Non Identifié, bourré d'excentricité, de sexe, de drogue et de folie, parfois même à outrance, qui surnage plus par sa forme que par son fond. "On ne peut pas prétendre avoir tout lu, si on n'a pas lu ça!"
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Snuff

Comme beaucoup j'ai découvert Chuck Palahniuk à travers l'adaptation cinématographique de son roman « Fight Club ». Je cherchais un roman décalé, choquant qui sorte de l'ordinaire. J'ai donc hésité entre un "Charles Bukowski, Irvine Welsh et Chuck. Et me voici avec "Snuff" dans les mains.

Je ne sais pas si c’est le roman, que je devais lire en premier, pour me faire une idée de son talent. Car je n'ai pas été emballé.

L'histoire se passe dans les coulisses d'un gangbang ou s'entrecroise quatre personnages : trois hommes en "attente" au milieu d'une pièce en compagnie de six cents hommes, des chips, une odeur de crème a bronzé, de transpiration et de pisse, et une femme “Sheila” qui dirige “la scène” avec son marqueur et son chrono. L'actrice principale "Cassie Wright" est peu présente, à part quelques flashback de Sheila en sa compagnie, avant le gangbang et diverses anecdotes hollywoodiennes sans grands intérêts. Comme on peut si attendre les mots sont crus, vulgaire et les situations parfois ennuyeuses. Difficile, il est vrai, de faire un roman sur un tel sujet, on suit l'histoire sans vraiment s'intéresser en attendant un dénouement inattendu, mais malheureusement il ne viendra jamais.

Je referme ce livre, un peu déçu. Était-il nécessaire d'écrire ce livre ?

Je me dis que si ce roman avait été celui d'un inconnu, il serait vite tombé dans l'oubli. Mais, j'accorde une seconde chance à l'auteur de me faire découvrir son univers avec un de ses précédents succès, certainement plus intéressant.
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Fight Club

À mon avis, ce livre perd beaucoup de son intérêt si on a déjà vu le film, qui est son adaptation quasi exacte, parfois au mot près. C’est tout à l’honneur de son réalisateur, mais c’est malheureux pour le lecteur… enfin, pour moi, en tout cas. Je pense que j’aurais absolument adoré ce livre si je n’avais pas déjà vu le film (au moins deux ou trois fois, d’ailleurs). Son principal intérêt est l’histoire, la rencontre entre le narrateur (dont je ne me rends compte que maintenant qu’on n’apprend jamais le nom, ou alors je l’ai zappé) et Tyler, cet être charismatique aux idées saugrenues et aux ambitions… chaotiques. Mais aussi la surprise de la fin (qui n’a donc pas été une surprise pour moi), l’atmosphère de cette histoire, la plongée dans l’esprit torturé des personnages, dans leur descente aux enfers, dans ce monde en train de se casser la figure et se sombrer dans une violence froide et calculée.

Mais tout le long du livre je n’ai fait que me rejouer le film dans la tête, impossible de visualiser les personnages et les lieux à ma façon, et ça m’a gâché mon plaisir.



Objectivement, pas une mauvaise lecture, donc, mais inutile si on a déjà vu l’adaptation cinématographique…
Lien : http://mariounette.free.fr/w..
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Fight Club

Un jeune homme, le narrateur, dont on ne connait jamais le nom, a tout pour être heureux : un travail dans une société d’assurances, un bel appartement, des journées parfaitement réglées. Seulement voilà, il s’ennuie dans cette routine, jusqu’à en perdre le sommeil. Sa thérapie il la trouve d’abord dans les groupes de soutien aux malades en fin de vie. Mais quand Marla Singer, une jeune femme complètement paumée, droguée et suicidaire semble vouloir participer aux mêmes groupes que lui, il est à nouveau victime d’insomnies. Il se tourne alors vers Tyler Durden, un jeune homme révolté et nihiliste qu’il rencontre par hasard. Avec lui il crée le Fight Club, un groupe d’hommes dans lequel les participants se battent à mains nues, jusqu’à l’autodestruction…



Premier roman de Chuck PALAHNIUK, Fight Club est une critique acerbe de notre société de consommation, dans laquelle les hommes ne sont que des pions et qui n’ont d’autres solutions pour se sortir de ce marasme que de se révolter. C’est donc l’anarchie dans ce qu’elle a de plus brut que prône le trio de personnages, le Fight Club n’étant qu’une première étape, individuelle, vers un nouvel ordre, collectif celui-là, baptisé Projet Chaos. La destruction est-elle véritablement une solution ? Aucune réponse à cette question n’est donnée clairement dans le roman ; est toutefois suggéré le fait qu’il s’agit d’une voie royale vers la folie et les troubles dissociatifs de l’identité.



A cette thématique effroyable est associée une écriture brutale, toute en phrases courtes, images chocs, ellipses et flashbacks. Elle est particulièrement efficace pour mettre en valeur le malaise des trois protagonistes et contribuera à faire de ce roman une lecture qui ne pourra laisser indifférent. Elle contentera à coup sûr les amateurs de l’adaptation cinématographique de David Fincher, qui y trouveront même une violence encore plus extrême. Quant aux autres lecteurs ils sont désormais prévenus de la nature de l’oeuvre.
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Choke

Choke de Chuck Palahniuk est à mon sens un ovni littéraire. Je n'avais jamais lu quelque chose de semblable. Après le film You kill me où un tueur à gage d'un gang polonais de Buffalo cotoie les alcooliques anonymes pour essayer de retrouver la possibiilité de descendre autre chose que des bouteilles, lire le récit de Victor Mancini fait considérer que finalement l'assassin professionnel était plutôt sain de corps et d'esprit en comparaison. Raconter ce livre tient de la gageure et c'est la force de l'écriture de Palahniuk de donner une cohérence à ce qui pourrait paraître de prime abord un flirt permanent avec la folie et le non sens - et pour cause - grâce à une écriture qui sait passer de la liste au récit selon les besoins de l'histoire.



En effet, Victor suit au sein voire aux seins des sexooliques anonymes une thérapie pour venir à bout de ses comportements sexuels compulsifs. Mais cette lutte contre cette addiction interlope n'est finalement qu'un problème parmi d'autres puisque dans le même temps où il s'efforce de noter toutes ses expériences passées pour mettre à jour ce qui est à la source de sa maladie, il va devoir trouver de quoi financer l'hospitalisation de sa mère qui n'a plus toute sa tête et s'avère incapable de reconnaître son propre fils.



Son salaire de figurant dans le musée vivant de la colonie de Dunsboro où il interprète le rôle d'un serviteur irlandais sous contrat au 18ème siècle en charge du poulailler n'étant pas suffisant élevé pour s'acquitter des factures astronomiques de la résidence St Anthony où est soignée sa mère, Victor arrondit ses fins de mois à l'aide d'un stratagème à couper le souffle si je puis dire.



S'appuyant sur le désir de tout un chacun de donner un sens à sa vie, de devenir un héros, Victor Mancini feint de s'ettouffer dans un restaurant différent tous les soirs ou presque. Ses "sauveurs" après lui avoir appliqué la technique de Heimlich ne savent pas s'empêcher dans la majorité des cas de continuer à prendre des nouvelles de celui à qui ils pensent avoir éviter l'asphyxie et n'hésitent pas le plus souvent à lui délivrer lorsque Victor leur demande un chèque substantiel pour faire face à de prétendus soucis passagers. Ils le font d'autant plus facilement que cela entretient à leurs yeux l'illusion qu'ils sont utiles, importants.



Parallèlement, il lui faut également accompagner les solutions complètement farfelues que son meilleur ami Denny met successivement en branle pour résister aux tentations répétées de la veuve poignet : se mettre en infraction systématique avec le règlement du musée vivant qui interdit tout anachronisme afin de se retrouver quotidiennement au pilori puis lorsqu'il en aura été licencié, accumuler dans la maison de Victor les pierres qu'il transporte emmaillotées dans une couverture rose pour les faire passer pour des nourrissons. Cette frénésie à entreposer les pierres qui fait ressembler la maison à la partie basse d'un sablier finira par s'arrêter lorsque Denny en vient à marcher dans les pas du facteur cheval pour transporter ses pierres dans un terrain vague et y bâtir ce qui pourrait "être n'importe quoi".



Ceci tout en endossant successivement tous les rôles que veulent lui attribuer sa mère et les femmes qui sont internées avec elle afin de soulager leurs délires. Cette attitude quasi christique de Victor est systématiquement contrebalancée par de nouvelles aventures sexuelles avec des femmes tout aussi barrées que lui où il lui tient à coeur de n'éprouver aucun sentiment sauf peut-être avec l'étrange doctoresse Paige Marschall. Certaines scènes sont à se tordre de rire ou de consternation.



Pour corser le tout le voilà qui plus est atteint d'une occlusion intestinale contractée dans des conditions aussi folles que le reste de sa vie.



Si quelques pages de ce roman inclassable mettent le feu aux joues ce n'est pas toujours, loin s'en faut, pour les raisons que la maladie de Victor pourrait laisser imaginer car Chuck Palahniuk jalonne ce récit de propos qui oscillent entre la tentation du nihilisme et le désir de donner du sens à l'existence. La chute du livre ne vous apparaîtra pas si imprévisble que cela si vous avez lu ou vu l'adaptation cinématographique de Fight club avec Brad Pitt qui a lui aussi été écrit par Chuck Palahniuk.



Si vous désirez lire un roman plus conventionnel - encore que - où le geste d'Heimlich a également son importance, je vous recommande Nid de poulets d'Ed Mc Bain


Lien : http://muet-comme-un-carpe-d..
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Fight Club

Fight Club est un film que j'ai regardé en boucle, celui que j'ai le plus vu, qui est l'un des trois films que je préfère.



C'est toujours frustrant de voir l'adaptation cinématographique d'un livre que l'on aime. On comprend aisément qu'on ne peut pas reprendre tous les détails d'un livre dans une vidéo de quatre-vingt dix minutes, que la video peut difficilement s'adapter aux différentes perceptions qu'en ont eu autant de lecteurs différents... je ne sais pas.



Il faut voir le film avant de lire le livre, je me suis toujours dit comme une évidence. Les seuls qui ne m'aient pas déçue sont Jean de Florette et Manon des sources.



Je dois dire que c'est une expérience inédite de lire fight club après avoir vu le film et d'être aussi déçue. Pauvre et plat... je ne sais pas si cela vient de la traduction.
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Fight Club

Plus qu'une simple lecture troublante, Fight Club est devenu l'un de mes classiques de la littérature. On est embarqué dans la tête du narrateur, dans son univers et ses délires. L'écriture de Chuck Palahniuk possède à la fois ce ton trash si particulier et cette drôle de poésie incisive qui m'ont beaucoup plu. Sans parler de la chute du roman, qui remet en cause tout le livre, en laissant le sentiment d'avoir été complètement berné et aveuglé. Un coup de génie.
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Journal intime

Un style narratif un peu déroutant, légèrement déjanté.

On suit Misty tout au long de cette histoire, quelqu'un de banal, une femme dont l'avenir ne s'annonçait pas rose du fait de ses origines modestes, qui pensait pourtant pouvoir s'élever au dessus de sa condition et puis...

J'ai été accroché par la façon dont l'auteur nous fait entrer dans l'intimité de Misty, par cette progression savamment dosée et ce suspense qui va crescendo jusqu'à une fin crédible.

Je me suis demandé si cette histoire allait basculer dans le fantastique, finalement non, du moins je ne crois pas (je vous laisse juge).

J'ai aimé ce côté quasi documentaire sur la peinture (ou plutôt sur ce qui tourne autour de la technique du peintre), et sur la psychologie des artistes en général, et sur une certaine théorie développée dans ce livre sur le thème de l'inspiration.

Je reste volontairement avare en détails sur l'intrigue car je pense que cela nuirait à l’intérêt de la lecture.

En conclusion j'ai apprécié ce livre qui m'aura captivé jusqu'à la dernière ligne.
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Fight club 2

Si la fin de Fight Club, au crépuscule du siècle dernier, résonne encore chez vous comme une conclusion parfaite, ne feuilletez pas la suite. Qui veut préserver la magie ne devra pas faire preuve de curiosité.


Lien : http://www.lemonde.fr/bande-..
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Fight Club

[ attention spoilers, cette critique peut heurter la sensibilité de ceux qui n'ont ni lu le livre, ni vu le film.]

Lire Fight Club après avoir vu l'extraordinaire film de David Fincher, est-ce intéressant ? Pour être passée a côté du film à cause du salubre et de la violence, je me devais une autre approche et franchement je ne suis pas déçu.

Fight Club c'est un univers à part dans lequel l'auteur nous plonge des les premières lignes. L'écriture est simple, assez fluide, Palahniuk utilise un style directe qui rappelle la violence et la confusion mentale du narrateur.

Fight club c'est bien plus qu'une simple histoire violente, c'est une réflexion sur la société et sur la place de l'homme dans celle-ci. Le livre condamne une société de consommation, un monde au bord du chaos où l'homme n'a plus de valeur, plus rien de propre a lui même, et il vit à travers la consommation. Les gens achètent et dépensent des sommes folles pour ne plus s'ennuyer, pour se rappeler qu'ils existent mais en fait, ils ne sont rien. Alors comment être ? Selon l'incroyable Tyler Durden il faut détruire, il faut toucher le fond, l'autodestruction et la rébellion en sont la réponse.

Tyler Durden représente par excellence l'anti-conformiste, l'anarchisme, celui qui n'a plus d'hinnibituon et qui veut faire réagir le monde plongé dans sa léthargie.

Palahniuk aborde aussi la maladie au stade finale, sujet dur qui tend à faire réfléchir. Il n'y a que dans la mort que nous existons, il n'y a que dans la mort que l'on nous écoute, peut-être qu'au bout du compte l'auteur n'a pas tord.

Ce livre classé dans Science-Fiction est aussi très psychologique, on le voit à travers la narration détachée un peu douteuse et la dualité du personnage de Tyler Durden. Fight club aborde la schizophrénie d'une manière époustouflante, jamais on ne pourrait s'en douter et pourtant si, Tyler Durden n'est que l'autre personnalité du narrateur. En fin de compte on réalise qu'il est a l'origine du projet chaos, du Fight club, de l'usine de savon et tout devient plus claire. La révélation est bien plus percutante quand on ne la connaît pas, cependant le livre m'a permit de capter l'essence même du film ( très très fidèle au livre d'ailleurs) ainsi que l'œuvre de Palhaniuk.

C'est un livre qui se lit très vite, aucun complexité, cependant deux choses m'ont déplus :

La narration très détaché, très impersonnelle, trop fade qui est la même dans le film avec la voix-off, rien a faire je ne peux pas m'y faire, pourtant je sais qu'elle est la pour marquer la dualité du personnage.

La fin ne m'a pas vraiment plu. elle ne laisse pas vraiment supposer que Tyler est mort ni qu'il est vivant, il est comme en Stand-By dans une sorte de paradis psychédélique étrange. De ce côté la, le film est bien mieux.

Sinon c'est un livre à livre en ayant ou pas vu le film !
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Le Festival de la couille et autres histoir..

Chuck Palahniuk tiens une place toute particulière pour moi, loin d’être seulement l’auteur de Fight club, qui est un de mes films préférés, il est sans aucun doute l’auteur contemporain que je préfère (et fait partie de mon « top 3 auteurs » tout simplement). Ses livres sont toujours choquants, poignants, passionnants, il présente des personnages atypiques ni tout blanc ni tout noir qui se retrouvent dans des histoires flirtant gentiment avec le fantastique et la science fiction sans qu’on s’en rende vraiment compte. Il arrive à dépeindre le monde actuel avec noirceur, sensibilité et sans porter de jugement, chose qui n’est pas donné à tout le monde et par-dessus tout, il arrive à apporter des éléments réels à ses récits, des choses dont on a même pas conscience. Son style est différent à chaque livre mais s’adapte à son message, un coup il enfermera des auteurs en quête de célébrité dont il livrera l’histoire à travers des nouvelles et la fois suivante il écrira un journal intime. Pour moi, c’est vraiment un auteur d’exception, mais pourquoi vous parlez de lui comme ça ?



Tout simplement parce que ce livre est sans doute le plus personnel et intime qu’il ait pu écrire.



Au travers de 23 « nouvelles » il nous dépeint une Amérique telle qu’on ne peut la connaitre sans y vivre. 23 petites histoires vraies et souvent ahurissantes, une première partie sur des gens, des passions, des choses inhabituelles (des gens qui construisent des châteaux, la vie dans un sous marin, des combats de moissonneuses-batteuses, …), une deuxième partie basée sur des rencontres avec des personnes plus ou moins célèbres (un type qui se construit une fusée, Marylin Manson, Juliette Lewis,…) et la dernière, sur Chuck lui-même, comment il a vendu les droits de Fight Club, comment il a rencontré Brad Pitt, comment il s’est rasé le crâne, comment il écrit,…

Tout autant de choses qui pourraient être inintéressantes ou seulement anecdotiques mais Chuck sait comment passionner, il ne juge pas, il ne dénigre pas, il ne fait qu’écrire ce qu’il voit, même quand on lui interdit et nous amène à réfléchir sur bien des sujets.



Un vrai coup de cœur pour ce livre qui m’a touché, amusé, appris et fait réfléchir.
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