Après tout, nous ne nous connaissons pas. Il y a vingt-quatre heures, chacun d'entre nous ignorait l'existence des autres
Ne laisse pas cette histoire n'être que l'histoire d'un soir
Question flirts, j’en avais eu quelques-uns, mais jamais cela n’avait duré... Des amours de jeunesse, comme on dit. A mon âge (dix-sept ans), la situation était loin d’être dramatique ou exceptionnelle, et cela dit je n’étais pas prête à m’installer ou à fonder une famille, donc je ne m’alarmais pas le moins du monde sur le sujet.
Je perçois d'infimes murmures, et le petit tintement fluet
que je connais si bien.
C'est sans doute cette fois, le fruit de mon imagination.
Elle ne peut pas être ici.
Pas si loin de la maison.
— Élisa ?
— Oui ?
— C'est bien toi ?
— Oui. Tout près de toi.
— Non... Je ne te vois pas...
— Pourtant je suis là.
— Pourquoi es-tu revenue... ?
— Je suis venue te dire adieu.
A coup sûr, il y aura des joies aussi. Ainsi va la vie. Elle nous condamne, nous met à l’épreuve. Du bonheur qui devient lourd naîtront de l’anxiété, de mauvais pressentiments... Alors apparaîtront des déceptions qui reviennent de loin. C’est souvent comme cela que les choses se passent. C’est un cycle. Une fatalité. Et la durée en est variable.
Des gens formidables sans qui je n’aurais pu suivre de folles péripéties. Avec eux tous les coups étaient permis, et les bons moments, indénombrables. Des amis tels qu’on en rencontre rarement dans l’ère qui est la nôtre. Une amitié comme celle-ci s’immisce à l’improviste, vous prend par surprise. Si étonnante, qu’elle en devient grisante.
Marianne était entière. Très intelligente, un caractère fort, et surtout, faite de cette sensibilité qui caractérise si bien sa mère. Impénétrable et parfois ombrageuse, elle se renfermait sur elle-même au moindre conflit. Autonome, d’une maturité précoce, elle faisait la joie de ses parents. Elle était dotée d’une étonnante débrouillardise. Brillante élève pour sa dernière année au collège, elle suscitait la jalousie manifeste d’autres élèves, et dont elle se serait bien passée d’ailleurs. Plutôt de grande taille, son corps gracile abritait de belles formes. Sous le poids de ses cheveux clairs, elle rayonnait au fil de ses humeurs changeantes. Marianne était l’ombre, la lumière, le soleil de son jeune âge. Elle était tout cela à la fois, et se voyait adorée dans son cercle amical.
Quand votre vie se vide et que vous vous sentez seul, affreusement seul. Les douleurs mûrissent, grandissent, et on attend chaque fois leur total épanouissement pour en guérir. Personne n’ignore qu’une plaie mal pansée ne pourra se fermer de la façon qui convient. J
La France était entrée malgré elle dans une année de révolte et de grands rassemblements. Des villes s’embrasaient d’une indignation trop longtemps réprimée, tandis qu’une menace se rapprochait, palpable de toutes parts, rendant nos vies si fragiles. On parlait de terrorisme. Les actes de barbarie se multipliaient. Et à cause de cela, les gens redoublaient de violence pour des futilités. Des changements s’opéraient dans l’ombre. Petit à petit, la méfiance avait assombri les foyers. Une torpeur s’était emparée de nos esprits désorientés. Cette décadence nous empêchait de balayer la poussière, nettoyer les sols râpés par les ans. De vivre normalement.
La France était entrée malgré elle dans une année de révolte et de grands rassemblements. Des villes s’embrasaient d’une indignation trop longtemps réprimée, tandis qu’une menace se rapprochait, palpable de toutes parts, rendant nos vies si fragiles. On parlait de terrorisme. Les actes de barbarie se multipliaient. Et à cause de cela, les gens redoublaient de violence pour des futilités. Des changements s’opéraient dans l’ombre. Petit à petit, la méfiance avait assombri les foyers. Une torpeur s’était emparée de nos esprits désorientés. Cette décadence nous empêchait de balayer la poussière, nettoyer les sols râpés par les ans. De vivre normalement.