Il ne faut pas non plus sous-estimer le hasard, les circonstances de la vie qui donnent l'occasion de découvrir la danse, au cours d'un spectacle ou d'une émission à la télévision.
A mon époque, le jeudi, j'allais jouer avec mes cousins dans la rue. Aujourd'hui, il faut faire du sport, être actif, cela fait partie de l'éducation. Les petites filles vont prendre des cours de danse ou de piano non pas parce qu'elles en émettent le désir, mais parce que leurs parents le souhaitent.
"Si la discipline est vécue négativement, comme une contrainte, il faut changer de chemin. Si elle devient un art de vivre, si elle procède du besoin de recherche sur soi-même, de recherche sur le sens de la beauté, il en est tout autrement. Librement consentie, elle se rapproche d'une mystique." Claude Bessy.
La particularité du Boléro, bien sûr, repose sur ce leitmotiv répété du début à la fin, les instruments de l'orchestre entrant les uns après les autres en crescendo. C'est un ballet assez difficile : quinze minutes en continu, toujours sur le même thème. Il y a un gros travail de mémoire et de mémorisation des mouvements. La plupart du temps, dans un ballet, nous avons des repères musicaux : la variation, le pas de deux, etc. La musique nous porte, nous guide ...Tandis que dans le Boléro, il me fallait trouver moi-même des repères. Je mémorisais les mouvements en leur attribuant les noms que leur avait trouvé Maurice : "le crabe", "les ciseaux", etc.
C'est peut-être parce qu'un jour ma maîtresse d'école tomba malade que je suis devenue danseuse.(...)
C'est ainsi que j'atterris dans la classe de dessin. Pour nous occuper, le professeur entreprit de nous faire venir à tour de rôle au tableau noir pour y dessiner ce qui nous passerait par la tête. Quand ce fut mon tour, je ne sais pas pourquoi j'entrepris de dessiner une danseuse. Mon dessin était assez juste. Le professeur en fut frappé (...)
"Demande à ta mère de venir me voir demain après la classe", me dit cette jeune femme, que je ne suis pas près d'oublier, car, en somme, elle avait eu l'intuition de ma vocation avant moi !
Il y a surement quelque chose qui m'a fait dire que je voulais être danseuse, mais au fond de moi-même, j'ai beau chercher, je ne sais pas ou je ne sais plus.
Le danseur est seul toute sa vie. Pour pallier ce vide affectif, nombreux sont ceux qui ont des chiens. Les couloirs et les loges de l'Opéra en sont envahis.
Kelly avait une grande habitude de diriger les artistes et il exigeait beaucoup d'eux. Il n'avait aucune patience et nous devions tout assimiler très rapidement. Il ne montrait jamais deux fois un mouvement. Il travaillait avec un sifflet qu'il utilisait pour signifier son mécontentement. Mais, à côté de cela, les danseurs l'adoraient, car, paradoxalement, il était très diplomate.