Interview de Claudio Stassi (en italien)
Tant que le monstre est en vie, Palerme restera toujours une ville qui vit à contresens, où les choses fonctionnent à l'envers, c'est pour ça que Giovanni, même s'il a peur, ne cessera jamais de se battre.
Tu sais ce qu'on dit sur la mafia, Georges : tu mets le pied dedans, t'en sors plus que les pieds devant.
La Mafia n'est donc pas née de la pauvreté et de l'isolement, mais de la richesse et du pouvoir.
Lorsque sur un territoire, le seul sentiment admis, c'est la peur, alors il y a quelque chose de tordu, de malade. Des bêtes avec des masques humains créent d'autres bêtes et les soumettent en les enserrant dans un filet absurde fait de promesses alléchantes jamais tenues ou de « faveurs » payées au prix de ta vie ou de celle de ceux qui te sont chers. Un filet dans lequel on tombe souvent par désespoir, par solitude, à cause de l'absence de l’État ou de l’Église, par ignorance, par fatalisme. Et pourtant, il y a toujours la possibilité d'échapper à ce filet et de se libérer pour ensuite libérer les autres.
Je m'en souviens comme si c'était hier. L'angoisse de cette Intifada de quartier. On voyait bien alors que dans ces rues, parmi ces jeunes gens, ces hommes, ces femmes, ces familles, il y avait deux réalités profondément différentes. Il y avait ceux qui voulaient le changement, libérer le quartier de la domination mafieuse et qui commençaient à se rebeller, et ceux qui voulaient en maintenir la domination, défendre la culture. Surtout face à un cortège pacifique comme le nôtre.