AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Claire Favan (538)


Je suis sûr et certain qu'une personne heureuse, sereine, sans difficultés financières et bien portante n'a aucune raison de consulter un voyant. Seuls les gens dans le besoin ont envie d'obtenir des réponses qui soulagent leurs angoisses et allègent la prise de certaines décisions.
Commenter  J’apprécie          440
Il n'a aucune illusion. Il va perdre tout ce qu'il a reconstruit ici. Il ne pourra pas lutter contre l'inévitable parce que ce qui s'est passé aujourd'hui ne constitue que les prémices de sa chute annoncée.

-NAUFRAGE-2009- P.159-
Commenter  J’apprécie          410
Préface
.
La différence, c'est mon ami qui se fait insulter au collège et qui parle de se suicider à cause de sa dyslexie. C'est ma cousine qui ne sait ni lire, ni écrire, ni compter à quinze ans à cause de ce même handicap et les élèves qui se moquent d'elle et la harcèlent. C'est un petit garçon précoce qui se retrouve seul à la récré parce que personne ne veut jouer avec lui et qui rêve la nuit d'être invité comme les autres à une fête d'anniversaire. Ce sont des enfants qui se font humilier, frapper et mettre à l'écart à cause de leur handicap. C'est être obligé de changer d'école parce que personne ne trouve de solution pour nous intégrer là où nous sommes.

Pour moi, la différence, c'est lorsque même quand je n'avais rien fait, c'est toujours moi qu'on punissait. Et plus ils agissaient ainsi et plus je perdais le contrôle, et plus je leur donnais raison de le faire.

Je trouve dommage que les personnes qui ont des handicaps visibles ou, comme le mien, invisibles sauf au niveau du comportement soient aussi mal traitées et accueillies au sein de l'école. C'est comme si on subissait une double punition : notre état pas forcément toujours facile à gérer, et le poids malsain et cruel du regard des autres. Une fois qu'ils vous ont pris en grippe, plus rien ne peut changer. On est pris au piège.

Ce livre est inspiré d'une partie de ma vie et j'espère qu'il permettra à quelques personnes « normales » d'ouvrir les yeux et de mieux se comporter avec les personnes différentes.

J'espère qu'un jour l'école pourra accueillir les enfants handicapés comme ils le méritent et sans qu'ils se retrouvent à l'écart, harcelés, moqués, brisés ou poussés à l'échec.

Mes parents ont fait beaucoup de choses pour me soutenir, pour m'aider et m'encourager à surmonter ma peur. Ils ont toujours été à mes côtés pour que je trouve ma place. Même dans les pires moments, ils n'ont jamais cessé de m'aimer.

Aujourd'hui, j'ai douze ans et demi et ça va mieux. Je sens que demain, je pourrai avoir une vie normale. Une vie comme j'en souhaite à tous ceux qui ont eu un aussi mauvais départ que moi.

Gabriel FAVAN
Commenter  J’apprécie          3917
Le but des parents, c'était de faire en sorte de pousser leurs enfants une marche au-dessus de la leur, pour que chaque génération soit mieux lotie que la précédente.
Aujourd'hui, on dirait que ces règles-là n'ont plus cours. Cette jeunesse lui fait l'effet d'être perdue et sans repères. Ces gosses traînent dans la rue, ils ne savent pas quoi faire de leur peau, n'ont pas d'avenir. Ils ont des envies qui la dépassent, des envies créées de toutes pièces par la publicité.

- Fatalité - 2018 - p.252 -
Commenter  J’apprécie          381
La vue sur le lac est grandiose. Des arbres centenaires immenses isolent totalement le coin du reste du monde. Les quelques fermes disséminées en retrait de la berge sont noyées dans la verdure et isolées les unes des autres par ces écrans végétaux.
Commenter  J’apprécie          360
Après notre quatrième rendez-vous, elle m'a embrassé. Nous sortions de notre séance de cinéma quand elle s'est tournée vers moi et a posé ses lèvres sur les miennes. C'était doux et chaud. Je lui ai rendu son baiser avec toute la maladresse d'un gars privé d'affection depuis des années. Façon détournée de dire que je manque cruellement d'expérience.
Commenter  J’apprécie          330
Il n'a pas oublié les précieuses règles qui lui ont été enseignées involontairement par le lieutenant Hishikawa lui-même : ne pas rendre les corps, varier les méthodes, ne pas laisser de traces.
Commenter  J’apprécie          280
Si elle n'a pas inventé l'eau tiède, Rebecca flatte agréablement son ego. Ils s'entendent très bien sur le plan sexuel. Tout ce qu'il dit est drôle, intelligent et parfait. Elle obéit à toutes ses consignes avec une dévotion touchante. Elle le comble à bien des égards : cuisine, goûts musicaux, cinématographiques, opinions politiques... Et pour cause, cette fille est pareille à un récipient vide qui attendait son contenu.
Commenter  J’apprécie          280
La pauvre a eu le temps de voir la mort rôder tout près d'elle et picorer son âme.
Commenter  J’apprécie          270
…une fois que tu as une image de voyou ou d’élément perturbateur, tu ne peux plus t’en dépêtrer. Même quand tu n’as rien fait, c’est toi. Tu te retrouves enfermé dans un personnage trop étroit pour toi, sans issue, sans choix. Rien. Il ne te reste plus qu’à aller plus loin dans la provoc et les conneries puisque c’est la seule voie où les gens t’attendent encore.
Commenter  J’apprécie          241
[Il] est frappé par le bruit qui règne ici : hurlements, chocs sourds, rumeurs confuses mais dont l'agressivité est perceptible.
- Ils sont agités, non ?
- Ils sont encore sous tension après ce qui s'est passé [l'émeute de la veille]. On a d'ailleurs décidé de les boucler dans leurs quartiers pour le moment. Simple mesure de prudence.
- Je croyais que vous aviez des prisonniers relativement calmes grâce au programme de méditation Vipassana.
- Vous avez vu le reportage vous aussi ? ricane Doug Light. Ouais. Un tiers de nos détenus sont condamnés à perpétuité. Même si ça leur fait du bien de méditer, cette prison est fondamentalement un lieu de violence et de perdition.
(p. 252)
Commenter  J’apprécie          240
Quand [il] ouvre les yeux, il est alité dans une chambre aux murs blancs. Un hôpital.
Le pire endroit où atterrir quand on veut crever. Sûr qu'ici tout sera fait pour le maintenir en vie, le sauver même contre sa volonté.
(p. 276)
Commenter  J’apprécie          240
Quand [il] émerge, il ne saisit pas tout de suite ce qui se passe dans son dos.
Ses deux mains menottées devant lui, il est sur le ventre, le nez enfoncé dans un oreiller crasseux, le bassin relevé.
Sans transition, son cerveau lui fait parvenir d'autres messages effrayants, comme cette sensation de déchirure intime et lancinante qui lui coupe le souffle. Il essaie de se débattre, trop faible et sonné pour parvenir à quoi que ce soit.
Les chocs répétés contre ses cuisses deviennent plus brutaux, des doigts puissants s'enfoncent dans la chair de ses hanches. Presque dans son oreille, il entend des gémissements d'homme.
[...]
[Il] sait ce que chacun de ces éléments pris séparément signifie. Pourtant, il refuse de faire la jonction entre ses perceptions. Parce que cela reviendrait à admettre l'impensable.
Violé. Lui...
Ses pensées s'emballent. Un homme, ça ne se fait pas violer ! C'est impossible ! Enfin, si, mais pas lui, putain, pas lui !
[...]
Il se revoit assis face à toutes ces femmes auxquelles il a eu affaire au cours de sa carrière. Il réentend leurs paroles : 'Mon copain m'a violée', 'Ils étaient trop nombreux', 'Il était complètement soûl et il m'a forcée', 'Je l'ai rencontré en boîte et il m'a obligée à avoir des rapports avec lui', 'Je marchais dans la rue et ils m'ont entraînée dans une ruelle sombre', 'Il était si fort, je n'ai rien pu faire...' Dans quel pourcentage de ces cas a-t-il reconnu leur innocence totale dans ce qui venait de leur arriver ? Dix pour cent, à peine.
[Il] ferme les yeux, il sent une larme perler à ses paupières. Il est passé à côté de tout un pan de son travail, n'a su démontrer aucune capacité d'empathie. Quel échec.
Il aura fallu ces heures d'horreur pour qu'il comprenne le sens du mot 'victime'. Il comprend maintenant ce que 'ne pas avoir le choix' signifie. Il mesure la nuance entre cesser de lutter et être consentant.
Commenter  J’apprécie          242
Quand les habitants d’un pays détestent ceux qui sont censés les protéger, il faut se demander à quel moment les politiciens ont échoué pour laisser la société se fracturer et se déliter à ce point.
Commenter  J’apprécie          230
Il se substituerait à tout ce qui lui était cher pour devenir son unique source de vie. Pour elle, il dispenserait rires et larmes.
Commenter  J’apprécie          230
J'ai l'impression d'être le seul à garder le cap - un grand mot pour qualifier la solitude qui a envahi mon existence. Je me lève chaque matin, je pars au lycée, en rentrant je me débrouille pour aller faire quelques courses et me préparer à manger. Rien d'extravagant. Je suis le seul à avaler de la nourriture solide à la maison. Quand je vais me coucher, c'est souvent parce que les ronflements éthyliques de mon père couvrent le son de la télé.
Commenter  J’apprécie          230
Au bout de trois jours, il n'y a plus rien dans le frigo et je n'en peux plus de ce silence à couper au couteau qui règne désormais à la maison. Je pars faire quelques courses. Tout vaut mieux que de croiser leurs regards vides et le désespoir qui creuse leur visage un peu plus chaque seconde. (p17)
Commenter  J’apprécie          230
C'est ça qui est surprenant avec la mort, c'est qu'elle ne vous envoie pas de ban avant de faire une entrée en fanfare dans votre vie...
Commenter  J’apprécie          230
(…) une fois que tu as une image de voyou ou d'élément perturbateur, tu ne peux plus t'en dépêtrer. Même quand tu n'as rien fait, c'est toi. Tu te retrouves enfermé dans un personnage trop étroit pour toi, sans issue, sans choix. Rien. Il ne te reste plus qu'à aller toujours plus loin dans la provoc et les conneries puisque c'est la seule voie où les gens t'attendent encore.
Commenter  J’apprécie          212
« On l’a persuadée que son fils était un monstre. Et elle ne se pardonnera jamais d’avoir cru aveuglément tout ce qu’on lui a raconté sur lui. Pendant des années, elle a accepté la honte, l’apitoiement, la violence et le désespoir causés par leurs sentences, leurs condamnations et leur manque de remise en question.
À quel moment a-t-elle eu droit aux plaisirs et aux joies d’être maman ? Jamais ! Elle a passé trop de temps à reprendre son fils, à tenter de le remodeler et à le punir. Est-ce normal que les échecs du système vous privent à ce point de ce qui est naturel et inné ?
Maintenant, elle fait preuve d’une mauvaise foi à toute épreuve et parvient toujours à lui trouver des excuses et à expliquer ses actes, même les plus discutables. Il n’a pas de plus fervente défenseuse. L’administration ne lui a pas laissé d’autre choix que cette dérobade pour survivre. »
Commenter  J’apprécie          210



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Claire Favan Voir plus

Quiz Voir plus

Quel est le bon titre des livres de Claire Favan ?

Le ... intime ?

Tueur
Meurtrier
Massacreur
Tortionnaire

10 questions
40 lecteurs ont répondu
Thème : Claire FavanCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..