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3.26/5 (sur 23 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Sète , le 27 août 1952
Biographie :

Corinne Desarzens est journaliste. Elle collabore à la Tribune de Genève dont elle est la correspondante à New York. et au Journal de Genève où elle est critique littéraire. Elle est auteur de romans, d'un essai , Deux doigts de prunelle dans un verre de Bourbon, et de récits. Elle est aussi peintre .

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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
De mème qu'une ville étrangère devient un univers sitôt qu'on connaît un seul de ses habitants, incitant à scanner des yeux, partout, la moindre mention de cette ville, s'intéresser à un nom particulier fait aussitôt voyager dans une vaste constellation. C'est une étoile fixe, d’autant plus brillante si elle s’allume lorsqu'on ne s'y attend pas.
L'aveu de choisir une biographie de Winston comme livre de chevet provoque un sourire, approuvant la perspective de s'encorder pour gravir une haute montagne, avec des provisions en abondance.
À moins que le seul nom de Churchill ne refroidisse l’atmosphère. Trop imposante, la statue, trop glissant, le marbre. Trop préoccupé, le regard, trop difficile à écarter tout à fait, cette transpiration par l'angoisse. Ne flottent plus qu'un relent de vieux cigare, de naphtaline, de toutes ces odeurs en voie de disparition, le crin de cheval et l'herbe mouillée, le soufre et les rubans encreurs, les stencils et les feuilles mortes rassemblées en tas qui fume. L'esprit de sérieux, la soudaine gravité jetée comme du sable sur les départs de feu, les fous rires et les chagrins, les enthousiasmes et les joies trop éruptives. p. 107
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Je retardai la rencontre, réprimai cette excitation grandissante quand une chose importante va croiser votre chemin et risquer de vous combler ou de vous décevoir à jamais, quand s'installe le silence autour de la fatalité,  quand croît l'appréhension de l'un, de l'une qui va aimer l'autre,  mais qui freine quand même, et qui tremble. Je retardai le moment,  le moment juste où ce qui doit arriver arrive.
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Dans les moments de désarroi, de chagrin, ou de contentement tel qu'il ne peut que promettre une belle dégringolade, rien ne vaut un livre. Un livre est une entreprise de débroussaillage. Il nettoie. Il montre mieux. Il carbure à la solitude. Il fait comprendre. Il console. Il épouvante.
Dans les pages, et nulle part ailleurs, trouvent enfin refuge les sentiments, le cœur du cœur du cœur, qui ne peut même pas se dire avec la voix, quand on est seuls avec la personne qu'on aime.
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les sirènes ne se montrent qu'à ceux qui sont prêts à partir avec elles
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Il sent que les écoles, les églises, les gouvernements, les organisations politiques diverses ont tendance à orienter la pensée vers autre chose que la vérité - un peu solennel ce mot, pourtant lorsqu'il cherche ailleurs, il revient vers celui-ci - à l'utiliser pour se perpétuer eux-mêmes en tant qu'institutions et pour mieux contrôler les individus qui le servent.
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- Ces requérants pour qui vous cherchez du travail ? releva Hélène au repas du soir. Ah, au noir ! Ce n'est pas bien, ça. Oh non, pas bien.
La voix de Mireille me bouleversait, celle d'Hélène me glaçait. Si je me trouvais là, c'est parce que j'avais perdu trois membres de ma famille, un frère et mes parents, en dix-huit mois. Parce que l'attitude si digne des Erythréens m'avait fait envie de découvrir le pays le plus proche de celui qu'ils avaient dû fuir : l'Ethiopie. J'aimais la lenteur de leurs gestes. Leur prestance. Les ondes bénéfiques qu'ils dégageaient.
- Il est si difficile de rester entier dans monde cassé. Ne trouvez-vous pas, Hélène?
Je murmurerais comme Kitty, inspirée, brusque. Mais je ne dis rien.
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Elle a dit comment la pulpe de sa langue à elle était meurtrie sur les côtés, par l’habitude de la mordre pour traverser les heures. Elle a dit que chaque année pour son anniversaire, elle recevait un tatouage, une allumette allumée, bleue en bas, noire pour la tête ou pour le petit plumet de fumée, en signe de reddition. Puis elle a laissé tomber son bustier pour révéler vingt-neuf allumettes incrustées dans la chair de son dos.
Son amie a regardé, et moi aussi.
– Tu voudrais qu’il fasse quoi, toi ?
– En parler tout en faisant autre chose. Un homme jette des branches dans le feu et raconte son premier amour. Voilà ce que je voudrais.
Ne rien montrer. Je pensais comme elle. Je pensais à la calèche de Flaubert. Rien. Juste insister sur les feuillages tremblants que regarderait le type à mesure qu’il raconte, foutrement bien, et tu saurais alors à quoi il pense, simplement à cause de tout ce temps qui passe sur les feuillages.
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Dessiner met des yeux au bout des doigts, la vie se concentre là, palpite, le reste disparaît, et c'est un peu comme l'amour, qui fait sortir de soi, s'étonner, s'intéresser à l'autre en s'oubliant pour revenir habiter sa propre peau, avec une drôle de démarche, mal assurée, et un reste de fièvre de ce qui n'est plus sous les yeux.
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Les notes parlaient d'herbe. De saison. D'être là. De se sentir à sa place, et assez seul pour ne plus l'être jamais.
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Dessiner veut dire dévorer, faire sien, digérer, comprendre, savoir comment ça marche, comment les têtes s'emboîtent et se chevauchent les écailles. Ce n'est plus un regard, ce n'est pas une photographie, c'est moins, c'est davantage : un fragment isolé, arbitraire, vrillé par l'attention, sans fond, sans panneau d'interdiction de stationner, une fatigue cristallisée sur une corniche, un juron, un sourire, il fait chaud, l'heure tourne, l'odeur des framboises monte des jardins, cela te fait envie mais tu continues, le soir tombe, lentement, sans encore revenir à toi ni t'inquiéter du repas. L'autonomie absolue. Seul le bon vouloir te cloue.
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