" Le silence qui suit la musique est encore de la musique "...
j'ai eu le tort maintenant que mes jours sont comptés, de placer l'amour des corps presque aussi haut que les exigences de l'art.
vous avez le sens du trait et le sens des valeurs. mais qui sait dessiner ne sait pas nécessairement peindre, je vous apprendrais. ce sera long et ingrat. il vous faudra copier et encore copier, pour que votre main devienne infaillible et sache rendre les milles nuances d'une réalité qui s'évanouit comme une chimère quand on croit la saisir.
j'ai vécu trop vite pour vraiment sonder mon cœur. j'ai vécu trop peu pour me contenter de cette rage de vivre.
la nature s'amuse parfois à devenir artifice: je me méfie de ces séductions immédiates. chez moi le rêve domine, ais je ne m'abandonne vraiment à mon penchant qu'après avoir cerné son objet par la réflexion.
Mes tableaux et mes fresques ont seuls quelque chance de durer, s'ils savent traverser les incendies, les pillages et ces deux pouvoirs dissolvants que son l'air de Venise et l'oubli des hommes.
une œuvre vaut mille maitresse. j'ai su cette vérité trop tard. elle comme un enfant" de votre propre sang. Elle donne à l'auteur la même impression, celle d'avoir ajouté au monde quelque chose d'unique et d'irremplaçable.
on me dit sociable mais ma sociabilité n'est que le sourire de ma solitude.
j'admire les dons d'un Titien, et l'histoire sera certainement riches en natures de cette trempe, qui ignorent la doute et créent leur propre univers en menant jusqu'à son terme une pensée triomphante.
Mes moments les plus forts avec Laura ou avec toi furent des communions muettes. Et je ne connais rien de plus beau que l'impalpable pause qui suit le dernier soupir du luth