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Critiques de Chuck Palahniuk (450)
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Journal intime

Après le décevant Le festival de la couille, j'avais le goût pour un Palahniuk plus inspiré. C'est le cas avec ce Journal intime qui met en scène Misty Wilmot, une serveuse usée dans un hôtel paumé sur une île décatie. Il faut dire que Misty a pas mal foiré sa vie. Elle a mis de côté ses aspirations artistiques en se mariant trop tôt à un étudiant qui l'a emmené vivre sur cette étrange île. Très vite enceinte, Misty s'est laissée piéger par une vie de famille qui l'a tenu éloignée de ses aspirations. Le clou, c'est quand son mari s'est suicidé et s'est raté. Depuis, elle reçoit des appels téléphoniques étranges d'estivants qui ont perdu une pièce de leur maison de vacances. Si, si, je vous assure, j'avais une cuisine, elle a disparu.



Tout ce qui fait l'écriture de Chuck est là : vitriol, données bizarres, style non conventionnel, personnages décalés. Ça fonctionne selon une recette bien établie. On est en territoire connu, et Chuck déroule sa pelote de laine. C'est pas nouveau, mais c'est ce qu'on attend de lui quand on prend un de ses romans. Le tout prend la forme d'un roman presque lovecraftien dans ses thèmes. Une île à mystère, une famille à secrets, des habitants qui semblent cacher quelque chose... Ça sent le Maine de 1920 malgré le récit rigoureusement contemporain.



Je vais toutefois m'éloigner de Palahniuk pendant un moment car je sens comme une indigestion. Il ne me surprend plus ni dans ses obsessions ni dans son style. J'ai l'impression de relire toujours le même livre. J'en viens à reprocher à Chuck d'écrire comme Chuck, c'est le signe qu'il me faut faire une pause. Non, Chuck, ce n'est pas de ta faute, c'est moi qui ai changé. Je ne reproche rien. Restons bons amis, je t'en prie.
Lien : http://hu-mu.blogspot.com/20..
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Peste

Un pur régal ! Ce livre est de la dynamite ! Déjà le style est singulier et atypique ! Palahniuk nous ouvre les portes d'un monde glauque et bien crade par l'intermédiaire de témoignages parfois farfelues, parfois controversés...

C'est aussi cette capacité chez l'auteur à faire parler une multitude de personnages de manières bien distinctes qui m'a complétement enthousiasmé !

Peste est un mélange aussi de genre incroyable. Un genre d'"Urban SF" où se mêle l'horreur et donc le fantastique car s'il est question de morsures, de diurnes et de nocturnes, il y a aussi cette histoire de voyages dans le temps et de transferts qui pousse directement le roman dans la science-fiction.

Vous aurez compris en lisant "Peste", vous risquez de vous embarquez dans un étrange périple ! Et pour sûr, vous n'en sortirez pas indemne mentalement !




Lien : http://jldragon.over-blog.co..
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A l'estomac

Palahniuk ne prend pas de gants quand il décrit les maux de notre société actuelle. C'est cru, vulgaire parfois, à la limite de l'écoeurant, mais il touche juste. En plein dedans à chaque fois.



Dans ce roman, il se livre à un petit huit-clos qui met en scène treize paumés, venus là soi-disant pour écrire un chef-d'oeuvre, mais qui ne cherchent finalement qu'à se cacher de leur passé. Une fois à l'intérieur, plutôt que de se lancer et de tenter la moindre ligne, ils préfèrent tout bonnement endosser le costume de la victime et vont donc se laisser mourir de faim, s'entretuer, s'entredévorer afin d'offrir le meilleur récit possible de leur supposé captivité lorsqu'ils seront enfin libérés. Mais ils ne sont bien sûr captifs que de leurs propres peurs, leurs propres limites.



(lire la suite ...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/a-l..
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Fight Club

Franchement j'ai adoré le film (oui je sais ça commence mal comme critique) mais je n'ai pas retrouvé l'ambiance dans le livre. Je me demande si ce n'est pas lié à la traduction ou simplement au fait que j'avais trop le film en tête... Pourtant j'adore l'auteur, j'ai adoré Peste. Mais là non... je ne suis pas rentré dedans, je ne parlerais donc pas du Fight Club.

Si le film vous a plu, passez directement à Fight Club 2 .
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Survivant

Cet auteur est absolument fou…mais génial !

Histoire complètement barrée mais très subtilement agencée. Et quel style ! Des tournures de phrases incroyables et inédites et un humour noir absolument dévastateur. J'ai plus d'une fois ri tout haut durant ma lecture.

La logique et la constance structurant ce délire total plein de rebondissements, rendraient presque la chose crédible. Et puis j'adore la subtilité de la fin, qui je pense échappera à bon nombre de lecteurs ;-)

Je n'ai jamais retrouvé un style même approchant, chez un autre auteur. Cela rend l'expérience de lecture unique.

Une bouffée d'air frais aussi délicieuse qu'inattendue.
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Peste



Ce roman m'a fait une drôle d'impression. Non, en fait il y en a eu plusieurs, des impressions sur ce roman. Déjà, et c'est ce qui semble ressortir de nombreuses autres critiques que j'ai pu lire, il y a une grosse impression que Chuck Palahniuck à combiné des idées multiples et allant dans tous les sens, se mêlant pour former un roman. Le problème, c'est qu'il y en a trop à mon humble avis. Assez d'idées pour deux voir trois livres, mais combiné en un, c'est trop. Et pourtant, elles sont bonnes.



Ensuite, j'ai aussi été dérangé par le style d'écriture, qui s'inspire des biographies orales, celles où chacun parle en expliquant la vie de quelqu'un qui est mort (bien que dans ce cas on n'en soit pas tellement sur). Mais là encore, c'est très décousu, très confus. On comprend, mais avec trois trains de retard, et c'est pénible en un sens. Je comprends très bien la volonté de l'auteur qui cherche à faire une biographie en tout sens pour troubler son lecteur jusqu'à le laisser dans l'expectative sans trop savoir la réalité dans tout ce marasme et ces idées contradictoires. C'est louable, mais je trouve que la forme n'est pas la meilleure.



Ensuite, passons à autre chose. L'histoire est confuse, et surtout regroupe trop d'éléments qui ne se mélangent (à mon avis) pas trop bien. Le livre va basculer d'une critique de la société pure et d'un roman humoristique noir (dans la veine du Le seigneur de porcheries mais avec un humour plus net), pour ensuite basculer dans une sorte de science-fiction et de considération philosophique voir métaphysique qui sont à mon avis très loin de ce qu'on pouvait lire au début.

Le roman est toujours très bon, lorsqu'il critique il sait viser juste (et très juste d'ailleurs), mais il le fait moins bien que dans Fight Club, avec trop de dispersion. Mais cela dit, le tableau qu'il dresse de l'Amérique vaut le détour, entre névroses et obstination, les personnages sont malsain du début à la fin, et ce n'est pas sans critiques bien appuyées et ciblant des points précis. Mais dans l'ensemble, c'est difficile de comprendre.





En fait je pense que Chuck Palahniuck a voulu trop dire dans ce roman, et qu'il s'est perdu en cours de route. Le roman prend deux fois des virages radicalement différents, avec une impression de changer carrément de registre d'écriture, la seconde partie perdant considérablement en humour notamment, mais le tout étant bourré de bonnes idées. Si ce n'était pas un auteur déjà accompli, on pourrait croire qu'il s'agit d'une première œuvre encore un peu brouillonne de la part d'un auteur talentueux. Là on peut se demander pourquoi l'auteur s'est embarqué dans toutes ces directions au lieu de scinder tout en plusieurs livres, mais je trouve qu'il y a vraiment des excellentes idées, le tout un peu trop noyé dans la masse. Si vous acceptez de vous accrocher pour la lecture, ce livre ne devrait pas vous poser trop de problème, sinon, c'est pas celui que je vous conseille du même auteur.
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Le Festival de la couille et autres histoir..

Il faut avouer qu'un tel titre incite presque à lire, mais j'avais en outre eu beaucoup d'écho à propos de ce recueil d'un auteur célèbre pour son Fight Club. J'ai donc attaqué la chose tranquillement, sans trop savoir à quoi m'attendre, vu l'auteur, il faut s'attendre à tout. Pour faire simple, c'est ce que j'ai eu. Du tout.





En fait, le meilleur résumé de ce livre c'est "un portrait de l'Amérique" par Chuck Palanhiuk. À peu près tout est dit à ce moment-là.  Ah oui, accessoirement c'est aussi des nouvelles.



En fait, plutôt que de nouvelles, nous pourrions parler ici de portraits et d'articles. C'est une façon de représenter les trois parties du livre, la première d'articles de journaux (l'a-t-il écrit pour des journaux ou pour la nouvelle, je ne sais pas), les deux autres en portraits courts de personnalités, et enfin des récits courts sur lui, ou un personnage qui lui ressemble, une partie de lui-même. C'est aussi un aspect intéressant de tout ce qui s'est passé autour de Fight Club, notamment la promo du film, mais je vous laisse lire pour comprendre.



Ce que j'adore chez Chuck Palahniuk est au rendez-vous dans ce livre au style incisif, dans un style très journalistique, de façon très crue aussi. C'est un livre qui semble dresser un portrait d'une époque plutôt que de raconter des histoires. Palahniuk nous présente les USA par son bout de la lorgnette, entre débilités dans des lieux divers, espoirs de personnes du commun, stars et tout le tralala, et surtout beaucoup de personnes seules, désespérés, qui tentent de trouver un sens même absurde à une vie peu trépidante. A cet égard je trouve qu'une nouvelle est juste parfaite là-dessus (c'est celle nommée Ma vie de chien).



Bref, c'est selon moi un très bon Chuck Palahniuk, même s'il n'est pas le plus accessible de tout ce que j'ai lu de lui -pour l'instant trois ouvrage seulement, je le reconnais-, et sa forme est bien différente d'un recueil de nouvelles ordinaire. C'est vraiment un portrait, presque tragique par certains aspects, d'un monde qui est situé de l'autre côté de l'Atlantique. Mais aussi le reflet d'une société qui ne se sent pas bien, un mal être des personnes qui la peuplent. C'est dérangeant par certains aspects, mais c'est aussi bien écrit, même beau parfois. Et selon moi, c'est à lire.
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Monstres invisibles

Sharon, jeune mannequin à qui tout sourit (elle est riche,désirable, a un petit ami beau et sportif...), est blessée par une balle perdue qui la défigure définitivement. Hospitalisée suite à cet accident, elle fait la connaissance d'Alexander Brandy, travesti déjanté en attente d'une opération pour changer de sexe. Ils vont alors former, avec Seth, consort d'Alexander, un trio détonnant, parcourant les Etats-Unis et le Canada pour dévaliser de riches villas de leurs flacons d'antidépresseurs, d’œstrogènes et autres pilules miracle, en se faisant passer pour d'éventuels acheteurs auprès d'agents immobiliers crédules...



La narration, faite de flash-backs, de digressions, paraît complètement déstructurée, les événements décrits sont souvent horribles, l'humour est grinçant et traduit un profond mépris pour une société trop bien-pensante, dont les valeurs essentielles sont le pouvoir de l'apparence et la soif de consommation.



Les personnages, marginalisés, semblent n'être qu'un prétexte à pointer du doigt les travers de notre civilisation (Sharon, rendue physiquement "monstrueuse", devient par conséquent invisible aux yeux du monde, qui refuse d'intégrer tout ce qui n'est pas conforme aux normes établies).



Autant d'éléments qui rendent la lecture du roman parfois difficile, procurant même parfois un sentiment de malaise. Et pourtant je l'ai trouvé fascinant ; ce livre m'a vraiment remuée. Ce n'est peut-être pas une lecture que je vous conseillerai pour les vacances, mais c'est à lire tout de même...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Monstres invisibles

Monstres invisibles a été le premier roman de Chuck Palahniuk. C'est seulement après l'immense succès de Fight Club que ce manuscrit a été publié. C'est pour moi celui que je trouve le plus réussi dans l'œuvre de Chuck Palahniuk. A lire sans modération !
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Choke

En général un des romans les plus appréciés de Palahniuk, Choke est une oeuvre subversive, intrigante et parfois choquante, mais surtout un excellent divertissement. On y retrouve tous les éléments qui font le succès de l'auteur, et sa manière si particulière de développer son récit. Un roman qui enchantera les fans de l'auteur.
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Fight Club

Bon, bon.

J'ai adoré le film, le livre.... beaucoup moins. C'est rare.

Je veux dire, c'est rare qu'un livre paraisse moins structuré que son adaptation ciné. Non ?

Sur de longs passages j'avais l'impression que l'auteur écrivait sous psychotropes tant j'avais du mal à suivre.

Je vais faire court pour ne pas faire une critique trop à charge, mais je reste quelque peu consterné par cette lecture et le sentiment que j'en garderai sera la déception, rien d'autre. J'étais tellement content de me jeter dans ces pages .... et tellement content d'être, enfin, arrivé à la fin.

Je n'y reviendrai clairement pas, contrairement au film.
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Choke

Ah, Choke. Chuck Palahniuk virevolte à merveille entre différents auteurs modernes, un peu de H.S. Thomson, un peu de Bukowski, un peu d'Ellis. Une tonne de critique de cette société moderne, une tonne de sexe, de drogue, de fuites, d'oublis. C'est merveilleusement ficelé, merveilleusement écrit, sans la lourdeur propre à certains auteurs de cette vague. Et c'est surtout une plongée dans un "univers", à la manière de Choke ou de Fight Club, c'est chez "nous", c'est ce monde, celui-ci, celui qui apparaît par votre fenêtre, mais sous la plume de quelqu'un qui saupoudre tout de folie, de désespoir, de dégoût et d'un tas d'autres adjectifs qu'on aime à laisser derrière cette fenêtre.



"Fight Club" a été adapté en film, avec le succès qu'on lui connaît, mais même si l'adaptation de Choke ne rend pas forcément honneur au tortueux du livre, elle vaut elle aussi clairement le coup d'oeil.
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Damnés

Un roman de Chuck Palahniuk, c’est une expérience de lecture unique. Parfois, il explore l’Amérique des laissés-pour-compte et parfois, il se lance dans des romans fantastiques où son imagination ne trouve plus de limites. Je pense à Peste, un roman sans équivalent. C’est le cas aussi de Damnés, 1er volet d’un triptyque, réécriture du chef d’oeuvre de Dante Alighieri, réécriture très personnelle, très lointaine mais qui ne manque pas d’attrait.



Chuck Palahniuk explore 2 univers diamétralement opposés, quoique, l’Enfer et le milieu des stars hollywoodiennes. Il me semble que pas mal de lecteurs ont bloqués sur la partie démentielle et infernale de Damnés. C’est vrai que c’est assez barré et que cette fantaisie à un petit côté naïf. Il faut rester ouvert. Cette partie m’avait déstabilisé à ma première lecture. Pas à la 2e.



Car c’est la partie souvenirs, pour lequel j’ai retrouvé le Chuck Palahniuk qui me plaît par dessus tout. Cynique au possible, critique acide de la société, il déboulonne le piédestal des célébrités et à travers elles, les contradictions de tout un chacun. C’est drôle, inventif comme souvent. Subversif. Iconoclaste. Et truculent. Un régal mené par la voix d’une gamine de 13 ans, mal dans sa peau mais très lucide, Madison Spencer.
Lien : http://livrepoche.fr/damnes-..
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Monstres invisibles

Palahniuk et le monde des mannequins , du glamour … voilà qui s’annonce explosif ! Shannon faisait partie de cet univers sur papier glacé jusqu’à ce qu’un coup de révolver transforme sa belle gueule en cauchemar … Triste…Mais il y a la rencontre de Brandy Alexander à l’hosto et , de fil en aiguille ( de chirurgie plastique) une sacrée virée style Bonnie and Clyde (mais à 4 ) avec du sang , de la drogue et des produits de beauté ! Sur le thème des apparences ( physiques ou sexuelles …ou autres) mais aussi sur celui de l’amour (mais oui …) un bon Palahniuk.
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Snuff

Avec un résumé pareil, je comprends qu’il y ait quelques réticences à se lancer dans Snuff mais je vous assure, Chuck Palahniuk, s’il est un auteur trash, est aussi un auteur plus profond et intéressant qu’il n’y paraît!



Alors certes, je suis fan de lui, mais je sais reconnaitre quand ça ne fonctionne pas (voir Orgasme)! ce n’est pas le cas avec Snuff. Sur le fond ultra subversif d’un gang bang record, Chuck Palahniuk délivre une histoire finement mené. Je le dis à chaque chronique mais, pour moi, Chuck Palahniuk est un maître du rythme, un maître de la narration. C’est un vrai raconteur d’histoire.



Pour ceux qui pense que Snuff est un roman noir, ce n’est pas le cas. Déjanté, loufoque, même drôle. Je ne ris jamais autant que dans un roman de Chuck Palahniuk. C’est toujours ingénieux, stylistiquement foisonnant de détails originaux et derrière, il y a la photographie d’une Amérique particulière, celle des laissés-pour-compte, des marginaux. Ça vaut le détour!

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/snuff-c..
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A l'estomac

Au départ, il y avait cette annonce : « Retraite pour écrivains, quittez votre vie pendant trois mois », ensuite se fût l’horreur. Un piège, voilà vraiment ce qu’était cette putain d’annonce. Se retrouver enfermé avec tous ces malades, enfin malades… on était tous là pour échapper à quelque chose, se détacher de cette prison quotidienne d’une existence pourrie qui nous rongeait. Mais je dois avouer que pour la plupart d’entre nous c’est plutôt à la justice que nous voulions échapper. Devenu des fantômes aux yeux de tous, nous ne manquerions à personnes, d’ailleurs, nous ne nous appelions pas par nos prénoms, car ce qui se nomme existe, nous étions simplement des pseudonymes, Camarade Maussade, Duc des Vandales, Dame Clocharde, Agent Cafteur, le Chaînon Manquant, bref toujours en rapport avec notre passé douteux.


Cette retraite, c’était pour écrire LE scénario, LE poème, ou LA nouvelle qui nous rendrait célèbres, quelque chose écrit avec nos tripes. Alors certes, des histoires nous allions en écrire, nos propres histoires, des histoires sordides, malsaines et glauques, mais qui donnent tout de même matière à réfléchir.

Quand la lourde porte du théâtre s’est refermée derrière nous, nous nous sommes vite rendu compte du traquenard. Un environnement puant, humide et crasseux, laissé à l’abandon depuis des années. Les tapisseries se décollaient, la poussière volait et l’air était sans doute remplit de spores dégueulasses se collant à nos poumons à chaque inspiration à cause de la moisissure, c’est Miss Éternueuse qui était contente... Mais le piège ultime était d’être enfermé avec les dignes représentants d’une espèce violente prête à tout pour un peu de reconnaissance, une espèce prête à tout, même (surtout) aux pires atrocités. 


Nous transformions notre propre réalité en une fiction pour un peu plus de gloire à la sortie (si un jour nous sortions), pourquoi ? Pour dénoncer les sévices infligés par nos ravisseurs avec un film trash qui relaterait notre aventure. Les pires abominations nous attendaient, mutilations, cannibalisme, meurtres… mais nous étions toujours consentants, car cette torture était notre moteur, nous avons tous besoin de haïr quelqu’un, toujours besoin d’un diable pour avancer, ainsi fonctionne le monde. Enfermés dans ce vieux théâtre aux multiples pièces, de toutes les couleurs, aux thèmes différents, aux murs suintants d’humidité et aux tapis maculés de taches de sang séché, beaucoup auraient pensé que nous perdions la boule, mais au fond, tout le monde aurait réagi pareil que nous. Et dans le cas contraire ? Cette personne serait sans doute morte depuis déjà bien longtemps. Chacun d’entre nous y est passé, une poésie, puis une histoire, racontée alors que nous étions debout face aux autres, debout sur la scène.


Il fallait s’attendre au pire, après tout, nous sortons tout droit de l’imagination de Palahniuck, ce type déjanté, avec sa vision négative de la société. Il nous fait raconter nos histoires, dans ce théâtre, mais chacun de ses récits n’est pas formidable, d’autant plus qu’il fait commencer le roman par Sainte Descente de Boyaux, qui avec un nom comme ça, ne peut balancer qu’une histoire immonde, du coup, certaines histoires paraissent bien fades à côté de celle-ci. Puis, il y a toute cette exagération, cette outrance, en veux-tu en voilà pour choquer le lecteur, d’ailleurs je dois bien avouer que parfois, j’ai failli gerber. Malgré ça, tout est réfléchi, les textes sont pertinents et dans des styles différents, parfois faits de phrases courtes, tranchantes, comme des rasoirs, parfois philosophiques, mais surtout cruels. 


Je ne vais pas m’étendre pendant des heures, les lumières du théâtre viennent de s’éteindre, c’est l’heure d’essayer de rester en vie, des fois, la nuit, on entend des bruits, des hurlements, alors on reste là, enfermés dans les loges qui nous servent de chambre, crades et gelées avec pour seule compagnie, l’espoir que le lendemain sera une journée encore plus macabre que la précédentes, car il faut qu’il se passe des choses, il faut que ce soit encore plus morbide, il faut que l’on se mutile encore plus pour faire pitié quand on viendra nous ouvrir, comme ça, quand les gros studios Hollywoodien mettront notre aventure dans la boîte, le public m’aimera moi, mon personnage, encore plus que les autres parce que MOI j’aurais souffert le martyre, et ENFIN on m’aimera.



Zoskia




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Orgasme

Devenir le maître du monde grâce au plaisir des femmes. Malheureusement, un livre pas aussi jouissif que le bonheur masturbatoire qu’elles semblent ressentir.



Au pays des vibromasseurs les marchands de piles sont rois.
Lien : http://noid.ch/orgasme/
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Orgasme

Outre l'incontournable Fight Club de cet auteur lu il y a... fiou, très longtemps lors de sa sortie en VF, j'avais lu également Choke. De ces lectures j'en avais gardé le sentiment que cet auteur était un brin barré tout de même. Eh bien ce dernier roman a conforté mon opinion !

Titre choc, couverture choc, et même l'éditeur y va de sa plume pour présenter ce roman comme celui qui va renvoyer Fifty Shades of Grey au rang de pâle hors-d'oeuvre. Alors si nous devons rester dans la métaphore culinaire, je placerai Orgasme comme la cacahuète grignotée à l'apéro. Qu'on ne se méprenne pas, je ne défends pas ici Cinquante nuances de Grey, je m'insurge plutôt contre la publicité mensongère. Car si vous cherchez un brin d'érotisme, je vous conseille de passer votre chemin !



Même si c'est bien d'orgasmes dont il s'agit dans ce roman, ceux-ci vont être abordés d'un point de vue scientifique et médical tout d'abord : température, degré d'humidité, évolution du rythme cardiaque, viscosité... Puis un point de vue financier, économique. Nettement moins glamour n'est-ce pas ?



Lorsque Penny, petite stagiaire avocate, va être remarquée par Maxwell, le plus riche milliardaire de tous les temps, cela va être le début de ses mésaventures. Bien sûr la rencontre va être clichée au possible : elle atterrit à quatre pattes dans le bureau où il se trouve... bref. Notre petite Cendrillon va très vite se rendre compte qu'elle n'est qu'un objet d'expérimentation entre ses mains... et pas que ses mains d'ailleurs ! Mais qu'importe, voguant d'extases en nirvanas, constamment perchée au septième ciel, elle se laisse explorer, consentante.



Au terme de 186 jours, Maxwell la vire et lance sa boutique de sex-toys Beautiful You sur la 5ème Avenue de New York, à grand renfort de pub. Le succès est immédiat. En fait c'est pire qu'un succès, c'est une addiction qui s'empare de toutes les femmes. Elles disparaissent toutes de la circulation, s'enferment avec un stock de piles et oublient tout le reste. Désorganisation, chaos économique, chute du CAC 40, spéculations sur les minéraux nécessaires à la fabrication des piles etc, etc... Pire Maxwell semble manipuler toutes ces femmes et leur impose des désirs compulsifs d'achats : telle marque de chaussures, tel roman sur les vampires.



Penny semble la seule à pouvoir faire face au raz-de-marée Beautiful You et contrer Maxwell. Pour sauver sa meilleure amie, sa mère et toutes les femmes, elle va devoir rejoindre celle qui a tout enseigné à cet homme, Baba Yaga Barbe-Grise, une chamane-ermite-prêtresse plusieurs fois centenaire et vivant dans une grotte sur l'Himalaya. Et c'est en Louboutin et petite robe Prada que Penny escalade l'Himalaya... Et c'est reparti pour un enseignement de l'extase tantrique et sacré, un enseignement 100 % naturel, à base d'infusions de lichen et d'écrasées d'araignées, aidé d'os et de cailloux polis divers et variés. Misère je n'en pouvais plus !



Ce roman m'aura (presque) dégoûtée de l'orgasme ! Si le début m'a divertie, je dois avouer qu'ensuite il m'a très vite ennuyée. La pirouette pour clore cette histoire, pour comprendre quel est le rôle de notre Cendrillon dans cette aventure est complètement capillotracté, et me laisse une très mauvaise impression que je vais m'empresser d'oublier. Sonatine ??? M'enfin, vous nous avez habituées à mieux !


Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Orgasme

Ma deuxième aventure dans l'univers Palahniuk...Et quelle claque ! Une réflexion sociale poussée, des personnages fouillés et complexes, une histoire riche et une fin exceptionnelle, et vous obtenez un chef-d'oeuvre littéraire.



Vous l'aurez compris, "Beautiful You" est un de mes plus gros coups de coeur, il réunit tout ce que je recherche dans un roman; un univers réfléchi et pensé jusque dans les plus petits détails, un symbolisme fort, plusieurs niveaux de lecture, des personnages profonds et charismatiques et de l'humour.



Pour ça l'auteur est très doué, et il reprend plusieurs éléments très connus de la culture littéraire féminine contemporaine en poussant tout ces éléments au paroxysme de leurs charactéristiques originels pour créé un effet de décalage mais sans jamais tomber dans la parodie absurde comme on en trouve trop souvent.



Non, dans ce récit ce sont de petites touches distillées avec précaution pour montrer la façon assez monstrueuse dont nos sexualités sont devenues le résultat de la consommation de masse et de la propagande médiatique qui ont asservies les individus se complaisant dans une société capitaliste.



On réduit beaucoup trop souvent le travail de Chuck Palahniuk à seulement des histoires violentes ou trash qui ne sont là qu'en tant que divertissement vulgaire, alors que l'auteur nous propose des commentaires étudiés, travaillés et soigneusement mis en perspectives dans ses romans, sur la société moderne.



Le récit n'a rien de misogyne bien au contraire, il met en lumière le monstre que les féministes radicales ont créer en forçant les femmes à tout faire sans jamais demander d'aide et surtout pas celle des hommes.



Dès les premiers pages tout est très bien amené pour que les questions que l'ont se pose trouve leur réponse au fur et à mesure de l'avancée de notre héroïne dans cette jungle brutale et plus dangereuse que la nature elle-même : la civilisation actuelle.



Un mélange aussi intelligent qu'efficace de différent genre littéraire qui, sous la plume de l'auteur, s'accorde parfaitement entre eux. On passe de la romance à la dystopie en passant par le fantastique, tout est très bien travaillé et justement dosé.



Je pourrais disserter pendant des heures sur cette oeuvre, mais je préfère vous laissez en découvrir toutes les subtilités par vous-même, et vous laissez dérouté par cet auteur aussi brillant que créatif.



Enfin bref...Chuck Palahniuk est un génie littéraire et j'ose le dire, l'un des meilleur auteur du siècle. Avec une habilité qui lui est propre les références culturelles littéraire de ces dix dernières années illustrent parfaitement le désarroi croissant des relation homme/femme, et avec une plume toujours aussi efficace et symbolique, l'auteur nous offre une merveille d'écriture sur les dérives de notre société industrialisée.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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Snuff

Le résumé de ce livre annonce "une histoire qui se déroule entièrement pendant un gang bang". Ah, tiens, oui, c'est original ! Et on en attendait pas moins de Chuck Palahniuk, auteur d'autres romans pas vraiment moins provoc.

On s'insère dans une situation glauque dès le départ, puisque qu'une star du X vieillissante veut battre un record mondial en filmant un gang bang avec 600 mecs. On commence dans la "salle d'attente", et on alterne avec différents points de vues. Ces différentes voix dynamisent le récit, et complètent une histoire qu'on voyait moins complexe au départ : est-ce que ce sera finalement un "snuff movie" ? Personne ne peut s'envoyer 600 mecs sans y laisser sa peau ! Et il semblerait que l'actrice ai eu un enfant - et justement, un jeunot est là et prétend qu'il est son fils.

Bref, la situation devient vite assez complexe, avec des passages absurdes qui fonctionnent très bien.

Néanmoins, tout ces rebondissements sont franchement prévisibles. Le N°72 et Sheila, on le voit arriver dès le milieu du livre. Ce qui m'a un peu plus surprise, c'est le fait que "Monsieur 600" est en fait un sale type ; toutefois, on ne s'attarde pas dessus, c'est un détail. Du coup le récit n'est pas très marquant, on ne s'attache qu'à regarder sous les masques, sans aller plus loin, et c'est assez dommage.

Les rebondissements délirants (et notamment la fin) rendent ce roman jouissif, mais à part les détails, l'histoire n'est pas inoubliable et ne laisse pas un souvenir impérissable.
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