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3.5/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Berne , le 25/11/1953
Biographie :

Claude Luezior est le nom de plume de Claude Dessibourg, écrivain et médecin neurologue suisse.

Il étudie la médecine à Berne, Fribourg, Philadelphie, Genève, Lausanne, Rochester et Boston. Il devient neurologue, chef de clinique au CHUV puis professeur de médecine à l'université de Fribourg. Parallèlement à son activité médicale, il poursuit une carrière littéraire.

Ses vingt-trois ouvrages publiés ont été couronnés par l'Ordre national des Arts et des Lettres (Ministère français de la Culture), ainsi que par la Médaille du Rayonnement culturel de la Renaissance française.

Fragile a reçu un prix de poésie de l'Académie française et son roman Monastères a obtenu au Sénat le prix de l'Association des Écrivains de Langue française - Ville de Paris.

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Source : www.culturactif.ch
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Bibliographie de Claude Luezior   (14)Voir plus

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La solitude n’est pas toujours un enfer qui submerge ; elle peut être un écrin où cicatrise et se développe l’orchidée. Au-delà des certitudes conjugales et des anciens rythmes a deux, il faudra bien réapprendre le dialogue avec soi-même, la réflexion linéaire, les courbes oniriques et les remises en cause. Il y aura heureusement les rencontres des amies et les regards partagés.
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Claude Luezior
« UN ANCIEN TESTAMENT, déluge de violence »
Claude LUEZIOR
Éditions Librairie Galerie Racine, Paris, 2020

Disons d'emblée qu'il ne s'agit ici ni d'une exégèse canonique, ni d'une approche scientifique : elles sont légions en la matière. Claude LUEZIOR, avec la franchise ouverte et sincère d'un Candide, n'a pas trouvé de vecteur plus adapté que l'humour pour nous présenter sa lecture parfois effarée de l'Ancien Testament. On est loin de toute herméneutique, loin des règles mystiques traditionnelles, loin des Pères de l'Eglise, de Saint Augustin, Saint Isidore ou Eusèbe de Césarée, mais plus proche d'un François Laplanche qui cite Karl Barth : « Ce que je dis de Dieu, c'est un homme qui le dit. »

LUEZIOR l'amoureux des arts, le poète, le romancier, avance ici en terrain miné avec beaucoup d'entrain, de bienveillance et un certain panache. Il ne serait pas étonnant qu'il rallie à sa courageuse campagne, tout un peuple de lecteurs. Comment résister à sa réaction de potache, celle d'un enfant devant Spielberg et Charlot réunis ? Claude LUEZIOR est léger mais ne raconte pas à la légère. Il rit mais s'indigne, tout en citant les versets bibliques concernés. Voyons un exemple ''frappant'' (ici tout est ''frappant''!) : celui-ci, intitulé Il faut savoir et qui précède Le Déluge...

"Reprenons depuis le début : Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu, il le créa. Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici que cela était très bon (Genèse, 1,27 et 1,32). Et pourtant, Yahvé dit en son cœur: ce qui forme le cœur de l'homme est mauvais dès sa jeunesse (Genèse, 8,21). Diagnostic final : l'œuvre du Tout-Puissant est-elle à ses propres yeux bonne ou mauvaise ? "

Comment résister à l'aventure de Noé dans le chapitre Soyons indulgents ! "Noé était âgé de six cents ans quand eut lieu le déluge.'' (Genèse,7,6). LUEZIOR s'exclamera d'ailleurs plus tard : "belle gériatrie !" Il rajoute : ''On excusera bien ses erreurs. Ce d'autant qu'il n'était pas très fort en mathématiques. Un peu pressé, il n'avait fait monter à bord qu'un seul escargot. Tantôt mâle, tantôt femelle et avec une patience infinie, le (la) bougre(sse) se débrouilla tout seul.''

Et de préciser : "Prévoyant, le patriarche demanda à Yahvé quelques somnifères pour des crocodiles au sale caractère et pour un couple de singes qui commençaient à semer la pagaille : des êtres déraisonnables qui prétendaient, à l'époque déjà, avoir un lien de parenté avec Noé ! En ces temps prédiluviens et carrément écologiques, on lui fournit plutôt un couple de tsé-tsé, des mouches spécialistes ès sommeil. Ce qui fut tout à fait indiqué, notamment pour le paire de renards qui jetaient un regard lubrique en direction d'un coq et de sa doulce moitié."

Évidemment, les choses s'enveniment avec "Caïn et Abel : le premier tue l'autre. Dramatique engeance ! On a si peu disserté quant à la douleur des parents..." Elles se multiplient et s'amplifient par la suite avec Moïse, David, Salomon... Alors, devant la lecture de tant de miasmes et de plaies soi-disant envoyées par Dieu, ajoutées à tant de turpitudes et d'exterminations dans nos sociétés humaines passées, présentes et à venir, que faire sinon rire parfois, pleurer, souvent ? Il nous y invite avec sa plume parfois cocasse, souvent indignée, parfois insolente, souvent humaniste, tout en frémissant devant ces déluges de violence détaillés dans un Ancien Testament d'il y a bientôt trois millénaires.

Cela dit, Claude LUEZIOR précise en quatrième de couverture : " Ce qui est rassurant, c'est l'avènement, beaucoup plus tard, d'un rebelle, incarnation du pardon et de la tendresse : le Nazaréen Jésus-Christ."

Jeanne CHAMPEL GRENIER
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L'hôpital est ce monastère blanc qui n'avoue ni sa prière, ni sa misère crasse. Orgueilleux, il ne dessine pas sur sa façade ses Quasimodo, ses messes basses et sa cour des miracles. Propre, impeccable comme un scalpel. Alors commence le combat de la survie. Il y a les grands-prêtres en aube blanche, avec leurs prescriptions magiques et leurs diagnostics incantatoires. Il y a les infirmières-vestales, au sourire sans faille, mais où couve le feu de quelques drogues étranges.
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Claude Luezior
Golgotha, de Claude Luezior, Librairie-Galerie Racine, Paris, 2020.

Texte écrit à l’âge de 17 ans, ce Golgotha de Claude Luezior a de quoi laisser perplexe le lecteur ! Le jeune homme d’alors offre ses poèmes, comme des haïkus, d’une incroyable puissance et densité où il est question de foi, d’espérance, de résurrection et de renaissance. Rien que ça ! Incroyable écriture qui a « sommeillé » dans un tiroir (sarcophage/tombeau ?) durant tant d’années et qui ressurgit aujourd’hui, comme une mystérieuse rédemption, laissant le lecteur pantois et abasourdi par cette maestria qui sort de l’imaginaire d’un jeune poète et qui nous emporte vers une échappée dans l’absolu.
On reste « bluffé » par cette indéniable qualité et ce message à bouleverser, sinon renverser les montagnes. Ce livre, que l’on pourrait lire « stop chrono » en quinze minutes, est une prière que l’on savoure et dont on se délecte, en mâchant lentement le suc des mots et leurs saveurs venus de l’essentiel, cheminement intérieur qui nous transcende de verticalité. Epoustouflante poésie qui chante le meilleur et qui se lit les mains jointes.
Golgotha, calvaire en hébreu, est le théâtre d’une dramaturgie qui fixera à jamais nos destinées : Nuit d’aveugles. Nous le sommes toujours, devant ceux que nous crucifions. Et plus loin, le jeune poète d’ajouter, lucide : Nous étions à la marge d’un hors-la-loi : là, trois mètres au-dessus de nous. Nous ne savions pas ce qui se jouait à cet instant précis de l’histoire humaine : Et ressusciter : nous ne comprenions pas. Comment ce jeune homme, futur écrivain accompli et reconnu, avait senti et pressenti la majesté de l’acte dont il semble avoir été témoin, dans une autre vie ? Ce texte nous bouleverse et nous transporte, nous écrase d’une solennité mystique, comme un tabernacle en forme de croix, dressé devant nous. Et voilà que cet auteur déjà mûr avant l’âge nous lance : Confusément/ Nous eûmes/ Faim/ D’éternité.
Comment expliquer cette extraordinaire maturé dans l’écriture d’un adolescent ? Lui qui écrit, parlant de l’énigme de la résurrection que le sépulcre était fertile. Quelle belle initiative de publier ce manuscrit, comme ressorti des abysses, et qui nous distille un message à nous couper le souffle, là où les lances des gardes se firent plumes d’archange.
A signaler aussi les petites merveilles de dessins qui accompagnent cet opus, mine de plomb et encre de plume qui ne font qu’un. Humblement, mais dans une même lumière nous rajoute le désormais vieil écrivain. Et si ce livre était – finalement – le plus fort et le plus sublime de sa bibliographie ? Le jeune homme qui se cache derrière la moustache espiègle de l’homme de lettres, se marre, comme un adolescent, du bon tour joué à la postérité !

Laurent BAYART
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Claude Luezior
Claude LUEZIOR - JUSQU'A LA CENDRE - Librairie-Galerie RACINE (Paris)


Jusqu’à la cendre, n’est-ce pas le lot de tout un chacun ? Et comment chacun réagit-il face à cette fatalité ? C’est ce que je retiens de ce puissant, dense, émouvant et attachant recueil qui fait alterner les pages de prose poétique avec les poèmes en vers courts, bien cadencés. Dans son Liminaire ( le mot est plus joli que préface ) Nicole Hardouin qui a fort bien analysé l’ouvrage de Claude, souligne les mots : Résistance, Combat, Duel, Promesse. De la Résistance, on en croise dans différents poèmes : je retiendrai particulièrement : « à la lettre, tu dévoies / la soi-disant parole / d’un Dieu cambriolé // tu en distilles l’intolérance / les massacres aveugles / et les incantations obscures ». Intolérance ! le mot le plus exécrable qui soit, dont finira par dépendre la survie de l’humanité si nous n’apprenons son contraire : la Tolérance !

Le Combat ! certes, pour le poète, il ne se fait que par le biais des mots, comme l’affirmait déjà André Chénier dans ses Iambes : « Dans l’encre et l’amertume une autre arme trempée / Peut encor servir les humains. » Claude Luezior le livre, ce combat : « encre indélébile / encre / toujours vive // encre à jamais rouge / malgré les fours / crématoires... » et plus loin : « alter ego / que l’on massacre / au nom d’une race / dite pure...» Le racisme n’a pas changé durant tout le XXe siècle et cela se poursuit dans le siècle présent. Les mots de Claude "ne jouent pas qu’à la mouche du coche, " comme il semble se le reprocher.

Duel ! Duel avec soi-même : ce qui est le cas pour tout un chacun, contre ses pulsions, ses certitudes et ses doutes, selon le moment, ses démons, ses forces contraires : « éteindre en moi / ces restes d’incendie / qui ravagent ma peau / et couvent encore / les morsures / de leurs exigences » et pour finir duel avec la mort : « éteindre ensemble / ces révoltes, ces brandons / qui nous ont fait vivre / avant l’autre voyage / pour lequel on oublie / son passeport dernier».

Rassurez-vous, le cœur en a de ces cailloux, des cailloux de Petit Poucet, pour s’y retrouver dans le dédale de nous-mêmes. Encore un recueil qui nous fait aller de l’avant.

Louis Delorme
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VENISE

Ils s'étaient mis à emballer Venise dans du plastique. Tout partout : Dieu sait pourquoi ! Par amour de la vieille pierre peut-être, pour préserver la Sérénissime des vents marins, des moisissures, de la pollution, des touristes peut-être, des touristes encore, d'une descente aux enfers.

(...)

Même les chats, dont l'impertinence n'avait d'égal que les habitants eux-mêmes, furent bagués et bien sûr imposés. Il fallait trouver des finances pour la normalisation, Venise recelant davantage de chats que de lions ailés. Alors que la marée des pigeons affamés par tant d'hygiène avait englouti les marchands de babioles, les gondoles, elles-même plastifiées, chuchotaient de noirs complots.

(...)

Depuis les quatre coins du monde, savants et contre-experts signèrent leurs avis électroniques et l'on alla jusqu'à ouvrir, au-delà des Alpes, les coffres très helvétiques de banques de données.

(...)
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Clames, parce que le slam s’est vite dilué dans le tam-tam du politiquement incorrect. On y a vu du génie. Riche révolte sans doute ! J’aime les rebelles. Pas la facilité.

Défricher d’autres banlieues. Dans nos têtes mazoutées, d’autres voyages. N’en déplaise aux chantres de la contre-culture, au prêt-à-scander, aux soldeurs de rimes.

Clames, car la poésie est avant tout orale. Oralité au bord du feu, héritage des bardes et chamans, chant du verbe, prière partagée.

Gutenberg est passé par là. Fort de son encre qui fleurit bon la connaissance. En belle synergie, peindre les mots ? Certes, mais toujours, il nous faut les chuchoter.

Ou les clamer, dans leur nudité naturelle, leurs assonances, leur boléro. Sur les partitions de la voix : tout au fond du larynx, là où le cœur du poète égraine ses rythmes. Clamer parce que la langue est avant tout sentinelle de la parole.
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Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance.
Si tu dis en ton cœur : « Ces nations sont plus nombreuses que moi : comment pourrai-je les déposséder ? » N’aie pas peur. Yahvé, ton Dieu, délogera ces nations devant toi peu à peu ; tu pourras les exterminer promptement, de peur que ne se multiplient contre toi les bêtes des champs. Yahvé, ton Dieu, les livrera à ta merci. Pas un ne te résistera, que tu ne les aies anéantis.
Porte ouverte aux holocaustes.
Avec le déluge et autres vengeances divines, les plaies d’Egypte, ces sanglantes conquêtes et les crimes d’Etat ainsi programmés, comment puis-je rêver d’être à Son image ?
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OUI

profond, ce toi
qui dort en moi
et qui s'éveille
et balbutie

je le porte
comme une obole
qui frissonne
au-delà de la terre

pour que ce toi
qui est en moi
jamais ne se dilue
en quelque turbulence

et que l'éphémère
devienne marbre
et les méandres
cheminements

lorsque ce toi
qui vit en moi
envoûte subtilement
mon axe d'homme

je tutoie ces oasis
de la pensée
d'où proviennent
les grands mythes

parce que ce moi
qui est un peu toi
a la chasuble
d'une prière

tout contre nous
au fond de nous
comme un miroir
comme un baiser

(in : Prêtresse, de C. Luetior, L'Harmattan, pp 67-68, Paris, 2009)
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NOCES

je suis l'humble berger
aux genoux de la vierge
quand germe la prière

chuchotement initiatique
dans la crèche première
où palpitent nos quiétudes

opulentes cérémonies
où chantent les suaires
d'un renouveau

santons de lumière
au banquet du solstice
ils traduisent l'indicible

les rois ont convoqué
leurs plus gourmands poètes
aux noces de la vie

(in : Mendiant d'utopie, p. 29, de Claude Luezior, Ed. L'Harmattan, Paris)
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Errare humanum est

Il a écrit : "Tous les peintres impressionnistes pèchent par insuffisance technique. Dans les arts comme dans la littérature, la forme seule soutient les idées nouvelles et les méthodes nouvelles. Pour être un homme de talent, il faut réaliser ce qui vit en soi, autrement on est qu'un pionnier. Les impressionnistes sont précisément selon moi des pionniers. Un instant ils avaient mis de grandes espérances en Monet ; mais celui-ci paraît épuisé par une production hâtive ; il se contente d'à-peu-près ; il n'étudie pas la nature avec la passion des vrais créateurs. Tous ces artistes-là sont trop facilement satisfaits. Ils dédaignent à tort la solidité des œuvres longuement méditées." (Indice : le bonjour d'Alfred !)

Maurice Ravel
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Colette
George Sand
L. F. Céline
André Gide
Sarah Bernhardt
Edmond Rostand
Émile Zola
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