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4.09/5 (sur 682 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Fontainebleau , 1986
Biographie :

Clara Arnaud est écrivain voyageur et romancière.

La lecture de récits d’aventure exacerbe ses rêves de voyage et, à 15 ans, elle découvre la langue chinoise. Mais son premier voyage en Chine n’est pas pour tout de suite : à 16 ans, elle traverse l’Europe en train, du sud au nord ; à 17 ans, elle pédale seule au Québec et réitère l’expérience cycliste dans l’Ouest irlandais un an plus tard. Puis, c’est au Kirghizistan que la porte sa farouche passion pour les montagnes et les chevaux.

En 2008, après une année de préparation et âgée d'à peine 21 ans, Clara Arnaud débarque en Chine. Durant cinq mois, ce pays lui offre une expérience bouleversante qui culmine au Tibet et dont elle tire un récit aux éditions Gaïa intitulé "Sur les chemins de Chine" pour lequel elle reçoit de nombreux prix dont le Grand prix de la fondation Zellidja en 2009.

Entre ses voyages, Clara se consacre à ses études de géographie, de chinois et d’économie à Sciences-Po, ainsi qu’à sa passion pour la course à pied et l’équitation. Elle est titulaire d'un master à Sciences-Po (2009-2011) et à l'Université Tsinghua (2011).

Clara Arnaud travaille depuis plus de dix ans sur des projets de développement international, et ses premières missions l’amènent au Sénégal, au Bénin et au Ghana, avant la République Démocratique du Congo et le Honduras.

Elle consacre son premier roman, "L’orage" (2015), à Kinshasa, la capitale congolaise où elle restera deux ans.

Après "La Verticale du fleuve" (2021), "Et vous passerez comme des vents fous" (2023) est son deuxième roman publié chez Actes Sud.
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Source : www.festivallabasvudici.com
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Présentation "Et vous passerez comme des vents fous" par l'auteure (Actes Sud, 5 mn)


Citations et extraits (263) Voir plus Ajouter une citation
Les montagnes baignaient dans la brume dont les mouvements, la variation de la densité agissaient sur son âme, la coloraient. En ce jour gris, elle était diffuse et homogène, elle sculptait les cimes, faisant douter de la réalité même des reliefs, qu'elle avalait, puis recrachait, passant et repassant dans le champ de vision que ménageait la fenêtre de la cabane. Et c'était chaque fois un nouveau tableau qui s'offrait, d'une minute à l'autre. Au creux d'une vague de brume, il crut distinguer le vol du percnoptère. Un retardataire ? Ils étaient déjà partis vers l'Afrique à cette époque de l'année. Un vieux vautour qui n'avait plus la force du grand voyage ? Son intuition du début de saison avait été juste, cette montagne était un tombeau, un tombeau superbe pour les esprits d'altitude, mais aussi une matrice qui engendrait la vie. La nuit ne tarderait pas à tomber, les jours raccourciraient. Il s'apprêta à sortir voir les bêtes rassemblées dans le parc. Les derniers jours, il les y contraignait la nuit, afin d'éviter d'avoir à courir la montagne en long et en travers. Le soleil déclinait derrière l'opacité nuageuse, tout était brun alentour. L'automne avait commencé à déshabiller les arbres, annonçant la fin du temps de l'estive.
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La vieille jument avait décidé de mourir ici, après s'être enivrée des fleurs et des horizons de l'estive, comme si elle avait choisi son lieu et son moment. Il songea à Jean, qui serait aussi heureux que triste, de la savoir partie ainsi. Il lui dirait qu'il l'avait trouvée déjà entamée par les rapaces, reposant au milieu d'un tapis mauve de crocus éclos dans les derniers rayons de l'été. Il rentra à la cabane en pleurant, laissant les vautours, auxquels succéderaient les gypaères, faire disparaître l'enveloppe charnelle de la jument. Il se plut à penser que son esprit allait désormais résider en ces lieux, dans l'herbe qui s'agitait sous la brise d'été, les rochers, les nuages, disséminés un peu partout, veillant l'esrive. Cette mort-là était gracieuse, il en parlerait à ses filles, elles verseraient une larme mais elles comprendraient.
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Il douta un instant de la certitude du printemps, de la possibilité même de cette résurrection. Et du retour des percnoptères de leur retraite africaine, de la sortie de tanière des ours, du bourgeonnement des hêtres, comme si questionner ces éclosions leur restituait une valeur magique, et que, à l'égal des Mayas, il eût pu douter du retour du soleil chaque matin, de la course des saisons.
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La montagne n'était jamais aussi belle qu'à la toute fin de l'estive, ce moment étrange où coexistait en lui l'envie de quitter cet océan d'altitude, de gagner la terre ferme – comme ces navigateurs au terme de longues traversées océaniques – et la nostalgie d'un monde auquel il fallait s'arracher, le spleen du retour que partageaient bergers, marins et voyageurs. Et même après avoir affronté les pires tempêtes, manqué la mort de peu, songé mille fois à abandonner, tous ceux qui avaient connu le grand large, océanique ou montagnard, fréquenté les déserts ou les abysses, n'avaient de cesse d'y retourner, de s'y enfoncer, et les autres ne les comprendraient jamais tout à fait, et ils diraient encore, mais pourquoi tu t'infliges ça ? À quoi bon ? Et les marins, les errants, les bergers répondraient toujours à côté, parce qu'on n'explique pas avec les mots à quel point la montagne peut suffire à un homme, remplir toute son existence, la déborder, même, envahissant ses rêves.
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La montagne éprouvait, elle faisait le tri entre ceux qui ne faisaient qu'y passer et ceux qu'elle accueillait, dont tout l'être, le corps se pliaient à ses caprices.
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II observa encore l'astre incandescent, la silhouette irréelle des montagnes dans sa lueur rouge. Qu'il se fût réveillé par hasard au moment précis où la Lune se trouvait dans l'ombre de la Terre l'interpella. Il ne savait pas si l'ardeur de l'astre lui signalait que la montagne l'accueillait, ou s'il s'agissait d'une menace.
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Le jour de leur rencontre, Alma s'était assise contre un arbre, elle avait ôté ses chaussures de marche, posé les jumelles ; elle grignotait un morceau de chocolat, s'apprêtant à repartir bredouille – il fallait savoir renoncer –, quand elle avait entendu une pierre tomber. Un isard ? Elle avait levé les yeux et, juste au-dessus d'elle, à quelques centaines de mètres, l'ourse jouait les équilibristes dans les éboulis. Indifférente à sa présence, l'animale retournait d'énormes pierres pour trouver insectes et charognes. Derrière elle, deux oursons duveteux, encore frêles, cavalaient, au risque de dévaler la pente à tout moment, entraînés par l'un des blocs que leur mère balançait sans ménagement. Le souffle court, Alma avait saisi sa paire de jumelles, incroyable de les voir comme ça. Son pouls s'était emballé, rester calme surtout, mais le bang bang se répercutait dans sa cage thoracique, et il lui semblait qu'on pouvait entendre son cœur battre dans toute la vallée, alors qu'elle braquait son attention sur l'ourse. Stature exceptionnelle, fourrure noire et ce collier de poils argent, c'était bien la doyenne, celle que l'on appelait parfois la Negra dans l'équipe. L'ourse avait jeté encore quelques pierres qui, dévalant, l'avaient fait sursauter. Puis l'animale l'avait fixée, et c'est comme si, à ce moment précis, Alma prenait la mesure de sa puissance, les cent kilos de muscles et de fourrure de l'ourse affamée par la diète hivernale, de la largeur de ses paumes, t'inquiète ma belle, je sais que je suis chez toi. L'ourse l'avait toisée de son promontoire, se dressant sur ses pattes arrière pour jauger une éventuelle menace grâce à son flair, avant de s'éloigner, sans hâte, escortée des deux petits, son corps épais se mouvant avec une exceptionnelle dextérité.
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Et au fil des ans, des mondes qui se superposaient dans ses souvenirs, des gens aimés, perdus de vue, il lui semblait que sa colonne vertébrale, son ancrage, reposait ailleurs qu'en un lieu, dans une manière de se mouvoir dans le monde, l'observer, s'y fondre.
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Il l'aimait autant qu'elle l'étouffait.
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La montagne faisait le tri, elle choisissait ceux qui méritaient de l'habiter.
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