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3.74/5 (sur 52 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1949 ?
Biographie :

Juriste, historienne de l'art, Colette Laussac vit depuis dix ans dans son village natal, à la limite du Lot et de la Corrèze. C'est là où sont ses racines et ses sources.
Colette Laussac a écrit quatorze romans d'inspiration diverse : intimiste, Secrets de famille, Une nuit trop blanche, Éd. de La Table Ronde ; historique, Le dernier bûcher ; ethnographique, L'Épée de Rocamadour, Éd. du Rocher, La falaise qui chante, Éd. Seghers ; terroir, Le Sorcier des truffes, Éd. Seghers ; Le don en héritage, La promesse des jours, Le Ciel de Collonges, Éd. Robert Laffont. Dans ses deux derniers romans, Le vent d'Espagne et Le souffle des alizés, Éd. Robert Laffont, Colette Laussac retrace l'histoire des gavachos, ces français du grand Sud-Ouest partis à l'aventure vers l'Espagne mythique du XVIIe siècle qui se retrouvent, après maintes péripéties, en amérique latine. Un récit épique qui aurait plu à Cervantès.
Aujourd'hui, elle réalise un vieux rêve, celui de transformer un bloc de pierre en une forme vivante. Sur calcaire, marbre, serpentine, ... elle travaille en taille directe, se laissant guider par sa seule intuition. Sous ses doigts, naissent des visages ou des personnages sur lesquels elle imprime sa vision du monde.
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Source : http://colette-laussac.com/
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Colette Laussac
L'expérience ne se partage pas.
Le temps et la réflexion restent nos seuls maîtres.
Les mots sont seulement de petits cailloux jetés entre les hommes : il faut du temps pour qu'ils atteignent leur objectif.
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PROLOGUE
Voici Branceilles, planté sur les dernières racines du Massif central, à quelques kilomètres du Lot.
Bien que rattachés à la préfecture de Tulle, en Corrèze, le village et sa région ont une âme profondément quercynoise : les maisons sont construites d'une pierre ocre, éclatante de blancheur sous la chaleur écrasante d'un plein été. Tellement différentes de celles de haute Corrèze, grisâtres, mémoires vives d'un temps où crachaient encore les volcans d'Auvergne.
Le paysage est doux à l'oeil, tout en collines boisées et petites vallées nichées dans de multiples replis de terrain. Pourtant la terre est âcre. Maigre. Presque blanche à cause de ces cailloux innombrables sans cesse remontés par la charrue. Avec de vastes espaces d'herbe sèche et de genévriers sur lesquels sifflent les vents. Pourtant, ce sont ces étendues arides qu'a choisies la truffe, au début de ce siècle, pour croître et enrichir les Branceillais. Peut-être les dieux ont-ils voulu, par ce geste, se racheter de tous leurs oublis.
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Souvent, j'ai essayé d'imaginer la vie dans les tranchées...La mort qui guette, à tout instant...La peur...Le froid. Mais nul ne peut vraiment connaître la souffrance s'il ne l'a pas vécue...
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Lorsque la souffrance est trop forte et le sentiment d'impuissance insupportable, je prie.
Je prie comme je respire.
Je prie pour remercier la vie qui me fait don chaque jour de ses cadeaux : Le sourire d'un enfant, l'embrasement d'un soleil couchant, la brume ouatée dans laquelle jouent les nuages, un bouquet de myosotis accroché au talus, un arc-en-ciel aux couleurs indescriptibles, un rouge-queue dans son nid.
Je prie parce que c'est la seule réponse possible à toutes les angoisses, et à tous les bonheurs.
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Tous les dimanches, je devais quitter le troupeau pour aller à la messe, écouter le sermon et recevoir la discipline. De même aux processions et aux trois grandes fêtes de l'année : Pâques, Pentecôte et la Nativité où je devais, de plus, me confesser.
Chaque fois, j'avais envie de hurler, de révolte et de haine. De quel droit me faisaient-ils subir un tel sort ? Au nom de leur Dieu de bonté ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas laisser les honnêtes gens en paix ?
Dans ma haine, je les voyais morts, brûlés eux aussi sur place publique comme ils le faisaient des nôtres. Le curé qui portait beau et menait grande vie, emprisonné, la bedaine fondue au régime du pain et de l'eau, sa belle assurance envolée. Je leur faisait connaître les pires tortures, ongles arrachés, langues et sexes coupés, ce n'était que justice.
Je me fermais, de plus en plus taciturne et difficile de caractère.
Le vieux Pons me disait :
_ Mon garçon, cela ne sert à rien, si ce n'est à t'empoisonner la vie. Que t'importent ces châtiments ? Ils n'atteignent que ton corps, pas ton âme... Tu es toujours libre dans ta tête, aucun homme n'a jamais pu en asservir un autre.
C'était des mots, seulement des mots. Pour l'heure, je ne pouvais les entendre.
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Je ferme les yeux.
La paix est en moi, autour de moi, dans cette demeure qui est celle de mes ancêtres, où tant d'hommes et de femmes sont nés, pour y mourir.
C'est étrange.
Je sens leur présence, presque palpable, une sorte de tendresse qui m'enveloppe. Je ne suis qu'un maillon de la longue chaîne qui me relie à eux, et à tous ceux à venir.
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Les curés. Une gent d'excréments à la belle robe et aux bonnes paroles, à l'aspect et au poil luisant mais l'âme sale de toutes les bassesses. Courant après les femmes, celles des autres de préférence. Usant de leur pouvoir pour les contraindre à prêter leurs services. Des feignants, des sangsues qui se nourrissent de la sueur du pauvre monde et qui au prêche font la morale sans jamais l'appliquer à eux-mêmes.
Le curé de Roquefixade, fort heureusement pour nous, fermait les yeux et les oreilles sur tout ce qui se passait au village : déviations dites hérétiques, réunions dans les maisons autour d'un parfait, lui-même croyant de nôtre foi, abondance de biens ne nuit pas, mieux vaut être en bons termes avec tout le monde.
A cause de cela, on lui pardonnait peu ou prou ses abus de pouvoir, sauf quelques maris rancuniers.
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Je me suis toujours demandé : comment, par quel miracle certaines images se gravent ainsi en nous, indélébiles, ressurgissant, en un éclair, au hasard d'une situation, d'un mot intactes dans leurs détails, la couleur d'une robe ou d'un ciel, un geste esquissé, un sourire.
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La voix grave de mon grand-père, bien timbrée, pesait sur les mots. dans sa bouche, le pain quotidien prenait une signification sacrée, celle que des générations de pauvres lui avaient donnée, afin que la misère ne s'abattît pas sur eux.
Mon grand-père n'a jamais connu de disette. Mais ses paroles véhiculaient le souvenir des choses et des gens plus sûrement que tous les discours.
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J'étais petite, pourtant, peut-être quatre ou cinq ans, je ne sais pas vraiment. Je sais seulement que c'était encore le temps du bonheur.
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