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Citations de Claude Izner (256)


Minuit approchait, c'était l'heure du cancan. La foule reflua au centre de la salle. A l'appel des cuivres, un tourbillon de gambilleuses escortées de leurs cavaliers bondit sur le plancher qui se mit à trembler tandis que se déchaînait une folie de jupons et de bas noirs. Quatre meneuses - la Goulue, Nini Patte-en-l'air, Grille d'Egout et Rayon d'Or - se désarticulaient en une succession de figures compliquées - port d'arme, guitare, salut militaire, croisement, jambe derrière la tête. Fifi Bas-Rhin soulevait l'avalanche crémeuse de ses jupons pour dévoiler ses mollets galbés en un déhanchement frénétique. Elle s'élança et retomba dans un grand écart, déployant sur cinq mètres sa jupe de satin noir.
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"... Vous n'êtes pas sans savoir que depuis le 28 avril on a instauré une taxe sur les vélocipèdes.
Il lut :
- Dix francs par appareil, plus cinq centimes par franc, la cotisation y compris ces cinq centimes est augmentée de trois centimes par franc pour frais de perception. [...] Qu'en pense le sportsman que vous êtes ?
- Qu'on devrait instituer un impôt sur les pieds. A raison d'un sou par orteil, calculez le pactole qui inonderait le ministère des Finances."
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Près du char du cinéma caracolait sur son pur-sang l'actrice Musidora, de son vrai nom Jeanne Roques, héroïne de films de vampires d'avant-guerre, Judex, Les Vampires, réalisés par Louis Feuillade. Les cheveux longs, gantée jusqu'aux coudes, celle qui venait d'être élue reine dus septième art portait un justaucorps à col de dentelle. Ses bottes cuissardes révélaient la nudité de sa peau claire, qui contrastait avec le pelage sombre de sa jument.
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"Vous voyez Joseph, la lecture mène à la liberté."
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Le cancan, centré sur la robe et les jupons soulevés à deux mains, et le chahut, qui met en valeur les jambes gainées de noir et révèle souvent les cuisses, sont un appel aux mâles, voyeurs passifs venus admirer les dessous dont ils rêvaient.
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LE FIGARO, 13 MAI 1889 (page 4)
MORT SINGULIERE D'UN CHIFFONNIER

"Un biffin de la rue de la Parcheminerie est décédé d'une piqûre d'abeille. L'accident s'est produit hier matin à la gare des Batignolles lors de l'arrivée à Paris de la troupe de Buffalo Bill. Les personnes présentes sur les lieux ont vainement tenté de ranimer la victime. L'enquête a révélé qu'il s'agirait de Jean Méring, quarante-deux ans, ancien communard déporté en Nouvelle-Calédonie, revenu à Paris après l'amnistie de 1880."
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S'il est un lieu où le tout-puissant veille sur nous, c'est bien un cimetière !
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Vois-tu, un journal est éphémère les articles imprimés finissent chez le poissonnier, la marchande de frites ou dans les lieux d'aisances. Ce qui est publié aujourd'hui sera demain tombé dans l'oubli. Il faut chaque jour des nouvelles fraîches à donner en pâture aux curieux. Que veut le lecteur en échange de ses cinq centimes ? Des sujets terre à terre, des drames, des scandales, de la guimauve, des meurtres.
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Les papiers! La plus grande invention humaine depuis la roue! C'est curieux, on vient au monde, on respire, on rêve, on aime, mais si l'on est dépourvu de papiers on est incomplet, puisque sur cette terre l'homme se compose de trois parties : le corps, l'âme et le passeport!
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LE FIGARO, 13 MAI 1889 (page4)
"Un biffin de la rue de la Parcheminerie est décédé d'une piqûre d'abeille. L'accident s'est produit hier matin à la gare des Batignolles lors de l'arrivée à Paris de la troupe de Buffalo Bill. Les personnes présentes sur les lieux ont vainement tenté de ranimer la victime. L'enquête a révélé qu'il s'agirait de Jean Méring, quarante-deux ans, ancien communard déporté en Nouvelle-Calédonie, revenu à Paris après l'amnistie de 1880."
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La vengeance, c’est pire qu’une brûlure qu’on ne peut soulager. Andrésy m’a quitté, hagard, avec dans les yeux une expression pareille à celle d’un animal qu’on mène à l’abattoir.
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- Dites, monsieur Legris, à présent que vous faites partie de la rédaction, vous devez avoir des détails sur les morts de l'expo. D'après vous, ce Russe dans le
fiacre, il est parti de sa belle mort ou non ?
- Comme le dirait M. Mori, la mort n'est belle que pour les vers !
- Merci du renseignement, grommela Joseph.
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Je fus pendant longtemps ouvrier ébéniste,
Dans la rue du Champs-de-Mars,
d'la paroiss' de Toussaints,
Mon épouse exerçait la profession d' modiste
Et nous n'avons jamais manqué de rien

Quand le dimanch' s'annonçait sans nuage
Nous exhibions nos beaux accoutrements
Et nous allions voir le décervelage
Ru'd'l' Echaudé, passer un bon moment

Voyez, voyez la machin' tourner
Voyez, voyez la cervell'sauter
Voyez, voyez les rentiers trembler

Hourra, cornes-au-cul, vive le Père Ubu !

Alfred Jarry, Ubu roi.
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Les promesses sont des trappes où se prennent les sots.
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Il faut que je me confie, parce que ça me pèse. Je vais vous déballer l'histoire telle que je m'en souviens Ça ne signifie pas qu'elle se soit déroulée de cette façon, j'étais salement bu, il faisait nuit... Il décrivit la femme masquée qui jouait à la marelle sur le terre-plein de l'octroi, l'apparition du type au feutre mou, le meurtre, la fuite de l'assassin, Son retour instantané, incompréhensible. II bredouillait, avalait la moitié de ses mots. Pour finir, il fouilla son habit effrangé et exhiba une chaînette où pendait médaillon d'argent représentant, gravée en relief, une licorne de profil liserée de noir, campée sur ses pattes antérieures.
-J'ai cueilli cette saleté de bestiole à côté du corps. Débarrassez-m'en, ça me brûle la peau. C'est un talisman, il est nuisible, ajouta-t-il à voix basse.
-Qu'est-ce qui vous fait dire ça ?
- Depuis que je l'ai ramassé il me porte la poisse. Lentement, dissimulant la fièvre d'être le seul à détenir un indice matériel, Victor empocha le bijou.
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Tu es malade, dit-il tout haut. Mais il n'en pensait rien, il se trouvait ingénieux, habile, brillant, son plan s'était déroulé sans la moindre anicroche, si ce n'est qu'une fois rendu carrefour des Écrasés il s'était aperçu que la blonde ne portait qu'un seul escarpin. Impossíble de retourner rue Linné, trop périlleux. Il avait d'abord paniqué ce genre d'erreur peut être fatal. Puis la solutíon luí était apparue :il suffisait de lui ôter le second escarpin.
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Il faut craindre le silence des pantoufles plus que le bruit des bottes.
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- (...) Vois-tu, un journal est éphémère : les articles finissent chez le poissonnier, la marchande de frites ou dans les lieux d'aisances. Ce qui est publié aujourd'hui sera demain tombé dans l'oubli. Il faut chaque jour des nouvelles fraiches à donner en pâture aux curieux. Que veut le lecteur en échange de ses cinq centimes ? Des sujets terre à terre, des drames, des scandales, de la guimauve, des meurtres.
- C'est assez attristant.
- On n'en sort pas, mon vieux, le crime et la bluette sont des serpents de mer qui alimentent le tiroir-caisse.
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Ah, l'amour ! Un mirage qui s'évanouit dès que l'on croit l'atteindre ! L'amour, je n'en parle pas, je le fais. Autrefois, c'était différent, j'étais jeune, j'avais la foi, j'avalais en vrac les serments de fidélité assortis de l'adverbe "toujours". Résultat : le coeur en miettes parce que ni mes maîtresses ni moi n'avions la force de respecter nos engagements. L'amour, ma poulette ? Un fourre-tout : l'amour de Dieu, de la patrie, de la bonne cuisine, de la liberté ! Des promesses de lendemains radieux, d'injustice sociale terrassée ! Et moi, les ailes coupées par les boucheries de 71 où j'ai vu crever mes amis, ils avaient le coeur plein d'amour, ces morts pour la liberté ! (p. 323)
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Ne ronchonnez pas et examinez plutôt ce roman qu'on nous a expédié spécialement de Londres : The Sign of four, en français Le signe des quatre. Son auteur est un médecin écossais, passionné de detective stories, il a inventé un enquêteur apte à résoudre nombre d'énigmes criminelles grâce à une méthode déductive . Il y a trois ou quatre ans, j'ai lu sa première nouvelle publié dans un magazine anglais, et jugé que Sherlock Holmes surpasse M. Lecoq. J'ai pensé que posséder une édition originale de ce second récit vous serait agréable.
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